i.° Par la Lune.
' « Je ne répéterai pas >c' > P°}’ r *a Lune , les
explications des pronoftics que i’ai données pour
le ioleil • une légère, attention fera bientôt
fentir leurs grands rapports.» .
■ ■ e Si la lune parmi plutôt quelle ne doit na-
turellcmnt paroîtré , c’ell un ligne de pluie»*
u La lune annonce de même la pluie quand on
la voit plus grande'quelle ne doit être, quand
elie eft ovale , ou quand elfe eft pSfle.
■ „ La lune fait craindre la pluie, quand elle
eft accompagnée de cercles plus ou moins obl-
curs , ou de -cercles qui offrent les couleurs de
l ’Arc-en-cicI.n ,
Quand la Iurie n’eft pas bien détachée du
■ ciel ; quand fa blancheur ne Contrafte pas d une
manière tranchée avec lazur fombre de la n uit,
c’eft encore un figne de pluie, parce que cett
uu figne de la préfence des vapeurs imparfaitement
diffoutes , qui prolongent les rayons de
Lumière, par le moyen defqueltes ondoit la voir,
& qui. doivent', par conféquent., terminer la
furface lumineufe qui nous eft oppolee ; par la
même raifon, quand les cornes de la hme font
obtufes, il y -a lieu de loupçcnner de la pluie
ou le v en t , parce que l’âtmofphère agitée en
caufant un petit mélange dans les rayons de lumière,
empêche devoir unefurfecebien terminée
, & par conféquent les. extrémités ducroil-
fant bienaigues.il ■ r _ «
■ « C’eft encore pour cela que Iorfque La lune
baigne,, ou quant! elle eft environnée d une el
pèce d’auréole, elle annonce la pluie ou le
changement de tems.»- _ ■ ,
U On comprend déjà par laraifon des contraires,
que quand la lune eft bien terminée, & quand
elle eft d’ime blancheur vive fans aucun cercle,
elle fait efpérer le beau teins parce quelle
aflïire aïnff qu’il y a fort peu de vapeurs dans
Pair, OU que r air a la force de tenir bien diffoute
L'eau qu’il renferme, » . »
Ilpa roîtà plulîéurs Fhyficiens que Les chan-
gemens de teins font très-probables dansles nouvelles
& pleines lunes, qu’ils fe fout moins
dans le premier & le dernier quartier ; mais les
changemeris n e . fonr jamais1 lunant eux, ni
plnsgrands.nl plus fûrs,-que Iorfque les nouvelles
& pleines lunes fe trouvent dans le tems que
la lune efï dans Les points les plus proches &
les plus éloignées de [a terre fur-tout fi l action
de la lune fe combine alors avec celle du
foleil pour agir l’une & l’autre avec toute leur
énergie • c’eft aufti dans ces' çirconflances.qu on
a éprouvé Les plus grands orages fur terre&
mer • & fi les orages étendus & confidéiabfes fe
font ’ appercevoir depuis l’équinoxe d automne
à celui du printems, c’eft parce que le foleil eft
alors plus près de nous.»
a 11 faut cependant obférver que le changement
n’arrive pas communément au jour de !a I
phafe de la lune > mais qu’il doit le précédés I
& le fuivre.»
j ,0 Par 1er Etoiles'.
« Quand les étoiles perdent leur vivacité, I
quand elles ceffent de Icintiller,. quand on ne les I
peur plus voir’ bien détachées du fond oblcur I
quelles éclairentquand elles font fur-tout en- I
vironnées d’une nuance blanchâtre y quand elles I
baignent, ce font des preuves de pluie ; parce I
que ce font des preuves que l’eau n’eft pas bien I
diffoute dans- l’air r mais- quand elles ont une lu- ■
mière vive& pure ; qu’elîes-briilent parfaitement I
comme le diamantalors on peut efpérer un I
jour l'erein. »
Conmijfancc du tems par ïetat des animauxi
« Les corps organifés ont un certain état dè I
tenfion qui convient le mieux au jeu de leurs or- ■
ganes, & qui favorife le plus leur fanté & leur ■
bien-être. Cet état ne fauroié être changé fans ■
qu’ils le fentent,. ou' finis leur' faire- éprouver |
des effets lénlibles : il f a plus encore ÿ s îte ont ■
quelques parties plus foibles que d autres, ce ■
font pré'ciiément celles-là qui font expofées aux |
premiers changemens, & qui les annoncent quel- I
quefois d’une manière défagréable -, mais en même ■
tems que les corps organifés font fufeeptibles de ■
changemens dans leur tenfion , une foule de eau- ■
les peut agir fur eux pour, lés produire.* La quan- I
ffté du fluide éleélrique contenu dans 1 a ir , ne H
peut être augmentée ou.diminuée îans qu ils en ■
fouffrent., foit par l’augmentation de l’irritabilité ■
qu’ils éprouvent, foit aufti par fa diminution : il ■
y a desperfonnes quipreffentent les tonnen espar I
dès fpafmes & des agitations nerveufes qui font ■
très-fortes. » ' ..
a Le poids de l’atmofphère qu.de Iair qui en- ■
vironne la terre | ne peut varier beaucoup fans ■
devenir, pénible ; aufti. lés perfonnes foibles ret- ■
fentent un relâchement quand le mercure baiffe §
dans le Baromètre, qui' annonce que lé poids qui K
tend à comprimer leurs vaiffeaux, eft fort dirni- ■
liué : il y en a' même q.ui fentent alors leurs y ail- ■
féaux fe gonfler davantage, & rélifter moins a ■
l’aftion des fluides qui les pénètrent., n ^ I
u Le reffort de l’air ne fauroit varier à un de- ■
gré fans changer la refpiratiôn & l’action des fo- ■
ïides fur lès fluides. On ne peut altérer la conf- f
; tïtution de L’air fans influer fer toute l’économie ■
: animale, qui'; en eft plus pu moins affeélée r les ■
perfonnes foifités fouffrent ïaris tous Les lieux ou ■
' pluilîeurs hommes ont refpiré long-tems, & dont
; les chandelles allumées ont gâté l’air. * I
u L ’humidité qui pénètre nos .pores , hume® ■
nos filtres & les accourcït : on fait aufti com- I
' bien l'humidité eft nuifible,- & combien db ma« I
die caufe à ceux qui ont les nerfs trop tendus :
on fait encore quelle diminue la faculté de l’air
pour recevoir les parties aqueufes, qui tendent
a s’évaporer, & par conféquent combien elle diminue
la tranfpiration infcnfible • outre cela ,
l’air étant chargé d’une plus grande quantité d’eau,
contient plus de matière fous le même volume,
& nous enlève néceflàirement une. plus grande
quantité de notre chaleur : c’eft pour cela que
les tems humides nous paroi fient à un certain dé-
gré du Thermomètre, plus froids que d’autres ,
pendant lefquels le Thermomètre indiqueroit une
chaleur beaucoup moindre, n
' « J ’en dis autant de la chaleur, du froid &
de tous les phénomènes de l’atmofphère qui ont
une influence plus ou moins grande fur les êtres
organifés, & qui peuvent ainfi préfager le tems
qu’on aura par l’influence qu’ils ont fur leurs
organes, avant que le changement foit décidé à nos
yeux. »
u Après ces réflexions ©n comprend fort bien
comment les perfonnes foibles, convalefcentes
& nerveufes éprouvent les effets du changement
de tems avant qu’on l’obferve plus fenfiblement ;
la plus petite altération dans le degré de tenfion
de leurs organes, change leur é ta t, & cette lé -,
gère altération peut être produite par les plus petits
changemens dans l’air ; c’eft aufti pour cela
que toutes les perfonnes qui ont quelques parties
de leurs corps foibles ou affeétées, ou même qui
ont éprouvé quelque accident dans des tems éloignés,
y reffentent fouvent alors des douleurs plus
ou moins vives. »
« Il réfulte encore de tout cela, que les animaux
dont le corps eftplus expofé à l’air, doivent
être aufti plus propres à en éprouver les influences
mais l’expérience nous apprend qu’ils y font
aufti plus fenftbles, & que les oifeaux , qui doivent
fur-tout combiner leur vol avec l’état de
l’air, connoiffent encore mieux que tous lés autres
animaux , les changemens arrivés dans l’air
par rapport à fa réfiftance, à fa température & à
fa pefanteur relative. »
« Les oifeaux d,’eau témoignent du plaifir à
l’arrivée de la pluie.: »
u Les autres oifeaux fe retirent dans le milieu
des arbres, à l’approche de la pluie & fur-tout
des tempêtes; la plupart nétoyent.leurs plumes
ou les enduifent d’huile quand on eft menacé par la
pluie, afin de fe garantir des effets de l’humidité. »
■ « Il n’eft prefque pas douteux que l’électricité
n’agiffe fur leurs plumes ; on fait qu’elles s’élec-
trifent facilement fur eux. n
« Les plumes fe pénètrent d’eau Iorfque les
oifeaux volent dans l’air ; ils doivent donc s’imprégner
de cette eau quand elle n’eft pas bien difi-
foufe. n
u II paroît encore que les poux, qui vivent aux
dépend des oifeaux, les inquiètent beaucoup plus
avant la pluie ; au moins on les voit alors beaucoup
plus occupés à s’en délivrer. »
« Les Hirondelles volent aufti alors affez bas ;
peut-être eft-ce pour prendre les vers qui fortent
de terre. »
u A l’approche du mauvais tems , les lézards
ne fortent pas de leurs trous, les chats fe fardent,
quand on eft menacé de la pluie , les araignées
courent, les abeilles ne fortent pas, les mouches
piquent plus fort, n ^
1 Lorfqu’il doit faire froid ou du v en t, les vaches
s’agirent beaucoup aux champs & dans les
étables , les bêtes à laines courent , bondiflènt &
ne reftent pas en place; c’eft alors fur-tout que
les béliers fe battent,, quoique ce ne foit pas dans
le tems de l’accouplement. Les pintades, les poulets
& autres volailles fe font entendre plus fou-
vent , avec des cris plus ou moins perçans.
Les bêtes à laine font un Baromètre prefque
fur pour les bergers, qui obfervent mieux que les
autres hommes. Ils ont remarqué que quand il
doitplcuvoir, leurs troupeaux mangenr avec plus
d’avidité, une journée d’avance. Ces animaux pré-
difent l ’orage en ne mangeant peint & briffant la
tête, quelquefois long-tcms avant l’orage.
Les Pâtres & les Bergers, gardiens clés .troupeaux
de bêtes à'cornes & de bêtes à laine , qui
pafl’ent l’été dans les montagnes, font avertis de
l’approche des neiges & du froid, par l’inquiétude
de leurs befiiaux & par le defir que témoignent ces
animaux de defeendre des montagnes. Ce defir eft
fi puiffant, qu’ils s’en iroient, fi les gardiens ne
les retenoient, jufqu’au moment où ils croyent
devoir partir.
On affure que les troupeaux d’Efpagne expriment
delà même manière, leur envie de voyager,
vers le mois d’A v i i l , pour aller dans les montagnes
, où font leurs pâturages d’été.
Connoijfance du- tems par les végétaux.
Les végétaux éprouvent auffi des effets particuliers
, quand le tems doit changer.
Les feuilles des choux , des artichauds, &c. fé
flétriffent, fe penchent à l’approche de fa pluie.
On voit les barbes des femences de laGeraine,
bec.de Grue, Géranium Gruinum Lin. &cellesdela
Geraine, bec de Cigogne, Géranium Ciconium'
Lin. qui font très-longues, & les arrêtes des avoines
, & fur-tout celles de la folle avoine, fe contourner
plus ou. moins , à proportion de la fé-
chercffe & de l’humidité.
En réuniffanten paquet lesbarbes du Stïpapcnnata
Lin. herbe de Saint-Mathurin , on fa it , dans les-
environs de Malcsherbes, des Baromètres. L e
paquet fé dilate quand il fait fec & fe rapproche
à l’humidité.
« Les bois, les cordés s’enflent, & fervent
d’hygromètre à l’approche de la pluie : ils annoncent
que l’eau contenue dans l’air, y eft en béait-*