C A S
Culture.
c a s
CASTILLÊE. Ca s t iz l eA'.
Cette plante* vu la difficulté de conferver les
plantes fur lesquelles on l’apporteroit en Europe,
ne pourra que très-difficilement y être
apportée, il faudroit y facrifier un arbufte d’un,
pays d’où on a beaucoup de peine à les apporrer
lôrfqu’ils font pleins de vigueur -, & les difficultés
kroient bien plus grandes lorfqu’ils feroient
épuifés par une plante parafice. D'ailleurs cette
conquête pour nos jardins n’auroit d’aur-re mérite
que la difficulté vaincue.
M. Jacquin dit, dans fon hiftoirè des plantes
d’Amérique, qu’il en a apporté de l'a graine au
jardin de Vienne, elle y a germé dans la ferre
chaude,' leur première poufle a été un filament
fiinple qui s’efi élevé verticalement & a pouffé
des brandies qui fe font attachées aux premiers
arbuftes qu’ils ont rencontré. Depuis ce moment
la plante ceffe de tirer fa nourriture de
la terre. Les verrues, qui garniflént d’efpace en
efpace cette plante, fe fixent indiftin&ement fur
tout ce qui fe préfente à leur contaél, & y adhèrent
avec tant de force qu’on les déch're plutôt
que de les féparer. Cette plante s’attache plutôt
aux arbuftes des hayes qu’aux plantes herbacées.
La fécondé efpèce qui n’eft pas Complette-
mern parafire, puifqù’eüe croit fur les arbres
pourris 3 pourroit être apportée plus facilement
en Europe & fans doute qu’il feroit poffible
de l’habituer à, la terre commune en commentant
par un terreau de bruyère dont on chan-
Iferoit graduellement les proportions. Les Ba-
felles croiffent pareillement fur ries troncs
d’arbres morts & fe font accoutumées, à la
terre des jardins. C'erce caffite exigeroit nécef-
feiremem la plus grande chaleur de nos ferres
comme' les aurres plantes du même climat. (M.
M æ YNJSR. )
CASSOLETTE. Variété du Poirier dont le fruit
cft petit, allez arrondi <& porté par "‘une queue
courte. La peau eft d’un verd tendre, jaunâtre
-& colorée en rouge du côté du foleil. Sa chair
®ft caftante de pleine d’eau, mûrit à la fin
«FAoift.
^ en une des variétés du Fyrus commu ns.
Voyez Poirler dans le Diéhonnaire des Arbres
& Arbuftes. ( M. ’R r yxier . )
CASSONADEou CASTOîNADE. Sucre brut
oui n’a pas encore été raffiné. Voyez C anne à
‘Sucre. ( M. T hùujr.)
ÇASTELANE. Prune verte affez femblable à
la Reine-Claude pour la forme, mais qui n’eft
Jamais colorée/ elle eft fade & de raauvaife
mialîtèv on ne la mange qu’en compote. La
Quintmie,
G'eli tmé lies variétés d-i Trunn Dameflica L
le Diftkwraire des Arbres
& Arhuftes. ( M. R i i s i tR . )
Genre de plantes à fleurs mondpétalées qtus
M. Lamarck place dans la divifion des Persok-
nées .& M. de Juffeu dans là famille des Pé-
dicuraiRes.
Il comprend des plantes exotiques, fous -
ligneufes dont les feuilles font alternes & dont
les fleurs irrégulières également alternes, font
difpofées eh grappes terminales.
On n’en connoît encore que deux efpèces
dont la fécondé'pourroit même n’être qu’une
variété de la première. Elles ne font point au
Jardin du Roi, & il ne paroît pas même qu elles
aient encore été apportées en Europe.
Efpèces.
1. CaStillée à feuilles divifôês.
Ca s ^ixleia fijjifolia L. ï> de la Nouvelle*:
Grenade1.
2. Castilléë à feuilles entières.
Casttlleia integrifolia L. de l’Amérique
Méridionale.
Defcripdon du port des Efpèces.
1. C astilléë à feuilles divifées. Sa fige herbacée
ou fous-ligneufe, droite, cylindriq&e &un
peu rameufe s’élève à trois ou quatre pieds de
hauteur.
I es feuilles font longues d’environ un pouce,
& fendues à leur fommet en plufîeurs parties
depuis 3 jufqu’à 7. Elles font felfiles, linéaires
& marquées dé trois nervures. A ri'nferrion des
rameaux & dans les aiftelles de ces feuilles, il
en fort d’autres en faifeeaux & fans ftipules qui
ont l ’air d’appartenir à des rameaux non - développés.
Les fleurs font difpofées en grappes terminales,
compofées de petits pédoncules foliraires
& uniflores, entremêlés de braétées trifides ou
de petites feuilles. La Corolle d’un rouge vif,
eft en mafque ou labiée. La lèvre fupérieureeft
plus longùe, canaficulée & foutenue par le
calice. L’inférieure eft plus courte &; accompagnée
de deux glandes très-petires, tubuleufes
& trifides.
Chaque fleur efl remplacée par une capfule â
deux loges fëparées par une cloifon oppofée
aux faces applaties. Ces capfules contiennent un
grand nombre de femences très-petites.
2. Castilléë à feuilles: entières Cette efpèce,
fi ce n’eft pas une fimple variété de la précédente,
en diffère en ce qu elle eft plus petite, que la
grappe de fes fleurs eft plus alongée, que les
bradlées qui les accompagnent font fans divifion
& que les feuilles font entières.
Hifloriquc. Ces deux efpèces font originaire»
de l’Amérique méridionale. Elles ont été trou- j
vées entre autres à la nouvelle Grenade par
M. Mutis qui en lui impofant le nom de'Caf- 1
tilléea voulu perpétuer le fouvenir de M. Caf- ,
tfiléeo, Rotanifte de Cadix.
Cu!tuye. Il eft probable qu.e les Caffiliées croif- -
fant dans l’Amérique Méridionale, exigeront ;
le fecours de la ferre chaude pendant l’Hiver,
pour fe conferver dans notre climat, & qu’étant
d’une famille où les femences des plantes qui
la compofent, perdent promptement leur pro^
priété germinative , il fera difficile de fe lqs procurer
dans nos jardins, à moins qu’on n’en sè.me
les graines dans deseaiffes avec de la terre ou qu’on
n’en apporte des pieds vivans. (Af. D auphiitot.) '
C A S T R A T I O N .
Opération, pai laquelle on prive un animal
de la faculté de fe reproduire. L ’homme en s’af-
Jujétiffant des animaux ou pour coopérer à fes
travaux, ou pour fatisfaire fes hefoins, n’a pas
cherché à lés élever & h les conferver dans leur
état de- nature. Il les a mutilés toutes les fois que
leur mutilation lui a paru néceffaire, pour remplir
mieux l’ufage, auquel il les deftinoit. Ayant
remarqué que le cheval n’étoit fougueux, lou-
vent indomptable & quelquefois dangereux, que
le taureau ne pouvoir être fournis facilement au
joug, que la chair du bélier n’étoit défagréable I
au goût, que les coqs n’engraiffoient jamais, &c. .
que parce que ces animaux étoient tourmentés '
par le defir de fe reproduire, il a imaginé des i
moyens de les priver des organes de la génération
fans intéreffer leur vie. Cet art perfide & cruel
pour les animaux, ne s’eft pas borné à châtrer
les mâles; on eft parvenu encore à châtrer les
femelles, quoique chez elles les organes de la génération
fuffent plus profondément placés; enfin
la Caftration des animaux domeftiques eft devenue
une pratiqué habituelle.
Quoique la caftration ne fe faffe pas toujours
en coupant avec un inftrument tranchant,
cependant l’aélion de châtrer s’appelle auffî communément
couper; dans quelques endroits,,on s
dit affranchir.
C astration deschevaux.Dansun traité desharas
de M. Jean-George Hartmam, Confeilier de
la chambre des rentes de S. A . S. Mgr. le Duc
régnant de Wirtemberg, traduit de l’allemand par :
M. Huzard, Vétérinaire à Paris, on trouve des
détails de la caftration des chevaux, dont je vais
donner un extrait.
En Allemand.on appelle moench JfoùzfjWalach,
valaque , & en François hongre un cheval châtré.
L ’étimoiogie de. ces noms n’eft pas difficile à trouver.
Les Allemands ont appelle fans doute Moine
& valaque & les François hongre le cheval incapable
de produire, parce qu’il eft dans le cas
d’un Moine engagé par des voeux, •& que les premiers
Chevaux, ainfi mutifes, font vernis en Allemagne
de la Valachie Ô^en France de la Hongrie.
La Valachie & la Hongrie font fécondes
en chevaux. Mais rien ne prouve que ce fok
dans ces pays où l’on ait commencé à châtrer
ou hongrer des chevaux.
Indépendamment de ce que la Caftration rend
les chevaux plus doux, plus traitables, & par
cônféquent plus lufceptibles d’inftruèlion , oa
peut dans cet état les laiffer paître, ou les loger
avec les jùmens; ils ne s’animent pas comme les
chevaux entiers auprès dès autres, & ne trahiffent
pas le cavalier par leur henniffement, qui d’ailleurs
eft toujours plus foible : ces avan tages com-
penfent debeaucoup la diminution de forces que
leur procure la Caftration.
M. Efprit-Paul de la Font-Pouloti, qui a don*-,
né un nouveau régime pour les haras, blâme
l’ufage où l ’on eft dans beaucoup de Royaumes
de châtrer les chevaux, parce que cet ufege
leur ôte la beauté, la fierté &. le courage. 11 vôu-
droit qu’à l ’exemple des Arabes, desPerfes, des autres
Peuples de l’Orienr & des Efpagnols même^on
né fe fer-vît que de chevaux entiers. Mais 1«
chevaux de ces pays, ne font-ils pas plus doux
naturellement que ceux des pays où on les hongre
? Eft-ce à leur éducation feule qu’ils doivent
la facilité qu’on a de les manier? Voilà ce qu’on
demandera à M. de la Font-Pouloti, & ce qûi
doit influer fur la néceflité de cette opération ;
d’ailleurs elle ne leur fait prefque rien perdre
de leur beauté, quand on ne la pratique pas avant
que ces animaux aient trois ans.
La Cailràtion du cheval s’opère de cinq manières,
i.° par les cauftiques ou les corrofifs ;
2.0 par le feu; 3.0 par la ligature;4.* en froif-
fantles tefticules; 5.0 en les biftournant.
Quelque méthode qu’on emploie, on cqm*-
mence à s’aflurer du cheval, on lui ceint le corps
avec une large fangle munie de deux anneaux
de fer, fixés de chaque côté de la poitrine, à environ
un pied & demi l’un de l’autre; on l’amène
les yeux bandés fur un gazon jonché de pailles
ou fur du fumier; on lui met aux pâturons quatre
entraves. Une entrave faite avec foin, eft com-
pofée d’une bande de cuir fuffifamment large,
doublée & rembourrée en dedans, munie d’une
boucle à un de fes bouts, pour y paffer & arrêter
l’autre & garnie du côté qppofié à la boucle d’un
anneau de fer, qui lert à fixer & à paffer les cordes
deftinées pour abattre le cheval. On a foin
que chaque corde, fixée par un de- fes, bouts à
un des anneaux, reparte dans l’arnieau oppofé,
de manière que la corde fixée à un anneau de
l’entrave du pied de derrière, vienne repaflet*
dans celui de l’entrave du pied de devant qui le
régarde & retourne de-Jà entre les deux jarrets;
pour être tirée par derrière , comme celle qui eft
fixée à l’anneau de l’entrave du pied de ; devant*
ira paffer dan* celui de l’entrave du pied de der-
I f i l i ij