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couleur, de ne pas employer la cochenille fil"
veftre, & de n’employer que la cochenille fine.
Suivant Thiéry, les propriétés de la cochenille
fine ne diffèrent de celle dé la cochenille fil—
veftre, que parle coton qui couvre cette dernière
• la matière colorante de l’une de ces
cochenilles, ne diffère pas de celle de 1 autre■
mais le coton de la cochenille filveflre, ne con
tient pas de matière colorante, & abforbe ait.
contraire une partie de la teinture quelle fournie,
d’où vient qu’une livre, par exemple, de
cochenille filveflre, fournit moins de teinture
qu’une livre de cochenillq fine, ce qui fait
qu’elle fe vend moins , cher que la cochenille
fine, comme j’ai dit, & comme cela eft jufle.
Le c e rc le des Ph ilad e lp h es , E d ite u r d e l’o u v
rag e c ité d e T h ié ry , d it q u e c e d e rn ie r a e n v
o y é d é la c o c h en ille filveflre q u il av o ir re c
u e illie a u P o r t- a u -P r in c e , à M a n q u e r , q u i a
fa it fu r c e tte c o c h en ille filv e flre , des. eflais q u i
te n d e n t à p ro u v e r ces affertions d e T h ié ry , &
à p r o u v e r q u e la c o c h e n ille filveflre p e u t fuflire
à l’a rt d e la te in tu r e , & q u e . c e t a r t e n p e u t
r e tir e r to u te s les mêmes couleurs^ & n u a n c e s
q u e d e la c o n c h e n ille fine. O n em p lo ie aufli la coc
h e n ille p o u r faire le Carmin.., Yo ic i la m an iè re
d o n t o n fa it c e tte c o u le u r p r é c ie u f e , fu iv a n t
A lc a z a r, J é fu ite d e M ad rid . O n fe f e r t p o u r
ç e la d e la c o c h en ille filveflre. O n je tte c e tte
c o c h e n ille fèc h e dans u n e , ch au d iè re : o n la
f a it b o u illir e n u n e fuffifante q u a n tité d ^ èau ,
ju fq u ’à c e q u e le fang de ces infeèles fo it liq
u é fié , & q u ’ils fo ie n t trè s-ren flé s : alors o n ex p
r im e c e fang p a r u n linge f o r t & f e r r é , & o n
le re ç o it dans u n v a fe : o n le laiffe re p o fe r
p e n d a n t v in g t-q u a tr e h e u re s : il fe fo rm e u n
d é p ô t q u e l’o n fé p a re d e la liq u e u r q u i fum a g e
e n la v e rla n t d o u c em e n t p a r in c lin a tio n : o n
laiffe épaiffir & de ffé ch e r c e d é p ô t d e lùi-même,
e n lie u f e c : lo rfq u ’il eft affez é p a iffi, o n e n fait
d e p e tits p a in s , q u ’o n fa it fé ç h e r a u fo le il fu r
des linges-: L o r fq u ’ils f o n t p a rfa item e n t fec s,
c 'efl le c a rm in , te l q u ’il f e v e n d f u r le lieu
m êm e dans le M e x iq u e . O n le raffine e n fu ite
e n E u rp p é . L a .cochenille eft d’ufage e n Méd
e c in e , E lle te in t l’e a u tiède e n p o u rp re n o ir
â t r e , & l’e fp r it-d e -v in o u l’a lc o h o l e n ro u g e
fo n c é très-agréable-, cela p ro u v e q u e c e ttç f u b f -
ta n c e c o n tie n t e n même-temps b e a u c o u p de
pa rties mucilagineufes, & b e a u c o u p d e p a rties
réfineufes. O n fu b ftitu e q u e lq u e fo is la . c o c
h e n ille a u x Ke rmè s , ( Coccils ilicis. L i n . )
C e p e n d a n t e lle eft b e a u c o u p p lu s ftim u la n re &
m o in s a flrin g en te q u e c e tte d e rn iè re fubffance.
E lle eft plus d iu r é tiq u e , & f a it for-tir plus, effic
a c em e n t le g rav ie r des rein s & d e U velfie.
E lle ,eft e n c o re r é p u té e c a rd ia q u e , fu d o rifiq u e ,
fébrifuge, u tile dans- les fièvres m alig n es, &
p é té c h ia le s , & m êm e dans l a pe lle . O n lu i a ttri-
p\j.c e n c o re d’au tre s v e rtu s , c om m e de n e tto y e r
C A C
très-bien les dents. Mais cette fubflance eft tris. B
rarement employée en Médecine.
M. Dombey a rapporté du Pérou une fortoH
de la in e q u ’il dit avoir recueillie fur une cf-®
pèce de Caftier, & qui paroît de nature à pou.®
.voir être employée utilement dans les arts. I
Quant aux ufages des Caéliers\ en Europe, lesI
plantes de ce genre font le plus ordinaire comme®
le principal ornement des ferres. Elles attirent®
& attachent tous les regards. Outre les fleurs fu®
perbes, fuaves & charmantes des Caétiers, n."fl
10 & z i , dont je viens de parler, &c., iln’ef®
perfonne, amateur ou non, favant ou ignorant®
qui n’admire, avec furprife, dans les plantes dé®
ce genre., leurs figures fingulières, furprenantes®
& en même-tems élégantes. Par le moyen de l’a®
ingénieux, qui eft parvenu a favoir élever ceil
plantes des pays les plus brûlans de la terre®
dans les climats les plus froids, le Philofoph®
Européen peut, fans fortir de fon pays, exami®
ncr quand il lui plaît, & connoître ces produc®
tions de l’extrémité du monde • il peut confidé®
rer à loifir cette multitude de formes fi dive®
fes, fi extraordinaires, fi bien appropriées efl
même-tems à la nature du climat & du pays ofl
elles croiffent, & dans lefquelles brillent du pl®
grand éclat l’étendue de la toute puilfanccd®
la Nature, la profondeur de fa fageffe, &1 innnen-r
fité de fa follicitude bienfaifante. (M. Lançai 1
C A C T I E R S . ' C a c t i .
lice3 attachées à fes parois ; la tige frutefeenfe
arborefeentey les feuilles alternes.ou milles. -
Fctte famille ne contient, fuivant M. de Juf-
5u que deux genres; favoir, le G r o f e i l l i e r Ç R i—
i , ’jjjj, y&lc Cacher, on, comme il fe nomme,
i 'caclc ( Cachés. Linn. ) 11 juge que ces deux
* j font naturellement très-voifins l’un de
feutre, parce qu’ils ont tous deux le germe in-
grieur au calice , un feul ftile, le fruit a une
(feule loge, & les femenccs attachées aux parois
t cette" loge : caractères qui les diflinguent des
Mantes.de la deuxième famille de la même clafTe, "
([quelles il nomme les S a x i f r a g e s , & ont deux
jjjes- & les diflinguent encore des plantes de la
Catrième famille de la même claffe, lefquelles
j nomme les Portulacécs , & ont le germe fu-
Irietir au calice. Entre les caractères qui rapprochent
naturellement le genre du C a c h e r de
feluidu G r o f c il l ie r , M. de Juffieu remarque prin-
ipalement la flruèlure conforme des fruits &
es faifeeaux d’épines, qui s’obfervent d’un côté
lirlesgrofeilliersépineux, &, d’autre côté, fur
lelques Caéliefs, & principalement fur le Cac-
\rparafée:, ( Caches p a ra jîticu s .. Lin. ) dont les
fruits font feinblables à ceux du Grofeillier, &
|ir le C a h ier h f r u i t s f e u i l l e s , ( C d clu s P e r e s k ia .
lin.) auquel les Américains donnent vulgairement
le nom de'Grofeillier, à caufe de la même
Ifiemblance de fes fruits, & de leur agréable
idité. Néanmoins, M. de Juffieu confidérant
je le Grofeillier n’a que cinq pétales & cinq
famines, pendant que le Caaiér a un grand
pmbre de pétales & un grand nombre d’éta-
aines • ces derniers caraélères lui paroiflent jeter
quelque doute fur la réalité de l’affinité qu’il
ftime être entre ces deux genres.
[Il eft très-remarquable que cette famille de
Jantes, qui contient un fi petit nombre de
:.nres, foit cependant celle qui réunifie les for-
iés les plus difparates entr’ellcs. Quelle énorme
ifférence entre le port du Grofeillier ordi-
àire, .( Ribes rubrum. L in .) par exemple, &
Hui du Caétier du Pérou,: ( Cactus Peruvianus.
n.) ou celui du Cactier à mammelons,"(Cac-
s mamillaris. Lin. ) ou celui du Caélier à grands
fleurs, (Cactus grandifloru’S. Lin.)-, entre
ffpeél de l’immenfe & fuperbe fleur, fi admi-
pblement odorante de ce dernier-Caélier, &
jlui de la petite fleur herbacée & inodore du
•rôfeillier-1 &ç.
Ces plantes fi diffemblables les unes des au-
p par leur port & leur afpeél, fe reffemblent
éanmoins réciproquement autant ou encore plus
^eurs vertus, que par leurs caractères effen-
Ps- Elles font pareillement, les unes comme
pautres, un des plus précieux, & des plus puif-
fecours, dont la nature bienfaifante ait voulu
, , > favorifer & affilier les hommes contre les
halieilrs étouffantes & fi fouvenr funefles de nos
s>& contre les feux terribles & déyaflateufs
dgriculture. Tome 1 1 «
du foleil, dans les climats brûlans de la Zone
Torride. C’efl avec, une avidité égaie, avec une
pareille volupté, avec une. aufli grande çonrelation
& un aufli grand foûlàgement, que le
voyageur haletant, affaiffé, exténué &.brûlé par
le foleil, ou le malade giflant abattit, defféché
& dévoré par l’ardeur funefle de la fièvre, fa-
vourent ou les fruits de nos Grofeilliers, ou les
fruits aufli agréablement acides, également dé~
faltérans & falutaires, & également révivifians
du Caélier triangulaire, du Cacher à grandes
fleurs, du Caélier frangé, du Caâier à fruits
. feuillés, du Caélier moniliforme, & d’autres Cac-
| tiers.
M. Lamark met encore au nombre dés Cac-
tiers deux genres de plantés;, favoir, la Tetra--
gene, ( Tetragonia. L in .) & le Ficoide , ( Me—
fc'mbrianihemuni. Lin. ). Suivant M. de Juffieu, ces
deux genres font de la cinquième famille de la
même claffe quatorzième. Cette cinquième famille,
qu’il nomme les Fi coides, fe diflingue de
la famille des Cahiers, principalement par fa
fleur qui a plufieurs ftiies, & par fon fruit qui a
des capfules en nombre égal à celui des Ailes
de la fleur. ( M. L ança y . )
CADABA. Ca b a b a *
Genre nouveau établi par Forskal, dans fon
, ouvrage, fur les-plantes d’Egypte. Il fe rapproche
de celui des Câpriers, par fes capfules. pul-
peufes , & des Mofambes par fes fleurs: il fait
partie de la famille des Câprier s , & n’efl com- -
pofé dans ce moment que de quatre efpèces:
ce font des arbres ou des arbriffèâux exotiques,
peu connus en Europe, & dont les propriétés
ne paroiflent pas fort intéreffantes.
Efpèces.
i . Cadaba dès Indes.
CadABA indica. La M. Diél. n.° i .
Cxeomb fruticofa. L. ï) des Indes orientales;
2. Cadaba à feuilles rondes.
Cad a b a rotundifolia. Forsk. ï> de l’Arabie.
3. Cadaba farineux.
Cad a b a farinofa. Forsk. ï> de l’Arabie.
4. Cadaba glanduleux.
Cad a b a glandulofa. Forsk. de l’Arabie.
Defcription du port des Efpèces.
1. Le Cadaba des Indes efl un arbrifleau
peu élevé, dont la tige efl ronde & garnie
de branches alternes. Ses feuilles font permanentes,
âlongées & d’une verdure pâle. Ses
fleurs qui viennent en petits panicules à l’extrémité
des rameaux, font d’une forme fingulière
& d’un beau blanc. Il leur fuccède des filiques
I pulpèùfes, qub renferment des femences arrondies,
X x s