
à plufîeiirs ufages économiques. On le paffe
dans un linge, & on le fait en fuite bouillir avec
quelques baies de piment; on lève avec foin
toute fécume qui monte à la furface & qui
enlève les principes vénéneux de ce fuc ; puis
on le fait évaporer jufqu’à la confiftance de fy-
r p. Dans cet état, il fe conferve. long-tems,
& remplace le Soja. Voys\ M a n io c . ( M.
R e y s l e r . ')
CABOMBE. Cabomba.
Genre-de plante à fleurs pojy pétales, de la
famille des Joncs, qui paroît avoir des rapports1
avec les Flutcaux & le Eutome. Nous n’en
connciflbns encore qu’une efpèce.
C abombe aquatique.
Cabomea aquadeà. AubL de la Guiane.
C’efl une plante herbacée, aquatique, qui
pouffe de fa racine plufieurs tiges longues, fou-
pies , rameufes & cylindriques.
Les feuilles de la tige, qui font plongées dans
■ l’eau , font oppofées _ &- divifées plufieurs-
fois en un grand nombre de découpures fines
& prefque linéaires, également oppofées. Les]
* feuilles terminales flottent à la furface de l’eau.
Elles font alternes, entières & ombilliquées, '
c’ efl-à-dire, portées par le centre fur un long
pétiole, comme celles de la Grande Capucine.
Les fleurs naiffent une à une fur de longs
pédoncules, dans les aiffelles des feuilles fupé-
rieures. On en trouve même quelquefois dans
l’aiffelle des dernières feuilles découpées dé la
tige.
Elles font compofées d’un calice à trois di-
vifions, vert en - dehors, & jaune en-dedans,
& de trois pétales entièrement jaunes.
Le fruit eft compofé de deux capfules à une
feule loge chacune, remplies de plufieurs fe-
mences menues.
Hijlorique. Cette plante fe trouve dans l’Ifle
de Cayenne, & dans la grande terre de la Guiane.
Elle croît dans les marais, dans les étangs, dans ;
les rmÎTeanx, & même dans les rivières où le
courant de l’eau n’eft pas trop rapide.
Aublet ne dit rien des. ufages de cette plante,
qui d’ailleurs ne nous font point connus.
Quant à la culture, il en eft du Cabombe,
comme de toutes les plantes aquatiques des
Pays chauds. Nous ne pouvons guères.efpérer *
de les élever ici. Elles exigeroient le fecours de
la ferre-chaude, & il feroit très-difficile d’entretenir
dans nos ferres, la quantité d’eau qui
feroit néceffaire à leur parfaite végétation. ( M.
D a v ph in o t. )
CABOSSE. Nom que l’on donne en Amérique
à l’écorce du fruit du Theobrome cacao. L.
, Vcyc\ C. a c a o Y e R. cultivé, n.° i . ( M.
îfp o v iy .')
CABRIL. On appelle ainfi dans quelques eL
droits, le chevreau. Voye\ Chevre. '(m'Æ
T e s s ie r .)
CABRILLET, E h r e t ia .
Genre de plantes, à fleurs monopétalé.-'
de la famille des' Boré,aginées, qui fenitf
avoir quelques rapporfs avec les Sébeftiers 1
Il comprend des arbres ou arbriffeaux tf
étrangers à l’Europe, qui croiflent dans les clin|
chauds de l’A fie, de l’Afrique & de l’Amérioï
& qui s’élèvent depuis cinq à fix pieds j " ]
vingt-cinq ou trente : mais ceux qui atte.
cette hauteur, n’y parviennent qu’avec lefôtfi
des arbres voifins, fur lefquëls ils appuient Ù
branches, ou auxquels ils s’attachent par"
vrilles.
Lçs feuilles font Amples & alternes. e|
varient datis. les efpèces depuis fix pouces I
longueur jufqu’à un.
Les fleurs font petites, mais nombreufel
blanches dans prefque toutes les efpèces, &dr
pofées à l’extrémité des rameaux, où elles formï
des grappes panicnlées. Le tems de la florailf
& de la maturité du fruit n’efl pas le même à
toutes les efpèces.,
Les fruits font des baies arrondies, quicoV
tiennent quatre feinences convexes d’un côté?
applatiés de l’autre.
Ces arbriffeaux, dont la plupart ne peins
être élevés ici que uans des l’erres , yproduifi
un bon effet par l’abondance de leurs fleur;
Si même, dans quelques efpèces, par leurodeir
On a donné à ce genre le nom à'Ekreti-
en l’honneur du Docteur Eiïrët , connu jj
un grand nombre de découvertes intéreffant
en Botanique.
M. de Lamark n’en avoit indiqué quel
efpèces & une variété : mais, depuis fimprf
fion du Dictionnaire, M. l’Héritier en a déc?
deux nouvelles efpèces, dont il a donné J
figures, Fafc. 3. Tab. 23 & 24, & dont Fil
offre aufli une variété, &. l’autre eft la plaq
que M. de Lamark n’avoit donné que corn
variété.
Efpèces.
1. Cabrillet à feuille de tin.
E hre t ia tinifolia. L. ï) . de la
& de l’ifle de Cuba.
2. Cabrillet épineux.
E hre t ia fpinofa. L . T), des environs
Carthagène.
3. Cabrillet bâtard../ J
E hretia bourrtria. L. T), des Antilles.
4. Cabrillet à fruits fecs.
E hre t ia exjucca. L. ï>. des environs1
Carthagène.
5, Cabrillet à longs pétioles.
C A B
k u c rU petiolaris.'’ "Lzm. Di&. T).
Ëtillés. . TT p
f o r d r i t P e t6l o. lCi taab‘ rn il‘ . le• t à, vrilles.
1]IR£tia cirrhofa. Lam. Diét de la Guiane
Efpèces nouvelles & variétés.
l'CiBRïkLET à feuilles de pourpier de mer.
^EhsstiAKalimifoUa. L’Her. Fafc. 3.Tab. 23.
Tycium Boerrhavioe-folium. L. F. Sup. I)
[ C abrillet à feuilles de pourpier de mer
ondulées.
ShWTIA hûlimifqlia undulata.
" g. C a b r il l e t internode.
l'xKETiA internodis. L ’Her. Fafc. 3. Tab. 24,
[de rifle-dè-France.
%bria. Commerf. mff.
DefcriptiSn du port des Efpèces.
i Cabrillet à feuilles de tin. Avant de
ladefeription de cette efpèce, nous croyons
[pir prévenir une équivoque qui pourroit in-
:e en erreur. On lui a donné le nom de
Met à feuilles de tin. Çe nom préfente à
fille une idée fauffe, qui fe dilfipe à la lec-
lOnvoit bien, par l’orthographe, que le tin,
| dont il s’agit, n’eft point le thin, thymus|
Jlert à faire dès bordures'dans les jardins :
J tout le monde ne fait peut-être pas que
Vier thym, viburnum thymus, s’appelle aufli
jquefois tout fimplement iinus. N.ous penfons
le que, pour éviter toute confufion, en con-
jant à cette efpèce le nom latin, Ehretia
üia, on pourroit la défigner en François
[celui de Cabrillet a feuilles de laurier tin.
[u furplus, cet arbre s’élève à vingt ou trente
> de hauteur. Son tronc eft droit, à-peu—
jde la groffeur d’un poirier, & couvert d’un
[ce fillonnée., d’un brun foncé. Il fed iv ife ,
’n fomfôet, en plufieurs branches, qui for-
tà l’arbre une cime épaiffe & alongée.
K feuillesïoiit d’un verd foncé, longues de
?e à cinq pouces, & portées fur de courts
Iles.
l’extrémité des rameaux eft terminée par des
jes panicules, qui foutiennentun grand nom-
Çe petites fleurs blanches, d’une odeur peu
5 Baies qui les remplacent font rondes, un
Iplus greffes que nos groféilles ordinaires,
j|aune orangé. Elles renferment une pulpe
-Me, jaune & douce, qui fert d’enveloppe
£tre_ femerices.
r‘lue- Cet arbre eft commun dans les
5 bas & dans les bois, humides de la Ja-
gr. : ll y fleurit dans les mois de Janvier &
■ 'ner. H eft cultivé an Jardin du Roi de- I
C A B 4 3 r
puis près de dix ans ; mais il n’y a point encore
fleuri.
II y a beaucoup plus long-tems qu’on le pof-
fède en Angleterre. Dès 1734, Miller en avoir
femé des graines qu’il avoit reçues de la Jamaïque.
Elles y ont très-bien réuftï. Les plantes fe font
élevées à la hauteur de huit ou neuf pieds, avec
des tiges fortes & ligneufes. Plufieurs fois elles
ont donné des fleurs : mais lorfque Miller écri—
voit, il n’en avoit pas encore récolté de feinences.
Ufages. Dans le pays, on donne les graines
aux yolaiiles pour les èngraifler. Les enfans les.
mangent aufli volontiers. Elles fervent même
quelquefois de- nourriture aux pauvres.
2. Cabrillet épineux. Cette efpcce acquiert •
autant de hauteur que la précédente : mais ce
n’eft point par fes propres forces. 11 faut, pour
qu’elle y parvienne, que fes branches trouvent
du foutien dans celles des arbres voifins.
Le tronc de cet arbrifleau peut avoir trois ou .
quatre pouces de diamètre. Il fe divife, prefque
à fleur de terre, en trois ou quatre, rameaux^
qui en jettent eux-mêmes quelques autres de
côté & d’autre. Ces rameaux fe foutiennent
. affez droits jufqu’à huit ou dix pieds : mais, lorf-
qu’ils ont atteint cette hauteur, ils fe courbent
vers la terre, & ne peuvent plus fe foutenir fans
le fecours de quelque arbre voifin, qui les aide
à s’élever jufqu’à vingt-cinq ou trente pieds.
Cet arbrifleau eft armé de fortes épines courtes,
prefque axillaires fur les jeunes rameaux, &
fimplement éparfes fur les plus gros. Lorfque
ces épines vieillifîent, elles pouffent fou vent un
petit rameau feiiiilé.
Les. feuilles naiffent fouvent plufieurs enfem-
ble du même tubercule. Elles ont trois ou quatre ■
pouces de longueur, & font entières & luifantes.
Les pétioles qui les fupportent font très-courts. .
Cet arbrifleau fe dépouille tous les ans. Les
fleurs paroiffent ordinairement avant le développement
des nouvelles feuilles, & .fortent du
centre des tubercules. Elles font petites, nom—
breufes, jaunâtres, & forment des grappesoourtes,
en forme de Corymbes.
Les baies font rouges , arrondies, de la grofléur
d’un pois, & renferment quatre femences.
Hijiorique. Cet arbrifleau croît en Amérique,
dans les bois des environs de Carthagène. IL
fleurit dans le mois d’Août, & foir fruit mûrit
à la fin d’Oétobrè. Il eft cultivé en Angleterre,
où il a été élevé de femences envoyées du pays.
Nous ne le poffédons pas encore en France. .
3. Cabrillet bâtard. La hauteur de cet ar- î
briffeau n’eft point déterminée. Il paroît qu’elle
dépend beaucoup du climat. A la Martinique,
il atteint rarement cinq pieds. A la Jamaïque ,
il s’élève de quatorze à quinze pieds à Curaçao,
il excède fou vert t cette hauteur.
Les feuilles varient aufli beaucoup pour la
grandeur & pour la forme. Elles font d’un verd