I& corolle a tin tube plus long que le calice,
plus ou moins ventru, un limbe divifé en cinq
lobes ouverts, inégaux & obtus. Cette corolle
contient quatre étamines, dont deux plus courtes;
& un ovaire fupérieur, fphérique, porté fur un
difque'glanduleux : cet ovaire eft furmonté d’un
ftyle, & devient une baie prefque fphérique,' qui
contient beaucoup de femences nichées dans une
pulpe. Cegcnre en compofépréfentementde fept
efpèces qui font des arbres & arbriffeaux des climats
les plus chauds de l’Amérique. Les feuilles
de toutes ces efpèces font oppolées & pétiolées.
Celles de ces. efpèces qu’on a cultivées jufqiVà
préfent en Europe, font des plantes de ferres
chaudes & très-délicates.
Efpèces.
i. Beslere à feuilles de Melitis ^
B e s l ^ r i a M t l i ù f o l i a . Lin. delà Martinique.
i. Beslere jaune.
B e s l e r î a lu te a . Lin. X> de la Martinique.
2. B. Beslere jaune à feuilles ternées.
B eszeriA lu te a t r ifo l ia . B e f le r ia lu t e a f o l i i s
o b lo v g o -la n c e o la tis te r n is . La M. Di61. ï> de la
Martinique.
3. Beslere-à crête.
B e s l e r i a c r ifia ta . Lin. ï) des Antilles & de
la Guiane.
4. Beslere rouge. _
B e s z e r i A co c c in ea . La M. Diél. ï j de la
Guiane;
5. Beslere bivalve.
B e s z é r i a b i v a l v i s . Lin. fil. iup. de Surinam.
6. Beslere violette.
B e s z e r iA violacea. Aubl. T) de la Guiane.
6. B. Beslere violette à fleurs bleues.
B e s z e r i A v io la c e a c c e ru lea . B e f le r ia v io la c e a
flo r ib u s c c e ru le is . Aubl. ï) de la Guiane.
7. Belere incarnate.
B e s z e r i A in c a r n a ta . Aubl. de la Guiane.
Defcriptions.
I. La Beflere à feuilles de Melitis, poufle de
ïa racine compofée de fibres menues & noiiâtres,
deux ou trois, tiges quelquefois droites & quelquefois
couchées,: longues d’un pied & demi
à deux pieds, d’un demi-poucé de diamètre,
glabres, verdâtres, prefque à quatre angles. Les
feuilles font ovales crenelées, de la forme &
prefque de la grandeur de celle de là bourrache
ordinaire, luifantes, chargées de poils courts &
blanchâtres fupérieurement; vertes, _ glabres &
nerveufes en d'effous, ayant des pétioles longs
d’un pouce. Les fleurs font grandes, rougeâtres
& viennent plufieurs enfemble portées fur un
pédoncule rameux, & court dans chaque aiflelle
des feuilles. Les fruits font des baies ovales, de
la grandeur d’un olive & d’un verd brun. Cçttë I
•plante croît naturellement dans les lieux humides, I
2. L a Beslere jaune eft un arbriffeau peu I
étalé, qui s’élève àfix ou fept pieds de hauteur; I
fon écorce eft d’un verd blanchâtre ; fes rameaux I
| font noueux; fes feuilles font ovales lancéolées, I
luifantes, d’un verd gai en defl'us> blanchâtres I
& nerveufes en defl'ous. De chaque aiflelle pen- I
dent plufieurs fleurs jaunes d’une grandeur mé- I
diocre, attachées à des pédoncules Amples qui I
naiflent en faifcèau. Le fruit eft une baie de la I
forme, de la grandeur & de la couleur d’une I
cérife. Cette plante eft prefque infipide; elle I
croît dans les bois humides.
2. B. La Beslere jaune à feuilles ternées, I
diffère.de la plante précédente, parce quelle eft I
un peu plus grande, a fes feuilles plus^ alongées I
& oppofées trois à trois, & parce qu’elles ont I
un goût un peu piquant. Elle croît aufli dans I
les bois humides. •
3. L a Beslere à crête eft un arbriflèau far- I
menteux. Ses tiges grimpent fur les arbres & s’y I
attachent par de petites racines qui pouffent de I
i leurs noeuds. Ses rameaux font cylindriques, I
longs & velus; fes feuilles font ovales;, pointues, I
un peu velues, ridées. Les fleurs viennent une à I
une, dans chaque aiflelle des feuilles; chaque fleur I
eft portée fur un pédoncule prefque aufli long que I
les feuilles. Le calice eft très-remarquable : il eft I
jd’un beau rouge & confifte en cinq folioles larges, I
: en coeur, pointues, fortement & inégalement den- I
telées en feie, en forme de crêtes, & forment I
à la bafe dë la fleur une enveloppe lâche. La I
corolle eft jaunâtre & velue extérieurement. Cette I
efpèce croît dans les bois humides.
4. La Beslere rouge eft un arbiffeau dont I
les tiges, hautes de fept à huit pieds, font far- I
menteufes, rameufes & grimpantes: les rameaux I
font rouffeàtres, noueux & à quatre angles ; les I
feuilles font ovales, pointues, légèrement den- I
tées, un peu charnues, glabres, vertes en deffus, I
veinées, de rougeâtre en deffous; leurs pétioles I
font courts & courbés. Les fleurs naiflent dans I
les aiffelles des feuilles, par bouquets corymbi-
formes, un de chaque côté ; mais un des deux I
avorte ordinairement. Le bouquet eft compofé I
de trois à fix fleurs, & enveloppé de deux brac- I
tées oppofées, en coeur, larges, dentelées & dun I
rouge écarlate. Chaque fleur a fon pédoncule I
propre, & un calice rouge. La corolle eft jaune, I
& d’un pouce & demi de longueur. Le fruit eft I
une baie rouge & en coeur obrond, qui s’ouvre I
en deux battans charnus. Cet arbriffeau croît I
dans lés forêts aquatiques. Il fleurit & fruélifie I
en, Août. , I
5. La Beslere bivalve a une tige herbacée I
fort longue, foible, rampante, velue & cylin- I
diique. Les feuilles font longues de trois pouces, I
ovales, dentées, nerveufes, velues. Les fleurs I
tiennent deux-à-deux dans chaque aiflelle &
libnt portées chacune fur un pédoncule plus court
I que les feuilles. Le calice confifte en deux valves;,
■ déchirées en leurs bords & oppofées. Les fruits
■ font des baies ovales qui contiennent chacune
lun noyau offeux à deux loges.
I 6. L a Beslere violette eft un arbriffeau qui
•pouffe, de fa racine, plufieurs tiges ligneufes,
Ifarmènteufes, noueufes, rameufes, qui fè répandent
en fe roulant, fur les troncs des arbres,
|du fourni et defquels elles laiffent pendre des ra-
Imeaux. Ses feuilles font ovales, pointues, entières,
■ glabres, vertes, un peu rojdes, & garnies en def-
Ifous de nervures purpurines. Les fleurs ont-ieur
icalice & leur corolle d’un pourpre violet,. &
Inaiffent en grappes à l’exrémité des rameaux.
|Le fruit eft une baie purpurine, dont la pulpe
lèft de couleur vineufe. Cette efpèce croît dans
jle voifinagedes rivières. Aublet dit quelle fleurit
;-& fruélifie en Mai & Novembre.
■6. B. L a Beslere violette à fleurs bleues,
jne diffère de la'précédente que par la couleur
ide fes fleurs. Elle croît dans les mêmes lieux;
■ fleurit & fruélifie dans les mêmes faifons..
B;- 7. La Beslere incarnatea des tiges noueufes,
»ranchues, velues, quadrangulaires, hautes de deux
pieds'ou plus. Ses feuilles font ovales, crenelées,
couvertes d’un duvet ras en-deflus & en-deffous.
Les fleurs viennent une à une, dans les aiffelles
fies feuilles, & font fouteniies par des pédoncules
plus courts que les feuilles. La corolle eft
•Je couleur de chair; fon tube eft long, ventru
& courbé, & les lobes de fon limbe fopt frangés.
Les étamines font faillantes hors de la corolle;
le difqite qui porte l’ovaire eft inuni de deux
glandes oppofées. La baie eft rouge, fphérique,
à deux loges, & fa pulpe eft d’uné faveur douce
à agréable. Cette efpèce croît au bord des ruif-
feaux ; elle y fleurit en Avril.
Culture.
Les efpèces, N.os 1 , 2 & 3, fe multiplient de
femences. Le femis s’en fait dès le commencement
du Printems, dans des pots placés dans
•|ne c°uche chaude couverte de chaffis. Il faut
| plantes, à tout âge, une terre légère &
Rbitantielle. Elles s’accommodent très-bien de la
terre propre aux orangers, à laquelle on ajoute
tiers de terreau de couche neuf & bien con-
jpmmé. On remplit donc d’une pareille terre
~ s pots dans lefquels on feme ces efpèces. On
CJ ° e, i e j:eî™s légèrement feir & matin, jufqu’à
F J U ^ levé. Auffi-tôt que les plantes pa-
1 ƒ aut ^es traiter en plantes très-déli-
fi 1 1 " 0lt les arrofer très-modérément &
âfe7Tientjau tant que la faifon n’eft pas
Sur feuI Prendre toutes précautions
mÊ s pfeferver du froid, de l’étioiement &
de la pourriture. On doit avoir grand foin de
couvrir les chaffis de pailles & de paillaffons
pendant les tems froids, & de faire jouir les
plantes du foleil & de l’air, quand le tems le
permet. Lorfque les plantes ont un demi—pouce
de haut, on les tranfplante par un tems brn-
neux, avec foin, chacune féparément, dans un
! petit pot, rempli de la terre ci-deflus défignée,
& qu’on place auffi-tôt dans la couche de tan de
la lerre-chaude. On arrofe ce plant affiduement
& modérément jufqu’à reprife, & pendant ce
tems on l'abrite avec foin des rayons du foleil.
Lorlqu’il efl repris, on ôte ces abris : puis on arrofe
par la fuite, & on donne de l’air, fuivant la chaleur
de la faifon & celle de la couche. Beaucoup
d’air & d’arrofements- dans les tems chauds font
làire de grands, progrès à ces plantes pendant
l’Eté. On doit avoir foin de mettre les plantes
dans de plus grands pots,, à mefure quelles ont
fait affez de progrès pour l’exiger. Après ce changement,
on les remet auffi-tôt dans la couche
de tan. Aux approches de l ’Hiver on doit les
tenir foigneufement enfermées dans la ferre
chaude & on les y place de manière quelles n’éprouvent
qu’une chaleur modérée; on arrofe alors
fouvent & légèrement; & hors le tems de la
végétation de ces plantes, il nefaut leur donner
de l’eau, que lorfque la terre des pots commence
à fe deffécher à fa furlàce. Avec ces foins,.les
plantes fleuriffent ordinairement la deuxième année,
& quelques fois elles, perfectionnent leurs
femences dans ce pays-ci. Ces plantes font très-
tendres, & très-difficiles à élever & à conferver.
Elles doivent être tenues conflamment dans la
tannée de la ferre-chaude.
Ites autres efpèces n’ont pas encore été cultivées:
en Europe; mais il çft à préfumer que la
culture propre aux trois premières efpèces, pourra
convenir aux quatre autres, puifqu’elles croilfent
toutes dans le même fol humide & dans les-
mêmes pays.
Ufages.
Les .Gaiibis fe fervent de la plante & des fruits
de l’efpèce, N.° 6 , pour teindre en violet leurs
ouvrages de coton & leurs meubles d’écorce 8c
de paille. Les baies de l’efpèce, N". 7 , font
bonnes à manger. Les efpèces qui font cultivées
en Europe, n’y fervent à aucun autre ufage
qu’à tenir une place dans les ferres des curieux
& dans les écoles de Botanique. ( M . L acck y. )
B E S L E R I E , B esleüia. Voyc^ B e s l e r e .
BESOCHE ou Hoyau. C’eft un outil de fer
qui reffemble à une pioche , & n’en diffère que
par fon extrémité, q u i, au lien d’être en pointe
aiguë, eft au contraire élargie & forme un taillant
«le 5 à s pouces de large. Il eft terminé à fa partie
fupérieure par un oeil dans lequel on adapte
un manche de deux pieds & demi^de long.