
bord été connue que fous le nom de Jafmin de
Badmington.
Vf âge. Si cet arbrifleau ne brille pas par l’é-.
clat de Tes 'fleurs, il à un autre mérite qui doit
le faire rechercher, c’efl l’odeur agréable & pénétrante
qu elles répandent le foir. Cette odeur
efl fi forte, qu’il pourroit être dangereux de la
refpirer danSiUn^endroit petit & renfermé ; mais
f»our en jouir fans inconvénient, On peut laiffer
es caiffes eh pleine air, & les placer -Jans le vôi-
linage des appàrteïnens. Il fleurit vers le mois ’de
Septembre .jufqu’au commencement de l’Hiver -,
les graines mûriflent au mois de Septembre.
2. C e st r e a u à oreillettes. Cet.arbriffeau pouffe
de fa racine plufieurs tiges droites cy lindriques,
un peu rameufes, quïs’élévent depuis dix pieds juf-
qu’â quinze, & qui font recouvertes d’une écorce
cendrée.
Les.feuilles font oblongues-lancéolées, pointues,
glabres, entières, ou légèrement ondulées
en leurs bords, d’un verd mat te, & d’une Odeur
fétide. Elles font longues de quatre à cinq pouces
fur environ un pouce & demi de large, & accompagnées.
à leurs aiflélles de#fiipules en forme de
croiffant qui entourent les rameaux.
Les fleurs naîffent à l’extrémité' des rameaux &
dans les aiffelles des feuilles fupérieures par faisceaux
pédoncules qui forment des panicuies lâ--
çhes. Elles, font verdâtres avec une teinte d’un
rouge’ obféiir, à cinq divifions très-Dointues rouvertes
en étoiles. Le calicé &Ia corolle font couverts
de quelques poils à l’extérieur.
Hifloiique. Cet- arbrifleau efl naturel au Pérou.
Il y a déjà long-tems qu’il efl cultivé au Jardin
du Roi, où il a été envoyé par M. Jofi de Juffien.
Il y fleurit l’Hiver dans la ferre tempérée, mais
rarement, & il ne donne jamais de fruits. S’il faut
s'en rapporter au récit du fleur Feuillée, cet ar-
briffeàu offriroit une Angularité bien extraordinaire.
Suivant lui, il répand durant la nuit une
odeur mufqiiée , mais au lever du foleil cette
odeur fe changé en une odeur défagréahle qui
dure toute la journée ; mais nous n’âvons point
encore fait cette ofifervarion,.
Ufjges. Les habitans de Lima emploient cettè
plante à l’extérieur polir déterger- les ulcères. Us
en font aufii ufage intérieurement, & ils'la. regardent
comme un puiffant diurétique dans les
maladies fyphiljiriques. Elle paffè chez eux pouf
être amie de la poitrine ; mais M. Doinbey la
foupçcnne vénimeufe.
3. C e s t r e a u à baies noires : cet arbrifleauref-
femblè beaucoup au précédent mais il s’élève
moins haut, fes feuilles font plus petites & n’ont
point d’oreillettes.
Les fleurs naiffent en faifeeaux feflîles ou pref-
que fefliLes: leur corolle efl d’un blanc verdâtre,'
rouvent ieinrde poupre ou de violet, leur limbe
efl bordé dé. blanc.
Les baies qui leur fuceèdénf reffemblent, pour
la forme, à des olives, mais elles font beaucoup
plus petites. Elles font prefque noires remplies
d’un fuci, d’un violet ^noirâtre. Elles ont deux
loges diftinCles, &_ renferme rit environ quatre
femences grofiês & oblangues.
HifloriqueCette, plante nous efl venue originairement
des Antilles où elle croît dans les
bois fur , les bords des ruiffeaux ; on la cultive,
au Jardin du Roi.*, elle y fleurit tous Jes ans au
mois- de Septembre, & elle donne des fruits qui
mûriflent au commencement de l’Hiver.
4. Cestreau Parqui. M. de la Marck n’avoit
indiqué ce Çeflreau que comme une variété du,
précédenr ; mais l’examen qu’en a fait M. l’Héritier
l’a déterminé à en faire une efpèce diftin&e,
dont il a donné une figure très-connue.
C’efl un arbrifleau d’environ fix pieds de haut,
d’une odeur défagréahle, dont la racine efl traçante
, & pouffe des rejets rempans qui portent
eux-mêmes des racines : il"en fort un grand nombre
de tiges droites, rameufes, cylindriques', couvertes
d’une écorce cendrée .& crevaffée.
Les feuilles font lancéoléesterminées en
pointes par les deux bouts;, entières-, un peu ondulées,
.glabres, d’un verd gai, & longues, d’environ
quatre pouces fur un de large. ...
. Les fleurs naiflént à l’extrémité des rameaux
ou panicuies, compofées d’épis axillaires, Amples
• ou compofées. Elles font d’un jaune obfcur, &
répandent de l’odeur pendant la nuit. - •
Le fruit efl une baie aqueufe , ovale , à deux
loges :& d’un violet foncé. ,
Hiflorique. Cettë plante croît dans le Chili aux
environs de la Conception. M. Domb.ey, qui
en avoit recueilli les graines dans le., pays, lésa
renvoyées en -France en. 1785 -, •& c’efl depuis ce
rems qu’elle eft cultivée au Jardin des Plantes.
Elle rétif fit rrès-bien en pleine terre. Cependant
’ elle fouffre difficilement le froid :* prefque tous
les Hivers fes tiges font faifies par les gelées &
périffent; mais il repouffe de la racine un grand
.■ nombre de rejetions qui fleuriffenc -dès la pré-,
mière année, & qui quelquefois même perfectionnent
leurs femences.
Ufitges. Le peu de foin qu’exige cet arbrifleau
.. le rend précieux ; on peürle placer avec avantage
dans les bofquets d’Etë. L’odeur de. fës fleurs
{-contribuera à rendre plus agréables les belles foi-
• rdes. d’Août jufqifaux gelées.
5. C e s t r e a u à fleurs pâles..M. de Lamarck ,
qui n’a vu ce Çeflreau que fec, & dans .[’herbier
de M. de Julfieu, en fait une efpèce diftin&c ,
il l’a défigné par différentesphrafes Botaniques;
mais Miller & M. l’Héritier ont appliqué ces
mêmes phrafes au Çeflreau noélurne , n.0 i|| en
forte qu’il paraît que, félon eux, ces deux efpèces
n’en formeroient réellement qu’une feule.
Cependant , fl l’on s’en rapporte à M. de
Lamarck } îl eft frien aifé" de diflinguer le Cë£r
frëaù a fleurs pàlés de tous les autres par la pe-
t.tefîe de fes: fleurs : il tient dé fefpèce précédente
par h couleur de fes fruits, &de là fuivante
par foii feuillage.
Au (urplus, comme ce rte efpèce, en la fuppqfant
différente de celle n.° 1, ne fl point connue ici,
&. qu’elle n’y a point-encore été cultivée, nous
croyons afiez-inutile d’entrer dans de plus grands
'détails'.
é C e s t r e a u venimeux. Cette efpèce eft la
même que le Cejlrum Laurifoliüm de l’Héritier.
. _ C’efl: un arbrifleau qui s’élève de fix à neuf
pieds, toujours verd, dont les rameaux font alternes
prefque droits & cylindriques.
Les feuilles" font éparfes fans ordre, ovales5
avec une pointe obtufe, très - glabres', lui fan res,
d un verd noirâtre,' longues de deux à trois, pou--
ces; fur un pouce & demi de largeur.- Les pétioles
qui les portent font d’un pourpre foncé/
Les fleurs viennent dans la partie l’upërieure
des rameaux où elles forment des .faifeeaux axillaires
& prefque (effiles. Elles font jaunâtres, à divifions
ovales., prefquè’ obtufes & ouvertes., p
Le fruit n’efl point 'connu.
Hiflorique. La confufion qui règne dans la-fy-
honirrie de cette efpèce,. eft caufe qu’il feroit
difficile de déterminer qu’elle eft originairement
fa patrie naturelle. Dès le tems de Pluknet, elle
étoit déjà cultivée dans les Jardins de l’Europe ;
©n lavoir au Jardin du Roi, & elle y fieu rit pendant
l’Hiver dans la ferrç tempérée-; mais elle n’y
donne point de fruit.
Vf âge s. Si cette plante eft la même que celle
indiquée par Burmann , ce dont paroît douter
M. l’Héritier , fes fruits font des baies oblongues, ’
de couleur bleue, & les payfan-s écralent Tes fe- :
menées qui font venimeufes, les mêlent' avec
des viandes, & expofent cet appât aux bêtes féroces
pour les faire mourir.
7 . C e s t r e a u camparmlé. Nous:avons peu de
chofes à dire de cette efpèce, qui n’a encore été
vue que fèche & dans les herbiers.
, Ses rameaux font prefque cotonneux, cylindriques.
■ &. d’ùne couleur cendrée. Les feuilles font
ovales, pointues aux deux extrémités, & légèrement
cotonneufès en-deffous.
Les fleurs viennent en faifeeaux feflîles & nombreux,
difpofés le long des rameaux. Leur corolle
eftcampanulée , à cinq pefires 'déçpupur.escunéi- :
foriiites, ouvertes & cotonneufes en leurs,bords... \
Hiflorique. Cet arbjifleau croît au Pérpu ; M.
Dombey qui en a rapporté des échantillons dit
que les Efpagnols l’appellent quexba, ollas, c’eft-à-
dire , caflepcts, parce que les éclats qu’il fait au
feu brifent les pots.
• 8. C e s t r e a u cotonneux. Cette efpèce femble
tenir le milieu entre, celle qui précède & celle
qui fuit, & avoir beaucoup de rapports avec '
lune & avec l’autref elle croît dans l’Amérique
Méridionale. C’eft à-peu-près tout ce que nous
en fa von s.
9. Cestre'au à fleurs blanches. La tige de cette
efpèce a dix p u douze pieds de hauteur : elle eft
grêle , çouv^-te d’une écorce cendrée, divifée
\ ers fon fommet en plufieurs rameaux longs &
feuiilës;.
Les feuilles font ovales - oblongues, glabres,
douces 'au toucher, liflls, d’un verd foncé en-
deffus y 8c d’une couleur pâle en-deffous.
Les fleurs forment des fliifeeaux prefque om-
belliformes,- portés fur des pédoncules axillaires:
elles font petites, blanches, & répandent, pendant
le jour, une odeur agréable.
Hiflorique. Cet arbrifleau croît à la Havane:, où
on.lui donne;Le nom de Dame de jour-, il fleurit
en Septembre, Oélobre & Novembre.
Vfàges. Comme les fleurs de cet arbrifleau du-
: ren* encore dans le tems où. :l’on efl: obligé, de le
renfermer dans la ferre, il peut contribuer à y
répandre de l’agrément par la bonne odeur que
fës fleurs exhalent. .
En général, tous ces arbriffeauxy figurent très-
bien par le, beau verd luifant de leur feuillage
qu’ils confervent toute l’année; •
Culture.
Nous ne pouvons rien dire des efpèces, n.os ç ,
7& 8, qui ne font qu’imparfaitemem connues .
& qui n’ont point encore été cultivées en Europe'.
Toutes les autres efpèces fe multiplienr de femences,
de bouturés, de marcottes &.de drageons. '
Les efpèces, n.os 3 & 4, font Jes feules qui
perfectionnent ici leurs femences, Alors on peut
les employer à la reproduction de la plante. Mais
comme on n’efl pas fûr d’en récolter tous les ans/
il feroit imprudent de compter fur cette refrouI•ce,.
11 vaut doue mieux fuivre à leur égard le même
parti que pour,.les autres efpèces plus délicates,
& en faire venir les graines directement du pays
où elles' çrpiffent naturellement.
, Cependant je peiife qu’il efl toujours utile de
femer les. graines; que nous récoltons ici. Comme
elles ont effuyé Un moindre degré de chaleur pour
parvenir à leur perfection ,, il feroit poflible que
les plantes qui en proviendraient fe trouvafîênt
moihs dépayfées que celles qui font produites par
des femences qui on r été mûries par le foleil brûlant
des climats chaudsf on réufliroitpar ce'moyen
à.fe procurer des plantes moins délicates, & qui
S aeçoütumeroient plus facilement aux variations
de notre climat ; peut-être auffi, après quelques *
générations parviendroit-on à changer le tems du
repos dé cés plantes : c’eft à l’expérience à nous
apprendre.fi cette idée, qui n’efl qu’indiquée, n’efl
point une chimère. En attendant,fuivonslesproT
cédés connus.
Auffi-tôt que l’on reçoit les femences, il faut
les répandre dans de petits pots remplis d’une
terre fraîche3 légère & fans fumier, que l’on place