
■** B E T
Jjuvoit iufqu'à cent livres d’eau. Ces animaux,
comme je l'ai dit, ont au moins quatre pieds de
hauteur fur une longueur & une groffeur pro-
©ortionnéçs.
3.0 Du Stl.
Si l’on juge de l’utilité du fel pour les animaux
par le plaifir qu’ ilsparoiffent trouver lorl-
qu'ils peuvent en lécher, on n héritera pas à dire
qu’il en faut donner aux Bêtes a. cornes. Cet
fnftinél, qui les porte à rechercher îmunct,îw i » --------- tout ce q-,ui
*11 falé eft-il feulement 1 annonce d un goût
particulier ou le cri d un befoin . On vott es
animaux courir après des fubftances, qui les em-
poifonnent. L'inflinèbeftle plus fouvent un sur
guider quelquefois cependant il trompe. Il n eft
pas difficile de démêler f i , dans cette occafion , il
L t bien les Bêtes à cornes. De tems tmmétno-
ral on leur a donné du fel dans les pays, qui
n’étoient pas de grande gabelle. On obferve que
les animaux, qui ufent de fel, ont le poilluifant,
fi»ne de bonne fanté. Par l’habitude les hommes,
qui foignent les beftiaux , reconnoiffent en voyant
un troupeau de Bêtes à cornes , s il eft d une étable
, où l'on donne du fel. B W I
Les propriétaires de vaches, en Suiffe, fur-
tout dans l’Argosv, oü Ergoyie, canton de
Fribourg, donnent tous les jours du lel à
leurs vaches, même ceux dont lés vaches ne
forte« jamais de l’étable. Ils en donnent en
E té , quand elles font nourries de v e r t, ils en
donnent en Hiver, quand on les nourrit de fouir
ra<*e fec. Dans les montagnes de Gruyères, ena-
que fois qu’on trait les vaches, on -leur prélente
une grofle poignée d’une pâte falée, qu elles dév
o re« avec avidité. On ne manque pas de leur
en donner aufli- de tems en tems dans 1 Emmenthal
& l’Oberland .canton de Berne. Depuis 1 entrée
des vaches d’Auvergne dans leurs, étables a
la Toufl'aints jufqu’à ce qu’elles aient pris 1 herbe
au Printems deux ou trois fois par femame elles
ont une dofe de fel. On n'en fait manger aux
élèves que vers le mois de Décembre , colt a
dire, lorfqu’on les met à la paille pour nourriture.
11 paroît q u e , dans ce dernier pays*
pendant la pâture à la montagne, on n en
donne aux vaches , que dans quelques cir
confiances, par exemple, pour les mettre en chaleur
& pour augmenter leur lait,,fans doute en
leur donnant plus d’appétit. La dilette de four
rage force quelquefois à nourrir les vaches. de
bruyères , de genêt, de feuillages iecsy a l aide
d’un peu de f e l , elles mangent avec plailir.ces
alimens. Dans les environs de Solaire , on tait
un fccret d’une efpèce d’engrais pour les boeufs.
Ce n’eft autre chofe que de la faumure de poillon.
En Limouiin & dans le Querci , on ne manque
pas de donner chaque jour du fel aux vaches ist
aux boeufs d'engrais de pouture,
■ Les pays de gabelles, où le fel a été fi exoçbitamment
cher'avant l’année 1789, en demat»,
dant la diminution du prix de cette denrée.,
ont toujours allégué les avantages qu il procureroit
aux belliaux. Tous les auteurs d’économie rnralé,
ont annoncé les mêmes motifs. On voit dans le
premier difeours de l’Encyclopédie méthodique,
partie d’Asriculture,imprimée en 1788, les voeux,
que je formois pour cette diminution.
Ces faits que j ’appuîeroi» de beaucoup d’autres,
s’il en était befoin , prouvent qu’on a reconnu
généralement combien il efi utile de don.
ner du lel aux Bêtes à cornes. Mais comme 01
peut abuier de tout , il eft bon d’en preferirt
fa dofe. Car fi on en donnoit une trop grande
quantité , on pourtoit incommoder^ les animant.
Les Auvergnats me parodient avoir faift la juile
proportion. Dans leurs étables , ils en donnent!
chaque vache , de moyenne grandeur, une onct
deux ou trois fois par fontaine ; ce qui feroit deuil
oü trois gros par jour. En aufli petite quamitil
le fel ne peut point faire de mal & doit Ét»
très-falutaire. Peut-être eft-il bon de n’en p»
donner tous les jours & d’examiner un peu dan
quelles circonftances il fout s’en abftentr ot da«
quelles circonftances il fout en augmenter la doit,
Je n’y vois aucun inconvénient ; mais il fera
poffible qu’il y en eût que je n’euffe pas prén
11 feroit au moins prudent dans les pays où 1«
befliaux n’y font pas accoutumés, de connu»
cer par de plus pelées dofes & de n’en pas doit
ner aufli. fouvent dans le> premiers tems.
Il n’eft pas difficile de trouver une manièi
de donner le fel aux Bêtes à cornes qu’on tieiitj
ou toujours une partie de la journée, dansl
les étables ; on peut, le mêler à leurs ahoe®
Si ce font des fourrages verts ou focs, pn les a
faupoudre; ou ce qui eft mieux encore, onM
<figmdre le fol dans l’eau & on arrofcdecel«
eau le fourrage -, fi ce font des grains ou desW
les; de grains,,’ ou fiu fo u , ou des racines conj
nées, le mélange eft plus commode, On P»
placer la dofe de chaque Bête fur une pterrt,
l-.tr une planche ou dans une feuille de cm*
ou de toute autre plante qu’elle ainte Jj
'dans la mangeoire, ou on la lui ^ préfente fl
la main. Lorfque les vaches, qui paillent lId 11KU. .U. .. _ J__tVX- iV^vt^ tva ' —s- o n- y n -Jo_—m Xr m î l l l fl 1 U
les montagnes, viennent au parc ouï au
pour fe foire traire , on profitera «La1 «pii
pour metite devant elles un peu ..de lel-J
en a qui le fufpendent au-deffus de la en*,
en l’enfermant dans une poche • les bêtes H
nés vont lécher la poche avec leur falive ü»
vent un peu de fel. Dès qu’il eft conllatM
lés. animaux s’en trouvent bien , chacun 1
le moyen le plu? commode de le lenr (-
prendre,
Maladies des Bêtes h cornes.
Beaucoup d’efpèces de maladies attaquet^
îfcircJ 4 cornes-, fayoir, l’apoplexie, les barbil-
ïlons, l’efquinancie ou étrangutllons, la péripeu-
• munie, la toux , la courbature, l’hydropifie de
; poitrine, les coliques , , les tranchées, les indi-
geflions ,1a dyfontherie , le dévoiement , le pif—
peinent de fang, quelquefois occafionné par une
ipiefre, qu’on peut extraire , la rétention d'urine
, la conflipation, les vers, les égragopiles,
Je durillon, la fraéture des cornes, l’enflure de
l a panfe, des lèvres, du c o l, de-4a tête, l'engorgement
des glandes de la ganache, les aphtes,
ïes chancres à la langue , le charbon , l’avant-
«oeur, l’entphyfême, les loupes au coude, l’en-
ïotfe & la bleime, la gale & la rogne , les
Bartres, les verrues, la fraéhire des côtes, l’ef-
jforr des reins, l’oedeme fous le ventre, la brûlure
, 1-effort des cuifTcs , l’éparvin, la tumeur
au jarret, le clou de rue , les chicots de bois,
Fui leur donnent l’encloueure & les ulcères.
Il;règne de tems en tems furies Bêtes à cornes,
.jute maladie peflilentielle, qui caufe les plus grands
ravages ; on l’appelle feulement maladie des
lefliaux, Voyc[ chacun de ces mots à fon Ar-
ïcle.
Produits des Bêtes à cornes.
■ Les produits des Bêtes à cornes confiflént dans
la;,vents des veaux & celle des geniffes d’élève ,
fans la vente des taureaux, quand il ne peu-
lent plus fervir comme étalons, dans celle des
teilles vaches, dans Je travail des boeufs -foit
|la charrette , foi tût la charrue ; dans la vente
àejees animaux -, dans celle du lait ou des parties
conftituantes du lait , telles que la crème le
Ijeurre,, le fromage, le îe fd e lait, dans I’én-
gfats, que fourniffont toutes les bêtes à cor-
|es , & dans l’emploi de leur fiente ou boufe
four faire du feu:..
Vente des veaux.
1 au débit. Les bouchers achètent la vianc
»ur la vendre au poids-, à l'infpeéKon d’u
t; 1 -, ,U1. tout en le maniant, ils jugent com
du nln doU-P ePer ■» ils donnent plus d’arget
otiliLtSa*>ef ant' de cro's 1 ue cfuand üs foi
l n0d dalv°Urls r i eS P?rfonnes, qui aiment 1
aàetent H do?t lis font bien payés, i
(tue rpnvPu'S volontlers les veaux d’une étable
oeminnfil1?7C “ tre > P?rce <Iue les veaux d
l|nourn’/ tab ? ■fo,nt meilleurs, foit à caufe d
fis vrai, Uie ’ caufe des foins-qu’on prenc
fdnt d'unX enF alff& a la manière de Pontoife
■ Tome IJ,
Aux environs de Paris, jufqu’à la diftance de
trente lieues de rayon, les veaux font plus rares
depuis le mois de Septembre , jufqu’à Pâque,
parce que, dans cet intervalle, les vaches vêler.t
moins,
. ®n. au boucher des veaux depuis un
jour jufqu’à fix femaines ou deux mois! Je.
fais qu en Auvergne , où on n’élève que la moi—
ué des-veaux, on fe défait de -l’autre moitié
dès le jour de la naifîknce. Leur valetir doit
être bien foible , étant vendus fi jeunes ; la chair
en eft glaireufe & défagréable à manger. Un
veau , nourri de lait par une bonne mère eft
bon à un mois. A la diftance de Paris, de r8
a 20 lieues, il fe vend 21 à 22 liv. prix moyen
| s il pèfe de 50 à 60 livres.
Vente des genijfes d'dleve.
Dans les pays, où il n’y a point de pâturages
naturels , on n’élève point de geniffes
parce qu’elles coûteroient beaucoup, ou fi l’on
en élève , ce n’eft que pour renouveller l’e f-
pèçe , & entretenir le troupeau d’une manière
plus avantageufe. On en élève peu pour
î vendre, quoiqu’il fût à defirer qu’on pût en
acheter d élevées en grande partie au fec. L ’aliment
naturel des vaches étant l’herbe verte
il femble que quand on leur fait manger dû
fourrage fec prefque auflï-tô t qu elles fon t fevrées,
elles en fouffreut & ne prennent pas une bonne
croiffance. En pays d’élèves, une geniffe de deua
ans eft vendue au marchand, environ 100 liv.
Vente des Taureaux.
Les taureaux de réforme font vendus ou dans
, l’état de taureaux, ou après avoir été biftournés.
Dans l’un & l’autre cas on les nourrit bien petû
dant quelque tems pour les engraiffer. Les bouchers
font peu de cas de ces animaux, parce
que jamais la chair n'en eft aufli bonne que
que celle des boeufs. Aufli les achètent-ils â
bon marché. Un taureau de quatre à cinq ans,
du poids de quatre à cinq cens livres, fe vend’
à vingt lieues de Paris, cent cinquante livres!
Vente des vieilles Vaches.
î Une vache peut être regardée comme hors
d’état de rendre du profit dans un endroit où
on la nourrit.au fec, quoi qu’elle puîffe en rendre
encore dans celui où on la nourrira de vert. Elfe
eft réformée dans l'un, & achetée pour donner du
lait dans l’autre. Les nourriciers de la banlieue;
de Paris fe procurent des vaches fraîchement
vélées, dont les fermiers fe défont. On leur vend
une vache de taille au—deffus de la moyenne,
M°' 4 1C® livres. Ils la trourriffeut bien & ht
vsndèlH eu bon état, lorfqu’elle continence à
« n