
ffeurs mois de l’année, pour les fertilifer > par
l'urine & la fiente des animaux.
Cet uCage tient le milieu, entre la vie fau-
vage & le féjour habituel dans les bergeries.
L ’enceinte du parc des champs eft différemment
formée, fuivant les pays. La meilleure
eff toujours la plus fimple & Ja plus économique.
Dans certaines Provinces, où les loups
font rares, & le pays à découvert, cette enceinte
eft un filet, à larges mailles, Contenu, 4e diftance en
diftance, par des piquets. On fe fert de cordes
de fpart, pour filet , dans les Provinces
maritimes, où cette plante eft commune. Les
mailles, fuivant M. l’Abbé Rozier, ont huit à
dix pouces de largeur & de longueur. Les cordes,
dont elles font faites, font 4e la groffeur
du petit doigt. Le filet, qui ordinairement eft
tout’d’une pièce, a trois a quatre pieds de hauteur
, fur une longueur proportionnée au nombre
des bêtes qu’il doit enfermer. Une corde
paffe dans toutes les mailles du bas, & une
dans toutes celles du haut-, elles fervent à attacher
le filet aux piquets.
Le Berger d’abord dreffe fon parc, en enfonçant
les piquets, avec une maffue, à des
diftances égales ; il tourne autour la .ço.rde, gui
paffe librement dans les mailles» & étend aih.fi
fon filet, en traçant un quarré alongé. Le lendemain
, ou deux jours après, il le place plus
loin, jufqu’à cç qu’il ait parqu,é la totalité du
champ.
Si les cordes font dç fpart, comme elles font
très-ibères, le Berger porte fans: peine tout
le filet;. Tant qu’il -eft dans le même champ ,
41 n’a bèfoin que dé le traîner.- Le Berger couche
dans la cabane, fi le pays eft froid ; dans
les Provinces du midi, il fe contente d’un
hamac, à tiffu plus ferré que le filet, & garni
de paille. Il eft Contenu par quatre piquets , à
un pied au-deffus du niveau du champ.
J’ai dit plus haut que , pour contenir leurs
troupeaux la nuit, les Bergers efpagnols ont des
filets de fpart,. & qu’au lieu de cabane, ils
portent avec eux une tente, dans laquelle ils
Couchent.
Ces filets feroient infuffifans dans les pays où
il y a-à craindre des loups, ou d’autres,animaux
dangereux, & des hommes même. Alors,
& cet ufage eft le plus ordinaire , on forme
l’enceinte avec des claies, difpofées de manière à
repréfenter un. quarré plus ous moins parfait,
& foutenues par des croffes.
Les claies ne fe reffemblent pas dans diffé-
rens pays. Le plus fouvent, on les fabrique
avec des baguettes flexibles de coudrier , ou
d’un autre bois léger & pliant, entrelacées &
croifées en fens contraire, fur des montans plus
gros de même bois. Dans quelques endroits ,
çn affemble & on cloue des voiïges fur a.
montans. Dans d’autres, ce font des barreau,
de bois arrondis, d’un pouce de diamètre,
entre des barres plates, bien affujetties.
On donne,. à chaque claie , quatre pieds J
demi à cinq pieds de hauteur , fur fept, ^
& neuf pieds de longueur. Il faut laiffer au.
Claies d:e coudrier entrelacé, ou de voliges
trois ouvertures d’un demiçpied quarré; dan!
leur partie fupérieure,. une à chaque extrémité
& nne au milieu ; celles des extrémités fen-ent
. pour paffer & attacher les croffes- ; à la fc
veur de celle du milieu, le Berger tranfportc
facilement la claie. On appelle ces ouvert^
voies ou éperaeaux.
Dans les claies de barreaux de bois arrondis
il n’y a point de voies aux extrémités, ott elles
font inutiles, parce qu’on paffe les croffes .entre
les barreaux qui font diftans, les uns dçs autres,
de trois pouces. Mais,versle milieu de la claie
deux.de ces barreaux s’écartant, par degrés, font!
la partie fupérieure diftans, l’un de l’autre,de
fix pouces. C’eft par - là que le Berger lj
prend pour la tranfporter. Les meilleure
claies font celles qui font à barreaux de bois,
Elles ne dominent point de prife au vent (ja
paffe au travers. Il n’y a que dans les grands
ouragans, où quelquefois, mais rarement, elki
ont de la peine à réfifier. Les ckies de cou*
drier entrelacé, & celles de voKges fon t très-fujei-
1 tes à cet inconvénient. Elles font, en ouirt,
! défàvantageufes, en ce que, dans les irativæ
te ms, les Bêtes à laine, pour fe mettre à l’abri,
s’aprochent toutes de celles qui font ducilj
du vent, & ne fument pas i’efpace qui enefl
éloigné.
On fait les claies à barreaux, de bon chêne,
ou de châtenier, afin qu’elles foient de durée.
Souvent les barres plates font de châtenier ,&la
barreaux de chêne. Les croffes font des bâtore
de cinq à neuf pieds, traverfés à un bout de
deux chevilles de bois, de dix pouces dt lot-
gueur, écartées l’une de l’autre de fix pouces;
& percées à l’autre bout d’une mortaife à jourj
propre à recevoir une clef de bois ou de fe*
qu’on enfonce dans la terre avec un maillet.||
croffes font les areboutans des claies. Les me«*
leures font d’orme fur -tout, de'bouleau
châtenier; on en fait aufli de chêne, mais#
faut que ce foit du bois de pied, afin quil®
fende pas.
On peut fe fervir, pour affu jettir les cror
fes$ de clefs de bois dans les terreins facile
percer. Mais celles de fer font préférables dis
les terreins pierreux.
La cabane du Berger, appellée baraqueds®
beaucoup d’endroits, doit être regardée coin®
une partie efientiellè du parc. C’eft une dp
Alcôve formée quelquefois entièrement deplân-
Xes de longueur, ou couvertefeuleiüent de paille
JJ de bardeaux. On lui donne fix pieds de‘
Rigueur, & quatre pieds de largeur Sc'de hauteur
en dedans. Elle eft pofée fur quatre, ou
ujois ou deux roues. Celles que fai vues à
lois roues, en ont une en avant, comme
l i brouettes. Je donnerai au mot cabane la
ifefcription d’une de celles-ci, qui m’a paru bien
;’»tendue. Les cabanes à deux ou quatre
rjues, ont un ou deux effieux. Ces dernières
font folides ; leur affiette eft commode.
Moyennant deux chevilles, ou, ce qui vaut en-
<|re mieux, deux crampons de fer, qui faillent
àlla partie inférieure du panneau, ou pignon
de face, un cheval les traîne facilement où
fèn veut. Les cabanes à deux roues fe terminent
par une limonnière. Le train de devant
eff loutenu par un chevalet, tenant à la voi-
ttre,; qui fe plie & fe dreffe à volonté. Les
llffixmes à quatre roues conviennent dans les
, njm plats & unis; celles qui font à deux roues,
font plus utiles dans.les terreins d’une furface
[• ffigale, & quand on eft obligé de les traîner
4*ns des chemins remplis d’ornières profondes.
HjOn pratique aux cabanes une ou deux portes
, fermant à clef; on les garnit d’un lit ,
affez grand pour coucher le Berger & fon
Ajde, d’une tablette, pour pofer leurs hardes,
pjovifions & inftrumens, & des; petites eommo^
cjités qu’il eft poffible de procurer dans un
«inace aufli borné.
SHLa cabane du Berger fe place toujours au-
g|ès du parc, fur un des côtés, & non à un
atjgle, de manière que la porte regarde le
parc. A mefure que le parc avance, le Berger,
ou feul, ou avec, fon Aide, la roulent.
Quand le terrein eft , difficile , on a recours à
ui cheval.
1 ^au^enton » attentif à tout dans fon ou-
vragc , propofe de faire une petite loge portante
pour les chiens. Les fervices que rendent
cf animaux méritent bien' qu’on les foigne. Il
Wro it qu’on mît la loge près du parc, du
tè oppofë à celui où eft la cabane du Berger
«»toujours au vent. Elle ferait tellement confia
A-lte’ fe devant & dans la partie in -
• Jfeure « y aurait une planche auffi haute que
^es c^fe.ns- Ces animaux verraient par-
pourraient aufli fauter par - dcuus,
e.ntrer» foit pour fertir. Je crois qu’il
J J m * qu’il y eût deux loges , dont l’u-
A 'Æ ^u parc oppofé à la cabane ,
Æffis b J?3r/r ^eJ.a ca^afle* On pourrait peut-être
ImLw ndruélion de la cabane ou au bourde
P^dftoor une des loges. Le chien qui
Berger r,01t jeroit. d^e réveiller le
quelque chofe finquiéferoît. ,
fi«,,.i fedlànt ces attenrinne if» hp filuler ffu’elleÿ
t ces attentions, je ne puisdif-
aitronr' un- grand inconvéniem',
Les chiens Couchés dans leurs loges deviendront
pareffeux & perdront de leur furveillance. Le
loup les furprendraplusfâcifement. LeS Bergers,
qui veulent en tirer tout le parti poffible, les
laiflent^ coucher fur terre ; un rien les réveille.
Lorfqu’iJ fait des orages ou de grandes pluies ,
ils fe mettent à couvert fous la cabane , où ils
trouvent feulement une botte de paille.
Avant qu’on commence à parquer Une pièce
de terre, on ialaboure deux fois, afin de la mettre
en état de recevoir les urines & la fiente de«
animaux. Si fes labours fé font à p lat, le Berger
peut facilement y dreffer fon parc & placer fes
claies de toute face ; mais fi c’eft dans des
pays à planches bombées, on dreffe de deux côtés
les claies, félon la longueur & dans les raies
des filions ; pour afleoir celles qui doivent occuper
les travers, la charrue y creufe un double
fillon ; elle peut e n ,tracer beaucoup en un jour.
Pour difpofer fon parc, le Berger mefure
1e terrein avec une perche, ou avec fes pas. Le
plus ordinairement c’eff avec fes pas. Il en faut
trois par chaque cla'e. Les gens de la campagne
font auffi sûrs de cette manière de mefii-
r e r , que s’ils employoienf une toife.
L ’étendue d’un pare eft proportionnée au
nombre des bêtes qu’on y renfermé", à leur
taille ■ & à leur efpèce, a l’abondance de la
nourriture quelles y trouvent, à la faifon de
l’année , & enfin à la nature du fol à parquer*
Plus le nombre des-bêtes eft confidérable ,
plus on doit employer de claies; il faut que les
bêtes rie foient pas trop à l’aife dans le parc;'
il faut auffi qu’elles n’y foient pas gênées.
De grandes bêtes, telles que fes flamandes,
à nombre égal, exigent un plus grand parc que
des; bérichonnes, des folognotes, des bocagères.
On obfervera que les brebis, dont la fiente
n’eft pas fèche, & qui urinent fréquemment ,
parquent mieux que les moutons; la différence
eft d’un vingt-fixième ; leur enceinte par con-
féquent doit être un peu plus étendue. Les
Bergers connoiffent bien cette différence ; ils
favent qu’en général les brebis mangent davantage;
elles ont le ventre & leseflomacs. plus amples
que les moutons. La conftitution phyfique .
de ces derniers exige une attention particulière
de la part du Berger, quand il veut les
faire paffer d’un parc dans un aut-re. Les brebis,
dès qu’on les fait lever, fleurent & urinent;
les, moutons font plus long-rems à fe vuider.
11, ne faut donc pas- les prefler d’en- fortir ,
après les avoir- fait lever, fi le parc qu’ils q u ittent
n’eft pas fuffifàmment fumé.
Lorfqu’on parque, au P r in r em s o u dans
des pays remplis d’herbes- aqueufes, les BôteS à
laine rendent plus d’excrêmens ; alors on ref—
ferre moins leur parc.
Enfin, fi îe fol1, fur lequel on parque,, a
pYêcéclèiîmvérif' éfé' Bferî' amendé, o u 1 Te trouve^
F f ij