
fera poflible. Cependant, lorfque les jeunes
individus de l’efpèce, comprife fous le n.” 6,
auront atteint leur troilième année, on pourra
les mettre en pleine terre , à une bonne expo-
fition, en prenant d’ailleurs les précautions, indiquées
pour leur confervation ; mais ceux des :
autres efpèces doivent toujours'être cultivés dans
•des pots, & rentrés 'l’biver dans des ferres,, t :
■ Les Bacchantes ligneufes fe multiplient encore; j
de mafeottes ; la faifon la plus favorable pour
les faire avec fuccès eft le printems. On choifit,
de préférence, de jeunes branches flexibles, que
Ton courbe en pleine terre ou dans des pots •,
on les incite comme les oeillets, & on les tient
affujéties en terre au moyen d’un crochet de
bois. Si la terre, dont on s’efl ferai pour cette
opération, efl douce.& grade, & fi l’on a foin
de l’entretenir dans une humidité rail'onnable,
les -marcottes poufferont affez de racines dans le
courant de l’été, pour être féparées de leur mère
au mois de. feptembre. Mais, pour rendre cette
féparation moins fenfible, & affurer davantage
leur reprife , il efl à propos de placer les vafes
fur une couche tiède, abritée, du foleil pendant les
premiers jours, & de les y laiffer jufqu’au tems qu il
convient de rentrer ces arbriffeaux dans les ferres.
On les1 multiplie aufli de boutures, &- c’eft
pareillement au printems qu’il convient de les
raire. Celles de la’Bacchante de Virginiejreprennent
très-aifément. Il fuffit de couper de jeunes branches
de l’avant1 dernière fève, & de les planter, en
pleine terre, dans une plate-bande au nord,
pour propager cet arbrineau -, mais le moyen
d’affurer cette voie de multiplication, & fur-tout
de-la rendre plus abondante, efl de foire les
boutures dans des terrines remplies d’une terre
très-légère, de les placer fur une couche tiède,
à l’expofition du levant, & de les couvrir d’une
Cloche épaiffe. Veut-on multiplier cette efpèce
en grand ? on bâtit une couche fourde au pied
d’un mur, expofèe au nord, & on la recouvre,
de huit pouces de terreau bien confommé. Lorfque
le feu dé la couche efl pàffé., & qu’elle ne donne;
plus qu’une chaleur douée, on plante les boutures
par rangées, à cinq pouces les unes, des,
autres; on les bafline fréquemment, & on les
couvre de paillaffons, lorfqu’il tombe des pluies
trop abondantes, ‘pu qu’il furvient des,.haies.
Seulement il efl bon d’obfen er q u’on doit prendre
de préférence pour faire ces boutures, les rameaux
qui n’ont point donné de fleurs l’année, précédente
, & choilir toujours les plus foins & jes
terrines doivent être rentrées dans F orangerie pett*»
dant les grands froids.s Au printems, les unes & lea
autres pourront être mifes en pleine terre en pépinière.
plus vigoureux, parce qu’ils reprennent plus aifé--
mént. Les boutures traitées de cette manière
font ordinairement affez pourvues de racines
pour être tranfplantées dès j’automne ; mais il
efl plus sur de les laiffer paffer.l’hiver à la place
<m-elles Ont été plantées, & de les couvrir de
- fouilles de fougères & de paillaffons li les gelées
font fortes. Celles qui ont été faites dans des
On préparera, pour cet effet,jiine plate-bando
dans un terrein meuble & fubftantiel, fi tué à une
expofition chaude, & l’on y plantera les jeunes
arbriffeaux à un pied & demi de diftance en tout
fens, les uns des autres.' Ils pourront relier amii
pendant deux ans', après quoi ils auront acquis allez
de forces pour être mis à leur destination. _
Les boutures des autres efpèces, & particulièrement
celles de la troilième font beaucoup
plus difficiles à traiter. Voici le moyen qui nous
a le mieux réufli pour ces dernières. Nous avons
planté, au commencement de mai, dans des pots
remplis de terreau de bruyères, de jeunes
branches qui avoient .été éclatées avec un peu.
de talon. Après les avoir fortement fcellées eu
terre, & les avoir arrofées copieufemènt, nous
avons placé , fous une bâche. & dans le lit de
tannée, dont la couche é,toit chargée, les vaies
qui contenoient ces boutures, & nous les avons
couvertes d’une cloche, autour de laquelle nous
avons encore amoncelé de la tannée pour em-
; pêcher l’introduétion de l’air extérieur. Nous les
avons laiffées ainfi pendant trois mois, & ce n a été
qu’après cet efpace de tems qu elles ont ^ été
' découvertes. Des cinq boutures que nous avions
foumifes à cet expérience, deux feules fe trouvèrent
en bon état, les trois autres étoient
mortes. On les recouvrit après les avoir épluchées
, & de tems en tems on leur donna de
! l’air ^quelques légersarrofemens. La plus vigou-
‘ reufe des deux pouffa des racines, & l’autre
mourut après être refiée verte pendant long-tems*
On n’a point à craindre les mêmes difficultés-,
pour les Bacchantes à feuilles d’Iva & du Levant %
; elles reprennent aifément de boutures. On peut
( les faire, pendant tout le printems & au commencement
de l’été, foit en pleine terre à l’ombre,
jfoit fur une couche tiède fous chaffis elles
viennent également bien de toutes les manières,
en employant toutefois les précautions dufage
pour les boutures, en général. ( Voyei le mot,
Boutïjre. ) Les jeunes plants que 1 on obtient
de cette manière peuvent être tranfplantés vers
le milieu de l’automne j & placés fur une vieilLe
; couche, où ils relient jufqu’au mois d’oétobre,
qu’il convient de les rentrer dans lés ferres.
> , • • UfageSé
, j La Bacchante à feuilles d’iv a, efl regardée par
I ■ lès habitans du Pérou, comme un bon ftoma-
■ chique, lls fo n t avec fes feuilles une infufion
qu’ils prennent comme du thé.
Les Brafiliens emploient les feuilles pilées de
la Bacchante. du Bréfil pour diffiper la douleur
& la rougeur des yeux.
La Bacchante de Virginie qui fe cultive en
jj pleine terre & conferve. fes feuilles toute 1 année ?
lient entrer dans la décoration des jardins ; çomiftè
elle fleurit pendant-l’automne, on peut la faire
fervir à l’ornement des bofqnets de cette foifon
& de ceux d’hiver, Dans les jardins payfegiftes
cet arbriffeau figure très-bien fur les hfières des
bofquets, & la multitude de fleura dont il fe
couvre produit un effet fort agréable.
Les autres efpèces ligneufes, conservant leurs
feuilles toute l’année, peuvent être placées avec
avantage dans les ferres, pendant l’hiver, & l’été
dans les jardins, parmi les arbriffeaux étrangers ;
elles n’y produiront pas moins d agrément que
de variété. Quant aux efpèces annuelles, & bisannuelles
, elles ne font propres qu’à occuper leur
place dans les écoles de Botanique. (M .J hovix.)
BACHE ( le ) . C’eft le nom d’un palmier de
la Guyanne, dont la fruflification n’eft pas bien
connue, & qiii paroît être du même genre que
le Raphia de Madagafcar. Il lui reffemble beaucoup
par la forme de fes fruits, & il ri efl pas
douteux qu’ils ne foient l’un & l’autre de la
famille .des Palmiers. ' ■
Le Bâche, dit Aublet, eft le feul palmier
que j’aie rencontré de fon efpèce ; fon tronc
•eft fort?, très-dur- fes. fibres longitudinales font
noires & folides-, il s’élève à trente pieds fur
deux- pieds & plus de diamètre, il eft comme
triangulaire-, fes feuilles font en éventail, d’une
grandeur & d’une largeur confidérable, elles ont
cinq pieds environ de diamètre.
« Les .fruits font portés fur un régime très-
branchu & fort grand • ils font de la groffeur
d’une moyenne pomme, & de couleur rougeâtre.
C ’eft une coque mince, liffe, & comme vernie,
ferme, travaillée de manière qu’on la croiroit
couverte d’écailles, qui imitent à-peu-près celles
de la pomme de pin dans fa -jeuneffe. Deffous
cette coque eft une groffe amande, dont la nation
des Maiés fait du pain qui fert à fa nourriture.
« Le tronc du palmier-Bache réfifte à la
hache par fa dureté -, il eft employé par ce même
peuple dans la conftruétion de fes carbets. Les
feuilles lui fervent à couvrir les carbets, le pédicule
des feuilles qui éft fort long & large, applati
& ligneux, lui fert pour border les canots, afin
de les agrandir. Les Maiés tirent des feuilles tendres,
un fil très-fin , avec lequel ils fabriquent des
hamacs & des pagnes. Cet arbre eft précieux à
caufe de fon utilité ; lorfqu’ort vient à fe perdre
dans les déferts, & qu’on rencontre ces arbres
on fe trouve préfervé de la famine. Les perroquets
font friants de fon fruit -, tous lés matins, ils fe
rendent fur ces palmiers-, c’eft aufli.les lieux < '
les Caraïbes leur tendent des pièges.
“ Ce palmier croit principalement fur les bords
des rivières-, des ruiffeaux, dans les cantons,
marécageux de la Guyanne : je l’ai trouvé fur
les bords de la rivière d’Orapu. Aubl. Guy an.
Çbfervations fur les palmiers, l vol. p. 103.
il y a tout lieu de croire que ce bel arbre,
tranfporté en Europe, s’y conferveroit dans les
ferres chaudes fur les couches de tannée. Nous
en avons femé des graines plufieurs fo is , mais
fans aucun fuccès. Nous croyons qu’il faudroit que
les femences nous fuffent envoyées dans de la terre
pour quelles puffent lever dans notre climat.
Mais il feroit encore plus expéditif d’envoyer
de jeunes pieds de ce palmier plantés dans des
cailles * ils procureroient une jouiffance plus
prompte, & leur traverfée n’occafionneroit pas
beaucoup de foin, parce qu’en général ces arbres
font robultes. Il fuffiroit de les arrofer de tems
en tems, & de les faire voyager pendant l’été.
A tous égards, ces palmiers méritent l’attention
des voyageurs, & pourroient occuper une place
diffinguée dans les ferres chaudes. (AI. T houin.')
BACHE (jardinage). Sorte d’abri artificiel,
employé à la culture des Ananas. C’eft une efpèce
de ferre baffe en forme de chaflïs, que quelques
perfonnes nomment hollandoife. Voye1 Serre
a Ananas. (M. Thouin.')
BACILLE. Cx. 1 th mvm. L.
Ce genre, qui fait partie de la famille des
O mbellifères,, n’eft compofé que de deux efpèces,
qui font des plantes herbacées, dont une eft
cultivée dans lés jardins légumiers à caufe de fes
ufages économiques.
Efpèces.
1. Bacille maritime. Crifte marine, Perce-*
pierre, fenouil marin, ou paffepierre.
Ckithmum Maritimum. L. I) des province*
maritimes & tempérées de l’Europe.
2. Bacille à larges feuilles.
Crithm um Latifolium.h. Fil. fuppl. de*
ifles Canaries.
La première efpèce a des racines longues,
coriaces, épaiffes & dégarnies de chevelu, ief-
quelles s’enfoncent en terre à la profondeur d’un
pied &demi à deux pieds. Elles pouffent chaque
année de leur collet des tiges fortes qui s’élèvent
de quinze à dix-huit pouces, & qui font garnies
de feuilles charnues, d’une verdure cendrée.
Les fleurs difpofées en ombelle à l’extrémité
des rameaux, font d’un blanc fale, peu agréable ;
elles commencent à paroître en juin, & fe fuc-
cèdent jufqu’en feptembre-, leurs femences mû-
riffent en oélobre & novembre.
Culture. La Bacille maritime fe cultive en
pleine terre dans tout le midi de la France, fans
autre précaution que celle de la planter dans
, un fol' fablonneux un peu humide. Mais, dans
les provinces feptentrionales, elle exige une autre
culture -, il faut la placer à l’expofition du midi
dans un terrein fec & pierreux, & la mettre à
l’abri du nord. C’eft pour réunir ces deux avantages
qu’on la place affez ordinairement au pied des
mun dans les potagers, & quelquefois même dans
les vieux murs-, l’hiver on la couvre de feuille*
fèchçs on de Jiîièr? pçnçJ^jjj; J$$ grandes gelée*».