
ou la fécondé fois ; rarement il faut qu’elles
aillent att taureau une troifième fois : fttôt
quelles font pleines, il reful'e de les couvrir,
'quoiqu’il y ait encore apparence de chaleur.
Ordinairement toute la chaleur cefle dès qu’elles
' ont ■ conçu ; elles ne veulent plus fouffrir les
approches du taureau. On en voit qui font fré-
quemment en chaleur & qui. n.e retiennent
pas ou qui ne retiennent qu’ après beaucoup de
* tems ; ce font prefque toujours celleg qui ont
avorté. Ce befoin répété du mâle & cette diffi-
ctilté de concevoir tiennent à un dérangement,
il une irritation dans les organes de ta génération/
Il ne faut pas garder des vaches- qui ne
conçoivent paSj fur-tout li elles.font d'un certain
âge. L ’accouplement fait,, on fépare le taureau
de la vache & on les laide repofer.
Lorfqpe le taureau eft prêt à monter une
Vache, fi on lui fublhtùe. une ànefte ou une
jument bien en chaleur , de cet accouplement
contre nature , il naît un animal nommé
JuniàTt. I^oyez Jumart. La vache fécondée ne
jnugit plus.:, fa vulve, cefle dêtre gonflée..
Soins des vachçs pendant qu'elles font pleines.
! Pendant la geftation. on ne doit employer les
vaches, ni,au charroi,; ni au labourage; fi on y
• efl forcé , on les. ménagera & on les. traitera
doucement. y. les. gardiens éviteront de. leur laif-
; fer fauter des. foffés ou des bayes-, de lés.expo-
fer aux grandes, pluies ou aux grands froids, &
de Les frapper -, on aura foin qu’elles nefoient
pas froiffées., lorfqu’elles entrent dans l’étable
ou lorfqu elles en fortent y on fera en forte que
le fol fur lequel elles repoféront, foit horizon-?
tal & non. incliné du côté de la matrice y ou
s’il l’eft un peu, pour favorifer l’écoulement des
urinés-, on tiendra la litière plus haute du côté
de la croupe que du côté du train de. devant.
On donnera de l’air à leurs étables, afin qu elles
ne foient pas'.trop chaudes.;, on ne leur fera manger
aucun aliment de mauvaife qualité.’ ■, on ne.
les conduira poim.dans des pâturages.trop humides
& marécageux, mais dans des pâturages fubf—
tantïels^ Si c’.eft en hiver,. on leur, donnera à
rétable du fon, ou de la luzerne , ou du fain-
fpiri ; par ce moyen on préviendra p.lulieurs
caufes d’avortement. IL en efl une ,. qu.on aura
peine à croire & dont, cependant- Lexiftence. me
femble, démontrée , c’eft- la, contagion*, oir trouve
cçtte caufe développée & prouvée au mot
avortement^ enfin fi une vache efl trop fan—
guine ou trop foible, onr la faignéra ou on
Eli donnera dés fubftanees capables de la. fortifier.
Lorlque. La vache pleine.eftune genifle , qui n a.
pas encore, velée, onfLui maniera fpuvent- le pis
pendant fa; geftation afin quelle s’.accoutume
au toucher. &. qu elle, fé laifîe, traire, facilement..
Six fëmaines ou d'eux mois avant qu’une vache
nette bas, one cefle. de.la. traire*■ Le.foetus. a.
befoin de tout le lait, qui, dans les derniers teins, I
efl de mauvaife qualité. Plufieurs vaches tariflent
naturellement un mois ou même trois ou qua,
tre mois avant de vêler *, ce ne font pas de bonnes I
vaches * car les bonnes vaches ne tariflent ja-
mais y fi on ceffoit de les traire, leurs main- |
melies, s'engorgeraient * il y en a qu’on parvient H
à tarir en ne les trayant fur la fin de la geftation, H
d’abord qu’une fois par jour , enfuite tous les. I
deux o u trois jours, en éloignant p eu-à-peu I
les intervalles * ce me font pas celles, qui ont le ■
plus de lait, qui le confervent le plus long-tems.. ■
Les vaches portent neuf mois révolus1 y on en E
voit peu qui vêlent au terme jufte des neuf mois; I
la plupart font leurs veaux au commencement du •
dixième,. Quelques-unes, portent plus de vingt ■
jours au-delà des neuf mois,L’extenlion qui m’eft
connue , efl depuis 275. jufquà 2,96 jours, en ne'
comptant pas le jour de la conception ; pour en H
être plus ràr , f ai vérifié les notes d un fermier I
q u i, n’ayant point de taureau 3 envoie fes va1 K
; ches à tin étalon hors, du lieu où il demeure. H
I l écrit-, exactement les jours,, «fin d ordonner H
1 qu’on cefle de traire les vaches pleines vers la
j fin de leur geftation & pour l’es veiller- quand
j elles, font à terme..
Vêlement ou accouchement de la Vache.
Quand les. vaches, font prêtes a vêler, leur H
pis. groflit & fe remplit de la it, l’entrée du va- j
; gin fe gonfle, les eaux qu’on appelle mouillures M
ne tardent- pas à percer ; quelquefois, elles peréent;.
long-tems, d’avanee. Le veau, pouffé par les
efforts de la mère., dans l’état-, naturel, fe préfente
parles pieds-de devant & le rnufeau.,«
** S’il fe préfente par une. autre* partie. , il faut le *
retourner dans la matrice & lui donner là po-H
fition convenable à fa fortie.. Il y, a des- vaches,,■
dont les veaux ne fe préfentent jamais bien. Les
fermiers & les fermières, les vachers même, qui*
ont de l’intelligence, apprennent à l’es aider*
dans les- cas embarraffans ; ils réufijffent fou- *
vent, quelquefois leurs efforts font infruâu«ux*
& ils- perdent la vache & le veau« Les -geniffes*
plus étroites,-que les vaches d’un certain âge,*
; ont. plus de peine à mettre bas. 11 arrivé fré-*
; quemment! qu’une faignée pratiquée dans ub*
travail laborieux., L’abrège & lé. facilite ; mais o t l
- doit bien s’èn donner de garde , fi la. bête ell
délicate & déjà épuifée y alors-,, au lieu cte
faîgner, il. faut, la ranimer "avec du- v i n chaud ■
■ > ou quelque autre boiffon fortifiante. -
Dans, lés vacheries bien- foignëes ^à l’époque
■ où une vache doit vêler , .on là vifite tous |Sl|
t- foirs. Si' on préfume qu’elle doit- vêler dans ilL
nuit; on,tient' une lampe allumée & on--veille
l pour la.-feeourir s’il.en efl.befoin.. _ . 1
Si le-délivre ne fort-pas de la matrice, u e I
f utile de l’extraire avec la main ; cette méiho <■ ■
'■ efl préférable, aux breuvages, échauffantâ (lu0 H
[ f a it p ren d re au x v a c h e s . J ’a i c o n n u u n b e rg e r
I nui avoir acquis c e ta le n t & r e n d o it de grands
I fer vices; fans c e tte p r é c a u tio n , le d é liv re fe p u -
itré fie dans la m a tric e & tom b e p e u - à - p e u - e n
I jambeaux , a c com pagné s d ’u n e la n ie q u i in fe é le
I toute l’étable ; j’a i d it q u e c é to i t u n e des caufes
| d’av o rtemen t, Voyez A v o r t em e n t . Les vaches
■ ont plus de p e in e à fe ré ta b lir. D e l’e a u b la n -
ic h e & de l’h e rb e fra îc h e f o n t les alim en s ,
■ gui leur conviennent le mieux dans cet .état.
I Lorfque le délivre tombe à portée de la vache,
■ elle le mange, on ne s’apperçoit pas quelle
J en foit incommodée ; néanmoins on a. foin de
Bféloigner d’elle.
I Quelquefois la matrice, qu’on nomme portière
fort avec le veau. I l faut la faire rentrer
■ quand la vache a- vélé. O n efl dans l’ufage en
l u replaçant d’y mettre un peu de fel & de poi-
ivre,. qui fervent d’aftringents & l’empêchent de
iibrtir de jiouveau.
I Quelques v a c h e s, m êm e p a rm i celles d ’u n e e f -
Ip è c e c om m u n e , o n t d e u x v e a u x d ’u n e f o u le p o r t
é e . O n e n tu e u n à fa n a if f a n c ç ,, o u fi o n les
Ico n fe rv e tous les d e u x , o n ;le s fa it te t e r e n f em -
jfile q u in z e .,jo u rs; o n e n v e n d u n à c e t âge &
I o n garde e n c o re q u e lq u e tem.s l’a u tr e ,.q u i a c -
f quiert b e au co u p d e ..force, té ta n t le lait de. d e u x .
I . Au m om e n t o ù ie v e a u . v ien t, d e n a ît r e , fa
Ijn è re le léçh e . Si e lle n ’y paroiffoit. pas d if-
! p o fée , p o u r l’y en g ag er , o n jette ra it- f u r le v e a ir
S quelques poignées de fo n o u d e f o l , o n u n m ê—
Ilan g e de fel & de m ie de p a in .
■ O n ne p re n d a u c u n e p r é c a u tio n p o u r lie r le
■cordon om b ilic a l; il fe lè c h e e n p e u d e tems.
■Quelquefois la m ère le m â c h e . E lle a ta n t d e p r o -
Ip en fio n à le m â c h e r ,,q u e fi o n lu i laiffoit fo n
■yeau dans les p rem ie rs tem s , elle c a u fe ro it. quel-
| que ulcé ra tio n à cette, p a rtie à fo rc e , d e là lé.-
I c h e r& d e la m â c h e r..
8 La vache é ta n t fra îc h em e n t v é lé e , o n lu i d o n n e
i d u fon mêlé d ’u n p e u d ’a v o in e o u de pois dans
■de l’eau c h a u d e ..O n c o n tin u e ainfi p e n d a n t q u e l-
■ques jours ; o n a jo u te p o u r fa n o u r ritilre . d u b o n
■foin ou d u trèfle o u 'd e la lu z e rn e féc h e , li c ’eft
l e n Hiver. E n E té , o n la m èn e p a ître dans-les p â tu -
rages, o u o n lu i a p p o rte d e b o n n e h e rb e à l’é ta -
i l j e . Dès q u e lle eft ré ta b lie o n la r em e t à. la n o u r -
firiture des autres;
« Quantité de lait que peuvent donner tes Vaches.
1 En général le lait-des va ches., q u i o n t v éié d e -
Ëpuis p e u ,.e ft f e r e u x .I l n ’eft b o n n i p o u r faire d u
«beurre , n i p o u r fa ire d u from a g e , p a rc e q u ’il
!®e contient points d e p a rtie s b u ty re u lè s & c a -
»eeufes', ou il n ’e n c o n tie n t q u e trè s -p e u . Àufli
.|ooif-il ê tre em p lo y é à la n o u r r itu r e d e s -v e a u x ,
lefquels la n a tu r e l’a ainfi p ré p a ré . 11 y a des-
y ^ e s q n i l’o n ttr o p fe re u x & tro p lo n g -tem s f e -
d ’autres tro p épais d a n s u n tems, o ù il f a u -
» » to it qu’iLfiu lég e r.-Dansx.es d e u x cas, i l eft..égaler-.
ment pernicieux aux veaux : l’un les relâche & les
empêche de profiter ; l’autre leur donne des indi-
gefuonsfouvent mortelles. Il ferqit poflibleavec du»
foin de prévenir ces accidens, fi on examinoit
la qualité du lait ; on corrigerait les deux défauts
en donnant à certaines vaches des alimens plus
fubftanciels & à d’autres des alimens plus aqueux.
Les vaches ont plus ou moins de lait félon leur
taille & leur efpèce, le climar., la conftitution
des individus,; la faifon & les alimens qu’on leur
donne & la diftance de L’époque où elles ont vélé.
Les, vaches Flandrines, Breffanes & Hollarrdoi^
fes en ont le plus de toutes; Celles de Suiffe en
ont plus que les Françoifes, & celles^-ci beaucoup
plus que les Africaines..
J’ai connu une vaehe., née en Frifé, q ui,introduite
à Rambouillet dans la Ferme du Roi,,
avôit jufqu’à 14 pintes de k it , c’eft-à-dire, 43, liv.
pendant fix femames après avoir vélé. PeuT-à-peu
cette quantité diminuoit & fo réduifoit à huit
pintes ou 24 livres. Nourrie dans les gras-pâturages
dé la Hollande, elles en aurait eu quelques pin-*
tes de plus. Les vaches-Suifles les plus abondant-
tes en ont douze pintes ou livres. 11 y a-
quelques vaches de Bàfîe-Normandie , qui par—
viènnent à en donner cette quantité ; mais ces-
exemples font rares: J’eftime qu’en général- les.
vaches-Hollandoifes, à nourriture égalé, en donnent
un tiers de plus que les vaches Françoifes y.
une bonne vache Françoife commune donnq fix.
pintes de lait ou environ dix-huit livres, pendant
les premiers mois qui fuivent le vêlement;.
Une bonne vache Suiffe auffi fraîche vèlée rend;
par jour, dans un bon pâturage de la montagne,,.
6 à-7 pots, de lait, pelant’ chacun 4 livres de
.17 onces; ce qui fait 27 à 28 livres. Certains*
individus, de lamême efpèce, fôurniffent-plus de
lait- que d’autres. Cela ne dépend pas-de la grof-
feur du pis; quelquefois il n’eft gros-que parce
qu’il eft charnu ; mais cela dépend des organes1
deftinés à la fécrétion du lait. M. Macquarre,.
Médecin, qui a voyagé avec intérêt en Rnftîe, d’où
il-m’a rapporté quelques -notes- ftir les beftiaux,,
affure qu’une vaehe Hollàndoife achetée par un
homme riche, lui avoit été'vendue 5 6 0 livres ;
de.notre monnoie. Les vaches Ruffes ne donnant
pas beaucoup de lait, les gens riches font venir de
-ces animaux.de Hollande..
Il- paraît-: que.- c’eft dans lès climats qui approchent
du tempéré qu’on en tire le plus de;
lait, à égale bonté de pâturage. Car les-«vaches-
Africaines-, qui peuvent donner trois ou quatre ‘
pintes de lait par jour y font', réputées-'lès meil-
îeures.Xe- lait devient d’autant plus rare que les--
pays font plus chauds;* . A Surinam, dans la Guiane -
; Hollandoiïe , on tient pour merveilleufe. une
vaçlîe. qui en : fournit nne. où deux.chbpiires par
jour. Ce qui ajoute à cette affertion ,-c'eft qu’aux
Cap de Bonne-Efpërance*, en Afrique,.dans\Iar
faifon des pliijéSj.où l’air efl le plus rafraîchi, .oui