
dante qui occafionne le renflement qui fe voit
à la bafe de chaque feuille , principalement des
arbres qui fe dépouillent tous les ans ; & c’eft la
môme împerfe#ion des fibres de cette bafe renflée
, qui occafionne en partie la chûte de ces
feuilles à la fin de chaque automne.
Observation 6e. La furface extérieure du
Bourrelet de la plaie annulaire fur la vigne, eft
inégale, parfemée d’afpérités & fouvent de protubérances
en forme de mammelons. Cette fur—
face fur les arbres eft ordinairement plus unie ;
on y voit moins fouvent de ces protubérances
mammelonnées. Si l’on difîèque les plus faîllans
de ces mammelons, dans la direction de leur
axe, ou dans une dire#îon allant depuis-leur
fommet jufqu’à l’axe de la branche -, on réuffit
quelquefois à voir , très- difti'n été ment, une
nbre ligneufe très-fine, ou, moins fouvent,
une production ligneufe très-vîfible, qui fervent
l’une ou l’autre d’axe au mammelon, & qui
naiflent de la nouvelle couche ligneufe, dont
elles s’écartent, en fe prolongeant depuis cette
couche, en ligne droite, à travers l’écorce du
Bourrelet, dans une direction ■ plus ou moins
divergente d’avec l’axede la branche,ou bien^plus
ou moins approchante de la direction défon diamètre,
jufqu’à l’extrémité du mammefbn.. J’ai
mis fous les yeux de la Société d’Agriculture une
demi-douzaine de tels Bourrelets annulaires dif-
-féqués, & exîftans chacun fur un fragment de
branché de vigne, fur lefquels Bourrelets on
pouvoit voir de tels filets fins, ligneux,, & d’autres
plus gros,. fervant. chacun d’axe à un tel; main-
• melon..
Cette ftruéture , jointe à ce qu’cn fait, que ces.
Bourrelets font très-difpofés à produire des, ra-
•cines , donne lieu de croire que c’eft avec
raifon que les Physiciens Botanîftes affirment que
«es mammelons.font autant. de.rudimens déracinés.,
& que les racines que ces Bourrelets pro-
duifent lorfqu’on les entoure de terre fraîche,
ne font autre chofe, le plus fouvent, que l’a-
îongement de plufieurs de ces. mammelons,
©çeafionné par la prél'ence de fa terre fraîche,
ïl içe paroît que la fibre ligneufe qui'fe voit
au centre deces mammelons, étant alors alongée
par de nouveaux cônes ligneux , forme le centre
ou l’axe ligneux de ces racines..
Pour éclaircir d’autant ce point, il eft’ à-propos
dé dire en paffàm une vérité qui' me paroît
avoir été inconnue par ceux qui ont traité jlif-
qu’à préfent des végétaux &de leur phyfique y
fa voir ,.que l’axe de toute racine ,. fans exception
, eft ligneux. Il eft vrai que dans l'es racines.,
par exemple, de navet, de carotte, &c. les fibres
ligneufesj qui forment leur axe , font fouvent fi
fines &. tellement noyées, pour ai'nfi dire, dans
la fécule, fucculentè, qui forme la plus grande
partie, de la fubftance de. cès racines, que ces
fibifc? font; prefque. invifibles , au moins., avant
que ces plantes montent en graines *, mais I
fibres- n’en exiftent pas moins , & fe îuanifefj ’
très-évidemment, aufli-tôtqueces-plantesmon[j
en graines. Je puis affurer que nulle racinj
proprement dite , ne contient de canal médif
laire. Un grand nombre d’obfervations niai
convaincu de la vérité de- cette aflertion J
prétendues racines rempantes de chiendent 1
rofîer, &c. qui ont un canal médullaire r
axe , font de vraies tiges rempantes feus terri
& font d’ailleurs caraélériféès tiges par I
entre-noeuds égaux par leurs yeux à diflaj
égale les uns des autres, par les fortes de bradé1
ou rudimens de fèuilles qui accompagnent to?
jours ces yeux • fans compter que leur alorol
ment fe dirige toujours vers le ciej1, quoiql
fouvent très-obliquement, & même prefql
horizontalement. 11 y a encore- des fortes!
fouches qu’on nomme racines, & qui ont |
canal médullaire pour axe. Telles font, t
exemple, ces fouches qu’on nomme racines
fraifier, &e. mais ce ne font proprement q
des fortes de vieilles tiges enracinées ,.& ce J
prouve d’ailleurs incontestablement qu’elles fc
de nature de tiges, c’eft qu’elles portent encorl
fur toute leur longueur, les. fligmates des feiiill?
qu’elles, ont produites • fans compter encoreql
l’alongercent de ces, fouches prétendues raciit
eft constamment dirigé vers le cieL Je reviens,;
mon. fujetï
Ces- mammelons, germes de racines,, naiffel
lé plus fouvent fur lé Bourrelet au-deffous I
bord fupéirieur- de la plaie, ©n en voit, cc-pen
dant quelquefois de très-proëminens fortir de dit
fërens points de l’écorce , au-deifus de ce bo»
fupérieur. J’ai, fous Tes yeux, un tel'Bourrelet af
nulaire , produit fur branche de.vigneaurde
fus duquel; on voit fept de ces mammelons très
proëminens, fortis de la furface de l’ëcorcedepii
l'e bord fupériéur de la pfaie jufqu’à la diflar.cj
de. près dTm pouce plus haut fans compter de”
autres tels mammelons fortis de l’écorce pi
de deux pouces au-deflus dù Bourrelet. J ai ni
ce Bourrelet fous lés yeux de..la Société d Agij
culture.. Ce fait , pour le dire.en- partant', p^roj
prouvér d’autant plus, que.les.racines quepr^
duifent d’abord lès boutures, ne fortent pasw|
jours exclusivement ou de là bafe de. leurs a|
ticulâtiôns, ou des bords- de la coupe foithonj
zontale , foiï en fîflet qui'termine leur extr«
inférieure.. ' , I
Observation 7e.. Depuis-lé moment qwj
plaie annulaire exifte , jüfqu’à ce que l'a CIC|
rrice fôit formée ,. il'ne fé f o r m e * aucune J
ligneufe fur ' la- partie de l’arbre ou *le
qui ' eft au-deffôtis de là plàié , depuis dceefueeen dPa1j
jüfqu’à' là.première ramification en
s’il en exifte , & jùfqu’à l’extrémité udès
« ---j
s’il n’exifte pas de ramification- qui Prenne J
fance au-defTo.us. de la plaie, Cependant-
L fion n’eft bien exaétement vraie que dans le
| où il n e fe produit aucun Bourrelet à la
£ rc inférieure de la plaie. Mais il fe forme,
L im e j’ai dit ci-dcifus , toujours fur la vigne
iorfque la plaie a été faite fur du bois non plus
L u x que d’un an ou deux, & quelquefois fur
les arbres, un deuxième Bourrelet qui fort d’entre
le bois & l’écorce de la lèvre inférieure de ia plaie,
te Bourrelet inférieur eft toujours incom parablement
plus petit que le Bourrelet fupérieur. Sur
la vigne, il s’alonge quelquefois de plus de deux
ignés en montant : fon alo'ngement fe dirige
toujours vers la lèvre fnpérieure. 11 fe tient appliqué
de la même manière que le Bourrelet
fupérieur , contre le bois dénudé qu’il recouvre
d’autant, fans y adhérer.
Ce1 Bourrelet inférieur étant difl’èqué fuivant
Sa longueur & le diamètre de la branche, paroît
[fouvent à l’oeil n’être compofé que de fubftance
ticale. Mais on voit quelques-uns de cesBour-
Velets qui contiennent une fubftance ligneufe
qu’on y apperçoit,. très-diftinélément, entre cette
fubftance corticale & le bois dénudé par l’opé-
htion. Je crois qu’il faut regarder comme une
autre. règle générale, qu’il ne fe. forme jamais-
le fubftance corticale entre le bois. & l’écorce,
«ans qu’il fe 'forme en même-tems au même en-
Iroit de la fubftance ligneufe , peu ou beaucoup.
Ces deux fubftances fe forment dans le
pourrelet inférieur de la même manière que
Mans le Bourrelet fupérieur, excepté que la di-
leftion de leur aceroiffement dans- un- dé ces
iBourrelets eft entièrement oppofée à ladireétion
lie leur accroiflement dans l’antre. Ainfi, le bois
l& l’écorce du Bourrelet inférieur naiflent
6’entre le bois & l’écorce de la lèvre inférieure
fde la plaie, & s’alongent d’un côté pour former
|ce Bourrelet, & Simultanément d’autre côté entre
fb bois & l’écorcc de cette lèvre inférieure pour
former alors une nouvelle couche ligneufe , &
' nouvelle couche corticale fur là portion de
lia branche inférieure à la plaie. J’ai mis,, fous
peux de la Société d’Agriculture , trois fragmens
fie- branches fur chacun defquels le Bourrelet' r
pé de la. lèvre inférieure d’une telle plaie an-
pulaire & difî’équé, eft. très-vifiblement formé
I«n partie de fubftance ligneufe , exiflante entre
•écorce de ce Bourrelet & le bois, dépouillé par
p plaie.:, -
I Quelquefois il fembleroit à l’oeil que cette nouvelle
couche ligneufe formée au-deffous de la
|Iaiè , ne fe continue depuis cette plaîè que
plqn à la diitance d’environ ftx lignes au-def-
|dus , & non- plus loin , fi Ton s:èn rapportoît
1* ' apparence. Mais-- jé ne penfé pas que cette
pHP^uce fuflife pour autorifer à affirmer que
p C a albrs ainfi; Il‘ me -femble,, au contraire ,
E f analogiè autorife à croire que cette ncu-
P-i fccottche fil)reufeiytantligneufe-que.corticale,.
fe prolonge alors aufli, quoique moins fenfiblemenr
jusqu’aux racines» Car, toutes les fois que j ai
examiné des fibres ligneufes ou corticales en d’autres
cas-, elles m’ont conftamment paru fe continuer
j-ufq'u’aux racines, excepté dans le cas où*
une plaie arrêtoit leur alongement.
Lors du contaéï de ce Bourrelet né de h lèvre
inférieu^ de la plaie annulaire, avec le Bourrelet
né de la lèvre fupérieure de la même plaie, tes-
fibres, tant ligneufes que corticales, qui fe forment
entre le bois & l’écorce d’au-deffus de ce conta#
, & qui font dès-lors route vers les racines
en s’infinuant par chaque1 point du conta# entre
le bois & l’écorce du Bourrelet inférieur ^
comme je l’ai déjà dir, s’incorporent parfaitement
avec ce bois & cette écorce du Bourrelet inférieur.
J’ai déjà dit plus haut que la produ#ion de
ce Bourrelet inférieur, fort-i d’entre le bois &
l’écorce,. & dont l’aecroiffement eft dirigé en
montant, paroît contradi#oire à l’ppinion de
ceux qui admettent l’exiftence d’une fève defeen-
dante entre le bois & l’écorce • malgré toutes leÿ
preuves que j’ai rapportées ci-deftus, de l’cxif-
tence de cette fève- Duhamel du Monceau dit
expreffément que le gros Bourrelet,, qui fort-
d’entre le bois & l’écorce de la. lè-vre fupérieure-
de la plaie annulaire prouve l’opinion de- ceüx-
qui admettent cette exiftence, & prouve que
cette fève defeendante eft fort abondante &
que le petit Bourrelet , qui fort d’entre le bois>
& l’écorcè de la lèvre inférieure de la même
plaie, prouve l’opinion- par laquelle on admet
qu’il y a en même-tems entre le bois & l’écorce-
une fève montante, quoique beaucoup moindre
en- quantité que la fève defeendante. Mais r
comme j’en ai déjà dit un mot plus haut, ces-
deux opinions font conrradi#oires, & ne peuvent;
être vraies toutes- les deux- en mème-tems. Car,,
fi l’on admet que la fève defeende entre le bois>
& l’écorce , il parôît abfurde-d’admettre quelle
y monte en même-tems.-II. me femble , comme1
j’èn' ai aufli déjà dit un mot,.que c’eft fans-
aucun fondement& à* tort, qu’on a- cherché à;
concilier ces deux opinions ,, en fuppofant qu’il
y. a entre le. bois & l’écorçe des- vaiffeaux- particuliers
pour la fève 'defeendante& d’autres-
vaiffeaux. pour la fève montante : -car il paroît-
peu probable & contraire à la fimplicité & à-;
l’uniformité reconnues-de. la marche de la nature
dans toutes fes>produ#ions,-de fuppofer-quelle
ait employé en même-tems1 deux moyens -, aufli
contraires entr’eux , que oeux-des cours-opposés-
de chacune de ces deux-fèves, pour enfanter en
même-tems, par chacun de ces moyens, ,une feule-’
& même pr.odu#ion-au même-endroit : pendantr
■ que, par cette fuppofitiôn, uufeul deces moyens-
étoit- fufiifant;. Cette fuppofition gratuite n’e-
pourroit donc avoir. quelque-1 probabilité-que-
■ dans - le~ cas où-.il- n’y auroit- aucune- identité