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H e , font tous bien placés dans les jardins arti- 1
fîciels, également la nature n’y exifte pas *, mais
on devroit les profcrire des jardins payfages. De
l ’eau Jancée, à grand frais, à quelques pieds de
terre, & des ftatues fouvent grofîières, qui ne
retracent que l’idée d’immobilité & de mort,
n’ajoutent aucun agrément aux lieux où elles fe
trouvent. Les belles ftatues qui décorent Ver-
failles & les Tuileries, ferment mieux placées
dans une galerie deftinée à renfermer les chefs-
d’oeuvre de la fculpture T que dans un jardin, ou
elles font expofées à l’aétion deftruélrice des
élémens, 'Un bel arbre y plaira toujours davantage
que les ouvrages de fart.
On trouvera au mot Paysage de plus grands
détails fur ce qui concerne les jardins naturels.
Voy 1' aufli J ardin & Parterre.
Beauté d’une fleur. Autre genre de Beauté de
convention , puifque les caraélères de Beauté
que les Florimanes établiffent, ne font pas les
mêmes que la nature paroît avoir deflinés.
Les fleurs qui rempliflent le but de leur exif-
tence, celui de reproduire l’efpèee, font fimples|
celles que les Florimanes admiroient étoient
doubles ; aéhiellement les Fleuriftes, en donnant
la préférence aux fleurs femi-doubles, ont
fait un pas vers la nature. Le bel oeillet a peu
de pétales , il doit s’ouvrir de lui - même, &
fans créver; fes graines font fouvent fécondes:
les anémones femi-doubles font dans le même
cas. Les tulipes & les auriculeS' fimples font
préférées à celles qui ont un plus grand nombre
de pétales. C’eft plutôt la richeffe des panaches
& leur pureté, que lagroffeur des fleurs, dont on
fait cas. Pour juger de l’importance que les
Florimanes du liècle paffé mettoient aux règles
que leur ignorance avoit tracées, on peut voir,
à la Bibliotèque publique, un traité de la culture
de l’oreille d’ours, avec des notes manuferites
de Lenglet Dufrefnoi. Jamais le fanatifme religieux
n’a dilhllé plus de fiel, qu’il n’en efl forti
de fa plume au fujet d’une fleur. Les ouvrages
contemporains font tous femblables. Voye^ Flo-
IUManie. ( Af. Reynier.)
BEAUVOTTES. Dans les environs de Mire-
court, en Lorraine, on donne ce nom aux vers
& aux charanfons. ( M. VAbbé Tes s ier .)
BEAUX-HABITS. Quelques Fleurimaniftes fe
fervent de cette expreffion pour défigner une
deur de tulipe, dont les panaches font quelquefois
interrompus vers la moitié du pétale, &
reparoiffent avec leurs filets noirs fur les bords.
D autres difènt qu’une tulipe efl dans fes Beaux-
habits , lorfque fes panaches font d’un grand
brillant & que fes couleurs font.plus vives &
lus foncées au-dedans de la fleur qu’en de-
ors. Confultez l’article tulipe des jardins. ( Af.
Tuovile. )
BEAZARD. Bradeley donne ce nom à une
des claâés-, fous lefquelks divife k s variétés
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de l’oeillet des jardins. Les Béazards font des
oeillets panachés de quatre couleurs en raies. I
Nouv. obferv. fur le Jardinage. Voye( OEillet, I
( Af. R e ynier .)
BECCABUNGA à feuilles rondes ou véro.
nique aquatique. Veronica beccabunga L. Poyq
VÉRONIQUE AQUATIQUE. ( Af. T hOVIN.)
BECCABUNGA à feuilles longues. Veronica
anagallis aquatica L. Voye[ VÉRONIQUE mou-
RONNÉE. ( M. ThoVIN. )
BEC de canne • forte de pomme de terre,
Solanum tuberofum, ainfi-nommée à Bourbonne-
les-bains, à caufe de fa forme. C’eft la même
qu’on appelle corne dans le pays Meffin. Koyq
Pommes de terre dans ce Diétionnaire , &
Morelle tubéreuse dans celui de Botanique.
( M. l'Abbé Tes sier;)
BEC de canne. Epithette donnée par les I
jardiniers , a V Alcz linguiformis lasvibus, qui eft I
la variété B. de la 23.me efpèce. Voye{ Aloès I
BEC DE CANNI3. ( Af. T hOVIN.)
BEC de ciçogne. Géranium ciconium L. Voyt\ I
Géranion ciconier , n.° 58. ( M. T hovin) I
BEC de corbin. ( Jardinage) figure faite en I
crochet ou en bec d’oifeau , qui entre dans la I
çompofition des parterres de broderie. ( Anç. I
Encyclop. ( Af. T hou in .) ■ .
BEC de grue. Ancien nom d’un genre de I
plante , nommé en latin Géranium. Veyq I
Géranion. (Af. T hovin.)
BEC de grue ( proprement dit. ) Geraninm I
gruinum L. Voye\ Géranion a long bec , I
n.° 37. (Af. T hovin-)
BEC de grue mufqué. Géranium mofehatum L. I
Voye 1 Géranion musqué, n.° T hovin.) I
BEC de pigeon ou pied de pigeon. Géra- I
nium columbinum L. Voye[ GÉRANION COLUM- I
bin , n.° 11. (Af. T hovin.)
BEC de grue ordinaire. Géranium cicutariùm L. I
Foye^GÉRANioNcicuTiN, n.° S4 - T hovin.) I
BEC de grue herbe, à Robert. Géranium Ro- I
bertianum L. Voye\ GÉRANIUM ROBERTIN, I
n.° 35. (Af. T hovin.)
BEC de grue fanguinaire. Géranium fangui- 1
neum L . Voye\ Géranion sanguin, b°. ^ I
rfAf, T hovin J}
BEC de grue à odeur forte. Géranium inqui- I
nans L . Voyei GÉRANION tachant, n°. 87. I
( Af. Thovin. )
BEC de grue à feuilles marquées d’une zone, on |
géranion des jardiniers. Géranium qmale L - Voyt{ I
Géranium des jardins, n.° 60. (Af. T hovin.) I
BEC de grue à odeur douce pendant la nuit» I
Géranium trifté L . Voye\ Géranion triste, I
n.° 123. (,Af. T hovin )
BECHAR , infiniment de culture des environs I
de Montpellier. C’eft la houe des vignerons. H I
eft à deux fourchons plats & pointus, & la baie I
en eft large. ( M. VAbbé T es s ier . )
BEÇHE. Iniltunieiu dont on fs fer t pour iaî»®« I
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l i a main des terres déjà cultivées, ou pour défri.
cher des terres qui ne font point en culture,
ïl eft compofé d’un fer tranchant, droit, plus
ou moins large & long, adapté à un manche de
bois dont la longueur varie félon l’efpèce de
bêche.
Dans les pays où le fumier refte entaffé pendant
un an , jufqu’à ce qu’il foit prefque en
terreau, la Bêche eft encore employée à le couper
par tranches & à le charger dans les tombereaux
ou charrettes, qui doivent le porter aux
champs.
On diftingue plufieurs fortes de Bêches ; elles
diffèrent entre elles par les dimenfions & la forme
du fer , & par la lorigueur du manche, q u i,
dans quelque-unes, a une petite main de bois k
fon extrémité d’en haut. Dans d’autres, il a , vers
fon extrémité inférieure, un fupport ou hoche-pied
en fer, fur lequel l’ouvrier pôle fon pied, au lieu
de le pofer fur la partie large de la bêche ; M. l’Abbé
Rozier, (Cours complet d Agriculture ) , décrit dix
fortes de bêches, parmi lesquelles il place-le trident
ou fourche à trois dents. Vraifemblable-
ment il n’a pas décrit toutes celles qui exiftent.
Car rien n’eft plus varié que les- outils employés
dans les différens pays pour un même ouvrage.
Voye\ le Dictionnaire des inftrumens d’A -
griculture.
La Bêche porte le nom de pelle dans beaucoup
de pays, fur-tout celle qui eft compofée d’un
manche u n i, fans main, de trois à quatre pieds !
de longueur & d’un fer de huit pouces de largeur
fur neuf à dix de longueur. Le manche
& le fer font affujettis enfembiq par un clou
qui traverfe de part en part la douille & le manche.
Cette efpèce de JBêche eft la plus ordinaire
dans plufieurs provipt^s de France. D’autres emploient
plus fouvent-^elfes, dont le manche armé
d’une main, s*enehaffe^lans le fer par un prolongement,
qui s’élargit. Le iichet, ou lucket, ou
louchet, formé de deux plaques de fer minces^
tranchantes, & réunies par le bas, ouvertes par
le haut, pour y recevoir le manche , eft la bêche
.du Comtat d’Avignon & du Bas-Languedoc. Il y
a des liçhets, qui ont un hoche-pieds-, il y en a
qui n’en ont pas. ( Af. l ’Abbé Tes sier. ) .
BECHEN blanc. Cucubalus behen. L . Voye%
Cucubale béhen, N.° 2. ( M. T hovin. )
BECHER. On doit Bêcher profondément & à
plufieurs reprifes les jardins pour rendre la terre
auffi meuble qu’il eft poflible. Cette augmentation
de culture eft néceffaire, fi on defire obtenir des
légumes d’une certaine beauté. La même planche
offre fouvent une fucceflion de plufieurs récoltes
dans le courant d’un été à chacune, il eft
^néceffaire de labourer la terre pour la renou-
veller, & comme on répand beaucoup d’engrais
F Potagers, ces fréquens labours amènent
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infenfiblement toutes les couches de terre à la
furface où elles acquièrent la faculté de s’en imprégner.
Il eft même affez vraifemblable que la
feule expofition aux intempéries de l’air, eft une
efpèce d engrais, & les fréquens labours facilitent
leur influence. ( Af. R e y n i e r . )
BECHER les bleds. Opération par laquelle, à
Saint-Brieux en Bretagne, on vuide les rigoles
des filions, fix femaines après les femailles, pour
rejetter fur ces filions la terre meuble, qui a
coulé & pour donner un écoulement plus facile
aux eaux. ( M. VAbbé T e s s i e r . )
BECHETONNER; donner une façon légère aux
haricots avec un infiniment de fer, fourchu ou k
deux dents d’un côté, & plein de l’autre; c’ell
en même-tems les déchaufier & les rechauffer.
Cette expreffion efl d’ufage dans le Poitou &
1 Anjou. ( M . VAbbç T e s s i e r . )
BECHIQUE. ( plante; C’ell le nom que l’on
donne en Médecine aux végétaux qui lont employés
pour la guérifon des maladies de poitrine
ou pour fortifier ce vifeère. ( M . T h o v in . )
BECHON , infiniment de fer , propre à biner
à la main; on s’en fert dans le Poitou
( M . l ’Abbé T e s s i e r . )
EECHOTTER ; donner à la main un petit
labour,« tous l'es, mois aux orangers & autres arbres
encaiffés, afin de rendre meuble la terre
trop battue fur la fuperficie d’une caiffe & afin
que les arrofemens puiffent pénétrer iufqu’aux
racines de l’arbre. » 1
« Ce labour doit être fort léget, fait à la houlette
autour d’un arbre encaiffé, femblable à
celui, que 1 on appelle binage en fait d’entretien
de bois & de pépinière, n
u On peut encore béchotter nne planche de
laitue, de chicorée, defraifier, d’afperges, avec
une ferfouette ; ce qui ne produir toujours,
qu’un petit labour. » Ancienne Encyclopédie. C M.
I A b b é T e s s i e r . )
BECUIBA. ( noix de)
Nom que l’ancienne Encyclopédie donne à
une efpèce de noix, de la groffeur d’une noix
mufeade, couverte d’une- coqne ligneufe & qui
renferme une amande huileuCe.
Nous, ne connoiffons point l’arbre qui produit
cétte efpèce de fruit. On dit qu’il eft commun au
Bréfil.
On met cette amande au rang des Baîfami-
ques. ( M . D a u p h i e o t . ) ■ ■
BEDEGUAR. On donne ce nom aux galles
qui fe forment fur les Tôliers, fur-tout fur les
rofiers fauvages. Elles fixent les regards à caufe
de leur forme chevelue, quelquefois relevée des
couleurs les. plus vives : c’eft un cynips qui les
fait naître , en déchirant l’écorce pour y placer
fes oeufs. On a attribué plufieurs propriétés au
Bédeguar, les unes plus merveilleufes que les aur