
Us^matinées froides pourraient leur nuire beau-
cour & même détruire leurs bourgeons tendres :
Tvan’t de les fortir, elles doivent avoir été aerées
très-fouVent, àu-moms pendant la dernicrequmzaine
de Mai, pour être difpofées à cette fortie .
Elles feront placé*s en expofinon chaude, &
abritée pendant toTite la belle faifon, jufqui
la fin de Septembre. . . ,,.
Au commencement du premier mois d Avril,
oui Cuivra la plantation des boutures, °n réparera
les unes des autres, & 1 on tranfplantera-
chacune dans un pot à part les plantes en provenues
quin’auront pmniéréféparéeis, & tranf
plantées avant l'Hiver. Aufli-tôt, après cette
tranfplantation, on enterra les pots dans le
terreau d'une touche tiède, couverte d unctaffu.
On les atrofera affiduement & légèrement *
on les tiendra à l'abri des rayons du foleil, jut-
qu’à ce que les plantes aient pouffé de nouvelles
racines; après quoi, on diminuera les arrofe-
mens, & l'on ôtera les abns par degrés. Après
la fin de Mai, fi elles font en bon état de végétation
, elles peuvent Ce palier dç la couche ; on
les laiffeta expofées en plein air, en P°finon
chaude & abritée , jufqu à la fin de Septembre.
A tout âge, lorfque les racines de ces plantes
rempliffent la capacité des pots ou caiffes
oui les contiennent, on les met dans de plus
grands vafes, ou bien on leur donne un de™
change, fuivant le? progrès de 1 aecroiffement
des plantes hors de terre: ( Voyez Rmotage
& d emi—change. ) Le tems le plus favorable
à l’ une , ou l'autre de çes opérations, efi
le commencement de Septembre, & encore
plutôt le mois (l’Avril." Quand on fait une de
ces opérations en Avril, e’eft une raifon de plus
pour laifler ces plantes dans l’orangerie jufqu à
fa fin de Mai; car il ferait peu prudent de les
expofçr au grand air, avant quelles fuffentparfaitement
rétablies de la langueur paffagère qui
en eft une fuite néceffaire. En quelque faifon
qu’on ftffe une de ces opérations pendant que
les plantes font en plein air, tlfàut aufli-tôt, après
l’avoir faite, mettre les plantes à 1 abri du foleil,
& ne les y expofer de nouveau, que lorfqu elles
auront pouffé de nouvelles racines. Quand les
plantes font adultes & fortes, on ne les change ordinairement
de vafes que de deux années 1 une.
Dans les années où elles ne font pas changées
on fe contente d’enlever, en Avril-, autant qnon
peut, de la fuperficie de l’ancienne terre des
potsou des caiffes, fans endommager les racines,
& on y en remet de la fraîche.
Pour multiplier cette efpèce par marcottes,
on fe fert d’entonnoirs ou de pots faits exprès,
qui ne doivent pas avoir moins de cinq à fix pouces
de diamètre i on choifit pour marcotter, des bran,
phes de deux ou trois ans, d’une belle venue : on
place en Mai, Juin ou Juillet, la bafe de chacune
ae ces franches au centre d’un tel pot ou entonnQÏr
que l'on remplit de la même terre que
pour les boutures : on arrofe afiiduement &, légèrement.
Quand ces marcottes font enracinées
l'ufïifamment pour être tranfplantées, on les
fèvre, c’çft-à-dire, qu’on fépare chacune de la
plante à laquelle elle appartient: puis, on les
tranfplante, fur-le-champ, chacune dans un pot
à part ; & on les cultive comme les plantes
provenues de boutures. Quand les marcottes ne
font pas fuffifamment enracinées pour être févrées
& tranfplantées. avant la fin d*Août, il vaut mieux
ne les fèvrer & tranfplanter qu’au mois d’Avril
fuivant, par la raifon dite plus haut au fujet
des boutures.
La Carmgntine à crochet, n.° 2, fe multiplie
ordinairement par femences & par boutures. On
peut cultiver cette efpèce dans une terre fem-
blable à celle indiquée pour la culture du n.° i,
ou même plus légère, puifque cette efpèce croît
naturellement dans les terres fablonneufes. On
rendra cette terre plus légère en augmentant
la quantité proportionnelle du terreau de bruyère,
ou à fon défaut, du terreau de couche qui entre
dans fa compofition. Ou bien, on pourra
donner à cette efpèce un mélange, par exemple,
de deux parties de terre fablonneufe, fine &
légère, avec une parti« de terreau de bruyère,
& une partie de terreau de .couche neuf bien
confommé, ou bien avec deux parties de ce
dernier terreau fi l’on n’a pas de terreau de
bruyère à fa difpofition. On fème les graines
de cette efpèce, dès le çommeucement du Prin-
tems, dans de petits pots remplis de la terre
indiquée. On enterre, fur-le-rchamp, ces pot?
dans le terreau d’une couche de tan, de chaleur
modérée, couverte d’un chaflis, O.n les arrofe
légèrement chaque fois que la terre paroît fèche
à fa furface. Ces graines reftent fouvent une année
dans la terre avant de germer, Quand elle»
ne font pas levées avant la fin de Juillet, on ne
dérange pas les j>ots de deffus la couche : m^is
depuis cette époque, jufqu’au Printems fuivant,
on les arrofe moins fouvent, feulement de temps
à autre, lorfqu’en enfonçant le doigt dans la
terre des pots, jufqu’à un pouce de profondeur,
on n’y fent aucune humidité ; pendant
tout ce tems , on leur donne peu d’eau à-ia*
fois, & feulement affez pour préferver les ie-
mences d’une trop grande féchereffe. A la nn
de Septembre, on rentre ces pots dans une terre
de chaleur modérée. Au commencement du
Printems fuivant, on enterre de nouveau ces
pots dans le terreau d’une chaude de tan, cou- j
verte d’un chaflis, laquelle fera lever les pla*
tes fi les graines font bonnes. Quand les plantes
commencent à paroître, il faut; les traiter en
plantes très^délicates, auxquelles l’air eft tre?-j
néceffaire, & qui craignent beaucoup l'humidite
& le froid. Elles font très-fujètes à s étoiier.
,< L’humidité les fait très-aifément pourrir. gM
néceffaire à leur confervation, que la chaleur
qu’elles ' éprouvent fous les chaflis ne foit pas'
au-rdeffousde douze degrés, fuivant le Thermomètre
de Réaumur. Ainfi, on réchauffera la
couche, lortque fa chaleur tombera au-deffous
de cette température : on aura très-grand foin de
prendre toutes les précautions ordinaires contre le
froid, en couvrant les chaflis, avec de la paille &
des paillaffons, chaquefoisque le temps l’exigera:
on arroferales jeunes plantes, très-modérément,
& feulement autant qu’il fera néceffaire pour
les empêcher de périr tant qu’elles feront foibles,
que i’atmofphère fera froide &. humide, & que le
foleil ne paroîtra pas : on les fera jouir du foleil
& de l’air chaque fois que le temps le permettra:
on foulèvera les chaflis tous les jours dans les
beaux temps, pendant le milieu delà journée.
Lorfque ces plantes ont acquis à-peu près deux
pouces de hauteur, on choifit un temps brumeux
potfr les tranfplanter avec précaution, chacune
à part dans un petit pot rempli d’une terre
pareille à celle du femis. En procédant à cette
tranfplantation, on leurconferve le plus de racines
que l’on peut, & on laiffe ces racines le
moins que l’on peut expofées à l’air. Aufli-tôt
après cette tranfplantation, on enterre les nouveaux
pots où on les a mifes dans le terreau
d’une couche chaude, couverte de chaflis, où il
fout les arrofer afiiduement, & les tenir à l’om-
Bre jüfqu’à ce que les plantes aient de nouvelles
racines : après quoi on ôte les abris par degrés,
•n leur donne de l’air, tous les jours, à propor- j
fion de la chaleur du temps, & on les arrofe
moins fouvent, c’eft-à-dire, chaque deux ou trois
jours feulement dans les temps chauds, en leur
donnant de l’eau à proportion de leur accroiffe-
ment, & de la chaleur de la faifon. Miller recommande
d’avoir foin de leur donner de plus
grands pots, à inefure que leur aecroiffement
paroît l’exiger , parce qu’elles- ne croiffent que
très-foiblement lorfque leurs racines font trop
à l’étroit : cette attention leur eft néceffaire à
fout âge. Il faut cependant éviter de leur donner
de trop grands pots, proportionnellement à leur
accroiffement-jCar alors leurs racines y font trop difficilement
échauffées par la couche, & Millen
àffure que ces plantes y périffent promptement,
& fans avoir fleuri. Cette efpèce eft beaucoup plus
délicate, pendant fa jeuneffejquelorfqu’elle eft
plusâgéé.. Elle doit refter fur la couche, & fous
chaflis pendant tout le premier Eté de fon exif-
tance; mais il faut avoir foin qu’elle ait affez d’ef
pace fous les chaflis, pour qu’elle ne foit pas ex-
pofée à être brûlée par le foleil. Pendant le mois
de Septembre-, & fur-tout pendant la dernière
quintaine de ce mois, quelque foit fon âge, on
• arrofera beaucoup plus modérément qu’auparavant,
afin de l’endurcir & de la difpofer à ré-
flfjer à l’Hiver. A la fin de Septembre de la première
année, on tranfportera les pots qui con-
Agriculture. Tome JL
tiennent les Plâhtes de cette efpèce dans la couche
de tan de la fefre chaude, où elles refieront
conftamment tant l’Hiver que l’Été, jufqu’à l’âge
de trois ans. Elles doivent être arrofées légèrement
l’Hiver, & feulement deux ou trois fois par fe-
maine lorfqu’elles en ont befoin. Une chaleur
; habituelle de douze à dix-fept degrés fuivant le
Thermomètre de Réaumur, eft celle qu’il con-
■ vient le mielix d’entretenir pendant fHiver jufqu’à
cet âge dans la ferre où elles font renfermées.
Après l’age de trois ans. lorfqu’elles ont
acquis de la force, elles peuvent être traitées plus
durement-, elles peuvent alors fe contenter pendant
l’Hiver d,’une ferre dont la chaleur habituelle
foit de huit à quatorze degrés, & elles
peuvent anfli alors être expofées en plein air,
; dans une fituation chaude & abritée, pendant
les deux mois, les plus chauds de l’Été. Tant qu’elles
font dans la ferre, elles doivent à tout âge être
aérées anfli fouvent que le tems le permet : cette
attention leur eft très-néceffaire. Quand elles
font adultes, on ne les change de vafes que de
deux années l’une , en Septembre ou mieux en
Avril; & dans les années, où elles ne font point
changées, on renouvelle en Avril la fuperfici®
de la terre des vafes, le tout ainfi qu’il a été ex—
pofé plus haut à l’égard de l’efpèce, N.° i. .
Pour multiplier cette efpèce, N.° 2, par
boutures, le tems le plus favorable eft le
mois de Juin. Ces boutures fe font commè
celles du N.° 1, avec des branches de deux
ans, d’une belle venue , que l’on coupe
par fragmens longs d’environ huit pouces qui
doivent être taillés à la bafe en bec de flûte.
On plante cés fragmens dans des pots remplis
d’une terre pareille à celle du femis, & l’on
enterre fur le champ ces pots jufqu’à leur
bord dans 1© terreau d’une couche de chaleur
modérée couverte d’un chaflis. On tient ces
boutures à l’ombre & on les arrofe légèrement
de loin en loin feulement. Ces boututes craignent
autant l’humidité pourriflânte que le def-
fëchement. Miller recommande de n©-point leur
donner trop d’air, parce qu’il les defsèche fort
aifément. Quand on juge qu’elles font enracinées
, on les accoutume au foleil par degrés: ôn
les aëre tous les jours dans les tems chauds : &
on les arrofe à proportion de leur aecroiffement
& de la chaleur de la faifon. On les fépare
les unes des autres la même année pour
les tranfplanter fur - le - champ, chacune
dans un pot à part, fi elles font fuffifamment
enracinées pour cela avant la fin d’Août; finon
il ne faut faire Cette opération qu’au mois d’Avril
fuivant. Les plantes provenues dé ces boutures
fe cultivent au furplus comme celles provenues,
de femences.
LaÉarmantine feorpioïde, N.° 5, & la Car-
mantine épinenfe, N.° 9, fe cultivent d'ans des
vafes remplis d’une terre pareille à celle indi-
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