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H’ofFriroit qu’une. chronique inutile & dénués d'in: ]>
térêt. ( M . R e y n i e r . )
BERG-QP-2 0 0 M, nom d’une variété c!e lai—
tue, à feuilles rond es punies furies bords, un peu .
lavées de rouge. Elle forme fa tête en très-peu
de tem s , & monte difficilement. Elle pâlie l’hiver
& réuffit dans'toutes lesfaifons. (M. R e y n i e r .)
BEAU GE. Nom d’une forte de mortier- com-
pofé de terre argilleufe & de paille hachée, dont on
le fert en jardinage. Voye% B!AüGEs_(Af. T no vi n."}
BEAU-LUSTRE des Parifiens. Celi le Verbaf-, :curii ramùfum perenne Parijîer.Jîum. Tourne/. Jnfi. ouïe
Verbafcum Parifîcnfe. H. P, Voyez MolÊîhE. .
( M . T h o v in , > ~
BEAUPRÉ . Variété de t* tulipe dont la fleur-
cfl blanche, panaché de rouge. P. M o r in , Remarques
fur la cj.dçure,i des/leurs\. %oye\ T ulipe. (AL .
R e y n i e r . )■ ,
BEAU-PRESENT,..C’èff une des., nomfc'renfès
variétés du Ryrus commuais. L. Voye% L ’article
Poirier- du. diéL. des. arbres. & arbuftes.. ( M.
T h o v i n . )
- BEAU ROULIER. OEillet blanc -, panaché de.
larges bandes violettes : fa fleur eft grande,, mais.
ne crève pas,. Voyei (Eil l e t . .( M . Reynier.)
BEAUTÉ TRIOMPHANTE. Variété de l’oeillet.
Sa fleur;eft petite, mais bien ouverte- fes
panaches font étroits, mais purs, de couleur rouge
de fang, fur un fond blanc de lait. La plante eft
vîgoureufe, Did. univ. TAgric. & dcjaidyicge.
iV o y e i OEillet. { M . R e y n i e r . ) ;
BEAUTÉ. Le to K a lo n ., le beau, î’èïTence de.la
Beauté ont fait, dire bien des fottifes aux rai-.
fonneurs y chacun l’a. vu au travers de. fes préjugés,
& le .jo Kalon des pédans eft bien éloigné
du to Kalon d’une jolie femme, Queft-çe
qui eft beau ? qu’eft-ee, qui eft laid ? mille ;in--
dividus auront mille., avis différons ,. & chacun
fera; perluadd que, fon beau eft le fcul
typ e , & que les. autres font imaginaires ; aufl*
îë fanatifme du beau, ccmmè celui de.la religion,
tous deux également incompréhenfibles , ont
agité lés bancs de l’école. & produit. des faélions.
feholaftiques.
Il ne peut exiftër un b"eau par eflénee-,.
puifque Ta Beauté ne, confifte que- dans le,, ju-.
gement de cclûi qui v o it , & dans un accord des
formes qui plaît • à fon imagination-. Un Bo-
tanifte préfère une. fleur Ample ; un florin
mane., une fleur double., & le type de la beauté
n-’eft pas le,même pour. ces.deux individus, parce
que lé jugement qui préfide k:. leur goût eft
différent. Un Italien s’extafie fur là voix artificielle
du caftrat; un François préfère la. voix,
prononcée, d’urr homme..
Chaque art, chaque fcience ont néanmoins un-
type de Beauté, non-point invariable, mais qui eft,
lé réfultat du goût du plus grand nombre, .& cette
préférence, indiquée d’abord par quelques ind-ivyç:
u?J3s’é?end.par i&râifcn, Jpuvenuuffi par le^car
B E Â
price ou par l ’influence que cette perfonne I
avoit fur l’opinion de fon fiècle.
Lorfque Louis X IV admiroit Man fard & Lo I
Notre, lés François çroyoient que les productions
de ces efprits. rétrécis éteient des chefs- I
d’oeuvre -, car alors les Rois étoient infaillibles; I
e’cft l’anglomanie qui nous a ramené à des or- I
nemens moins gothiques, & non ces omemens I
qui nous- ont fait admirer les Anglois, leurs I
réinventeurs..
;
II. me paroît que , dans la formation des jar-» I
dîns-, il né peut exifter que deux genres de I
Beauté, l’un la Beauté de convention, 1 autre I
la.Beauté pittorefque. La première, fruit du ca- I
price, delà mode; ou de taux fyftêmes, ne con- I
lifté que dans un afferviflement exaét aux prin- I
cipes qui ont été tracés. La fécondé, eft une I
imitation des chofes' qui plaifent dans la na- I
ture ; elle n’eft le réfultat d’aucun principe , I
puifqu’elle dépend du lieu & des fites, & les I
Toix qu’on euayeroit envain d’établir, ne pou- I
vant être que le réfultat d’obfervation , faites I
fur un certain nombre de polirions, contrafte- I
roient avec des polirions différentes;, & la na- I
ture feroit perpétuellement en oppolition avec I
-les fyftêmes. Il eft cependant quelques principes I
tellement généraux, que le, nombre des^excep-
tions eft prefque nul. Perfonne ne les a tracés I
avec -plus de jùfteffe que M. de Girardin,, dans I
fon'traité de la compofition dés-payfages. Cet I
Écrivain- peint, avec lés grâces de la poëlie , I
les. moyens d’embellir fa retraite ; il étoit en I
ëfat de donner , des règles', puifqu’il.. a fait; I
Ermenonville..
Bteàuté de convention. Beauté née d un afler- I
» vificment minutieux aux règles que le caprice I
ou la mode ont diélés. Elle varie d’un fiècle à: I
un autre; elle eft différente dans tous lés pays, I
fouvent même dans les diverfes clâflës des Ci--1
toyens. Deux-ailes égalés & fÿmmétriques d’un i
bâtiment ; -un parterre, dont chaque quàrré pré- I
fente la répétition des. broderies qu’on voit dans; I
fous les autres ; des .arbres taillés fous diverfes; I
formes : vpilàdes Beautés' de convention,. qu’on • I
trouvées belles-,t. parce qn’eîlès étoiënt de.; I
mode. Il en eft de ces produits d’une imagina-- I
tien déréglée, comme des modes des femmes., I
Une- favorite a, un défaut»- corporel:, elle la. I
mafque par une parure nouvelle, & toutes les I
; femmes, ,qui ' n-on^ pas ce même intérêt, IV -1
doptent & là- croient belle , parce qu’elle eft I
de mode :.-:eependant elle voilé, une de leurs.; I
Beautés. Lorfque. Boileau-, Manfard & Le Notre I
firent croire à. Louis XIV qu’il pouvoir maîtri- I
> fer la-nature-., tous lés François'& leurs imita--1
.teurs la fournirent au compas", & rien ne,.pu*J
- être beau-, qu’après avoir reçu l’empreinte d’une I
krégularité mathématique. Rien ne me paroît'I
plus glacial qu’urie dë ces mai fon s de campagne I
à.la Louis XIV ; .des allées, A perte de., vue, I
coupent en parties égales un terrein décharné;
des buis qui deffinent chaque carré en broderies
; des formes gothiques ; des ifs; des ftatues &
des jets d’eaux : voilà le compofé monftrueux où
no!- Ancêtres contemploient la Nature. A peine
quelques fleurs & quelques arbufies ofoient-ils
paroftre dans les maffifs : des verres colorés, des
coquilles, pouvoit mieux s’adapter aux tortillages
des broderies, & la plupart du tems on
les préféroit. Pour toute ombre, une allée ou
des murs de charmille ; aucun bofquet ; le
potager même étoit mis à l ’écart, hors de la
vue. Ces jardins avoient une Beauté de convention
; on les croyoit beau, parce q u e , fous
ce règne de gLoriole, on croyoit beau tout ce
qui excitoit une ftupide admiration.
Des Bénédiélins, pofîeffeurs de l’Ifle de Rei-
-chenau, dans le lac de Confiance, ont imaginé
de faire planter une charmille qui leur dérobe
la vue du lac & des côteaux délicieux qui l’environnent.
On peut, appeller cela une Beauté de
: convention. En dernière ânàlyfe , le mauvais
jgout eft prefque toujours l’auteur de ce genre
üe beauté, puifque les ornemëns, exigés par des
règles que diète le caprice, ne peuvent jamais
•être choifis par la raifon.
Excepté l ’exemple de ces moines, on peut :
•remarquer, en général, que le goût des ornemens
faétices S’eft confervé plus long-tems dans les •
pays où la nature offre peu de modèles, que
•'dans ceux où elle déployé fes richeffes. Les
-parterres en verre coloré & en coquillages
•excitent encore l’admiration de la plupart des ’
»Hollandois; tandis qu’en France & en Angleterre
on auroit peine à en trouver. Les;;
jardins de Le Nôtre exiftent encore dans les mai- ;
: fons royales, parce qu’ils font analbgués à la j
vie de leurs poffeffeurs ; mais la plupart des ;
particuliers ont décoré leur habitation dans un
=goût plus moderne; ceux même qui vouloient
prouver l’antiquité de leur famille, par celle de
«3eur manoir, devenus François, vont préférer
fine demeure agréable à cet afferviflement pué- .
fnle. '• '• . •' •
[ rein fans refpeèler les formes primitives du
I payfage. Une plaine, un vallon évafé , une
I gorge étroite, (un côteau, un amphithéâtre, le
Etommet d’une colline, les bords d’une rivière,
| d un lac, ou de la mer, exigent des ornemens
[ ??rflcu“ ers- B faut adoucir les formes trop
i A V i S ?e nature > ménager des oppofitions
I Jh lllmi^re ^ ^es repos à la vue. Trop de
angemefiÉ donnent néceffairement une appa-
! ^nce. délice, qui efface l’impreflion agréable
WÊ& Ja nature embellie , doit produire. Une
I tiomKP a^ ée nf Prend> qu’après un très- grand
I a r0 d d années j cet air antique , qui ajoute
i'doif K-eaUï réelle : f°rfqu’on en poffèdeune, on
p îen fe garder de la couper, pour en plan-«
ter. une autre , parce qu’elle n’eü pas dans la
place où elle produiroit le plus d’effet. Et c’efl
ce qui rend fi difficiles les règles générales fur
. les ornemens d’un payfage ; car un plan tracé
lur. un papier d’après ces règles., ne pourra jamais
être exécuté dans toutes fes parties. Un
Décorateur de payfages eft comme un Décora-
teur de théâtre ; il doit connoître quelques réglés
■ générales de perfpeftive, & le goût doit le diriger
dans leurs applications.
Un défaut affez général des Compofiteurs de
payfages, ceft quils accumulent lés ornemens.
Un temple gothique ou étranger , dont toiit
1 enlemble annonce la nature cultivée, embellie
pari art, n eft fouvent féparé d’une mafure qui
porte tous les caraétères de l’abandon , ’ que
par un fentier, qu’on a rendu long par des replis
nombreux fur lui-même : mais l’oeil perce
au travers d’un bofquet rabougri, voit cet espace
qu’on veut bu dérober & fourit aux efforts
inutiles de l’art-. Le but eft manqué ; celui
de plaire, de faire fubir fucîeffivement plufieurs
împreffions agréables ; trop rapprochées, elles fe
confondent, ou font naître ce fentiment d’in-
vraifemblançe qui glace l’imagination. J ’en ai
rapporté des exemples fou s 'l’article S ast.de •
je puis encore citer, près de Paris, un jardin
du Point du jour , où -un pont agrelle & une
colline de cinq pieds de haut , féparent la mai-
fon du grand chemin , au grand étonnement
des fpeciareurs.
Les pays‘-de plaine fon t plus difficiles à or»
ner que les pays irréguliers ; la nature fe prête
moins à des Formes variées, & les différons fites
qu’on veut ménager , doivent être à une bieft
plus grande difiance les uns des autres , pour
être vraifemblables. De plus, les grandes malles
y doivent être éloignées de l’habitation, pour
arrêter la vue que l’uniformité d’un horizon
fans bornes fatigueroit. Dans les pays irréguliers,
au contraire, où l’on n’a pas de lointains
il faut accumuler les maffes fur le devant dû
tableau, pour ménager une perfpeéKve & faire
paroitre l’éloignement plus confidérable. Les
maffes dans un payfage jardin, font les mêmes
que dans un payfage tableau. Ce font les mêmes
règles, parce quelles découlent de celles de la
perfpeéKve.
Tout concourt à 1 ornement d’un payfage
ou plutôt on peut y faire fervir tout ce qui
exifte, en le mettant à fa place. Les bâtimens,
la ferme, la baffe-cour, lorfqu’ils font fitués dû
manière à préfenter des points de vue agréables
peuvent fervir de décoration, comme un kiofe ’
un belyédere & autres confiai étions âifpendieufes
& inutiles.
Tl exifte un autre genre d’ornement, malheu-
reufement trop prodigué dans les jardins, ce
font les jets d’eaux & les ftatues! Ces efforts de,
fa r t, qui ne font naître aucun fentiment agréa-
O ij