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jaunâtres. Les Caffeyers fleuri lien t ordinairement
dès le quatorze ou le quinzième mois de leur
âge ; mais ils ne fleurilfent pas ordinairement
bien pleinement, avant d’ètre âgés d’au moins
dix-huit mois ou deux ans,dans les terreins fecs ■
légers. Dans les terres-fubflantieuf es, profondes,
& humides quelquefois, ils ne commencent à
fleurir, que lorfqu'ils font âgés de quatre ou cinq
ans. Chaque fleur ne dure que deux fois vingt-
quatre heures. Un jeune Caftey-ér en pleine
.fleur , efl quelque chofe charmant. Cette belle
pyramide verte qu’il forme , efl couverte depuis
le haut jufqu’en bas de fleurs, d un blanc éblouif-
■ fant. C’efl un fpeèlacle raviflant, que cinquante
mille Caffeyers fleuris à-la-fois, l’odeur douce
de'cette immenfe quantité de fleurs fe joignant
il leur éclat, une Caffeyère efl alors un lieu de
délices. Dans leur Pays natal & dans nos Colonies
, les Caffeyers fieuriffent pendant prefque
toute l’année , ou pour parler plus exactement,
-ils fieuriffent deux fois l’année , favoir au Prin-
terns & en Automne, & le tems de chaque flo-
xaifon dure, fouvent, pendant près de fix mois
confécutifs : de manière cependant, que lors de
chaque floraifon, il y a un mois ou deux , plus
abondans en fleurs que les autres. Dans le Département
du Cap-François, à Sahyt - Doraingue g.
par exemple , Elie Monnereau dit r_que les mois
du Printems pendant lefquels les Caffeyers fleu-
riffent le plus pleinement, font Mars & Avril.
Suivant de Préfontaine, les mois d’Oétohre & de
-Novembre font ceux lors de 1 quels-les Caffeyers,
Font les plus pleinement fleuris, pendant la floraifon
d’Automne à Cayenne. La floraifon du
Printems commence dès le mois de Janvier à
ki Martinique, félon de Chanvalon. Il paroît, par
le rapport desdifférensObfervateurs, tant Voyageurs
que Planteurs, que la floraifon du Prin-.
tems c efl — à — dire , celles des mois pendant
lefquels le foleil efl dans les lignes feptentrio—
naux du Zodiaque , efl ordinairement plus
pleine que la floraifon d’Automne, tant en Arabie
& aux Antilles qu’à Cayenne & à Surinam, c’efl-
à-dire, tant au Nord qu’au Sud de l’Equateur.
J1 fe paffe environ une année ennère , entre 1 é—
panouiflement de chaque fleur , & à la maturité
du fruit qui lui fuccède. Ce fruit, dont le
pédoncule efl très - court, devient à-peu-près de
la groffeur & de la forme d’un bigarreau : il efl
ovale , globuleux , un peu comprimé des deux
côtés, obtus des deux bouts, comme marqué de
flx angles effacés., ayant un petit ombilic circulaire
, & un peu profond à fon fommet : il
çft d’abord verd clair , puis rougeâtre , enfuite
d’un beau rouge auquel fuccède un rouge foncé
& obfcur dans fa maturité parfaite : fa chair ou
pulpe efl pâle, glaireufe, recouverte d’une pellicule
molle & mince, & efl d’une faveur douceâtre
: en Europe, on trouve ce fruit peu agréa-
kte 311 goût j mais} comme il eff rafraiefriffanf,
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on le mange avec plaifir dans les climats brûlant
de l’Arabie heureufe, & de nos Colonies dent«
les Tropiques : lorfqu’on laifîè ce fruit à lad®
après fa parfaite maturité, le foleil defféchef;
pulpe, fa furface devient noirâtre , très-ridée{
fa groffeur diminue très-cotifidérablemenr. Connut
il y a deux floraîfons, il y a auffi par année deu
faifons de maturité des fruits ou, en d’au très ternies
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planteurs de nos Colonies nomment le parchemin.
Elles contiennent chacune une femence cartilagi-
[eufe oucalleufe, pourainfi dire, au plutôt formée
finie fubflance très-dure, qui rcffcmble à de la
[orne, & qui en a la tranfparençe dans le caffé
[es files. C’efl cette femence qui efl, comme
fei dit, fi connue, & généralement employée
fous Je nom de Caffé. Chaque femence,efl ovale,
fcnyexe du même côté que I’eft la coque, applatie
lu côté oppofé ou interne, qui efl creuf'é dans
fin milieu, par un lillon longitudinal, profond,
|ii fépare une moitié de ce côté, de l’autre
poirié dans laquelle elle efl enveloppée & rem-
|iée de gauche à droite -, le rempli de l’autre
imence du même fru it, étant de droite. à
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ils rapportent abondamment pendant vingt-cinq
: trente ans, & même pendant quarante ans.
Ces variations dépendent fingnlièremcnt de la
nature du fo l, & du climat où ils font placés;
elles dépendent suffi de ia culture. Les Caffeyers
placés en ierres très-fubflan rieufes & humides
rapportent plus de fruit que ceux placés en terre
plus fèche & plus légère; mais le caffé de ces
derniers efl meilleur, il efl plus petit, piu$ rond
plus mûr, plus parfumé. Les vieux arbres pro—
duifenr moins de fleurs & de fruits, à proportion
de leur étendue en hauteur & en.largeur-
mais le caffé qu’ils donnent, efl au fl! moins gros*
plus parfaitement mûr, plus parfumé, & meilleur
à tous égards ; enfin le tems de la floraifon
des vieux arbres, efl moins long, ainfi que celui
de leur récolte. On croit communément que
cette; efpèce de Caffeyer habite naturellement
fur les colines peu élevées de l’Arabie heureufe;
& de la haute Ethiopie,' ou de l’un de ces deux
endroits, & principalement dans les terreins
légers & ‘fubflantieux , médiocrement- arrofés ,
expofés au levant, & jouiflànt d’une chaleur
moyenne entre la plus grande; & la moindre
de ces pays brûlans. Elle efl suffi cultivée avec
foin , depuis très-long-tems dans ces deux pays
& fuff-tout en Arabie-, dans l’Yémen. Maintenant
les Européens, & fur-tout les Hollandoisv
les François, & les Anglois en ont établi, &
en poffèdent : dès. plantations très-eonfidérables
principalement aux Lies de Java & de Ceylarr-
à Surinam, à l’ifie de. Cayenne, dans les Antilles,
& dans les lfles de France & de Bourbon,
On cultive aufli cette efpèce très-communément
dans les ferres chaudes d’Europe : elle y
fleurit suffi deux fois l’année: favoir, au «Printems
& en Automne ; mais chaque floraifon y
dure moins long-tems qu’entre les tropiques. La
floraifon du Printems j a ordinairement lieu
en Avril & M ai,.& colle d’Autbmne s’y fait ca
Juillet & Août; elle y fruftifie auffi fort abondamment,
&. fon fruit y mûrit .parfaitement
& produit conflamment des femences fécondes!
Il y efl auffi une année; entière à parvenir à fa
parfaite maturité. :
2. C a i ïe y e r . de Bourbon. Caffeyer J baies
oblongues, aigues à la baie, & à deux leinences.
M. Lamarck. Suivant, l’Hifioire de l’Académie
année! 17 16, les Habit.ans de l'ifle de Boni-
bon, ayant vu par,un navire François, qui rève-
noit de Moka ou M o c lilja en Arabie, des brandies
de Caffeyer ordinaire ou Arabique, chargées
de feuilles & de fruits, ils reconnurent
auffi-tôt qu’ils avoient dans leurs montagnes'*
des arbres pareils, & en allèrent chercher des
branches, qui, comparées avec les branches de
Cafféyer arabique , parurent à ces, François,
être de la même.efpèce. Seulement, ajoute cette
Hiftoîre,. la graine de ce Caffeyer naturel à
1 lûc Bqui bon, efl. plus longue, plus menue.,