
Plantation, nuiroit beaucoup à la plante, & pour-
roit même la faire périr.
En général, toutes ces élpèces font trop tendres
pour pouvoir réfifter ici en plein air , même
pendant l’été. 11 faut donc les tenir èonftamment
dans la couche de tan de la ferre chaude en
ayant feulement foin de renouveller l’air de
.tems en tems pendant les grandes chaleurs.
Ufages.
C ’eft là première efpèce qui fournit la véritable
gomme élémi d’Amérique■ nous difons d’Amérique,
& avec raifon -, car la'véritable gomme élémi
vient d’Egypte & d’Ethiopie. Elle eft le produit
d’un arbre qui n’a rien de commun avec notre
JBalfamier élémifère. Celle dont nous parlons ici *
s’appelle gomme élémi bâtarde.
Pour le la procurer, on fait des incitions à
l ’écorce de l’arbre ; il en découle, pendant la nuit,
une réfine très-odorante, aromatique, vive &
pénétrante, que l’on peut recueillir le lendemain.'
Elle eft d’un verd jaunâtre, a la confiftance de
la manne, & une odeur d’anis nouvellement
jéçrafë.
Elle eft utile en médecine, mais on l’emploie
•pliis.à bextérieur qu’a l’intérieur.
Les elpèces, n.os 481 5, donnent le Véritable
apo-kalfamurn, fi connu fous les noms de baume
de Judée, baume de la Mecque, d’Egypte, de
Syrie, ou baume blanc.
Ce baume , fi précieux par fon ufage,, tant
interne qu’externe, éft une réfine qui découle de
ces arbres, naturellement o.u par incifion, pendant
lacanicule.
- Cette réfine eft liquide, d’un blanc jaunâtre,
d ’un goût âcre & aromatique, d’une odeur pénétrante,
qui approche de celle du citron, & d’une
faveur amère & aftringente. Ce baume eft réfervë
pour les grands de la Mecque & de Conftantinople.
i l eft extrêmement rare qu’il nous en parvienne..
Celui qu’on nous envoie eft dû à l’art.
On prend les feuilles & les jeunes branchés
du Balfamier, que d’on fait bouillir dans l’eau,
.& oh en retire deux efpèces de baume.
L ’un eft celui qui fumage fur l’eau.à la première
ébullition. Ce baume eft comme ung huile
limpide & fluide, qu’il eft encore très^-difficile
de le procurer, parce qu’il eft deftiné pour! les
- dames Turques, q u i. en font un grand ufage
pour adoucir & blanchir la peau. Nous ne pouvons
guères en avoir de véritable que par préfent.
L ’huile qui fumage après la première ébullition
.eft plus épaifle.& moins odorante. C’eft ce baume
blanc qui eft le plus commun. Il eft apporté;par
les Caravanes, qui le répandent dans lé commerce.
;L e ,fruit du Balfamier dé la Mecque, que les
droguiftes appellent carpobàlfamum, .& l’extrémité
ie s jeunes branches , fous le nom de xylohalfamum,
font aufli d’ufage en médecine * mais leurs vertus I
n’approchent pas de celles du-baume.
On dit que le fruit de la fixième efpèce.. mais I
fur-tout le fue laiteux qui découle de fon écorce, I
; font. des poifpps très-dangereux.
g Les habitans de 1’ifi.e de Java plantent volontiers I
la feptième efpèce, auprès de leurs maifons. Cet I
arbre, qui, s’élève,|aflèz haut, leur procure uni
ombrage agréable.
Les baies de la neuvième efpèce font fort recher-1
chées d.es. pigeons lauyages, qui s’en nourriffent |
volontiers.
La gomme ou réfirie, qui découle defôn. tronc, |
eft blanche & brillante. Lorfqu’elle eft humeétéel
par la pluie, fi on vient à la toucher, elle::eftI
très-adhérente à la peau. En fe .defféchant, elle I
acquiert une odeur qui approche de celle; du I
citron. On lui attribue, beaucoup de .vertusI
médicinales. :
Au défaut de bray, cette réfine peut fervir. à l
gaudronner les - vaiffeaux.
Les Arabes rapportent que, dans les tems pluvieux,
le Balfamier kataf, n.° 10, paroît fe gonfler, I
& que cette efpèce d’épaifliffement fe réfout ’enl
une poulfièVe rouge, d’une odeur très-agréable, I
& dont leurs damés fe fervent pour fe parfumerI
la tête!
Le bois de la onzième efpèce eft un objet del
commerce confidérable en Arabie.
Les Egyptiens lé recherchent beaucoup, & ilsl
s’en fervent pour donner aux' vaiffeaux de' terre,I
qu’on expofe à fa fumée, un, goût qui leur eft!
agréable.
. Sa gomme ,eft purgative.
Mais, tous ces arbres, fi intéréffans dans leurI
pays natal, ne peuvent être ici que dès objets!
de curiofité. Toutes,leurs propriétés font perdues!
pour nous. - ( M. D a uph ino t . )
BALSAMINE. Impatiens.
Genre de plantes à fleurs polypétalées & ir-l
régulières, de la famille des Geraînés , quiI
a des rapports très-marqués avec les Violettes I
& les Capucines.
Les tiges s’élèvent ordinairement d’un à deux!
pieds‘' Si font herbacées.
Les feuilles varient fuivant les efpèces. Dans!
les .unes , elles font oppofées, & alternes dans
les autres : mais , en général, elles font d’unI
beau verd, oblongues, & plus ou moins den-1
telées en leur bord. .
Les fleurs naiflent dans les aiflelles des feuilles. I
Elles font folitaires dans le plus grand nombre I
; des efpèces : dans les autres,- elles font raffem-l
blées plufieurs enfemble fur un même pédoncule.
Ces fleurs, dont la corolle eft irrégulière, fontI
formées de cinq pétales inégaux, reçus dans.uneI
efpèce de capuchon coloré & terminé pof#
| ffeurement par un éperon , plus 611 moins
■ alongé.
1 Le fruit eft' une capfule à une feule loge $
& à cinq valves, qui , lors dé fa maturité, au
■ moindre contaèl, ou même fpohtanémenr,/ouvre
■ avec élafticité ,:;en fe roulant en fpirale , &
■ lance lès graines au loin! Ces graines font prefque,.
■ rondes , brunes & ’attachées à un réceptacle en
■ forme de coiomne. >
1 C’eft cette facilité à laiffer échaper fes-graines
■ qui a fait donner à cette plante,Tes noms latins
■ de Impatiens & Noli tangere.
I L ’efpèce que nous cultivons pour l’ornement'
■ des jardins, commence à fleurir vers les mois de
1 Juin ou Juillet;'selle continue en automne, & les
«fleurs fe füccèdent jufqu’aux premières gelées.
« L e fruit mûrit fucceftivement , & peu de tems
llaprès héritier épanouiflëment de chaque fleur,
■ en forte qu’on peijt en recueillir les, graines
«pendant prefque tout le tems dé la floraifon.
Especes et Variétés.
Pédoncules unifions.
i. Balsamine de la Chine!
I Impatiens Chinenfis. L. © de la Chine.
2. Balsamine, à feuilles larges.
Impatiens làtifolia. L. 0 des Indes.
■ J 3. Balsamine fafcicuiée. :
■ Impatiens fafciculata. Lam. Dièl. des lieux
Jiumides, au Malabar.
■ 4- Balsamine- à feuilles, oppofées.
L Impatiens oppsjitifolia. Lam. Dièl. des lieux
Sablonneux du Malabar & dé Tille de Ceylan.
■ 5. Balsamine cornue.
i Impatiens cornuta. L. 0 de l’ifle de Ceylan.
■ ' 'r 6. Balsamine des jardins.
Impatiens Balfamina. L. © originaire des
Indes, mais depuis long - tems naturalifée en
«Europe.
■ Xr^r Pédoncules multiflcres.
■ ■; 7- Balsamine à trois fleurs..
„ I mpatiens triflora. L. des lieux humides de
«m e de Ceylan.
8, Balsamine des .bois. Vulg. Impatiente
I jaune.
■ Impatiens noli'tangere L. © des lieux hu-
|midès:!&. ombragés de l’Europe. •
i B. Balsamine des bois à petites fleurs.
E Impatiens noir tangere parviflord. H. R. ©
p u Canada. - .
Defcription du port dés Efpèces.
P 1 . B a l s am in e ' de la Chine. La tige éft rouge &
garnie de rameaux alternes • les feuilles' font op -
ipdfées, ovales,. fefliles & légèrement dentelées". 1
■ Les fleurs , de, couleur purpurine font ter-'
©nnéès par un éperon grds !& Très* courbe:; Elles
; naiflent‘ dans les aiflelles' des- feuille j , & font
portées chacune par un pédoncule particulier >
plus long que les feuilles.
2. B a l s am in e à feuilles larges. Cette efpèce
pouffe une tige haute de deux pieds, rameufe,
ÿ dun -rouge oh feu r fur les Vu ticulations. Les
feuilles font alternes / lancéolées & bordées de
| crenêlurés, qui ont chacune une petite pointe.
Les pédoncules, un peu moins longs que les
feuiljes, portent chacun une fleur rougeâtre, dont
1 éperon, fait en alêne, eft plus long que le
refte de la fleur.
3. B alsamine' fafciculéé. Cette efpèce n’eft
encore connue que dans ; les herbiers, ou par
les deferiptions des Botaniftes. Il paroît eue fa
«ge. rameufè , cylindiique & rougeâtre \ s’é=-
lêve à tin ou deux pieds. Sés feuilles font op—
pofées, - prefque feflilès un peu ëpaiffes &
bordées de den fs aigues & 1 rougeâtres. Chaque
pédoncule ne porte qu’une fléür rouge, dont-
1 éperon eft menu ou en aiêne : mais ils naiffens
deux ou trois enfemble , & comme en faifceaux,
à chaque aiffelle.
4- Balsamine à feuilles oppofées,. La racine
pouffe des tiges peu élevées V quadrangulaires
dun verd clair & aqiieufès. Les feuilles font
oppofées, un peu épaiffés & bordées, de quelques..
dentelures diftantes. Les fleurs font petites, &
ont un éperon peu fenfible! Elles font d’un,
pourpre bleuâtre, & naiflent aux fommités delà
plante.
. 5- Balsamine cornue. Le feuillage de cette
: efpèce reffemble beaucoup à . celui de l’efpèce .
fuiyante : mais les fleurs font beaucoup plus
.petites, & l’éperon, qui les termine, eft quatre
à cinq fois plus long.. Elfes font rougeâtres , '
portées chacune par un pédoncule particulier’
mais réunies au nombre de deux ou trois en--
fernble à chaque aiffelle.
, 6. Balsamine des jardins. Cette efpèce que-,
quelques-uns appellent Balfamine
celle qui mérite le plus, l’attention des amateurs..
: La. beauté de fès fleurs,' & -la variété de. leurs-
: couleurs, la rendent .intéreffknte.
La tige eft haute ' d’un pied & demi, droite
cylindrique, noueufe dans fa partie inférieure
oc rougeâtre ou blanche, fuivant la couleur delà
fleur quelle doit porter. Elle ' fe 'divife en
jplufieurs branches, garnies de feuilles. Amples " '
.^entières., rétrécies en pétioiês vers leur bafe ’
faites,en forme de fer de lance, & dentelées
|en fcie fur leurs bords: Cès feuilles font la phi-r
•part. alternes, & d’un beau vert.
! Les fleurs offrent une .très-grande variété pour,
fes couleurs.. Il y en a de blanches j de rouges ■
;de couleurs de rofe, de .violettes., de panachéeL
de" ces diverlès couleurs,. Elles font, affez grandes
üoublent ailément, & 'ont un éperon recourbé’
moins long que lé refte de la fleur.
Elles naiflent dans les aiffelïes des feuilles, St fontr