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elle leur donneroit une màuvaife odeur ; Celle
du camphre eft aufli très-défagréable. 11 vaut
mieux battre les laines dans les magafins, & tuer
les papillons - teignes ; auiii eft-ce la méthode
des fourreurs pour confeçverles pelleteries v
les battent & ils courrent après les papillons-
teignes dès qu’ils en aperçoivent. »
k Les chenilles-teignes ne peuvent pas percer
le papier ; ainfi la laine, eft en ^ fûreté dans
un cornet ou dans un fac de papier bien fei—
mé. Mais ces chenilles paffent à- travers les malles
de la toile v elles y forment un petit trou
rond en écartant les fils fans les couper.. »
Prix des laines.
Les laines , fi elles font furges ou en fuint ,
le vendent à raifon de leur qualité, & du peu
de déchet quelles éprouvent au lavage, bielles
font lavées , c eft la qualité feule qui en détermine
le prix. jj. • , i
La différence dés prix des lames furges d avec
celui des laines lavées, fuit la proportion du
déchet. En fuppofant que la laine fine du Roui
fillonfût ordinairement vendue quinze lois en
fuint, elle fe vendroit quarante-cinq fols bien
lavée , parce que le déchet- ordinaire eft de |
deux tiers. | ,
Les laines communes, qui ne perdent que
moitié de leur poids au lavage y fe vendent vingt
à vingt-quàtré-fol's lavées , parce çjn ondes vend
dix à douze fols bon lavées. - I • ,
Les fabricant ■ & les commiffionaires achêtem
fouvènt lesfoifons fans les pefer,dorique 1 habitude
leur a fait connoître. le'5 poids, année-
Dans beaucoup de pays la lame des agneaux
n e fe ^vend pas féparément. On la comprend
toujours dans le marché de celle de? brebis.
En Beance , & dans une parue dp. la Picardie,
■ on vend les toifons au cent, en donnant les
quatre au cent, & un tiers ou la totaht| des
toifons d’agneaux. ir r \
Le prix annuel des lames fe règle auffi fur le
befoin. On trouve quelquefois plus de mm-
culté à fe défaire des laines fines que des laines
communes ...dont l’emploi eft plus étendu.^ t e
dernières - peuvent être i proportion plus chères
que les premières. , T '
U En France- les laines du Rouflillon, du Languedoc,
celles du Berry.de la.Splogne; ot,ç,;,
fent les plus eflimées. Elles' le fopt moins que
celles d’Efpagne & d e Maroc, Les laines Anglot-
fes, plus longues & moiqs fines , fpnt très-recherchées.
11 y a, dans l’empire Roffe, de belles,
laines, que produifent les, nitjut.pns deCriméç.
On fait le plus de cas des peaux mêlées dp noir
.& de gris. La garniture d’un bonnet peut aller
jufqu’à ioo iiv ., & la doublure d’un furtout
jufqu’à iooo f e de notre monnoie. On prife
£çauconp les peaux noires à laine friféç des bê*
tes Caîmouques. Les plus chères, & les plus
rieules de toutes, font, celles des agneaux morh
nés d’Aftracan , d'un noir fatiné. Plus" le poil eu
eft ras & fin, plus elles ont de prix. M.Mad
quart a vu un deflus d’habit qui valoir icjj
louis;
Toutes les parties des Bêtes à laine peuvent
être employées. La laine eft celle qui rend |
plus de fervice. Elle .eft la matière des plus in,
téreffantes manufactures. On en fabrique dg
étoffes groffières & des étoffes fines. Des m S
mes fe fervent de peaux entières pour fe vêtii,
On mange la chair & les iffues de ces animai
La péau pâffée eft employée pour du pan£
min, des habillemens, des fournimens de trot
pes, deç'^oublurçs ? des reliuresv des chaufft
res , des cribles , des courroyes, des lanières
cornemufes, des fc.caux à incendie,^des caiffesi
tambourin. Après que la peau , de‘mouton
quelque tems dans la chaux, on lève.dedeffi
une petite peau déliée., qui eft Fépiderme; e|
s’appelle canepin y on en fait des éventails &iij
gands de femmes; lé fuif, meilleur que celuidi
boeuf, nous éclaire & entre dans diverfes com-
_pofitions utiles. On fait avec les boyaux descrç
clés de rouets & d’autres inflrumens. Enfin Is
os calçinés donnent le dernier poli au mark
Detail de tout ce qui -a rapport aux Pètes à/aif
deflinecs a la confommation de Paris.
A la fin de l’article précédent, j’ai donn(
l’ état des pays d’où Paris droit tous les boeufs,
toutes les Vaches & tous les veaux de fes ta
cheries', & j’ai fait connoître les différai
qu’i l , y avoit entre ces animaux élevés & no»
ris dans diverfes Provinces. Je m’étoiâ prociif
tous les renfeignemens, dont j’a vois beloin,ç
! m’adreffant à MM. Ancelle, le jeune, & Beqk
anciens Marchands Bouchers de Paris,
M. Bayard, Entrepreneur, pour la fourni®
de viande, pour les Invalides & lés Hôpita®
5’ai eu recours aux mêmes Perfonnes, po*
être à portée d’offrir les mêmes détails lurt
moutpns.
Pays qui fournirent des Moutons aPaW\
& çrdre du feryiee.
On engraiffe des moutons pour Pan* >
Flandre , dans le Hainaut^ dans l’Artois,®
}e pays reconquis, aux environs de Grave _
dans le San terre, & quelques autres 0 .
de la Picardie , dans le Vexin Normand, ^
le pays de Caux, le Çotentiq.,^ & autresf
droits de Normandie ; dans toute M e d e •
& fur-tout en Brie, en Beauce, dans le n
> pois, en ./Sologne , dans le Perche, dans le ji ^
■ ,«, ja Touraine, dans le Poitou, où eft le
K y s de Gâtine , en Anjou aux énvirons de
^Koler dans le Berry, dans la Marche, dans
le Bourbonnois, dans la Bourgogne, dans la
Bhampagneî dans *es environs de Langres, dans
Ardennes, en Alface, dans la Lorraine Al-
Bmandc. Le Brabant & la Campine, le pays
■ i Liège , la Souabe, le Palatinat, la Françoi
s l’Eleélorat d’Hannovre en fourniffent aufli
l ne grande quantité, depuis que la confomma-
|on en eft augmentée. |
■ Le carême ayant été., jufquten 1774, un
d’abftinence, prefque totale de viande ,
“font on reprenoit l’ufage à Pâque ^ on a regardé
fai fin de ce tems comme le commencement
de l’année des Boucheries. C’eft de cette époque
, nu’on comptoit les marchés de befliaux gras. Elle
me fervira pour marquerl’ordre principal des four-
: Mures. La Flandre, le Hainaut, l’Artois, leBra-
liant, toute la Normandie, lé Maine, le Perche,
l’Anjou, le Poitou, le Bourbonnois, & les en-
Bronsde Langres, ^commencent en même-tems
làlfourniture, de manière qu’il arrive à Paris
oés moutons de Flandre, dès la première le -
■ aine du cajémo, concurremment avec ceux
de l’Artois, qui peuvent entrer pour moitié
dans la confommation du carême. Ces efpèces
Éennènt toujours tondus jufqu’à la fin de Mai.
$feux du Brabant arrivent depuis Pâque jufqu’à
la fin devJuin ; ceux du Hainaut & de l’A rtois,
de Pâque à la fin de Juillet ; ceux de la
Normandie & du Cotentin, de Pâque en Juillet,
«n grande quantité, & de Juillet en Oélobre
•en moindre nombre, ceux de Cholet, de Pâ-
que en Juillet ; & ceux du Maine & du Perche,
de Pâque au mois d’Oétobre. Les moutons, .
IjPgraiffés dans ces deux dernières Provinces,
ilppellent alençons , vraifemblablement parce
qù’ils fe vendent dans des foires, ou marchés,
KBifins de la ville d’Alençon.
^KLes envois du Bourbonnois, ceux du pays
Gâtine, en Poitou, & ceux des environs
Langres, font peu confidérables.
■ Le Berry fait pafler , à Paris fes moutons
■ s, depuis le commencement de Juin , juf-
çuà la fin d’Oétobre. Il en envoie de quatre
||j|rtes, favoir : les moutons de Faux} les Buccagers
les Valières & les Barrois.
1S I 1 vient des moutons des Ardennes, en Juillet,
#ut, Septembre, Oélobre, Novembre & Dé-
i;4jmbre.
Céüx de Hollande ne paroiffent qu’en Août
& Septembre. .
^W»ni arivs !reǰ«, en Automne, des moutons de
d n ^ L 6’ ^ ravehnes, du pays de Liège,
_ ra^a” t » la Campine, & , depuis quel-
® années, ceux de la Souabe, envoyés par
fifiifle oml>a§n'e > établie à Schafbule , en
I 'kriculutre. Tmt I I
Les moutons rafîemblés, en Eté , dans la
Brie, le Hurepoix & la Beauce, pour le parcage,
fous le nom de moutons Beaucerons, foup-
nifl'ent la Capitale pendant une partie de l’Automne,
& pendant tout l’Hiver.
Depuis Janvier, jufqu’après Pâque, on tue,
dans les boucheries, des moutons Picards , &
du Santerre. Il faut comprendre, dans ces moutons
ceux qu’on engraiffe aux environs de Beauvais.
Les envois du Vexin Normand ont lieu depuis
Novembre jufqu’à Pâque.
Des Marchands de la Lorraine Allemande
aboient acheter, dans le pays d’Aix, d’Hannovre,
de Pateçbonne, de Véterave, de Valdek,
des moutons maigres, pour les engraiffer. Cette
branche de commerce étoit fondée fur la faci-^
lité qu’ils avoient de traiter avec les Seigneurs,
Propriétaires de pâturages & de marais.' Les Decrets
de l’Affemblée Nationale, fur cet objet,
donnent beaucoup cf’inquiétude aux Boucher*
de Paris, qui s’attendent à voir tomber ce commerce
, & qui ne favent comment remplacer la
quantité confidérable de moutons qu’il fournit*
foit, prefque pendant toute l’année.
La Bourgogne envoie à Paris quelques trou-*
pes de moutons, de tems en tems.
Le Hainaut & l’Artois, indépendamment de
ce qu’ils fourniffent de Pâque en Juillet, tems
où ils en fourniffent le plus, en envoient ,
dans toutes les autres faifons, en petite quan-'
tité.
Il eft difficile d’apprécier la quotité refpec—
rive de toutes ces contributions , parce que
chaque année, elles ne font pas tout-à-fait les
mêmes. Mais on peut affurer, qu’en général,
Paris tire un tiers de fes moutons, des pays
qui l’environnent, jufqu’à douze iieues de rayon ;
un tiers de la Lorraine Allemande, de l’Alface y
des Ardennes, du Palatinat, de la Franconie,
de la Souabe & de la Suiffe; & un tiers de
tous les autres pays défignés, pris enfemble.
On confomme, dans les campagnes , une
grande quantité de brebis, même fans être en-
graiffées. Les moutons, ayant plus de valeur,
font conduits dans les Villes, où cependant les
brebis, les meilleures, font aufli envoyées.
On croit qu’à Paris les brebis forment le cinquième
des Bêtes à laine, tuées dans les bou~»
cheries.
Tous ces animaux viennent aux marchés de
Sceaux & de Poiffy ; ils y paient des droits. Il
eft défendu aux Bouchers, qui viennent les y
acheter, d’en entrer dans Paris, fans un laiJJ'e{
pajfer des Fermiers de Sceaux & de Poiffy. Les
moutons, pour fe rendre à ces marchés, font quatre
à cinq lieues par jou r , quelquefois fix, fuivanc
le befoin. O a fait faire de plus petites jour