
du réceptacle commun eft blanche, fpongieufe
& a une cavité dans le milieu.
4. Baquois conoïde. La forme du fruit de
cette dernière efpéce paroît s’éloigner • encore
davantage du genre des Baquois. Il eft long de
plus d’un pied, conique, obtufément triangulaire
, & compofé de noix très-nombreules ,
mais plus, petites que dans les autres efpèces.
Ce fru it, comme le précédent, eft rouge dans
fa maturité.
Culture. Nous ne -poffédons encore au jardin du
Roi que la première efpèce; mais, comme toutes
les autres croiffent naturellement dans les mêmes
climats, nous préfumons , avec quelque fondement,
qu’elles réufliroient ici avec les mêmes foins.
Dans le pays, on mutiplie le Baquois odorant
en coupant les faifceaux de feuilles avec un bout
du rameau qui les porte, & en les mettant en terre,
à la manière des Ananas. Par-là il donne plutôt
des fleurs que ceux qu’on fait venir de femencés.
Ce moyen de multiplication réufiiroit probablement
pour toutes les efpèces : mais, en
Europe, où ces plantes ne font point encore
affez abondantes pour permettre cet effai, elles
ne fe multiplient que de graines- Comme elles
n’en ont point encore donné ic i, on eft obligé
de les faire venir de leur pays natal. Pour empêcher
quelles ne fe déffèchent en route , il
eft à propos de les envoyer dans de la terre.
En quelque tems quelles arrivent, il faut les
femer aufli-tôt dans des pots remplis d’une terre
fablonneufe. Si c’eft dans l’été , on peut fe contenter
, pour les faire le ver, de les mettre fous
chaflis : mais en hiver, il faut néceffairement
les mettre dans la tannée de la ferre-chaudeJ
Lorfque le jeune plant a trois ou quatre
pouces, on les fépare & on met les pots dans la
lerre-ehaude d’où ils ne fortent plus. Les Baquois
.croiffent affez rapidement ; dès la quatrième
année, ils ont déjà atteint la hauteur de
trois ou quatre pieds ; mais quoique nouspoffédions
au jardin du Roi lesplusforts qui foient en Europe,
iis ne nous ont point encore donné de fleurs.
Ces plantes paroiffent fe rapprocher des A lois. :.
cependant elles exigent plus d’humidité.
Vfagcs. Tous les Baquçis ont, en général, une
première enveloppe très-mince, qui recouvre-
une écorce verte & foup le, fous - laquelle eft
caché le bois qui eft dur, filamenteux , & compofé
de fibres dures & longitudinales. Peut-être
feroit-il poflible de tirer de ces fibres quelque
utilité pour les arts. Les habitans du pays en font
des nattes qui durent affez long-tems.
Quelques-uns prennent les fleurs avant leur
entier épanouiffemenr, & les mangent , après
les avoir fait cuire avec de la viande ou du poif-
fon. On mange auffi les extrémités des jeunes
feuilles cuites ou crues ; mais elles Occafionnent
,«ne efpèce d’irritation dans la gorge.
La première efpèce doit fon nom diftinéHf à
la bofttte odeur qu’exhalent les chatons des fleïfts !
mâles , lorfqu’ils font nouvellement cueillis.
Cette odeur eft très-agréable & tellement aétive .
qu’un feul chaton ou deux, fuffifent pour parfumer
une chambre pendant un tems affez long. Cet
agrément les fait rechercher des gens riches en
Egypte , & ils s’y vendent un prix eonfidérable. j
Les feuilles internes de chaque faifeeau de
feuilles de la fécondé efpèce , lorfqu’elles font
encore jeunes, ont un goût très-agréable. Les habitans
du pays, les.mangent , comme les bourgeons
ou les jeunes feuilles de certains Palmiers qu’on
nomme. CAoar - palmiftes. ( M. D a v ph in o t . )
Le Baquois odorant eft cultivé aux Mes de la
Société, fous le nom à'Evvhara, Les habitans
en aiment beaucoup les fruits, quoique leur
adftriétion rebute tous les étrangers. Les feuilles
fervent pour couvrir les toits. Les fleurs mâles
font aromatiques, elles confervent leur odeur j
en fèchant : réduites en pouflière, elles ierven?
aux mêmes Ufages que la poudre en Europe.
Obf. faites dans fon voyage autour du monde >par\
M. Fotfer. ( M. R e y n i e r ).
BAR ou Bard , forte de civière qui fert à
tranfporterà bras d’hommes différens fardeaux.
Les Bars dont oti fe fert en jardinage, font
d’une conftruélion très-fimple. Deux montans
. joints par deux traverses-& foutenues’par quatre I
pieds, forment les manches. Au milieu du Bar, eft
un coffre fur lequel on adapte quelquefois un couvercle
en berceau. Voye\ laFig, de cet uftènfile dans
le volume de planches des outils de Jardinage;
Les Bars font deftinés à remplacer les1
Brouettes dans les1 lieux où elles ne peuvent
être employées, comme lorfqu’il s’agit de monter
des pentes rapides, & des efcaliers. Gn s’en
fert de préférence pour tranfporter les plantes!
délicates-qui font dans des pots & que les cahote-
mens de la brouette pouroient fatiguer. Ils font
plus particulièrement deftinés à tranfporter les.
plantes eu mottes qu’on lève dansla pépinière pour
garnir les plate-bandes des parterres. Enfin., lorfquel
pendant l’hiver on tire des chaflis ou des ferres chau-l
des, des oignons ou des arbuftes en fleurspour garnir!
les appartenons, on emploie le Bar, couvert de fon
berceau de toile cirée,- pour les tranfporter fans ac-l
cidenr. Si le froid eft affez v if pour faire craindre!
que les plantes attendries parla chaleur de la ferre!
& dilatées par l’état de végétation dans lequel elles
fe trouvent, ne gèlent en route , on place au
milieu du Bar, une boule d’étain remplie d’eauI
bouillante. Cette précaution jointe à celle de couvrir
le berceau d’une ou plulieurs couvertures del
laine fuivant l’intenfité du froid , fuffifent I
pour préferver ces plantes de la rigueur des ge-l
lées, & les faire arriver en bon état à leuil
deftination. ( M. Th ovin. )
BAR fur Aube , variété de raifin plus connue I
fous le nom de Chasselas. Voyei ce mot &
gne. ( M . R e y n i e r . }
I . b ARADAS | jardinage. Les fleuriftes donnent
Ice nom à un oeillet d’un beau rouge b run ,
{dont la fleur eft fort groffe & garnie d’un
Igrand nombre de pétales qui font le * dôme.
panaches font larges| mais ne font pas défich
é s , fon blanc n’eft ni carne ni fin. Cet
«oeillet eft fujet au blanc ( Die2. Univ. d’Agric. &
Wde Jard. ) Le goût des gros oeillets ayant fait
■ place à celui des petits, dont les pétales font
Inf.eux rangés, & dont le calice n’eft pas fujet
là crever ; l’oeillet Baradas, eft urr de ceux
■ que le,nouveau fyftême de beauté a proferit.
■ Jadis les fleuriftes retranchoient les pétales lorf-
|qu’ils fe gênoient mutuellement, ils cartoient
fleurs gros oeillets, & préparoient les calices pour
Hes empêcher de fe fendre, &c. Actuellement on
| préféré que la nature fe charge de tous ces foins,
| ( M. Re y n i e r . ) 1
| BARAQUE. Bâtiment deftiné à renfermer les
linftrumens & les outils des jardiniers. La gran-
ideur & la conftruélion des Baraques dépen-
Ident de l’étendue du jardin & encore plus des
Ifoins qu’on lui donne. Souvent une falle baffe,
I une encoignure de mur couverte d’un appentis,
iparoiffent fuffifans. Mais dans les exploitaticfns
;un peu confidérables , où les ouvriers font
inombreux, on confirait en Pierre, en Torcfiis,
en Pifé ou en bois , une Baraque qui ferme
|à; clef-, les ouvriers viennent y dépofer leurs
«outils le foir, & vont les reprendre le lende-
pnain. Cette précaution, qui les oblige à des foins
■ annonce toujours cet efprit d’ordre fi néceffairè
■ dans les travaux champêtres.
I; On peut conftruire les Baraques dans des
■ coins écartés & couverts par des arbres , lorf-
Iqu’on ne veut pas quelles paroiffent ; mais on
[ peut auffi les faire fervir à l’embelliffement du
IPayfage : fous la forme, d’une chaumière, d’une
ibergerie , d’une mafure, d’une habitation cham-
|pêtre, elles ajoutent à l’agrément du féjour ,
Poit comme perfpeétivè , .foit comme fite dans
|un lieu agréable. Il feroit difficile de donner
là ces Baraques, la forme d’un Temple, d’un
IKiqfc, d un Belvedere, parce que ces ornemens
tqui annoncent une nature plus foignée, doi-
K e? £ être tenus proprement, & qu’il feroit dif-
' bcile de 1 obtenir des ouvriers qui viendroient
j/toiis les foirs rapporter leurs inftrumens. Il fe-
|roit même trop féodal d’exiger de femblables
précautions d’hommes fatigués, du poids de la
i journée, pour qui chaque mouvement de plus
|elt une peine réelle.
! La conftruélion des Baraques n’exige aucune
|attention particulière , il fuflit feulement quelles
0 -jentc .l -P a1j>r^ » & que le lieu ne foit pas hu-
S S k r H n a Pas cle clloix> eft bon d’y
. - lm courant d’a i r , au moyen de jours
g u i correfpondent entr’eùx-, & de pratiquer
t !ïes ^on Pu^ e dépofer les inftru-
■ aiens. L humidité rouille le fer & le détruit !
très-promptement ; les manches, qui font d«
bois, réhflent un peu plus, mais pourrifient néanmoins
affez v ite , lorfqu’on néglige la précaution
de les garantir de l’humidité. (M. R e y v i j s r .~)
BARATTE, inftrument pour faire le beurre.
Voyez Lait. ( M. tA b b i T es s ier . , ]
BARBARESQUE , Sauvage. On donne ce
nom à la Barbarine , l’ufle des variétés de
la Courge a limbe droit. Voyez Courge
n°. 3. ( M. R e yn ie r . )
BARBARINE, nom que M. Duchefne donne
a l une des fous-variétés du Pepon ou Courge a.
limbe droit, i/ôycjCourge,n°. 3.(AL Re y n ie r .)
BARBASCO , nom que les Péruviens donnent
au Jacquinia arm.illa.ris Li, dont ils fe fervent
pour enivrer les poiffons. Voyc\ Jacquinier
à bracelets. ( M. R e y n i e r . )
BARBE ou Arrête , ( Arifta. ) C’ell un'filet
plus ou moins long , plus ou moins aigu, qui
fe trouve fur les Bâles de Corolle des plantes
graminées^ On voit des Barbes droites & molles
dans le feigle, inclinées & fortes dans certains
fromens , & dans l’orge fur-tout, & cotournées
ve(S leur infertion dans l’avoine. Certains fromens
& certaines orges ont des Barbes de 4 à.
S pouces de longueur. Dans la plupart des e s pèces
d’avoine , il n’y a qu’un feul des grains
renfermés dans les mêmes Bâles de ;■ Corolle, qui
ait des barbes-, mais, dans d’autres, tous les. grains
en ont.La couleur des Barbes eft différente félon les
efpèces & les variétés de plantes ; elles font ou jaunes
, ou blanches, ou rouges, ou noires, ou violettes
, ougriles, oumêmededeuxcduleurs, l’extrémité
étant dansce cas d’une couleur& la baie d’une
autre. Quelquefois elles font liffes,. & quelquefois
velues-, le plus fouvent elles participent de l’état de
Bâle, dont elles font le prolongement, ou fur
le dos de laquelle elles viennent. Dans l’avoine
les Barbes 1 orient du dos de la Bâle de Corolle.
Le nz qui eft barbu , a lès Barbes à la
pointe de la Bâle uni valve ou d’une feulé
pièce, qui enveloppe le grain.Il eft à remarquer que
beaucoup d efpèces & variétés de froment de
quelques autres plantes perdent leurs Barbes,
qui tombent à l’époque de leur maturité. C’eft
fur-tout à l’égard du fromen t à Bâles & à Barbes
rouges, tige creufe, que. cela eft fenfible lorfqu’on
le cultive en grand. Quelques jours après
avoir vu un champde cette forte de bled barbu, on
eft étonné de n’y plus trouver que des épis fans
Barbes ■ la Bâle interne ou de Corolle le fépare
& f e perd avec la Barbe. Cet organe fans doute
.£;e quelque utilité , quoiqu’on ne la con-
noiiie pas. On prétend qu’il écarte les oifeaux
des épis-; mais je fuis bien afin ré du contraire.
Les oifeaux mangent avec autant de facilité
les grams des épis barbus, que les autres ; feu—