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Cours, dont l’une, plus voiline du château , |
étoit tenue proprement & ornée ; l’autre, defti-
née à recevoir les fumiers & à contenir les
lefliaux & volailles, étoit féparée de la première,
& au milieu des bâtimens de la ferme. Voyei
Ferme. ( M . l'A b b é T e s s i e r . )
BASSIN. Plante qui croit au milieu des
rmoiilbns. II y a dés pays où l’on donne ce
nom à l’efpéce de renoncule, appellée Bacinet
^D an s d’ autres, on appelle ainfi la queue du
Renard. Agroftema githago. L. I
Le mot ' BaJJin s’applique à beaucoup de
raiffeaux de bois, ou de métal , de pierre
ou de terre qui fervent à l’Agriculture. ( M.
VAbbé T e s s i e r . )
BASSIN, Agriculture. M.FAbbé Rozier , au
tnot Agriculture, a divifé la France en grands
& petits Baflins, qui font, des vallées , dans
lefquelles coulent les grandes & les petites n-
vières. 11 lait voir en décrivant ces Badins ,
quelle influence les podtions & les abris doivent
avoir fur les plantes qu’on peut y v> cultiver.
Cet article de fon ouvrage m’a paru d’un grand
intérêt. Je. remets à traiter cet objet d’après lui,
ou d’après, des notions particulières , . au mot
Géographie. ( M. V A b b é T e s s i e r . )
BASSIN. Jardinage , c’ed dans un jardin, un e f-
pace le plus ordinairement‘creufé en terre, de
ligure ronde, ovale, quarrée, à pans, &Cv revêtu -
de pierres , de pavé ou dé plomb, & bordé de
gafon, de’ pierre; ou de marbre, pour recevoir :
Beau d’un jet-ou fervir de réfervoir aux eaux,
dont on a befoin pour les arrofemens.
Les Badins font d’une grande utilité dans lés
jardins économiques y ils y fervent à contenir
l ’eau nëcedaire aux arrofemens y pour cette rai-
fo n , on a foin'de lés diftribuer dans les potagers
, à des didances égales & dans lès endroits
où les arrofemens font, les plus nécèdaires &
lès plus habituels- . y .r .
Dans lés jardins fÿmmëtriques, ils figurent
dans le milieu ou à l’extrémité des parterres ;
on en condruit auffi dans lés bofquets-, & on
léur donne fa forme & l’étendue qui convient
au local. Lorsqu'ils paffent une certaine grandeur
j on léur donne le nom ’ de Pièce- d ’eau ,
Canaux y Miroirs|| Viviers, Étangs. & Refer-
voir. ' ( M. T hquîn. )
BASSINER., arrofer légèrement une plante,
imbiber la terre : ce terme eft prefque l’bppofé
de 3 - a t t r e . Un; orage à groffes gouttes*. 1 eau
verféé-ù grands dots tadent la terre ; ' Feam ne
peut, plus la pénétrer & coulé à fa furfacey
alors elle paroit comme-fi’ elle av oit été battue. .
Une pluie fine &- un arrofément; léger pénètrent
îà. terre,,, elle s’imbibe d’eau , . & c’ed ce
ou on entend pzz bajjîner.-
A JJ convient de badiner, avec .beaucoup, ciat-
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tention , les plantes nouvellement tranfplantées I
pour les aider à prendre racine. L ’heure la plus I
convenable c’ed au printems, le matin, avant I
que le foleil ait pris de la force, & en été le I
foir : cette différence doit avoir lieu, à caufe I
du froid de la n u it, qui pourroit endommager I
la plante qu’on badineroit le foir, & qui auroit I
ouvert fes pores pour recevoir l'humidité. Foyq
Arroser. ( M. R e y n i e r . )
BASSINET. On donne ce nom communément I
à la Ranunculus bulbofus. L. Voye\ Renoncule I
bulbeuse. D’autres perfonnes le donnent au I
Caltha palaftris. L. Voye\ PopulaGE DES ma* I
rais. { .M. R e y n i e r . )
BASSOYE. B a s s o v i a:
Genre> de plantes à fleurs monopéitalées, dont I
la famille n’ed pas encore déterminée. On n’en I
connoît qu’une feule efpèce..
B a s s o v e dés forêts.
EaJJbvia fylvatica* Aubl. de la Guiàne & à
Cayenne.
De la racine de cette plante s’élèvent 4 la I
hauteur de trois ou quatre pieds, plulieurs tiges-
herbacées, .droites & rameufes , qui font garnies I
de feuilles alternes, ovalés-acuminées, glabres, I
très-entières, portées fur un pétiole d’environ I
un pouce, & dont les plus grandes ont jûfqu’à I
: dix pouces de longueur fu r une largeur de. quatre I
pouces & demi..
Les deurs font vertes & très-petites. Elles I
naiffent par petits, bouquets dans les aiflelles des I
feuilles.
Elles font compoféés d’un calice & d’une cô-1
rolle , l’ùn & l’autre d’une feulé pièce , mais!
divifés en cinq lobes aigus , de cinq étamines I
courtes, inférées à la baie de chaque découpure I
de la corolle , & dont les anthères font larges,!
à deux bourfes féparéés par un fillon, ,& d’un i
ovaire arrondi,furmonçé d’un dylé court, terminé I
par un digmate renflé & obtus.-
Cet ovaire, fe change par la fuite en une baie I
fucculente, verte bodelée , dont la pulpe ed I
remplie de femences menues, en forme de .reins, I
& bôrdéés d’un feuillet membraneux.
Les deurs & les fruits paroiffent, à Cayenne, I
dans lé mois de Juin.
Culture.. Cette plante croît fans culture dansI
■■ les forêts humides de Cayenne. Ainfi , /on peut I
préfumer qu elle réudiroit facilement en Europe,!
en la cultivant dans lesfferres-chaudes, avec les!
‘autres plantes des mêmes-climats. Mais, cornrne I
on ne lui connoît encore .aucune efpèce .d’utilité)!
\ & que, pâr la petiteffe &, le peu d’apparence de-1
■ fa-fleur, on ne pourroit pas même .en .<faire un I
, objet d’agrément, nous devons, peu regrc ter. de® I
être privés. ( Af. D a u eh in o t . )
%
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B ASSURE. En Picardie, on dëfigné fotts cè
n'orn les ter reins bas, où il y a des prés, des mâfais,
des fotirées, des rüiffeaux & des rivières -, eri un
mot, les vallées humides. ( M . VAbbé T e s s ièa . )
BASTIDE. Les habitans de Marfeille dtmnent
ce nom à des jardins, limés hors des murs/ où
ils vont refpirer l’air de la campagne. Ces Bafif
ddes ont toutes des pavillons, plus bu moins
ornés, fuivant les richeffes du pôffeffeur. Les
Négocians , occupés de leurs affaires pendant
la femaine, cherchent le dimanche, un féjour
plus tranquille, comme ils font retenus par leur-
commerce, ils ne peuvent pas avoir de campagnes
éloignées'-, ils s’attâchent à leurs Baftides,
les ornent, & fouvent les défigurent-à force,
d’amour. En général, les environs des villes de
commerce , font couverts d’un nombre infini -
de ; ces maifons de campagne „q ui, fous différens
noms, font la même chofe. ; Les Hollandois ont
leur Tuyn huys , les Génois, leurs vignes, &c.
Les jardins des Hollandois ont été ridiculisés par
un nombre infini d’Ecrivains • ils-ed certain
qu’on devroit proportionner les ornemens à l’ê -
fendue des lieux, & ne pas avoir la prétention
de former un jardin anglais, dans Tefpace d’un
arpent. J ’ai vu. près d’Amderdam, uff jardin
dé cette étendue, où fè troûvoient réunis une
colline, un lac, une nvière, trois ponts, un
bois i un bbfquet, un temple, une prairie &
un parterre. Plus les jardins, dafrs la proximité
d’une ville , font recherchés , & plus la valeur 1
du terrain augmente ; mais lorfque le prix s’op-1
pofe à ce’ qù’on ait une campagne, d’une cer- '
taine étendue, pourquoi ne pas choidr l’efpèce
d’ornemens qui convient à là propriété. ( M.
R e y n i e r . )
BAT. Efpèce de felle , ordinairement grof-
fière , qui Sert pour les bêtes de fomme, tels
que les chevaux , les mulets, les ânes. ( M. VAbbé i
T e s s ie r . )
BATARD, plante bâtarde. Ce mot a des ]
acceptions d’autant plus variées, qu’il ne préfente
aucun fens didinéï : il ne réveille aucune
autre idée que celle d’un individu , dont la
naiffance eft contraire aux inflitutions de la fo-
;ciété j car. dès que deux êtres, confidérés phy-
fiquement, peuvent s’unir, le produit de leur
copulation ne peut être un Bâtard , puifque cet
individu ne manque point aux loix naturelles de
la génération. Si les deux êtres qui fe font unis,
diffèrent affez pour que leur produit manque
e quelques-unes de fes parties-, comme de celles
£ ^ génération , il porte le nom de Mulet.
oye{ce mot & Hybride, & mulet n’a jamais été
e de Bâtard, car cette dernière expremon
n’emporte pas la condition de ftérilité,
<IU^ n’y a plus de Mulet, dès que
d n n ™ / eut fe reproduire. Le mot Bâtard eft
rauffement adopté pour les plantés: il n’a
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qu’une ?èceptïôn morale, & ne .peut être app
liqué qù’ai|x hommes gui naifîent hors des
liens du mariage, inilitutiofl purement fociale
peut-être même religieufe, puifque les fu-
,‘ perfliüdns ont préfidé dans tous lès temps & dans
i touplps fiêclés,,', à cètte convention que la raifon
; rendra libre à méfure que les prêtres gouverneront
moinÿ,les hommes. 1 f
Mais cotninè; lés Jardiniers coriferveront encore
loiigrtems les expreftions batard, abatar-
pîssEkENT , il eft néceffaire de faire connoître
les différens fens, dans léfquels ils les emploient.
r. On donné le nom de Bâtards aux arbres
qui tiennent le milieu entre les arbres de plein
vent ou à hautes tiges, & les efpaliers ou arbres
nains. Sous ce point de vue , ils donnent à ce
mot l’acception dun être intermédiaire dont
l’exiftence eft purement relative.
i . On donne Vulgairement le nom de Bâtardes
^aux plames faiivagés, qui ont des efpèces ana-
logues, cultivées, ou plus connues. Le mot
Bâtard fignifie donc âufli un être agrefte & que la
main des hommes n’a pas adouci.
y. On dontte le nom dp Bâtardes à des plantes
qui n ont aucune analogie , avec la plante dont
elles portent le nom. Ainfi, par exemple, le
nom de Safran bâtard que bien des perfonnes
jdonnent au carthame des teinturiers. Celui d’in-
>digo bâtard à l’amorpha. Celui de féné bâtard
à la coronille des jardins, &C.
4- On donne enfin le nom de Bâtardes ou plantes
abâtardies à des plantes qui ont dégénéré, foit
par défaut de culture, foit par aridité du fol..
Plus une plante s’éloigne de foii .exiftence primitive
, par les foins du cultivateur, plus il trouve
quelle eft près de fa perfection : auffi la perfec-
i tion eft très-différeptë aux yeux du Jardinier &
à ceux du Naturalifte. Le premier la voit dans
la fucculence & la groffeur du f ru it , dans la
grandeur des feuilles , dans la multiplication des
fleurs ; mais , le dernier fait que cette fucculence
des fruits augmente aux dépens des germes, &
qu elle les oblitéré fouvent • que la multiplication
des fleurs les rend flériles, il voit dans certe
perfection , effet des foins de l ’homme, une
dégénération de l’efpèce, femblable à ces gros
holismes- qui font impuiffans ou bien près de
l ’être, & qui font une déforganifation produite
par la vie citadine. Ainfi , l’abâtardiffement du
Jardinier eft, aux yeux du Naturalifte, le retour
vers la perfection. Examinons ces deux genres
d’abâtardiffemens.
Un Jardinier cherche à rendre les végétaux
plus agréables aux goût & à l’oeil -, il adoucit
leurs lues par la greffe , par la furabôridance
des fucs qu’il leur procure , enfin , par une
efpèce d’étiolement auquel il les foumét en les
faifant blanchir. Ainfi, il transformé les pommes
fàuvages en reinettes': il rend plus greffes & plus
fuGcülérités les ‘racines potagères & les fèuüies