
corne de cerf, de 24 heures ; celle d’alkali volatil
, d- t8 heures -, celles de vulnéraire à l’eau,
d’éther vitriolique , de vin, d’eau-de-.viede
Lierre , de vitriols cuivreux & martial, de 12
heures.
J’ai remarqué auffi que les grains, àrrofés des
diverfes folutions ou liqueurs, n’ont pas changé
de couleur dans la plupart des parties. Mais ceux
qui ont.été arrofés avec l'acide vitriolique, ont
beaucoup blanchi, comme fi on les eût lavés
dans plufieurs eaux chaudes. Ils ont blanchi,
mais un peu moins, avec les acides nitreux, &
marin, l’eau vulnéraire à l’eau, l’eau-de-vie &
la bierre ; avec le vinaigre, le verjus, les feintions
de fel de Glauber, de fel ammoniac , ils
fe font feulement ternis -, avec les folutions de
fonde , de fel de tartre, de fel marin , & avec
l’alkali volatil, ils ont jauni, moins avec l’alkali
volatil & la folution de fel marin, qu’avec celle
de fonde & de fel de tartre-, avec l’alkaii cauf-
tique, ils ont rougi au milieu, & jauni aux extrémités
; l’écorce même s’en féparoit facilement •,
avec le vin , ils ont pris une couleur lie-de-vin ;
avec, la folution de nitre, ils fe font couverts
de cryftaux de nitre. Avec la folution de vitriol
cuivreux, ils étoient tachés de bleu ; & avec
celle de vitriol martial, ils étoient colorés en
gris. Enfin , le fol fur lequel j’ai fait pofer ces
grains, fol formé de planches, a été très-attaqué
par la leffive d’acide vitriolique, moins par celle
des acides nitreux & marin , & prefque brûlé
par celle de l’alkali caufiique ; les autres n’y
avoient fait aucune impreflion.
Ces trois Obfervations ne dpivent tomber que
fur les expériences de la quatrième année, c’eft-
à-dire, de 1789 à 1790, danslefquelles les diverfes
fubftances ont été employées, aux plus fortes dofes.
Les produits en paille, dans les deux dermè-
xes années, où je les ai fait pefer foigneùfemcnt,
31’ont pas eu les mêmes rapports avec les produits
en grain. Dans une des deux années, p reloue
toutes les parties ont produit une quantité
de paille du double de celle du grain, e’eft-à-
dire qu’en fuppofant une gerbe de froment du
poids de 12 livres, avant d’être battue, on en
retiroit 4 livres de grain & 12 livres de paille,
non comprifes les bâles. Dans l’autre année, le
plus grand nombre des parties a rendu un quart
en grain , & les trois autres quarts en paille ;
c’eft-à-dire, qu’une gerbe de 12 livres rendoit
9 livres des paille , & $ livres de grain. Plufieurs
parties ont auffi rendu , cette même année, le
double, ou prefque le double en paille.
Aucune des fubftances employées dans les expériences
des quatre années, n’a éré inutile pour la
diminution de la Carie. Il eft d’obfervation qu’il
faut un $o.c d’épis Cariés, pour noircir fenfible-
incnt le bon froment ; quelques Planches leulement
en ont eu cette quantité. Les leffives,
qui ont arrofé la femence des autres, ont été
des préfervatifs plus ou moins puiffans, félon les
dofes & les années.
L’acide vitriolique, dans la première année,
c’eft-à-dire, de 1786 à 1787, à la dofe d’un 9.^
n’a pas empêché qu’il n’y eût un 199.' de Cav
rie dans une Planche , & un $CQ.e dans une autre.
Dans la fécondé année, c’eft-à-dire , de
1787 à 1788 , la même dofe en a préfervé en
totalité. On ne peut attribuer lé 199.® ou le
$oo.e de la première année au fumier , puifque
le champ étoit fumé avec de la fiente de pigeons.
C’étoit la même quantité d’acide vitriolique dans
ksdeux années. C’eft donc à quelque circonflance
de culture qu’il finit s’en prendre.
J’ai varié les dofes de l’acide vitriolique, de
l'acide nitreux & marin, du vinaigre & de l’àl-
kali fixe caufiique , parce qu’il étoit intéreffant
de voir combien il en faudroit pour détruire
entièrement la Carie. Une des deux années, les
femences qui en ont été arrofées, à la dofe d’un
9.e , n’ont pas produit de Carie. L’autre année,
cette dofe n’a pas fuffi. Les acides marin & nitreux
, & l’alkali fixe caufiique, ont eu le plus
d’effet. Quoique quelques Planches, enfemencées
avec du froment trempé dans des parties égales
de ces cinq fluides, aient eu plus ou moins de
Carie, cependant, en général, plus leurs dofes
ont été fortes , moins leurs productions en fro-
l ment ont eu de Carie. Je ne puis tirer aucune
induétion de la précaution que j’avois prife de
laver une partie des femences d'ans trois eaux,
avant de les arrofer des fubftances chymiques,
& de ne pas laver l’autre partie , puifqu’il y a
des Planches où le lavage préliminaire paroît
avoir influé fur la diminution de Carie, & d’autres
où il ne paroît pas y avoir influé.
A l’égard des produits, en Carie, des femences
arrofées avec les autres acides ou les fels neutres,
il y a eu de fi grandes variations dans les quatre,
années, qu’il eft également impoffible d’en comparer
l’aétion. Telle fubflance qui a voit peu agi
dans une année, a agi davantage l’année fui—
vante , en forte qu’il feroit, pour ainfi dire, indifférent
d’employer l’une ou l’autre.
Les fubftances huileufes, qu’on n’auroit pas
cru capables de détruire la Carie , ont été cependant
un des plus puiffans préfervatifs, puifqu’une
feule fois en trois années, la femence, impré--
gnée d’huile de corne de cerf, a produit un 90.®
d’épis cariés. Les autres huiles en ont totalement
préfervé le froment.
Parmi les acides, ce font l’acide nitreux & celui
du vinaigre qui, à dofes égales, ont le pl,js
attaqué le germe du froment. Des Planches en"1
femencées en froment arrofé d’acide nitreux, °u
• de vinaigre ,• n’ont rendu qu’un ou deux P°UI!
l un de bon grain, tandis que d’autres, dont!«*.
femences avoient été arrofées, foit dfacide vitriolique
, foit d’àcidè nitreux , ou d’autres
fubftances, ont produit huit, ou neuf, ou dix
pour un.
La leffive d’alkali fixe caufiique a offert la
même obfervation, dans les parties où elle avoit
été employée clans la plus grande proportion.
La femence qui en a été arrofée à la dofe d’un
9-c > a prpduit neuf pour un de bon grain -, celle
qui l’a été'4, la dofe de deux io.es, en a produit
huit pour un -, & celle qui l’a été à la dofe
de trois u .es, n’a produit que quatre pour un.
Je n’ai eu que deux pour un , il eft vrai,
de l’enfemencement du froment arrofé de la
leffive de vitriol martial. Mais je n’en dois rien
conclure , parce que je n’ai eflayé qu’une fois
fon aétion.
Les huiles n’ont nî gêné ni retardé la fortie
des germes; car , chacune dès quatre années, les
fromens imprégnés des trois efpèces d’huile, ont
levé en mêmè-tems que les autres ; ce., qui eft
d’accord avec l’expérience de M. Durvye, Curé
de.Saint-Laurent-la-Gatine. La dernière année ,
ils ont produit fept & un tiers pour ùn de bon
grain. On fe rappellera que Virgile parle du marc
d’olives pour échauffer les grains; c’eft fans doute
comme engrais jeté fur les terrés , & non comme
line préparation de la femence.
Il m’a paru que les femences qui, en général,
avoient le mieux profpéré , étoient celles que
j’avois arrofées des liqueurs pénétrantes , telles
que l’alkali fixe caufiique, l’alkali volatil^Teau
vulnéraire à l’eau, l’éther & l’eau-de-vie.
Sans doute on pourroit tirer beaucoup d’autres
conféquences des faits rapportés, & préfen-
ter des vues pour des. effais, relativement aux
principes des engrais, pour hâter ou favorifer
la végétation ; mais je ne m*écarterai pas de
mon objet, & je dirai feulement, avant d’aller
plus loin , i." .qu’on ne doit pas être étonné
que des Cultivateurs aient, dans certaines années
, préfervé de la Carie leurs fromens, par l!u-
%e de différens ingrédiens, & que., dans- d’au- ;
très années , avec les mêmes ingrédiens, ils n’aient
pas réuffi ; 2.0 que tout ce qui peut avoir de
l’aétivité, enlevera plus Ou moins de la poudre
de Carie attachée fur le bon grain ; $.° qu’indé- .
pendamment des fubftances actives, celles qui
délaieront la poudre contagieufe, ou l’émouffe-
tbnt ,feulement, feront, j'ufqu’à certain point,
utiles* 4.0 que fi l’on vouloit employer feules,
a dofes fuffifan-tes, celles d.ont le fuccès feroit
fe mieux marqué, ou on s’expqferoit à brûler,
fe germe du froment, ou on auroît un moyen-
très - difpendieux ; 5.0 enfin, qu’il vaut mieux
recourir^ dans les cas où le froment deftiné aux
femences eft très - entaché de Carie, d’abord à
un des cinq moyens de dépuration qui précè-
& gnfuife- à un des chaulages fuivans. 1
Chaulages des fromens entachés de Carie , apres
une dépuration préliminaire.
Si on confidère les Chaulages par rapport aux
ingrédiens qui entrent dans leur compofition,
on les réduira à deux; car on peut n’employer
que la: chaux & l’eau ,r oa 011 peut y ajouter
quelques-uns des ingrédiens dont j’ai parlé. Si
on les confidère par rapport à la manière dont
ils s’exécutent, on en diftinguera de quatre fortes
: favoir, le Chaulage par afperfion , ie Chait-
lage ©ar immerfion,. le Chaulage par préeipira-
1 tionyces trois fortes fe font avec la chaux dif-
foute dans l’eau, &. le Chaulage avec la chaux
sèche & en poudre.
C om po s it io n des Gha itlaoe s ;
Chaux &'Eau.
Il n’eft point indifférent d’employer, pour le
Chaulage, de la chaux de bonne ou. de nrati-
vaife qualité; là meilleure doit être préférée,
fur-tout quand on l’emploie feule avec de l'eau.
Il faut qu’elle foir récemment faite, en. pierre >
& qu’elle fediffolve parfaitement dans l’eau, &
qu’on ne l’expofe point à l’air avant de la dif-
foudre. Tous lès pays ne font pas affez heu-*
Feux pour avoir de bonne chaux, quoiqu’on-
en fane avec différentes matières, telles que les
pierres à chaux ordinaires, les marbres, les coquilles
d'huître, &c.
On en proportionne la quantité à fa qualité,
c’eft-à-dire, qu’il en faut moins quand ellen’eft pas
bonne. Cent livres , ou fi.x boiffeaux combles de
bonne chaux, font la. dofe qui me paroît convenable
pour huit fetiers de froment, mefure de
Paris, & 260 pintes d’eaii au moins. Je ne pref-
cris pas exaélement la dofe de l’eau, parce qu’elle
doit être plus forte quand le froment deftiné à
la femence eft bien fec. Dans ce cas, il en ab*
forbe beaucoup, & fa furface ne feroit pas fuf-
fifamment lavée-, fi on ne le mo.uilloit de manière
à lui donner une furabondance d’eau. D’ailleurs,,
la bonne chaux, ou la chaux de pierres , exige
plus d’eau que celle qui eft faite avec la marne.
On croit qu’on pourroit encore fe guider fur.
la quantité d’eau qu’emploient les Maçons, lorsqu'ils
éteignent la chaux, pour la faire couler
d’un petit baffin dans un grand.
On peut employer la chaux, pour chauler,
ou après l’avoir fait fondre dans l’eau, ou sèche’,
ou feulement éteinte à l’air.
Lorfqu’on ne peut employer là chaux qu’a-
près l’avoir fait fondre dans Peau , on l'éteint
ou dans l’eau froide,ou dans l’eau chaude, même’
bouillante ; la diffoiution s’en foit mieux à l’ëau'
bouillante. L’homme qui n’a qu’une petite ex-*
ploifation} ou qui ne chaule que peu de fro«'