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qu’au mois de Juin de l'année fuiTatife, dans-
iï\ couche de ' tan' d’une ferre où l ou entretienne
habituellement une chaleur de dix à feize degrés,
fuivant le thermomètre de Réaumur. Les autres
elpèces doivent être placées, pendant l’Hiver,
’fur les tablettes d’une ferre dont la chaleur habituelle
foit de ftx à dix degrés feulement. Pendant
cette faifon, il faut arrofer très - modérément.
Lorfqué ces plantes ne .pouffent pas, il
ne faut leur donner de l’eau que lorfque r la
furface de la terre des pots éftfèche, & qu’en
enfonçant le doigt dans cette terre à un pouce
de profondeur, on ne fent aucune humidité,
oit bien, lotfqu’en frappant avec le dos de la
main, ou le doigt contre les parois extérieures
des pots, ils rendent un fon clair: car le même
choc ne fait rendre aux pots aucun fon , lorf- ;
que les plantes qu’ils, contiennent ne font pas
altérées. Pendant cette même faifon, on fe ler-
vira, pour les arrofer, de l’arrofoir à goulot,
& l’on aura foin de ne mouiller ni leurs tiges,
ni leurs branches, ni leurs feuilles, & de ne
leur donner que très-peu d’eau à-ia-fois. Toutes :
ces plantés relieront dans cette ferre, jufqu à la
fin de Mai de l’année' fuivante. A cette dernière!
époque, comme la chaleur de l’atmof-
plière paroît ordinairement fixée au-deffus de
dix degrés, tant pendant le jour, que pendant
la nuit, on peut les mettre en plein air, e n -
choififfant, pour cela, un rems couvert, ott,
encore mieux, le moment d’une pluie douce.
J1 eli très-néceffaite qu’avant de les lortir,-on
lésait aéré, le plus poffible, pendant une quinzaine
de jours, pour les endurcir un peu , &
les difpoler à cette fortie. Il- eli encore plus
péceffaire , au moment qu’on les fort, de les
placer à l’ombre, & de les y tenir pendant
environ quinze jours: car, fi immédiatement
après leur fortie , elles reffoient expofées au foleil,
.elles pourroient en être tuées, ou au moins s
leurs jeunes feuilles ou leurs-jeunes pouffes trop
tendres pour réfifter à fon ardeur, en feroienr
déforganifées, brûlées,'détruites,i & leurs feuilles
adultes , deviendroient défagréable à la vue. Si
l ’on veut èxpofer en plein air, pendant l’Eté,
les- cfpèces n.°‘ i l , 12 , & 15, il eft à propos
de ne* pas les fortir avant la mi-juin. Lorfque
les racines des plantes fruticantes & vivaces de
ces efpèces font parvenues à remplir la capacité
des pots où elles font contenues, il ne faut pas
manquer de les mettre dans des pots plus grands,
ou de leur donner un demi-change, fuivapt
l ’étendue qu’auront acquife leurs tiges & rameaux.
Voy£% Rempotage- & Demi-change.
Le tems le plus favorable, pour cette opération,
efl le commencement de Septembre, ou encore
mieux le mois de Mai. Immédiatement après
cette opération, il convient de les abriter des
payons du foleil, jufqu’à ce quelles foient rétablies
dp la langueur paffagère qui en réfulte,
C A Ü
Sc-qu’on .juge:, par leur végétation, quelles ont!
pouffé de nouvelles racines.
Il faut fournir des fôutiens aux tiges desfç. l
pèces,' n.°s i l , T3, 14, & 15.
On a vu p lu s haut, que le Cadelari ainara-I
thoïde, n.° 18, fleurit très-rarement dans le climatj
de Paris. On a vu en même-tems, que les plantes de 1
cette efpèce qui croiffent naturellement dans les]
plaines d’Amboine ,.où Rumpheles a obfervées I
y font d’une végétation très-vigoureufe & très-l
luxuriante , fur - tout lorfquelles cro ilfc n t dans !
les terreins gras ; quelles y fleurift’ent très-r?
ment; q u e iorfquelles y fleuriflent, ce n’eflquej
"fort tard chaque année ; & que leurs Heurs yl
tombent ordinairement fans avoir produit desj
lemences. Ces obfervations indiquent que cette|
plante eft alpine,, c ’e ft- à -d ir e ,plus naturelle aux
montagnes élevées, qu’aux plaines d ’Amboineoùj
Rumphe l’a vu e , & où il a obfervé de plus qu’elle
y croît feulement en petite quantité, de fortel
qu’on n’en trouve que ça & là une ou deux!
plantes. Car les P h ilo fo p h e s Agriculteurs & Bo-j
taniftes ont remarqué depuis long-tems, quel
les plantes alpines, c’eft-à-dire , naturelles aux;
montagnes élevées , font, dans ces montagnes!
plus petites la plupart, que celles des plaines,
& rapportent beaucoup de femeitces : mais quel
lorfque ces plantes alpines croiflent dans lea
plaines, ou dans les jardins cultivés, & lur-tout
dans les bons terreins j la plus grande fertilité
& la plus grande épaiffeur de la terre qu’elles yj
trouvant, jointes aune plus grande humidité, fon|
que ces plantes y deviennent b e a u c o u p plul
grandes que- dans les montagnes, b eau cou p plus
amples, & beaucoup plus feuillues, maisnefleu-j
rifl'ent que rarement & tard, & ne produifenti
que très-peu de femences. Toutes ces oblerva-l.
rions réunies nous indiquent donc la route aj
prendre pour faire fleurir & grainer cetre efpèce
dans le climat de Paris. C’èft ~ d e la cultiveq
comme la nature la cultive , lorfqu’elle la fais
fleurir & grainer : de lui donner aufli peu dq
terre qu’elle en a dans les montagnes, uneteri
aufli maigre, & aufli peu humeélée. Ainfi, ilfauj
droit la tenir dans des petits pots remplisdunj
terre encore moins fubftantielle, que celle qui
j’ai indiquée pour la culture des autres efpèces
de Cadelari : on pourroît par exemple rempp
ces pots d’une terre légère & fablonneufe, la
aucun mélange de terreau ; ou bien d’une terL
à fronient ordinaire mêlée avec partie égale dJ
décombres calcaires paffées par un crible qui1,1
foit pas trop fin; il faudroit outre cela w
fer peu fréquemment, lui donner peu d’eauà-J
fois, & ne pas manquer de mettre au fond 1
pots un lit de pierrailles pour faciliter 1 èco 1
ment de toute humidité fuperflue. Les t|ge5^
cette plante ont befoin qu’on leur fournil‘e
foutieos.
Les efpèc^
C A D
Les efpèces, n.oî 1 1 , 13 & 14, qui font vivaces,
I & qui ont des tiges rempantes fur la terre où
elles s’enracinent, fe multiplient plus ordinairement
par des fragmens enracinés de ces tiges
trempantes, que par leurs lemences. On peut
[les multiplier ain.fi pendant tout l’E té, Ôr même
pendant toute l’année ; car ces tiges rempantes
s’enracinent d’elles-mêmes pendant toute l’année,
non-feulement en Eté , dans la terre yoiline des
[pots où cesplantes font contenues, lorfque ces p.ots
I font pofés en plein air, mais encore , en Hiver
homme en Eté, dans le tan des couches on ces
[pots font placés, & dans la terre des pots voisins.
Cependant la failon la plus favorable pour
[cette multiplication, efl le mois de Juin & celui
de Juillet. Pour cela, on coupe les plus fortes
[⩽mieux enracinées de ces tiges rempantes,
par fragmens de huit pouces ou d’un pied de
longueur, & qui foient enracines à la bafe ; on
enlève ces fragmens avec toutes leurs racines, &
[on les plante fur-le-champ , chacun dans un
[pot, qu’on enterre au même inflant jufqu’au
bord dans le terreau d’une couche de chaleur
modérée, couverte d’un chaflïs. On les abrite
Ides rayons du foleil par des pailiaffons jufqu’à
Le qu’ils aient pouffé de nouvelles racines ; on
les arrofe immédiatement après qu’ils font plan-
|tés5 &, depuis ce moment, on lesbaffine légè-
! renient tous- les jours foir & matin , jufqu’à ce
[qu’ils végètent de manière à pérfuader qu’ils
put pouffé de nouvelles racines ; à cette dernière
iépoque -, on diminue les arrofemens, & l’on
[ôte par degrés les abris ; enfin, lorfqu’ils font
[pourvus d’une fuffifante quantité de racines,
wn. les traite comme les plantes de même force
[obtenues par la voie des femences. On conçoit
la l’égard de ces efpèçes à tiges rempantes, n.os
wÊi'm , & 14, i.° que lorfqu’on n’a pas befoin
Pe plants, il eft à propos de foutenir leurs
figes, en les attachant à des baguettes plantées
penicalement auprès de chaque plante, afin de
[1 empêcher, autant qu’on peut , de fe multiplier
P; elle-même en enracinant ainli fes tiges çà &
|aaiu°ur d’elle ; parce que ces enracinemens
|affoibliffent, & affament les plantes contenues
pns les pots où ils ont eu lieu , ainfi que les
P||f plantes, qui font en pleine terre, près
r *endroit où ils fe font opérés : 2.0 que lors-
piême qu’on a befoin de plants, il ne faut pas
Nier les plantes fe multiplier d’elles-mêmes,
ïu-delà. du befoin qu’on en a , afin de ne laiffer
.atiguer que le moins qu’il en eft poflïble, tant
F plantes dont on obtient ces plants que les
P antes voifines : 3.0 que lorfqu’on a befoin d’un
Tand nombre de plants , on peut augmenter
> avi fer cette multiplication, en enterrant !
' dillance en diftance, les noeuds de ces figes
La'nPantes y foit en pleine terre, foit dans le
! »cles couches, foit dans des pots mis à portée.
es efpèces vivaces, n.°s 2 , 1 1 , 1 2 , 12:, 14
Ainculture. Tome U .
C A D J 3 7
■ & i ç , peuvent encore fe multiplier par leurs
oeilletons enracinés. Cette voie de multiplication
eft principalement p.atiquée pour celles de ces,
efpèces, dont les tiges ne font pas radicantes.
La faifon la plus favorable pour cette pratique
dans le climat de Paris , c’eft le Printems,- en
Avril & Mai. On conçoit bien que les plantes de
chaque efpèce qui forment les touffes les plus
fortes., font celles dont il faut fé*fervir préférablement
pour cette multiplication. Pour y procéder,
on ôte hors de fon pot avec précaution,
chaque plante qu’on veut multiplier ainfi : on
fecoue la terre qui adhère aux racines : on fépare
les uns des autres, les oeilletons qui compofent la
touffe, en ayant foin de ménager les racines, &
d’en laiffer la plus grande quantité qu’il eft poffible
adhérenre à chaque oeilleton : fi l’on de-
firoit multiplier ces. plantes le plus abondamment
poffible, on pourroit planter avec fuccès, chacun
à part tous les, oeilletons de chaque touffe,
même les plus foibies & ceux qui n’auroient que
très-peu de racines ; & ils réufiîroient tous ;
mais fi l’on n’a pas befoin*d’une grande quantité
de plants de chacune de ces elpèces, comme
c’eft l’ordinaire , on fera bien, pour former chaque
plant , de laiffer plufieurs oeilletons desplus
forts adhérents enfiemble ; pourvu qu’ils
foient bien fains & munis de racines bien faines
& bien vigoureufes en quantité correlpondan te
au nombre de ces oeilletons : chaque plant ainfi
formé , donne., une jouiffance beaucoup plus
prompte que celui qui n’eft compofé que d’un
ïeul oeilleton : ce dernier, fur-tout lorfqu’il eft
foible, ne parvient qu’en deux ou même trois ans*
au même degré de force auquel l’autre parviens
dès la première année : dans le même cas où l’on
n’a befoin que d’une petite quantité.de plants,
on ne choifit pour former ces plants que les oeil-?
letons les plus forts, les plus fains , & qui foient
munis des racines les plus nombreufes , les plus
faines, & les plus vigoureufes; & l’on rejette les
oeilletons foibies , ainfi que ceux qui ne font pas
fuffifamment garnis de bonnes racines : il faut
avoir foin, que les racines de chaque plant re(—•
tent le moins lông-tem^ poffible expofées à l’air:
on les plante donc au plutôt chacun dans ufi
pot qu’on enterre fur-le-champ jufqu’au bord:i,
dans le terreau d’une couqhe de chaleur- modérée
, couverte d’un chaffis. Enfui te on traite ces
oeilletons abfolument de là même manière que je
viens de dire qu’on traite les, fragmens enracinés
des tiges rempantes dès efpèces, n.05 r i , 13 & 14.
Les efpèces. fruticantes, n.*?? 3 , 5 & 18,
fe peuvent encore multiplier par drageons enrav
cinés en Mai & Juin. Pour y parvenir, on fé4
pare les pins forts de ces drageons avec la plus
glande quantité qu’il eft poffible de racines *
aufli entières que faire fe peut ; & on les plant®
au même inflant chacun dans un pot : puis ont
traite ces drageons- exactement de la même
ï.yy