
Nicolas'3 & dans la plaine du Cul-de-fac. Le
même Auteur a découvert que la cochenille
filveffre habite natureHëmem fur cette plante,
en ces deux endroits.
y 5 - C a q t i e r ja u n e . CaBus luteus. CaBus'
articulâto prolifer: articulis , comprejjis , ovatis ;
arboreus tfubinermis; flore .& fruçtu luteis; petalis
patentibus. __ *
Suivant Thiéry de Ménonville, cette efpèce eft
une des plus belles de celles à articulations com--
primées : fa végétation eft très-vîgoureufe -, elle
s’élève promptement en arbre : les articulations
applatîes en manière de femelles ou de larges
feuilles charnues, rétrécies à la bafe prefqu’en
forme de pétioles, qui en compofent la tige & les
branches, font de forme ovée & fort amples. C’eft
une plante très-peu épîneufe ; fes boutons qu'il
nomme gemmes, n’étant rarement armés que
de leurs foies, & d’une ou deux ou trois épines
courtes. Ses fleurs font à pétales ouverts &
jaune de paille. Son fruit eft jaune, de la forme
d’un oeuf. Sa pulpe eft d’une faveur aflez agréable.
Cette efpèce eft plus grande dans toutes
fes parties que la fuivante. Le même Auteur
a découvert & éprouvé que cette efpèce peut
être employée très-utilement pour l’éducation
de la cochenille fylveftre.
3 6 , C a c t i e r de € a m p ê c h e . Cactus. campe-
chiantis. Cactus artieulato prolifer, ariieulis ,
comprejjis, oblongis ; aiboreus, Jubinermis ; flore
& fruau rubris ,* fiylo fiaminibus & petalis longiore ;
petalis conniventibus.
Suivant Thiéry de Ménonville, cèfte plante
s’accroît en arbre & eft très-peu épineufe. Les
articulations applatîes en manière de femelles ou
de larges feuilles charnues rétrécies à la bafe pref?
qu’en forme de pétioles, qui compofent fa tige &
les branches, font oblongues, ayant depuis fîx
jufqu’à quinze pieds de hauteur, & depuis trois
jufqu’à neuf pouces de labeur; elles, n’ont
qu’une où deux épines à chaque bouton ou
gemme. La furface des articulations adultes
eft fort lifte, d’un verd fombre & très-luifant:
celle des articulations plus jeunes eft d’un verd
clair. Les pétales des fleurs font connivens, & d’un
rouge pourpre très-vif. Le piflil eft terminé
par un ftigmate de couleur de foufre, fendu
en fîx pièces & pins longs que les étamines &
les pétales. Le fruit eft de la groffeur d’un oeuf
de pigeon & tronqué au fommet: il eft de couleur
dg fang: fa pulpe eft de même couleur
& d’une faveur peu relevée. Il eft armé comme
beaucoup d’autres fruits de ce genre, de foies
piquantes qui défolent quand on les touche. '
Lçs plantes de cette efpèce font moins hautes
& moins vafles que celles de la précédente.
Thiéry de Ménonville a découvert & éprouvé
que çette efpèce préfente peut être employée
délicieux*, mais il n’a jamais vil ni ce fruit,
ni la fleur qui doit le précéder. Il a rapporté
cette plante du Mexique à Saint-Domingue, &
c’e.ft un des plus beaux, préfens dont ce zélé
j Citoyen ait enrichi cette Colonie Françoife : car
cette plante eft encore plus précieufe que belte.
: Il a découvert & s’eft bien convaincu, par des
- épreuves & des expériences concluantes faites pendant
trois années confécutives que ce Caétier eft
aufli propre que le Caéiier Nopal, n.° ci-après,
pour l’éducation, tant de la cochenille fine que de
la cochenille filveftre. Cette efpèce eft cultivée
avec foin au Mexique, à caufe de la bonté de
fon fruit feulement, mais elle n’y croît pas
naturellement. On ne connoît pas fon pays
natal. Thiéry a-t-il raifon d’aflîirer que cette
plante n’eft pas une variété de la fuivante,^
39- Cactier Nopal. CaBus Nopal CaBus
artieulato prolifer, arboreus ; articulis , comprejjis}
ovato oblongis , hevijjîmis, viridibus, ante quar-
tanos natis fpinofis , pojl tertiarias fubinermibus ;
Jpjnis rigides & pungentibus. An precedentis va-*
rictus ?
Suivant Thiéry de Ménonville, cette plante
s’élève en arbre. Les articulations qui ccrmpo-
fent fa tige , & les ramifications font comprimées
e* forme de femelles ou de larges feuilles
charnues, rétrécies, à leur bafe ,'prefqu’en forme
de pétiole : elles font ovales, oblongues j ont
jufqu’à dix-huit pouces de longueur, fur neuf
pouces de largeur, & un pouce & demi d’é-
paifi'eur. Leur lurface efttrès-douce au toucher,
& comme t-rès-finement veloutée, lorfqu’elics
•font âgée® d un an ou de fix mois feulement .■
Celles qui font adultes , font d’un verd fom-
bre-, les jeunes font d’un verd clair & luifant,
Tout ce que j’ai dit d e s t in e s & des foies de
la plante précédente convient également à celle
ci. Toute épine, qui exifte fur cette plante
ou fur la précédente, eft conftàmment très—
roide & très-piquante. Les plus grandes épines
dé la prëfente plante ont au plus un pouce
de longueur. Thiéry n’a pas vu la fleur ni le
fruit de cette plante : i a feulement entendu
dire à ceux qui la cultivent au Mexique , que
fa fleur eft pourpre. Il s’eft bien afîuré, par lés
recherches, informations, & obfervations faites
au Mexique, tant à Guaxaca, qu’aux environs
de cette Ville, que c’eft fur cette plante feule
que l’on y élève la cochenille fine .3 & que c ’efl
cette même plante qui y fert feule aufli pour
1 éducation de la cochenille filveftre. Ce citoyen
zélé a transporté cette plante précicule
du Mexique à Saint-Domingue, & en a enrichi
cette Colonie françoife. Ces mêmes recherches
informations & obfervations faites par lui pendant
fon féjour au Mexique , lui donnent lieu
de préfumer que certe plante n’y -croît pas
naturellement. C.e«e çir confiance/ jointe à