
avantageufes, s’enracinent le plus promptement,
produisent des racines plus grofles & plus longues
que toutes autres, & pouffent aufii des bourgeons
plus grands & plus promptement. Pour l'éparer
chaque bouture d'avec le pied de Nopal auquel
elle appartient, il ne faut pas la rompre, ni
l’arracher- de tels procédés feroient dangereux,
& pour ce pied, & pour cette bouture: mais
il faut la couper très-proprement avec un outil
bien tranchant, dans le point d’étranglement
qui diftingue l’articulation que l’on Sépare d’avec
celle qu’on laiffe.
Il eft d’expérience que toute bouture de C ac-
tier Nopal pouffe d’autant plus vigoureufement,
produit d’abord des racines d’autant plus fortes,
des bourgeons d’autant plus gros, des articulations
d’autant plus grandes, que les deux articulations
qui la compofent font elles-mêmes
-plus grandes plus amples. Ainff, quoiqu’il
Soit vrai qu’en coupant une feule articulation
en plufieurs morceaux, chaque morceau s’enracinera,
& produira aiféirient une nouvelle
plante ; quoiqu’il Soit même certain que fi l’on
dépece une articulation, en autant de fragmens
qu’elle contient des gemmes ou boutons, chacune
de ces gemmes étant plantée, s’enracinera &
produira un Nopal ; néanmoins Thiéry a appris,
par expérience, qu’on réufiit à multiplier le
Nopal beaucoup plus promptement par des boutures
formées chacune de deux fortes articulations,
que par ces petites boutures formées
feulement d’une portion d’articulation ou d’une
feule gemme : parce que ces dernières font très-
long-tems à parvenir au même degré de grandeur
auquel les premières parviennent dès. la
première année. L’expérience lui a appris- aufli I
qu’en plantant de ces petites boutures, il en
réfulte un autre grave inconvénient que voici :
les articulations que chacune produit d’abord
font d’une petiteffe extrême & proportionnée
à la petiteffe de la bouture: elle en produit
enfui te fuccceffivement de moins en moins
petites, puis de plus en plus grandes, jufqu’à
ce qu’enfin elle en produife d’aufli grandes que
les plantes adultes de la même efpèce. Il réfulte
de cette différence de grandeur entre les articulations
produites focceflivement que les branches
des plantés provenues de ces petites boutures
font beaucoup plus groffes que le tronc ;
& que le tronc lui-mêmç eft beaucoup plus
gros dans fa partie fupêrieure que dans fa partie
inférieure.; laquelle étant aî.nfi trop foible pour
la charge qu’elle a à fuppôrter, eft rompue
par le moindre coup de vent. De plus, fuivant
le même Thiéry -, ces plantes provenues de petites
boutures, n’ont que des racines proportionnées '
à la groffeur de la bafe de leur tronc, c’eft-ârr
dire, fort petites en comparaifon de celles dont
font pourvues des ’plantes de même hauteur,
provenues de fortes bouturés : d’qu il arrivç
que celles-là font très-aifément déracirf'
les eaux du ciel. ^ - i
Lesboutures étant choifies, préparées, & j
à mettre en terre, an les plante dans les ri
en les mettant à fix pieds de diftance
de l’autre, difpofées en quinconce ou en édi
comme j’ai dit.
Thiéry prelcrit de planter chaque
obliquement dans la rigole, de manière'
l’articulation inférieure loir pofée toute ;
à plat fur la terre , & que la moitié Ü
de l’articulation fupérieute, forte de terre J
façon quellefafle avec le fol où l’horizon I
angle très-aigu vers l’Oueft, & très-obtus’]
l’Eft, & que le diamètre de fa largeur foit ■
du Nord au Sud. La raifon de cette dernière!
direction; c eft afin qu’une des faces du plus
grand nombre des articulations de la plante!
qui proviendra de cette bouture, regarde l’Eft !
oc. que par conféquent, l’autre regarde TOueftJ
ce qui, comme on le verra, ci-après, eftavanta-I
geux aux cocheniües. O r , il eft d’expérience!
que la majeure partie des articulations d’un
Nopal, comme de tous autres CaéHers àarticu-1
lations comprimées en forme de femelle, a lefl
diamètre de la largeur du plus grand nombre
de fes articulations, dirigé de la même manière
que celui de l’articulation qui fait la bafe de fonl
tronc. La bouture étant placée comme je viens!
de le dire, on couvre l’articulation couchée à
plat, de deux pouces d’épaiflëur de la terre!
qui a été tirée de la rigole. Si l’on couvroij
cette articulation d’une plus grande épailîeur d
terre, ta boufirré- feroit en danger de pourrir;]
ou pourroit 4 anguir trop long-tems. Parla
fuite, Iorfque les boutures font parfaitement]
enracinées, &* pouffent vigoureufement, onj
remplit entièrement les rigoles, & on égàlifelaj]
fuperfide du terrein.
La raifon pourquoi Thiéry veut >que 1
culation inférieure de la bouture, foit pofée à]
plat fur la terre, c’eft qu’il s’eft afltiré que J
dans cette fituation, il naît du centre de cette!
articulation , fine puiffante racine pivotante,fl
perpendiculaire à l’horizon, qui met dans la fuite]
les Nopals en état de réfifier, le plus puiflam-j
mènt que poflible, à la violence des vents
des pluies d’Avalaffe ; tandis que Iorfque cette f
articulation inférieure eft pofée de champ ou fut.
un de fes bords, elle ne produit aucun pivotH
perpendiculaire à l’hôrizon, mais feulement des
racines latérales, qui font bien moins propres à
affujettir fermement les Nopals.
Au furplus, Thiéry dit avoir e.ffayé fi ^
boutures mifes en terre verticalement réuffi'j
roient mieux, & qu’elles ont plus mal réufu-j
Peut-être eft-ce parce q ue ,, dans ce cas,
terre s’applique moins bien exactement contre
leur furrace. Il dit aufli avoir éprouvé .. quefl|
plantant les boutures, de manière que 1 1 3 9
/ /orwl
par la longueur de l'articl« fupirietîf
c l’horizon , du côté du levant foit
'. elles réufliffent | moins bien que Iorfque
angle eft obtus : d’où il conclut qu’il eft
à telle bouture, qu’une des Faces de fa
ion qui fort de terre, foit échauffée par les
;ns du Soleil levant. Au Mexique, on eft
l’ufage de mettre deux & même trois b®u-
de Nopals, compofées de deux articula-
chacune, dans chaque place où je conté
e n’en mettre quune. Leur but, dans
pratique, eft d’être plus affurés qu’il ne
'trouvera point de places vuides dans la No-
; enfuite, Iorfque les boutures pouffent
eufemear, ils arrachent les boutures fu-
s, & n’en laiffe dans chaque place,
nus, feule, favoir, celle qui a le mieux
iifli. Quand le CaéHer Nopal fera autant
liiltiplié dans nos Colonies qu’il l’eft à Guaxaca,
1 pourra y agir de la forte : d’ici à ce teins,
I ne doit y mettre qu’une bouture à chaque
lace, parce qu’il vaut mieux y avoir une place
Eide, pendant quelques feras, que d’y perdre
: de ces plantes précieufes, "qui y font
are trop peu communes. .
Iles Nopals étant plantés, il faut avoir foin
I farder après toutes les pluies. On ne peut
Jiir une Nopalerie trop propre. Si, par négligée,
on laiffe empoifonner la Nopalerie par
|s herbes étrangères, leurs femeiices y , perpé-
leur exiftence toujours renaiffante: ces
fuffoquent lês jeunes plans, gênent les
Inds, & fur-tout fervent de retraite & d’appât
»aille inferies pernicieux,
pour farder dàns une Nopalerie, on ne peut
ifèryir de la bêche ou de la houe, qu’en
ftpofant à mutiler les Nopals, & s’ils font
flrgés de cochenille, à détruire cette dernière
I plufieurs manières. Ces inftrumens efidom-
[aoent en outre les racines des Nopals qui s’éten-
|nt au loin, à un pouce de profondeur. II
p donc ne farder quelle couteau à la main,
fi coupe entre deux terres la racine de toutes
f herbes étrangères, puis on les jette vite hors
|la Nopalerie, afin / qu’elles ne laiffent pas
Jlsniences fur la place, & qu’elles ne fervent
f de retraite aux infe&es.
|'Loifque les Nopals font adultes, la Nopa-
| j être fardée au moins quatre fois
l 'ant l année. Mais il ne faut jamais farder
f pie.; la cochenille eft prête d’être récoltée.
ê & m qu alors on ne peut entrer parmi
m °ui:S> ^ans ?uarc (le pllls d’une façon à la
I f » dont ils font couverts. Thiéry périr
da 6 i^erv*r ^ une petite houe, pour far-
aîls *a, Nopalerie, immédiatement: avant
| r ï e lciîlai)le en cochenille, & un mois après,
yde ÇXPre®ons de Thiéry indiquent qu’il re-
( . comme utile, de faire au lopins û$
Agriculture. ToniS IL
farclagéS paf àfi, pour les Nopals chargés de
cochenille fine, & douze farclages, pour ceux
Chargés de la cochenille filveftre ; c’eft-à-dire
un farclage par mois, tant que les Nopals font
chargés de cochenille, outre les farclages qui
conviennent, pendant que ceux deftinés à la
cochenille fine n’en portent pas. }. Le Cercle
deâ Phiiadelphes penfe qu’il eft plus prudent
de ne jamais introduire, ni la bêche, ni la
houe parmi les Nopals.
Il n’eft jamais néceffaire d'arrofer les Ca&iers
Nopals. On ne les arrofe jamais au Mexique.
Il faut bien fe garder d’arrofer les boutures,
avant qu’elles pouffent très- vigoureufement \
mais, après cette époque, quand il arrive des
fécherefles de plus de quatre ou cinq jours
pendant la faifon des pluies qui fuit immédiatement
le moment de la plantation des Nopals,
Thiéry penfe qu’il eft utile d’arrofer le jeûne
plant, en fe fervant de la pomme de i’arrofoir,
& de manière à tremper la terre à fix ou
huit lignes de profondeur feulement. Quoique
cet arrofement ne parvienne pas jufqu’aux racines,
les jeunes plants en retirent néanmoins
beaucoup de fruit; leurs tiges & branches ponw '
pent avec force l’humidité que cét arrofement
répand fur eux, & fur-tout dans l’air ambiant;
& on les voit croître beaucoup plus promptement.
Thiéry penfe qu’on peut, à pli/s forte
railon, arrofer utilement les jeunes Nopals,
pendant la faifon des fecs ; & il cenfeille de
lçur donner, pendant cette faifon, un arrofement
modéré chaque huit jours. Il va plus loin,
il eft même d’avis que l’arrofement peut être
quelquefois utile aux Nopals adultes, même
lorfqu’ils font chargés de cochenille; mais, en
ce [dernier cas, on conçoit qu’il faut bien fe
garder d’arrofer leurs tiges & branches. Il a ob—
fervé à Guaxaca que, peaddnt la faifon des
fecs, les articulations fupérieures des Nopals
adultes, font quelquefois flétries,. & que celles
fur-tout qui nourriffent la cochenille font très-
ridées. Il lui femble qu’en telle cirçonftance,
il feroit utile' d’arrofer, s’il étoit poffible, par
immerfion, en introduifant l’eau fur les racines
des Nopals, pendant deux ou trois minutes
feulement, & la retirant aufli-tôt. Il a-effayé
cette pratique en ^pëtit, avec fuccès. On peuc
abfolument s’en difpenfèr ; mais fi elle eft utile
à la plaqte, fans nuire à l’infeéle, pourquoi
négligéroitron de la mettre en ufage, lorsqu'on
le pourroit? or, cela eft Certainement utile X
la plante , & ne peut nuire en aucune manière
à l’infeélè, puifqu’il n’en eft pas mouillé, Si-
que l’eau ne peut lui nuire, que lorfqffelle I©
mouille.
Les Nopals plantés & entretenus comme il
vient d’être preferit, croiffcnt promptement. '
Où ïie les. laiffe pas s'élever au - delà file I§
?P B