faire la fécondé femaille. Mais Thiéry remarque
fort bien qu’en fuivant ce procédé, ces mères,
prêtes «i mettre bas, relient-plufieurs jours dans
ces nids avant d’être placées lur les Nopals ; or ,
comme les petites cochenilles éclofent tous lçs
jours, il en naît pendant cet intervalle un nombre
très-confidérable, qui ne trouvant pas de
Caéliers, fur qui elles.puiffent ferépandre aulli-tôt
qu’elles voient le jour , périffenrnéccffairement ;
en forte qu'avant que Ces nids puiflent être placés
on perd les petits les premiers éclos, c’elVà-dire,
les meilleurs & qui produiroient la plus belle
cochenille ; ce qui eft un grand inconvénient,
/joutez que pour diminuer, autant qu’on peut,
©ette perte, on eft oblige de précipiter les opérations
de la récolte & du néroyement des Caéliers ;
ce qui eft encore an -inconvénient àr, caufe de la
gêne & deÿ imperfections iniéparàbles de tousè,
précipitation. Si l’on a fait la première femaillé
toure entière, fans aucune exception, dans le
plus court efpace de temps poffible, dans un jour
par exemple ; on ne pourra, lors de la première
récolte, laifïer quelques pieds de Caélier couverts
de cochenilles pour y prendre la femence lors
de la fécondé femaille, parce que dans ce .peu
de j«urs, qui s’écoulent uécefl’àirement entre le
commencement de la récolte & la femaille fui—
vante , les cochenilles lai (Fées fur ces ÇaéHers
non-récoltés feroient prefque toutes leurs petits,
& l’on pèrdroir la récolte de-ees Caéliers, fouvent
fans avoir- réufii à confervcr de la femence; car la
plupart des merçs que l’on y prendroit pour
femser, n’auroient plus dans le corps que quelques
petits en nombre, jrès-infuffifant pour garnir
les- Caéliers & d’une qualité inférieure, puif-
que les plus tardifs donnent la cochenille la moins
belle. 11 fembte' donc que le meilleur moyen
de. fa tirer de ces embarras veft de femer chaque
fois quelques ÇaélkrS j quelques jours plus tard
que le rçfte de la nopalerie. Ces Cacliers qui
pourrpient alors, fans aucun inconvénient, &
même qui devroient être récoltés plus tard,
fournirment des meres en fuffifante quantité
pour chaque femaille de ceux du refte, de là
nopalerie. Quant à la femence nécefiàire pour
femer ce petit nombre de Caéliers récoltés après
les autres , on potirroit fuivre le procédé que je
viens de dire être ufité par le cultivateur du
Mexique. U-inconvénient qui eh réfulteroit,à l’égard
de la cochenille, de ce petit nombre de
Caéliers, n’eft pas à comparer. au même inconvénient
lorfqu’il a lieu à l’égard de celle d’une
popàlerie entière,
II-y a encore une autre moyen pour fe procurer
les mères néccffaires , pour femer pe petit
nombre de Çaéhers plus tard qu,e les autres; il
efthon, pour cela, de fâvpir qu’il y a toujours, fur
"chaque Gâcher, un petit nombredepcchenill.es qui
piçtteju bas, quatre ,.fix ou huit jours plus tard
que les autres : on pourra donc, lors d'une rfc I
coite , laitier un Caétièr poür le récolter par
exemple, huit jours plus tard que les autres • I
puis le huitième jour, ou plutôt iî l’on veut ou
y prendra le nombre dont on aura befoin, de ces
femelles tardives feulement, & en récoltera le
refte ; il eft vrai qu’alors l'a récolte de ce Caélier
fera vuide de fubftance, puifque le plus pran(j
nombre des cochenilles qu’il portoit auront mis.
bas: mais £’èft une petite perte dont on fera
bien indemnifè par bv facilité qu’on aura dans la
fuite à avoir des mères cochenilles pour les remailles.
On peut encore pratiquer un troifième moyen • !
fort facile ,. pour fe procurer des mères plus :
tardives de huit jours que les autres. C’eft d’avoir
quelques Caéliers chargés de .Cochenille '
qui foi eut plantés en eaiffe. Puis cinq fe-
maincs, après qu’ils auroit été fernés en cochenille
, c’eft-à-dire, environ huit jours après
que les cochenilles qu’ils portent auront, été
fécondées, on les rentrera dans une chambre
fraîche & à l’ombre. D’après ce que - j’ai déjà
dit plus haut, ces femelles privées de la chaleur
d u folé il, feront leurs jeunes, envia a
huit jours plus tard que les autres.
J ’ai dit plus haut que Thiéry preferit de
femer la cochenille en pleine lune , autant
qu’il-eft poflible : mais fouvent le moment de
l’accouchement des cochenilles que l’on a à fa
difpofttion , eft trop éloigné du tems des
pleines lunes. Alors il confeille de l’y ramener
cri employant deux-ou trois fois de. fuite les
deux derniers moyens que j:e viens d’pxpofer.
Ceux qui jugeront comme lu i, qu’il foit avantageux
de femer en pleîïte lune, pourront fuivre
fon confeil.
J’ai dit plus haut, qu’il ne faut jamais biffer
la cochenille fe femer d’elle-même. Ce précepte
eft fondé fur une expérience ft fouvent répétée
que ipn- importance ne peut être révoquée c-ii
doute. On voit dans les Auteurs, qui' ont écrit
fur la cochenille, ayant Thiéry, que lors de
la récolte de la cochenille , on laiffe fur les
articulations des Caéliers Nopals les jeunes cochenilles
que plufieurs mères ont déjà mis bas,
& mêmeaufli des m ères, & que, fans autre autre
foin, les Caéliers fe trouvent fuffifamment chargés
de cochenille lors de la récolte fubféquente.
Mais, en même-tems, on voit dans les mêmes
Auteurs que les récoltes de ces, cochenilles qui
fê font ainjï femées d’elles-mêmes font moins
avanrageufes que celles des cochenilles femées
par les cultivateurs.
Thiéry s eft affuré, par des expérience?
très-concluantes, & par de bonnes obftrvanons,
que lar caufe de cette diminution de valeur fli-nî
1 le§ récoltes femmes d’elles-mêmes, dépend p
C A C
lanfes fuivantes, i.° dans ce de
petits s’éloignent peu de l’end
dernier cas ,
•petits ow-w-js,-- — - r~~ yju. JWU1-S
bières ont vécu & le rârnatlent en trop grand
nombre autour d’elles, fur les mêmes articles,
# par conféquent fe fixent trop près les unes
des autres. i ° Ces mères & ces petits, lai (les à
vue,d’oeil , font bien loin d’être aufii également
répartis lur les Caéliers, que le font les mères
; femées par le cultivateur, de la manière que
j’ai expofée. 3.0 Les endroits qui étoient les plus
[chargés de cochenille, St; par conféquent les
plus épuifées lors de la récolte, s’eu trouvent
J encore les plus chargées , après cette femaille
Ifpontanée, pùifqu elle tombe fous le fens,
[qu’il s’eft trouvé dans ces endroits un plus grand
[nombre de mères, qui ont fait leurs jeunes,
[avant la récolte. De la réunion de ces caufes
fi arrive prefque toujours; quelques précautions
qu'on puiffe prendre, que les cochenille«,
font très-inégalement diftribuées fur les Caéliers,
|& que nombre de leurs articulations en font trop
chargées :. d’où il arrive néceffairement que les
cochenilles fe dérobent les unes aux autres
[la nourriture qui leur eft nécefiàire, qu’elles
Inc parviennent pas a la moitié de leur grandeur
[ordinaire , & que les Caéliers font fi excefli versent
brigués que fouvent nombre de leurs
(articulations tombent en pourriture même
avant la récolte de ces cochenilles. Ajoutez à cela
qu’en biffant ainfi les cochenilles fe femer
Idelles-mêmes, on ne peut nétoyer les Cac-
Ff? affez exaélement lors de la récolte, puif-
H H ménager cos cochenilles qu’on y
pille; & que par conféquent on ne peut faire
autrement que d’y laift'er des infeéles ennemis
Ou de leurs oeufs ,, qui nuifent d’autant à la récolte
luivante. En un mot, Thiéry s’eft affuré
Par expérience & par obfervations, que chaque
m quon laiffe les cochenilles fe femer d’elles-
j es» | g doit s’attendre, quoiqu’on fafie,
ne réedter que de la cochenille d’une qua-
trè^-mféneure, à ne faire que demi - ré-
C r i & à V° l r f c s Caaiers Nopals & autres
pputlés extrêmement , & même fouvent une Llr • “e articulations détruites par la
L’il aiEe* ™ é r y s’eft affuré par lui-même ,
au Mexi(Iu e> au moins une partie
Lnill r3trUrs qul ne laiffent les co-
L “ f fe femer d’elles-mêmes , & qui fèment
loin II meS aPrès cha^ue. récolte , avec grand
Nllè ri VU ^es nopaIeries, qui étoient à la
'Ousle? 1 tr0lflème récolte de l’année, dont
tochpn ii antS ^to*en£ ^ également chargés de
ie doSr r ’ qU l1 auroit éfé impofiible depofer
h r J l aucune articulation fans écrafer
qu’il air ^mi pbts belle grofl’eur qu’il
tes corlni31?.315 vues* S eût été impoflibk que
^partie? J? euffent été fi grofiès, fi également
1 eUes ^/?ne £ropeur fi égale entre elles,
e luffent femées d’elles-mêmes, &. fi
elles n’euffent pas été au contraire femées avec
•le plus grand foin.
Dans le cas où, par quelque eaufe que ce
foit, on n’a pas femé , & où les cochenilles fe
font femées d’elles-mêmes , on' peut , fuivant
M. Arthaud , prévenir une par rie clés incori—
réniens qui en réfultent ordinairement. Pc iir
cela on nétoye, au plutôt , de fon mieux, les
articulations-des Caéliers, fans endomusager les
jeunes cochenilles qui fe font répandues 'fur
leur furface. On ne laiffe pas de Cochenilles
fur les articulations trop jeunes que les petits
négligent ordinairement lorfque l’on a femé.
On n’en laifie pas fur les endroits épuifés par
les mères de la dernière récolte. Enfin, cri
tâche de ne laifi'er, .fur chaque Nopal, qu’une
quantité de jeunes cochenilles» égalenient cliftri-
buée, qui foit convenable pour avoir une j 6-
colte de cochenilles d’une belle groifeur, & ne
pas trop épuifer les Caéliers.
De la femaille de la Cochenille fine fur le Cne-
tier} n.° 39 * & f ur CaBier fpUndtdc, n,”
Tout 'ce que j’ai dit, de la femaille de h
cochenille filyeftre , doit s’entendre de celU
de la cochenille fine, en y ajoutant ce qui
fuit. On ne peut femer comme j’ai déjà
dit, la cochenille fine, axec fuccès, pendant U
faifon des pluies, ni à Guaxaca, ni au Port-
au-Prince , ni ailleurs. Ain f i , il tll encore plus
important, à l’égard de la cochenille fine, qu’à
1 égard de la cochenille filveftre, que la première
femaille de l’année en foit faite dès le
commencement de la faifon des fecs, aufii-tôt qu’il
n’y a plus de pluies à craindre, afin qu’ on puiffe
profiter de cette faifon toute entière. Car fi
par exemple, au Port-au-Prince, oai à Guaxaca *
1 on ne fail’oit cette première femaille,qu’un mois
après le commencement de la faifon des fecs
on perdroit une récolte; puifqu’on ne pourroit
faire avec fuccès dans la même année que
deux femailles ; au lieu de trois que l’on petit-
faire, lorfqu’on fème dès |e commencement de
cette faifon. Comme il n’eft pas bien certain qu©
la cochenille fine foit une efpèce diftinéle de
la cochenille filveflre , & n’en foit pas plutôt
une variété améliorée par la culture, il eft très-
important de prendre, lorfqu’on feme la eo^
chenille fine, toutes fortes de précautions pour-
Pempêcher de dégénérer. Ainfi, autant qu’il
eft poftible , il ne faut jamais femer que le»
plus gro'fies mères que l’on puiffe trouver , &
il eft encore plus préjudiciable pour cette cochenille,
que pour la cochenille filvefire, d©
la laifi'er fe femer d’elle-même ; puifque non-
feulement, en pareil cas, on perd une demi-
récolte d’un produit plus abondant & plus
précieux que celui de la cochenille filvefire y