
njent de maturité plus favorable , ou de la déification
du caffé faite plus convenablement ■, foit
que cet effet Toit produit par toutes ces caiifes
réunies. Il me paroît très-probable que la nature
du climat y. influe beaucoup : car , en général,
le caffé d’Afie, quoique très- inférieur à celui d’Arabie,
eil contaminent fupérieur à celui d’Amérique
: il cff cependant cpîtivé, récolté, defléché,
par les mém.ës Pe.uple^, & à - peu - près de l;a
rpème manière en Àfie.,. qu’en Amérique.:, & il
efl remarquable., que lg degré de bonté du caffé,
paroît correfpondre au degré de fécherèfle du
climat où on Iç,recueille/,car on fait qu’cn .général,
à latitude égale , les çlirqat^ d’Amérique font
plus, humides ,que. ceux de. l’Afie , laquelle eil
dans', .fes/centrées 'Orientales. plus humide' ..que
YArabie , doiit la Jé!çbe'reffe .efl fupériéiire' à
dè toutes, les autres contrées de .là terre, e&çqpté.
feulement plu^çurs rjégion,s ded’AfnfiÙA yôifihe.
Ajoutez à ces réflexions, qu’il » eft confiant
que le. caffé récolte. ,a;ux Antibes dans lei
premiers teins qu’on y a cultivé’Je?-Caffeÿers,
étoit bien, inférieur gip,..qualité à çelui qu’op.y
recueiüé â^tèliémept • /& qu’il f f t . paiement
confiant,’que 'dans .des premiers teps, la, quantité
çfes1 pluies y étoitbëaucoup'plus'àbundante qu’à
préfént , & que cette quantité y a diminué, à
meftire que les défricbeuiens y ont .fait décroître
l’étendue des forêts. Ajoutez encore qu’il efl
très-confiant, par 1’.expérience , qü’en tous pays,
fans, exception , en Arabie , comme, ailleurs ?. le
caffé ’recueilli dans lés terrêms fecs ,. eft , comme
j’ai déjà dit d’une qualité fupë^eufe J* celui r^ço]t£
dans les terrems humides. Ainfi, pan exemple , on
fait que le meilleur caffé de là Martinique fe
recueille dans là paroiffe appellée, les Anfes-d’A r’-
let, & dans celle du Diamant qui lui efl contiguë..
Ce caffé efl: d’un grain plus petit,' plus fec. que
celui des aurres paroiffes de, l’Ifle. Or les terre^
de ces deux paroiffes font, dit M. de Cbanvàlon
des .plus.propres- ail, Çaffeÿçr; elles font sèches,
].derreofesa il n’y tombe point d’,eau. tandis
qu’il pleut ahqffdâmmént dans le rèfte de l’éi
tendue de î’Ifie, 8c elles ne foot arrofées par
aucune rivière. La réunion de ces observations
femble donc prouver que c’eft la nature
du climat qui influe le plus fyr la grande, différence
qu’il y a entre le caffé récolté, en Arabie
, & celui récolté par-tout affleurs , 8t. l’on
conçoit que cette influence peut être d’autant
plus puiffante fur cetté plante que ,' comme elle
fe middp lie fort aiftment par fesférnencés,Iorf-
qu’on les plante avan t qu’elles aient perdu iaJàculté
de germer, on n’a jamais p.enfé à la multiplier
autrement', foit.par marcottes, foit par boutures,,
foit par greffe * iY-pératjA'« .d e ce rte. cjpmère a pp
être jugée trop minurieufe trop longue•, Sic. &
retarder oit au moins d’une année la première
récolte de chkque plantation. La mulriplicpio'n
d’une plante par bouturés, par marcottes où par
greffe ,, n’efi pas une génération : ce n’efi qu’nul
divifion d’une même plante. Leur mrt 1 riplicutionj
par graine eft feule une vraie génération, ( j l
on fait que l’influencé du climat fur la natureI
des plantes comme fur celle des animaux, a lietl
principalement fur leurs générations. L’expé-J
riençe, par exemple, a appris que pluficursplantesl
herb.es,, arbtfs, gçlentpqndant l’hiver en France!
lQrfqù’èlfes proviennent des femences nées dan*
les pays chauds , où lprfqu’ellcs.proviemiem da
bouturés, ou greffes .p\ifcs fur 'des plantes née*
de telles fempne.es-, tandis que les mêmes plante»
réfiflent fort bien à l’Hiver, en France* lorfqu’ellej
proviennent de femërîces qui y foiens nées, &cj
Quant aux caffés cje diverfes Colonies Eurol
péeh nes comparés.enjtr’ eu x, il’y a encore , commet
j’ai dît,beaucoup deidifférénc,e‘..'Célg ffoit être àinJï-l
puifqu’il y a foùvèn.t beaucoup de différence!
entre les èaffés Hes'diy.éxs cantoùs d’&rabie,ou de I
chaque Colonie. Les Arabes, dit M.'de Cofïignyi
diflihguent à Moklia plus de vingt fortes de caff!
pour la qualité & povir le prix • à Bourbon, f l
difiinguc facilement, aù goût, celui des clifférei
quartiers dé "cette Ifler; iLe /g T, continue le niêtn!
Auteur, l’expofition / le' climat /la cul tire, l’âgéj
des;arbres, là plus bu moins grande maturité dit]
fruit iorfqu’on le cueille*:la façon d’àndnderiJ
grain , la manière de! Lécher’, fa déification à uni
degré plus ou moins haut, les variétés-clanslesj
plants de caffé, &C. toutes céschofes & chacun!
deocfcs.i chofes : apportent autant de différence!
dans ia qualité de cé fruit, qu’il >y en a peuttêtre.l
dans des vins/de divers cantons: de l’Univers. En I
général, ii paroî^,.comme .j’aii d it , ■ que lé cafféj
des-Ccrfonies des Indesf Orientales efl préféré â|
celui dés Tndes occidentales, &, dans le CoraJl
merce ,• celui-là fe vend plus cher que celui-ci;]
Les caffés qu’on efiime le plus entre ceux dé]
toutesies ColoniesEuropéimes, font ceux des Ifle!
deBQi^bon ^ de France?, on place epfuitc ceux der
Jày.aqcde.Ceyl:jn. M. le Gentil'allure que lecâffl
fle la Martinique difputé le rarig à celui de fioar-l
bon: cependant, dans lé ■ Commerce,.cçlni-ci fef
vend toujours beaticoup plus chèr que celui-là!
qui efl même toujours à meilleur marebë que le|
caffés de Java, &.de Çeyian. II y a à Bourbon, dit|
M. dp Coffîgny , .deux fortes.de caffé, qui ont I
.grajn,plps.perk qpp Vautré, caffé de .la même IH!
iauqucl, ils Tont. 'fupefiéprs en qualité: Ces de«»
'petits caffés font confondus cnféiriblé’à fientbo!
fous les noms.JÇ^gù j '& ^P'uJat. U- dfl
Cofiigny préfume que F on doit; çe: variétés 9
la culture. Les noms de bes, deux, variétés^ iw
femblent indiquer qu’elles font ofiginifires^Udj
dên, que j’ai dit êrre le canton qpi .p5‘ ' ^
meilleur caffé de tpyj l ’Yéiqen/ LJ^ ,?iar4 ar1J
Æflingû.ent au; prinuér . cWp' - f dquf
p ffè s . ffAûe, ' y:} hômppts çepx. mA raffsië, d f e!
ceqx .d'Amérique, enj c,e quç. çes 'derniers
couleur plus- verte & .moins jaunâtre qil£ lel
wtjfref Les caffés d’Amérique ont attffi un goût
Birbacé que nont pas ceux d’Àfie. 'C e l l principalement
daiis ce goût herbacé que confi'flô
■ infériorité des caffés d’Amérique. Et ceV cafféé
■ ont d’autant moins- efiimés,- que ce goût ÿ
■ U' plus fort. Les caffés de Java & de Ceylàn ,
fur-tout celui de Céylan, ont le grain plus
gros que ceux -des Ifles dè France & de Bourbon:
Jfe caffé' d’Amérique le plus eftimé généralement*
|e(l celui de la Martinique & ; pt'ihcipalement
icelui que l’on recueille dans - les; paroiffes; des ■
■ bfes-a’Arlet, & du Diamant',; comme j’ai lut?
■ Les caffés des Ifles de la Dominique* & de Marie-
■ Galande, font efiimés auffi bous que celui .dè la
■ Martinique, yiennent enfui tev .les caffés de.
Baiot-Domingue * ;. de la , G u ad e lo u p e6 c des
■ autres Antilles: il? ont le,grain plus grps que
Eelui de là Martinique. Les, caffés d’Amérique*
Tes moins efiimés généralement ,'font ceux .de la
Jjitmaïque, de Cayenne & "de Surinam." Ces
■ cafés & fur-tout'les deux derniers., ont le grain
|lus grand:, & ont un goû’t hérbaçé beaucoup
[plus tort que’ tous les ait très : ce qui provient
Be la plus grande humidité dit terroir ou ces
Bafcs font cultivés. En général f ie 'caffé efl d’au-
Itant meilleur qu’il eft plus -petit, plus mûr &
|lus fec, &, comme j’ai déjà dk , il efl: d’autant
lluspetit, plus parfaitement mûr, & plus, aifé
la defféçher, que lé, fol dans , lequel il efl cultivé
"îli pins fec, toutes chofes -égaies, d’ailleurs. Je,ne
ferle point ici des bâffés échauffés" noircis^
Pgers, mal-fecs* èchauffé’s/ moifis , jcn^l mûrs*
■ variés de pliffieurs manières^ &c.; on trouvera plus
pis de plus ;longs détails à ces. égards; ;àinff que
pur les diverfes càufes qui influerit, füf la bonté
Ju caffé: Cès détails feront mieux placés après
■ *xpofé de. la culture du Cafféyer, entre les
Tropiques.
b Au fujet de ce que j’ai dit plus haut ,
il y a un fiècle, l’Yémen' étoit le féal pays
iu monde ou l’on récoltoit le caffé -, il' faut
Intendre que c’eft le feul pays où l’on" en ré-
Poltoit pour fa tonfûmmation des autres Na-
P°n5. Car, i.* M, Raynal affure, dans '1’Hifloire
ptée, que je Câffeyer efl ericotè cultivé avec
pccès dans la Haute-Ethiopie, doht il 'eft ori-
^naire, & où il eft connu depuis‘un téms
Bmnémorial p i./ dans la dêfcriptién de l’Arabie
ioanéc par Niébuhr, en 177(5 j ^ voit qu’il y
W m! ^ ra^e3 fiui prétendent qu’ils ont tiré de
Tibbefch ou - en d'autïéè tétatidst lfi’À-%ffinie ,
L . e caffé, & que quelques perfonnes, qui
i nient été à Hàbbefch afferent y en àvoir béau-
L.UP v(u; & que, dans plufieurs1 contrées dè ce ■
| 7S> le caffé égale en> qualité eelui d’Yémen. !
T j deux paffages donnent à préfumér que la
fiaiUrCBL? Çaheyer eft fort ancienne dans la
^ J e-Ethiqpie, - c’eft à-dire, FAbyffitiie. Mais
IL IT10J1IS il paroît certain qtié le produit de
i le eultujç.y eft fort; p e ü e onfidérable ; puifque
les mardiànds de: Habbçfcb: voûtt conft^aime'rjt,
chaque, année* .à Bèit el FabihfS* dattS-îês autre«'
marchés de l’Yémen pour y acheter du .caffé«
Dans l’énumération que j’ai faite Jets principaux
lieux de l’Yémen où l’on cultivé'le Câffeyer*
je n’ai peint parlé, de Mouab, de Gàl-
bany, d©i JZedia, 4 e Sanaa. Cependant la Roque
8c les Malouins>qui voyagèrent lâ Mokha 8c. âaqs
fY.émen. •depuis *.708 jufquen 17 i$ , parlent
de cës. quatre en droits cbmMe étant três-ahoh-
dans en çalfé. Zcd'ia: eu R'eclia, dit la Roqué,
efl une petite Vrllel dàûs les mojrt'tighes ‘à douze'
lieues dé Bètèlfâgtiy, ç’éft-â-dîrè^ Béit erFakrh ;
le fêrrèîn' y ,èft ' Meèllfnf, îès JCaffëÿers y forfe;
lès plus beéux ■ qû’on puiffe voir J Sanaa ou
Sénafi, ‘ '(Wt-il ériedre , jSt Gâîb^hÿ, font avec
Bétdfagtïy, Fès trois : ca-dtoiis' pHnifipâiix où ' fe-
cultivent ‘le s . ’Gafféyers ; .'eri' glaridê qu'antitéJ
Cés1 trois, càb tons fcùit ffan's les mèataghês, Sc
le caffé de Bëtel-faguy eft plus téftiMé que celui
des deux autres. A l’égard de M’oùab, ajoute--'
t-fl, c’éft une Ville iituée dans les montagnes à
plus d e cent lieues de. Mokha, le Roi d’Yémen,
y fait fa réfidence. C’efi le plus raigréable féjour
de l’Yémen. Les .montagnes, qui l’en toute ut;
font les pim fertiles' de l’Arabié. jD.ans tous les
environs dé cette ; Ville:,'tout cè. qui eft; .colline,
8e vallée éroit- plan ré de font beaüx Caffeyers,,
8tc. Ajoutez à cela que, fuivant M. le Gentil,
il J a Une forte de caffé qui s’appelle de Seoa-n,-,
qui eft fort'- eftimé , fort beau,. &: dont la Compagnie'dès
Indes: a beaucoup acheté autrefois.
Cependant- M..Niébuhr,. qui, en \v jé% h& fâ$.-,
a'- fâir : plufieurs voyages particuliers- dàns. le*;
montagnes de l’Yémen, où l’on cultive le caffé,
8c qui-» traverfé'toutes: les montagnes* d’entre
Mokha 8c Sana, ne fait mention ni de Galbany,
ni dé Zédia, ni ,de ■ Mouab. Et-à l’égard de
Sana, qui efl fitué yers l’extrémitéffeptentrionale
de l’Y émen,. &, à. j|Éft d^s mopta^pçà,. il ne. dit
point .qu’i l y ai|1;fle Caffeyersi aux/environs, 8c
c’eft à Sana.qii’ëft fa.réfidertce dîu Roi;d’Yémen,
c’eft-à-dire de l’ iman, à l’audience duquel il
a étéraflmis .plufieqrs fois.
,On diflingué. a Conflap.tinoplêApis fortes de
Gaffés d’Arabie : .lai-meifleure efl'app.etce Bahouii ;
A elle eft réfervée pour le Grand-Seigneur 8c
f i Serrall :' lès deux .aiitrqs fôrtès qui ’fe nomment
Sçki & r Salabiy font celles qprff© dépitent le plus
coMmflnèfiièfit -daôià Ife Levant: (M. L Air en. r. )
’ QaÀtit a là ’culture du Ùkffîey er târÜ Jolis là ZdHi
torride, & en grand, que dans les ferres d'Europe *
& pour f i s propriétés & ufagès y voyez a la fh
de ce Volume.
Cà FORAIN. On appelle ainfi, à Lille oe
Flandres, un mélange de cendres, de pouflièrd
des chemins, de boues 8c de curages des rivièæs,
qu’on fait fècher 8c ptilvérifer, 8e que lion
répand fur lès terres, pour leur fervir d'engrais*
( Af. l ’A b b d T e s s i e r . )
B b b b ij