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teins ,, on en obtient quelquefois de jeunes
pieds. - . ' ' , ' ...
Mais il eft extrêmement rare qu on puille en
obtenir par le moyen des boutures. Cependant,
comme cette voie de multiplication ne peut
être nuifible, il eft bon de la tenter. On coupe
de jeunes rameaux de l’avant dernière poulie,,
vers ’ le commencement du mois de Septembre,
on les plante dans des- pots remplis d’une terre
femblable à celle des fcmis. On les arrole co-
pieufement, de manière que la malle de terre
qu’ils renferment, reçoive autant d eau qu elle
en peut contenir-,’ on les place fur une couche,
prefque fans clialeur, à i’expofition du
levant & on les couvre d’une cloche, d un verre
opaque, fur-laquelle on met de la litière. On
les laiffe ainft pendant quinze jours fans y toucher*
enfuîte on vifite les boutures, on les né-
toie," en ôtant les feuilles qui pourraient le
moilir, & on les- arrofé fi elles en ont beloin.
Après quoi, on les recouvre comme elles
étoient, & iorfquc les froids approchent, on les
place fous un chaffis, pour les garantir des gelées'
du foleii & de l’air extérieur. Si ces hou-,
titres reftent vertes pendant tout l’Hiver, quoiqu’elles
n’aient pouffé aucune racine , alors il
y a de i’efpérance, mais la réuflite n’eft pas encore
affurée. Vers le milieu du Primeras il
faut les placer fur une couche d’une'chaleur
très-modérée , & renouveller l’air plus fouvent ;
lorfqu’on s’apperçévra qu’elles commenceront
àpouffer, on pourra remplacer la cloche opaque-,
qui les couvre, par une autre cloche d un verre
limpide, & quand enfin elles font repnfes, on
les traite comme les jeunes fémis. Quoique la me-
fhode que nous venons d’indiquer, foit la feule qui
nous ait procuré quelques pieds de ces arbuftes,
nous ne croyons pourtant pas qu’on doive né-
gligef les autres manières de faire les boutures.
-Quelques perfonnes nous ont affuré en avoir
fait reprendre à la manière angloife, c elr-a-
âire, en pleine terre, fous trois_cloches. _
U Cages. Les-Borbones ne paroiüent pas avoir
des propriétés qui les fafient rechercher dans les
pays où elles croiflent naturellement. En Europe,'
elles peuvent fervir à 1 ornement des jardins
pendant l’Eté, & l’Hiver elles font très-
prdpfés à jeter de la variété dans les orangeries,
parmi lesarbuftes étrangers.
Hift Le nom de Borbonia a été donné à ce
genre en l’honneur dé Gallon de France, qui
prenoif plaifir à cultiver des.plantes étrangères
dans fon jardin de Blois, dont Monfon étoit
le Directeur. , .
Il ne faut pas confondre cq genre ayec. celui
du Borbonia établi par le pere Plumier dans
fes Nova plant, amer. gen. Ce dernier a été réuni
par les Botaniftes , à celui des lauriers. ( M.
^JSORD du baflin, en Architeftute, c’eft la
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tablette, ou le profil de pierre, ou de marbre
ou le cordon de gazon, ou de roquaille ( ’
pofe fur le petit mur, ou circulaire, ou quarnTI
ou à pans, d’un baffin d’eau. ( Ane. Ency.■
M. T h oui n . )
BORDAGE, Bordes,"Borderie. Noms don-]
nés, en Quercy, en Berry, dans lé Perche ■
Maine, &c., à un Bien de campagne, louéfll
moitié fruit. Voye[ au mot Bail j Bail 9
Chetèl. ,( M, VAbbë T e s s ie r . )
BORDÉES. On donne ce nom aux tulipes!
d?une feule couleur, dont les pétales font boivl
dés d’une couleur différente. Il n’y en a m II
très-peu de variétés efiimées. Voyei Tülipe.1
( M. R e y n i e r . )
BORDELAGE , forte de tenure de Biens de]
campagne , ufitée dans quelques pays, & fur-ll
tout en Nivernois, à des,charges & conditions!
particulières, entre autres, i.° Que faute del
paiement, le Seigneur peut rentrer dans l’hé-H
ritage. 2.° Que le Tenancier ne peut démembrerI
les chofes qu’il tient en bordelage. 3.0 Qu’ilI
doit entretenir l’héritage en bon état. (MM
l’Abbé T e s s ie r . )
BORDER. C’eft l’aétion de planter des herbes,||
ou dés arbuftes , autour d’une plate-bande. Onl
dit aufli border' une planche, lorfqu’on relèieif
la ferre, pour defliner fon contour , mèrael
fans y mettre aucune bordure. Voye\ Bordure,H
( M . R e y n i e r . ' )
BORDER. En jardinage ce verbe a différen-l
tes lignifications qui fe trouvent déterminées pari
les mots auxquels il eft joint. Ort dit Borderunel
plate-bande, une allée ? &c. •, on dit aufli Border!
une couche. - -• I
Border une plate-bande , une allée, c’efll
mettre des plantes, des arbres ou autres végé-jl
taux, le long des bords d’une plate-bande, d’unel
allée. V o y ? i - Bo r d u r e .
Border une. couche , c’eft former autour|
de cette couche & dans fa hauteur, avec ifl
fumier convenable, une efpèce d’encaijïenientll
pour foutenir les bords & l’empêcher de s’érafer.i
On emploie", pour cette opération, un fiinutfi
long, mêlé avec un fumier court ou moëlleui.i
On le fecoue avec la fourche, pour ledémê-B
1er,, & après en avoir, étendu fur unefuriacel
unie I la quantité qu’on peut en prendre avecl
une groffe fourche , on le ploie eii deux, °?l
le place dans la direétion du cordeau qui jj |
diriger l’alignement de la couche, & on
pour l’affermir. Lorfque cette première aliuee ■
' placée autour de la ' c o u c h e £ on en remplit H
milieu avec un fumier de même nature ; on p° 1
enfuite de nouveaux bourrelets que Ton rerapl
également jufqu’à ce que la couche fort
nue à la hauteur qu’on veut lui donner. Ap i
quoi on bat les bords de la couche pour a ^
dre plus folide & faire rentrer les PartieV |
fumier, qui s’écarteroient. Il eft à propos q
lords des couchés foient faits, dans toute leur
longueur, avec un fumier de niêroè nature. Il
lonvient anffi qu’ils foient de quelques, pouces
fcioins élevés que le milieu de la couché, parce
feue cette partie s’échauffant beaucoup plus que
tes bords , eft plus fùfceptible de s’affaifler.
| M. T n o u i n . )
I BORDURE. Plantes ou corps étrangers avec
lefouels on dèfline le contour des plate-ban des''
fe des quarrés de' jardin,\pour la propreté, la
Régularité du coup-d’oeil & même pour lbuténir
mterre. Chaque efpèce de jardin doit avoir des
»ordures différentes : un jardin fleurifte feroit
Bordé d’urie manière ridicule en Herbes potagères
comme les potagers le font d’une manière
Blus agréable en plantes utiles. Lorlqu’un jar-
Kineft confacré à ces diverfes cultiires, chaque.
Iplate-bancle doit avoir des bordures analogues à
ion emploi:
! On peut diftinguèr deux manières principales
de border lés jardins, avec, des corps étrangers,
ou _ avec des plantes.
B Les corps étrangers dont on fe fert pouf for-
Inier des.bordures , font des planches , des brigues.,
des ardoifes, des plaques de fer blanc, &c.
jette/ manière de border dure davantage que
Boute autre, elle a moins befoin d’être réparée*,
puais elle exige des frais premiers plus confidé-
Irables, elle. abforbe , d’une manière inutile, une
grande partie de terrain & produit un effet moins
agréable.
I Les planches, dont on fe fert, doivent avoir de
g, à 8 pouces de hauteur -, elles doivent être pein-
Ites à l’huile, & les piquets au moyen delquels
fcn les fixe, doivent être brûlés par le bout, fans
«uoi l’humidité les auroient bientôt fait pourrir,
fes briques doivent pareillement être vernifl'ées.
En général, cette manière de border les plates-
Ëjandes produit toujours un effet défagréable, ou
■ au moins elle ne fatisfait jamais la vue, niais elle
Boit être adoptée dans un jardin de Botanique ,
Bu rien ne doit diftraire de l’objet principal. Le
iardin du Roi eft bordé en tôle peinte à
■ huile.
«Les bordures en plantes font préférables -, eRes
But en leur faveur & l’agrément & l’utilité,
Bufqu’elles. peuvent être en légumes- • dans les '
■ otagers, & en plantes Parterres. d’ornemens dans les
■ Les bordures en buis font -les plus généralement
reçues, ' cet 'arbufte dont l’odeur , la ver-
Pjerérence^ ofrumr e m^oilnlet daéuftargesr éaqbulei sa, vao ieonbtt emnuo inlas
P mconvéniens. Cet arbnfte- épuife la terre, il
■ pientexceffivement touffus, &, ft on veut pr.é-
■ pr çet inconvénient, il faut relever la.bor-
B ^ quatre ans pour la replanter après
BL|r les racines. Par ce moyen, on l’em-
■ e d acquérir trop d’épaiffeur aux dépens des
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autres plantes f car c’eft du côté intérieur & non
de celui des allées qu’il tend à s’étendre.
Un moyen plus agréable de border les plates-
bandes, c’eft au moyen d’un gazon large de 6
ou 8 pouces placé en talus fur l’élévation qu’on
donne, aux. planches au-deffus des allées,. jCe
. moyen que j’ai vu employer dans plufieurs parterres
_ produit un très-bel effer. Ce cadre vert-
encaifle d’une manière agréable les nuances des
fleurs qui garniftent l’intérieur. Il fuffit de tondre
fréquemment le gazon & d’en placer chaque
année de nouveau pour prévenir les inconvé-
niensde cette manière de border.
Des plantes d’agrément peuvent remplir ce
même but d’une manière plus ou moins avan-
tageufe • les oeilletonsTe ftaticè, les violettes,
les penfées, la giroflée de Mahon, la petite ci-
nogîoffe forment des bordures très-agréables *. les
efpèces annuelles doivent être femées au Printemps,
il fuffit d’éclater les racines des plantes
vivaces. J’ai vu fur-tout des bordures de penfées
qui réufliflbient parfaitement.
Lorfqu’on a des abeilles , on peut confaerer
les bordures à des plantes aromatiques ou abondantes
en miel, la lavande , la fauge, les afiers,
les thims, hyfôpes., fariettes, &c. rempliroient
cet objet & formeroient en même - rems des bordures
agréables, cependant on ne pourroit employer
ces plantes que pour des bordures extérieures
& dans les jardins d’une certaine étendue;
car elles,encaifferoient trop le terrain fi on.en
mettoit autour de toutes les plates-bandes. Une
obfervation encore qui eft eflentielle, c’eft que
l’on doit choifir des plantes qui réuffiftent aifé-
ment. Des bordures en plantes exotiques ou
trop délicates feroient fujettes à s’échapcren
Les potagers peuvent être-bordés avec des
plantes utiles telles que perfii, chicorée, ofeille,
&c. Ces plantes produisent beaucoup de cette
manière, parce quelles participent aux labours
qu’on donne à la planche & l’efpace qu’elles
occupent eft compenfé par leur produit. J’ai vu
planter des betteraves autour- des planches d’épinards1,
laitues, &c. qui reçoivent plufieurs cultures
dans le cours de l’année. Ces plantes en
recevoient le bénéfice & devenoient d’une grof-,
feur extraordinaire {ans avoir nui à l’autre culture,
& pour le coup-d’oeil elles produifoient un
effet très-agréable. Des bordures en fèves de marais
ont moins de fuccès, parce que les tiges
un peu trop couvertes, reftent foibles, fe penchent
& ne donnent que peu ou point de finit,
( M. R e y n i e r . ) .
BORDIER. Homme qui fait valoir une borderie.
Ce mot eft d’ufage dans Je Quercy, l’Anjou
, &c. Dans le Comminge , auprès de Nérac,
on dit donner fon bien à bordier, pour le donner
à moitié profit. ( M. VAbbë T e s s ie r . )
BOREAL. Epithète donnée par quelques Bo—