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Eté. Mais les terres, auxquelles la Biche ne
caufe aucun dommage, fi elle paît avant l’Hiver,
l'ont en très - petit nombre. La majeure partie
fur-tout de celles qui avoifinent les forêts , eft
de mauvaife qualité. Un animal ne peur y
brouter les plantes, qn'on y cultive, fans les
appauvrir en leur enlevant une fané , qu’elles
ont eu bien de la peine à pouffer & qui ne
fait plus que languir.
Pendant l’Hiver , lorfque le tems efl humide,
ta Biche piétinant dans les terres enfemencées,
enfonce trop avant les grains qui n’ont pas germé
ou ceux qui ont germé, il s’amafle de l’eau
dans les trous fait par leurs pieds, le grain s’y
noie & s’y pourrit ; la levée eft claire dans le
champ, &■ par conféquent le produit en ell
moindre.
Depuis le mois d’Avril, jufqu’à ce que les
grains foient en épis, la Biche en mange la fane
-dès qu’ils font i épiés , elle mange l’épi, qui lui
plaît d’autant plus que les grains font en lait.
A l’approche de la moiffon, la Biche a quitté
totalement les forêts pour fe rendre dans les
petits bols & les remifes, où elle pafle les journées.
Durant la nuit, elle vit de tous les^grains,
dont fa retraite eft environnée. Quoiqu’elle en
confomme beaucoup pour fa nourriture , elle
en gftte plus encore par fes pieds , en travèrfant
des pièces, qu’elle mêle & dont elle fait périr
une grande quantité de tiges, que fi elle fe ebn-
tentoit de brouter les champs, qui font à fa
portée.
•Les pailles des frumentacées étant alcrrs trop
dures , elle en déshonore ainfi les tiges, qui
font dépouillées de grains. D’après ce qui précède
, on peut juger du tort que font les Biches
i l’Agriculture dans les pays où elles.abondent.
Car s’il n’y en a qu’un petit nombre, le dégât peut
n’être pas fenfible.
A ne coniidérer. que le tort que peuvent caufer
les Biches, on eft fans doute difpofé à écouter
favorablement les plaintes des riverains des forêts
& par conféquent à condamner l’amour de la
chaffe, qui exigeroit la multiplication d’un animal
nuifible ; mais on ceffera d’être auflt févère &
derefufer, pourair.fi dire, aux Princes un genre
de plaifir, qui les tient dans un exercice falu«-
taire , fi l’on fait que, de tout tems, le Roi fur-
- tout a ordonné que chaque propriétaire d'un
.champ fût dédommagé , lorfqu’une Biche ou
tput autre animal, en aurojt mangé une partie.
Sa Majeflé n'a jamais douté qu’on ne remplît
fur pet objet fes intentions. Je fais que, dans
beaucoup d’occafions, on a dédommagé doublement
ceux qui fé plaignoient exaaement &
fans exagération d’un délit. Pour preuve du dé-
fir que Sa Majêfté a toujours eu de ne rendre
fes plaifirs à charge à aucun de fes fujets, dans
lys environs de,1a forêt de RqmboqiHet, où elle
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faifoit tuer, tous les ans, un grand nombre de
Biches, on a établi à les fixais des meffiers '■
pour faire rentrer les, animaux dans les bois * I
fans ceflér de dédommager les propriétaires de!
champs, qui,. malgré ces précautions, fe trouveraient
expofés à leurs ravages. Ami de l’A- !
gricuiture , tout entier à ce qui peut l’intéreffer
convaincu qu’on ne fauroit trop faire pour là
favoriler, parce qu’elle eft la bafe du bonheur
public , j’ai condamné hautement la tyrannie des
chafles, qui couvrait une immenfe pays de gibier
tandis que quelques cantonsJuffifoient aux plaifirs
du. Souverain. Mais je ne puis m ’empêcher
de rendre hommage à un ordre de chofes, qui :
fans faire tort à qui que ce foit au monde,
laifferait au Roi le plaifir innocent de la chaffe,
pour le délaffer des foins & des follicitudes dont
il doit être environné, & cet ordre de chofes
exifte par là fageffe & la juftice de Sa Majeflé., :
Depuis long-tems on a remarqué que les
Biches endommageoient moins les from ens barbus
à tiges fortes, que les fromens fans barbes;
à tiges tendres. La claffe des fromens barbus i
tiges fortes.eft allez nombreufevpour qu’on
puiffe elioifir celui qui convient aux différera
terrains, voilins des forêts. J’en ai diftribuéà
plufieurs propriétaires, qui s’en font bien trouvés.
L’herbe des fromens à tiges fortes plaît moins
aux Biches, parce qu’elle eft moins tendre. Au
moment où les épis font formés, ces animaux
n’ofent y toucher rgpouffcs par les barbes, qui
les piquent./[ M, VAbbe T e s s ie r . )
BICHERÉE, mefure de .terre, ufitée dans le
! Lyonnois, le Beaujolois , r la Breffe, le Dauphiné,.
Son nom lui pën| vraifemblablementde
ce qu’il faut un Bichet de froment pour l’çn-
' femencer. La Bicherée Lyonnoife eft de trois
i cent cinquante toifes, fept pieds ", celle du
Beaujolois eft de 359 toifes 29 pieds y celle de la
Brefle, de trois cent quarànte-fept toifes, huit,
pieds, qui égalent deux coupées. Suivant M.
l’Abbé Rozier, la Bicherée Delphinale efl plus
grande que la Lyonnoife. Voye\ A r p e n t . (M.
VAbbé T e s s i e r . )
BICHET ,. mefure des grains , « dont la
confiftance varie félon les lieux, & qu’on évalue
en général au minot de Paris. Il eft particulièrement
en ufage en Bourgogne & dans le
Lyonnois. A Lyon , un Bichet de froment pefe
communément de cinquante-huit à foixante-deiix
livres. Le bled de la montagne pefe plus que celât
de la plaine.. . . . Le Bicheteft encore en ufage
à Montereau, à Moret, à Sens, à Meaux.A
Monfereau, le Bichet de froment pefe quarante
livres ; celui de méteil trente-huit ; de fe#
trente-fix & d’orge trente-deux. Huit Bichep
font le fetier du pays, qui eft de feizeboib
féaux de Paris. Le muid eft de douze fetiers ;
mais on y ajoute toujours quatre Bichets poU*‘
faire le compte rond de $çnt Bichets pouf ^
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L m Le Bichet de Moret efl plus petit que
[h i de Montereau. A Sens, il y a huit Bichets
fetier du pays & « en faut fept pour
faire le fetier de Paris y ainfi, il eft plus petit
L a fixième que celui de Montereau ; car le
[fetier de Paris eft de douze boiffeaux. A Meaux ,-
le fetier de Paris contient quatre minots ou
Bichets, & pefe deux cens livres -, ce Bichet
fefl plus’pefant que €elui cle Montereau.» n
I « A Tournus, le Bichet eft de feize mefures L boiffeaux du pays, qui font dix-neuf hoif-
feaux de Paris, & un peu plus. Le Bichet de
ffieaime, ainfi que celui de Tournus, fe divife
fen feize mefures, mais qui ne rendent à Paris
dix-huit boiffeaux. Celui de Verdun efl eom-
Kofé de huit mefures qu boiffeaux, & il rend
■ quinze boiffeaux de Paris. Celui de Châlons-fur-
paône contient huit mefures, & eft égal à
ïjuatorze boiffeaux de Paris. » Cours complet
|<fjg riculture.
K Le Bichet de Grenoble contient trente-deux
à trente-trois livres de froment, poids de marc,
«îl en faut quatre pour un fetier & huit pour
lie charge. Le Bichet y eft aufli appellé quar-
uau ou quatrième partie d’un fetier.
B A Thionville & à Bar, le Bichet pefe vingt-
Knq à vingt-fix livres •, quatre Bichets font la
Iguane.
B A Saint-Etienne, en Forêt, il pefe quarante-
iiuic livres & fe divife en quartons &. coupes de
Bingt-quatre St douze livres.
B Dans la Dombe, il pefe quarante-cinq livres *
Bans une parue de cette Principauté, ilfc fub-
Bivife.' en deux coupes & la coupe en quatre
Ëoupons -, dans l’autre, trois coupes font deux
Bichets.
B Le Bichet d’Auxerre pefe foixante livres &
Me fubdivile en deux boifl’eaux, chacun de trente
[livres,- en' quatre quartes, chacun de quinze
givres, en huit demi-quartes de fept livres &
Bernie. Le Bichet fe mefiire ras ou comble.
■ Le projet de réunir toutes les mefures de
France' à une feule, lorfqu’il fera exécuté ,
Bétruira toutes ces variétés. L’Académie des
Icicnces eft chargée de ce travail. ( Æ l'Abbé
JVSIIR. ) ’ *
■ b i c h e t , nom donné dans quelques-unes des
Biles Antilles au Bixa orelland L. V o y t \ Rocouier
ms Indes. (M . T r o u i n .)
■ BICHETTE, dans le Lyonnois, c’eft un demi- .
Bichet, Voyei Bichet. ( M . V A b b é T e s s i e r . ) j
iiY’' BIC«0T, mefure de grains en ufage à ;
B”i'n> qui eft la charge d'un cheval ,. & pefe ,|
B015 cent trenté-fïx livres. On compte à Dijon j
| Pat quatrances, quartauts, Biehots & hémines,. j
^■ -^qnatrance de froment tient treize pintes &
I B» uir grande mefure ; elle pefe quarante- *
livres * & criblée quai une. Le quar fj
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tant tient quatre quatrances , le Bichot deu*
quartauts ; & l’héminc , qui eft ' la charge de
deux chevaux, tient deux Biehots. » Cours complet
d’Agricultmre. ( M. T Abbé T essier. )
B ÏD EN T » B 1 d i n s.
Les deux genres que Linnasus avoit défignés
fous les- noms de Bidens & de Spilanthus, ayant
paru aux Botaniftes modernes avoir évidemment
les mêmes caraélères, ils n’ont pas cru devoir
- les diftinguer. Ils les ont donc réunis, pour n’en
former qu’un feul genre fous le nom de Bident*
Ce genre,de la famille des' Çorymbferes ,
a beaucoup de rapports avec les Verbefines. Il
comprend des herbes, & quelques arbuftes, dont
les feuilles font oppofées, & dont les fleurs,
ordinairement flofculeufes, ont quelquefois des
demi-fleurôns à leur circonférence, mais toujours
en trop petit nombre pour former une
corolle complette.
Le calice commun eft fimpie , & compofé de
deux rangs de folioles, qui ne forment jamais
une véritable émbrication.
Un réceptacle convexe & chargé de paillettes,,
foutient une quantité de fleurons , tous hermaphrodites
, tabulés, réguliers & à quatre ou cinq
divifions.
Les femences, qui font très — nombreuies font
obiongues & armées à leur fomrtier de deux depts
ou pointes, droites, roides, & qui ont fouvent
de petites afpérités tournéés en bas, au moyen
«defquefles elles s’attachent à tout ce qui les' approche,
lorfqu’eîles font mûres.
C’eft à ces deux dents que cette plante doit
fon nom. Néanmoins, dans quelques efpèces
au lieu de deux dents, les femences en ont quelquefois
quatre ; mais alors il y en a deux oppofées
, plus courtes que les autres.
Les fleurs paroiflent dans le cours de l’Eté &
les graines mùriffent peu de tems après.
Especes- et variétés-
Feuilles composées.
1. Bident à calice-feuiflé..
Bidens frondofa. La M. Di#. Cette efpèc'e
comprend deux variétés.
A. -Bident à feuilles divifées en trois. Vulg.-
Eupatoire femelle, Eupatoire aquatique, Cornu et.
B id e n s tripardta L. © de l’Europe, dans les
foffés & les lieux aquatiques.
B. Bedent à calice feuillé.
B idens frondofa. L. © de f Amérique fea—
tentnonale.
2. Bident vehi,.