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tl’ijnc vérchijrc perpétuelle, & d’un, port' irïa-
jeftiieux. Elles font remarquables par la beauté
de leur feuillage, & l’élégance de leur nervure,
le u r bois eft employé dans les arts, & elles
'vroduifent, des réfines utiles. Jufqn’à préfènt
ces beaux arbres ri’bnt pas encore été cultivés
en Europe.
EJpeces.
i , Calabaà fruit rond ; ou T acamaque de
Bourbon.
î Cazophyz zvM I nophyzzvm. L. ^ des Ifies
'de France & de Bourbon.
B. C alaba à fruit rond, ou bois-mane.
Cazothy llvM Ikophyzzvm Americanum.
ï , de Saint-Domingue.
2. Calaba à fruits alongés. ,
Cazophyzzüm Calaba. L. K de Malabar.
2. Calaba acuminé.
f CÀzophyzzvm acuminatum. La M. Diél. T>
de« Moluques.
: Defcription du port des Efpèees.
i L e Calaba à fruit rond eft, un arbre
dont le tronc eft épais & recouvert d’une écorce
noirâtre. Il fupporte une cime très-étendue, &
qui produit beaucoup d’ombrage. Ses rameaux
font chargés d’un feuillage épais , d’une verdure
luifante ot fort agréable à l’oeil. Ses fleurs qui
font difpofées en grappes courtes, lont blanches
& d’une' odeur agréable. A ces fleurs fuccèdent
des noix fphériques Ç recouvertes d’un brou peu
épais*, d’un verd jaunâtre , & d’une fubftance
très-réfineufe, ou oléagineufe.
La variété B. eft plus petite dans toutes' fes
. parties §§ i& ne paroît pas offrir d’autres différences.
,
2. Calaba à fruits alongés. Suivant Rhéede,
jeette efpèce forme un arbre moins élevé que le
précédent , fa tête eft ample & irrégulière. Son
‘ bois qui eft rougeâtre & fort'du-r,' eft recouvert
par une écorce épaifle & noirâtre. Ses feuilles
font :au'-moins une-fois plus petites que celles
‘de la prètfiièrë efpèce ; & on l’en diftingwe eri-
- ccrë* par fes- fruits plus alongés qui deviennent
rouges, en mûriflant. Ils reflemblent pour là
forme, la groflear & la couleur à ceux de
notre cornouiller- smâle. Les*1 Indiens les mangent.
*
3:.f Calabâ âcumin'é. Le tronc de cette ef-
'^peed eft très-droit ; menu & flexible comme
• celui -de l’Afec. Il eft recouvert d’une-écoreê
unie Cendrée, ou jaunâtre. Seâ feuilles font pôin-
rijes., .moins luifantes que celles dès deux antres
efpèees , & ént jufqu’à fept pouces de* long, fur
-deux dç large. Ses fruits font dés poix ovales &
r.xaîtii|5éés-;::7' : -1J 1
1 Culture: Là première'éfpcée^croît dâWs lés lieuk
fHlflomtepxy en'général à peu dé diftarice dés
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bords de la mer, dans différentes partie; des IfieJ
Orientales. On la trouve aufli abondamment J*|
Madagàfcar & aux Ifles de France & de Bour-if
bon. Suivant M. Céré, cet arbre vient mal, lorf.l
qu’on le tranfplante; il ne s’élève-pas autant
fon port eft moins beau, & il eft plus fujet i
être renverfé par les vents. Il copfeille de le fe,l
mer en place,, & avec d’autant plus de. raifonl
qu’il vient affez vite , & qu’en vingt années i||
forme un arbre déjà en état d’être utile. La 1
variété B. de cette première efpèce qui croit!
dans les Antilles, fe rencontrevfréquemment!
dans les forêts de la partie Françoife de l’Ille !
de Saint-Domingue. La ièconde efpèce vient fans!
culture au Malabar, dans les terrains maigres &|
fablonneux. Quant à la troifième efpèce, on lai
trouve aux Mqluques & ,à Java fur les lieuxI
élevés & montagneux.
Quoique nous ayons fouvent femé.de toutes!
manières & en différentes faifons, des graines des!
différentes efpèees de Calaba, nous n ’avons ja-l
mais pu parvenir à les faire germer. C e p e n d an t*
à notre recommandation , on nous a toujou r*
envoyé ces femences très-fraîchement cueillies*
les unes dans des vafeShermétiquement fermés, le*
autres d a n s 1 d e s pots de grès,mêlées avec d e la terra
& bouchés exactement, lés autres enfin dans de*
facs de crin qui avoient été fufpendus à l’air libr*
pendant leur traverfée en Europe ; rien n ’a ré u llil
Ces différentes épreuves nous démontrent qufl
les graines de ces arbres" perdent p rom ptèmen*
leurs propriétés germinatives, & qu’il faut,pou*
qu’elles arrivent en Europe en état de germerr
employer d’autres moyens. Nous ne doutons par
que fi l’on ftratiftoit les graines de Calaba immédil
tement après leur maturité, dans des caifl'es déco«
vertes, en les mettant lits par lits avec de la terre«
& qu’on eût foin de lesarrofer, pendant latraverl
fé e , on n’obtînt en Europé des femences dé*
germéeS jOu propres à germer, & qu’on nepaïf
vînt à pofféder ces arbres. Ils n’eff pas douteul
non plus que les Calaba ne puflent s’é k 'i
dans notre climat, au moyen des chaffis, & di
couchés de tannée, & qu’on ne réufsît à lesconl
fervèr dans les fer.res, & à les multiplier, conini|
les autres arbres du même pays que nous polit
dons déjà. '
Ufage. Suivant M. Céré, le Tacamaque india
dè rifle-de-Franbe, ou là première-efpèce
un des arbres les, plus utiles à cette Colowj
Son bois eft d’un grand ufage pour la charpentj
la Marine & lé charronnage; on tiré defonécorf
pkf incifion , une gommérréfine fort abondant!
& très-propre à remplacer le goudron dans!
Marine. Elle eft d’un jaune verdâtre &
odeur fuave ;’ on lui donne te nom 'de b■ _
verd dans le commerce. L ’arbre réfifte aux en? 1
dès-vents îès plus violents', & .par cette railoll
j:'ft employé à faire des enceintes propres 3:§1
^ger les plantations ; d’ailleurs fon port r’aI
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■tueiix ,t & l’o d e u r fu av e d e fes fleurs q u i p a r fu i
r e n t 1 air à de gran d e s d ifla n c e s , le r e n d e n t très-
lintéreffant fous tous fes rap p o rts.
1 Les Indiens m an g e n t les fru its de la féc o n d é
■efpèce, & tire n t d e fes am an d e s, p a r e x p re f lio n ,
■une huile p ro p re au x lam p e s, & q u i p e u t le ry ir
■encore à d ’au tre s ufages.
g C’eft dommage q u e ces a rb re s n ’a y e n t pas e n -
leorc été a p p o rté s e n E u r o p e , la fo rm e d e leu rs
■feuilles, le u r v e rd u re & l’élégance de le u r n e r -
»rure leur m é rite ro ié n t u n ra n g diftjngué p a rm i
lies arbres de no s fe rre s chaudes. ( M. T hovin. )
CALABRE. N om , q u e l ’o n d o n n e , dans q u e l-
■ques pays, à u n e b reb is q u i p e rd fes den ts.
| ( M. l'abbé T es sier. )
CALABROISE. Renoncule , double de couleur
■chamois bordée de^ rouge : c’eft une variété
■ connue Tous le nom des Ranunculus orient ali s .
P V ? Renoncule. Reck. fur la culture de s
I Murs, par P . Morin. ( M,. Re y n ie r .)
CALABURE, M v n t in g ia . ♦
l ^ C >g e n re ? , qui fa it ?miQ dc ,a des
[Tilleuls, a été é ta b li p a r le P è re P lum ie r , e n
■ honneur de M u n tm g iu s , c é lèbre Botanifte & le
liom a été a d o p té p a r le s Botaniftes m o d é r é s . Il
Kn eit encore c ôm p o fé q u e d ’u n e feu le e fp è c e . C ’eft
■un arbre originaire de l’A m é riq u e m érid io n a le , q u i
lie conlerve dans les fe rre s chau d es en E u ro p e .
CALABURE S oyeux.
MUNTINGIA Calabura L. ï> des An tille s.
J Le Calabure fo y e u x eft u n a rb re q u i s'élève
■ plus de tre n te pieds d e h a u t. So n tro n c eft
Brou & garni de b ran c h e s dans fa p a rtie f u p é -
tieure ; ces b ra n c h e s fe d iv ife n t e n r am e a u x ,
Pont l écorce lifte eft c o lo ré e d ’u n p o u rp re
■oncé fo rt agréable à la vlie. S on feuillage eft
■épais, d’une v e rd u re c e n d ré e e n -d e flu s , arg en té e
I& comme foy eu fe em d e flo u s. Ses fleurs v ien n e n t
Bous les aiffelles des feuilles ; elles f o n t b lan c h e s,
petites & de p e u d’a p p a re n c e . I l le u r fuccède
Je s baies^ de la g ro fle u r & d e la fo rm e d ’u n e
pente, d’u n ro u g e p â l e , & q u i , p a r le u r m u lt i-
K,lde> p ro d u ifen t u n b e l effet. Ces fru its fo n t
jj'viles in té rie u rem e n t e n c in q o u fi* lbg.es q u i
Bemenment c^ a c u n e u n Sr a n d n om b re d ç p e tites
- Gz/ten». L e C a la b u re c ro ît n a tu r e llem e n t à
P Jamaïque, à S a in t-D om in g u e , & dans p lu—
J ors autres ifles de l’Am é riq u e . Il v ie n t p lu s
* ^ ^H é û ie n t dans les te rre s p ro fo n d e s , u n
« F ir ^es * ^ p a rm i les a rb re s des f o r ê ts ., j
■aff0 ? uroPe > c e t a rb re fe c u ltiv e dans des
m, ,s ’ ^ a b e fo in d u fe c o u rs des fe rre s chau d es î
RDrf* cf ,L ^ es de t a n n é e , p o u r fe c o rife rv e r
F a n tl hiver. I l a im e u n e te rre fu b fla n tie lle .
Srtculture, Tome. II.
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fablotincnfe , & des arrofemens légers & fré-
quens. Lorfou’il efl arrivé à cinq ou fit pieds
cle haut, il fleurit, & produit quelquefois des
fruits qui parviennent à leur maturité.
L e Calabu„re fe multiplie de femences' de
marcottes & rarement de boutures. Ses graine«
doivent être feipées auffi-tôt après leur arrivée
n importe dans quelle faifon , parce que, fi on’
les laifloit dans leurs facs , ell<s vieilliroient
promptemenr , au lieu quelles fe confcrvent
étant femées. La terre, qui leur convient le
mieux, efiune terre fubftantielle . légère & bien
dmfee. Si les femis font fiiits an printems ou
au commencement de l’Eté , ils ne doivent
être recouverts que d’à-peu-près une ligne de
terre. On placera les pots qui les contiennent
i lur une couche chaude , couverte d'un chafiîs,
oc on les bamnera foir & matin avec l’arrofoi/ à
pomme, iufqu’à ce que les jeunes plantes commencent
il fortir de terre. S i, au contraire . les
graines n arrivent qu’en Automne ou en Hiver
on les femera pareillement dans des vafes; mais’
au heu de les recpnvrir d’une ligne de terré
lculement, on les recouvrira de -répaiffeur rie
trois lignes, & on ne le.s arrpfera qu’autant qu’il
lera néceffaire, pour que la terre ne fe deilèche
pas , trop à fa furface , & conferve un léger
degré d’humidité. Les vafes feront snfuite placés
dans la couche de tannée d’une ferre chaude
peur y relier jufqu’à,ce que l’on puiffe au Prin-
f !TlSù ! îS meltrè fur des couches neuves & fous
des chaffis. Alors on les cultivera comme les femis
pnntariniefs. Les graines du Calabure refient fou-
vent en terré plulicur» mois avant de lever, &
quelquefois même une année entière, fur-tout
lorfque les graines ont été long-tqms dans des
facs, avant d’être feméçs. C’efl pourquoi il efl
bon de confepver les pots dans JefqupJs elles ont
été femées. , de les ariofer 8‘ ,<l’enipêcher les
mauvaifes herbes d’y croître.
Lorfque les jeunes plants auront atteint tro»
à quatre ’pouces de haut, on les repiquera, foit
féparémenr dans des pots à bafilic, ou quatre à
quatre dans des pots à oeillets, Çela doit dépéndre
du^ nombre d’individus qu’on aura & du prix
qu’on attachera ij Içur Conlervation. On les
placera, enfuite fous, thaflis & fur une couche
tiède ; on les ombragera jufqua ce qu’ils foient
repris, .& on les traitera comme les autres jeunes
plantes délicates du même climat.
Vers le milieu de l’Automne, ces jeunes élèves
doiven t être rentrés dans une ferre chaude, à chaffis
bas & inclinés, & placés dans une. tannée chaude.
On les arrofera. légèrement pendant l’Hiver eti
proportion de leur yégé.tation St de la chaleur plus
ou moins forte du foleil. Au Prin tenis, s’ils ont fait
des progrès & que leurs, rj|.nes rempliffent .les
pots', on les mettra dârlpdes ppts un peu
plus grands, remplis d’une terre un peu plus
C e c ç