
le climat de Paris, ni pendant cëtte première
année, ni à quelqu’âge qu’elle foit parvenue
} quelque l'oit la chaleur de lafaifon. Ainfi ,
lès plantes de cette efçèce relieront fur la
couche chaude dont je viens de parler, & fous
les vitrages de cette couche jufqu’à la fin de l’Eté,
pourvu que ces vitrages foient allez exhauffés pour
quelles ne foient pas en danger d’être brûlées par
le foleil ; mais elles ne doivent' fortir de cette
couche & de deffous ces vitrages que pour palier
fur-le-champ dans la couche de tan de la ferre
chaude ; on les mettra dans cette dernière au plus
tard à la fin de Septembre, & elles y relieront
confiamment, depuis ce moment, pendant tontes
les faifons de l’année, tant qu’elleréxifleront,
fans jamais en fortir, quelque tems^u’il faite. Il
efl très-néceffaire à ces plantes, torique le tems
le permet, de jouir de l’air frais chaque jour à
proportion de la chaleur de la faifon. Si l’on
néglige de les en faire jouir fuffifamment, principalement
pendant l’Eté & l’Automne , elles
s’étioleront, ou au moins deviendront trop tendres
, & elles périront certainement pendant l’Hi-
ver fuivant. Commelm dit qu’elles parviennent
ordinairement à la hauteur d’un pied avant le
premier Hiver. Il efl bon de les arrofer fouvent
pendant les grandes chaleurs de l’Eté; mais il faut
iiécefiairemem modérer beaucoup les arrofemens
depuis le mois de Septembre jufqu’à l’Hiver, afin
qu’elles puiffent s’endurcir fuffifamment pour ré^
nfier à cette dernière faifon. Pendant cette faifon
l ’humidité leur efl très - préjudiciable. ; il faut
les arrofer très-rarement, leur donner très-peu
d'eau à-Ia-fois, & ne leur en donner que lorf-
que la terre des vafes qui les contiennent efl
séchée depuis la furface jufqu’à un pouce de
profondeur. Il faut entretenir habituellement,
pendant l’H iver, dans la ferre qui renferme ces
plantes, une chaleur de douze à dix - fept degrés
: e’eft la température qui leur convient le
fnieux pendant cette faifon. Il faut avoir très-
grand foin pendant la même faifon de n’aérer la
lerre qui contient ces plantes quelorfque le tems
©fl fereîn & fee fans être trop rigoureux, & lorf-
qu'en même-tems le vent efl foible; de n’ouvrir
pour cela uné iffiae à l’air de la ferre qu’à un
des boucs de cette ferre feulement, & du côté pp-
pofé à celui d’où vient le vent -, de faire en
forte que le nouvel air , que l’ouverture de cetre
iffue force de s’introduire alors dans la ferre,
ne frappe pas dire élément fur les plantes; de
faire eh forte qu’au moment où Fon donne cette
îlfue à Fair de la ferre, le thermomètre qu’elle,
contient foit élevé à environ vingt ou vingt-cinq
degrés ; de refermer cette iffue avant que le renouvellement
de l’air ait fait defcendre le thermomètre
au-deffousde quinze degrés : en un mot
il faut ufer de beaucoup de prudence & de.dif-
crérîon chaque fois que Fon aérera cette ferre
pendant 1 Hiver x & fur -tout vers- le commen—
cernent du Printems lorfque ces plantes ont faft
des pouffes tendres dans la ferre, de manière
qu’ôn ne les accoutume à Jouir de l’air nouveau
que par gradation infeniible ; car, fans ces précautions,
cet air nouveau , eft occafionnant dans
l’air ambiant de ces plantes un changement trop
brufque , leur feroit beaucoup plus dommageable
que profitable , offenferoit leurs organes
flétriroit leurs tendres pouffes-, & les mettroit
en danger de périr très-promptement. La déli-
eateffe de ces plantes fait que le défaut d’aùen-
'tion fuffifante à cet égard , leur efl fouvent fn-
nefle. Tant que ces plantes croiffent beaucoup,
il faut les changer de pots chaque année, en
ayant attention chaque fois de ne leur point donner
de vafes trop confidérablement plus grands
que ceux qu’on leur ôte ; car les trop grands
vafes leur font préjudiciables à tout âge. Quand
leur accroiffement de chaque année elt peu con-
fidérable, on ne les change de vafes que de deux
années l’une, en Août ou mieux en Avril; & dans-
les années où elles ne font point changées>, on
fe contente d’enlever, en l’un de ces deux mois,
autant de terre qu’on peut de la fùperfïcie de
l’ancienne terre des pots ou des caiffes fans endommager
les racines, &. on la remplace furie
champ par de la terre nouvelle. ( Voye{ Rempotage
& demi- change.) Moyennant ces foins,,
les plantes de cette efpèce s’élèveront dans les ferres
chaudes du climat de Paris, à la hauteur de huit où
dix pieds, & y fleuriront chaque "année..
La Caffe lancéolée, n.° 23, qui efl le Séné d’Alexandrie,
efl cultivée en pleine terre en Perfe',
en Arabie, & en Syrie; mais on ignore les détails
de cette culture; on voit feulement dans l’Hif-
toire des Plantes de Jean Bauhin ( ƒ. Bawhini.,,
Hifioria Plantarum univerfalis ) que dans le Levant
on cultive en certains cantons cette efpèce',
dans une terre amendée avec du fumier de mouton,
En Europe, dans les climats femblables à celui
de Paris^ fuivant Miller, cette efpèce fe multiplie
par fes graines, qu’il faut fèmer de bonne
heure au Printems fur une bonne couche chaude,
couverte de chaffis , & placée en expoffridfi
chaude & abritée, dans de petits pots remplis
d’une terre’ légère & fubflantieufe , telle que feroit,
par exemple, un mélange exaéï d’une partie
de bonne terre à potager-avec partie égale
de terreau de vieille couche bien confommée.
Ce femis doit être fait & foigné, & les plantes
qui en proviennent doivent être traitées xîe )a
même manière & avec les mêmes attentions &
précautions qui ont été indiquées, plus haur pour
F efpèce, n..° 18, en y ajoutant encore plus d’attention
, de foin, d’exa&itude , & les différents
qu’exige la nature de cette efpèce, n.° 23 , .qui,
fuivant Miller , efl annuelle, & efl beaucoup plus
délicate,. Elle ne doit jamais être expofë'e en plein
air.Elle doit refier pendant tout l'Eté fur la' coii*
che chaude, & fous les chafiis où on lui donne
beaucoup d’air clans les tems chauds. Avec cette
méthode & en avançant le plus poffiblejes plantes
de cette efpèce au Printems, Miller a fouvent
réufli à les faire fleurir en Août & Septembre ;
mais il a rarement réufli à ce quelles perfectionnent
leurs femencési Pour tâcher de faire mûrir
©es femences y il faut à la fin de Septembre tranf-
porter ces plantes dans la couche de tan de la
ferre chaude.
Il feroit à propos de tâcher d’enrichir de cette
plante nos Colonies Américaines d’entre les Tropiques.
Il feroit facile de l’y multiplier, en peu
de tems, aftez abondamment pour fuffire à la
confommation de.toute l’Europe, queFon affran-
çhiroit ainfi du tribut qu’elle paye annuellement
aux Levantins pour cet objet.
La Caffe d’Italie, n:° 24, ou en d’autres termes
le Séné d’Italiè , qui eft, fuivant Miller , originaire
des Indes d’où fes femences lui ont été envoyées
> fe cultive en pleine terre en plufieurs
contrées de l'Italie, fuivant Jean Bauhin , Mat-
thiole, Dodonée, Lobel, &c. On Fy cultive
principalement dans le Florentin, & dans plufieurs
autres cantons de la Tofcane,dans le territoire de
Gènes, dans les environs de Rome^ dans la Pouille,
&c> comme j’ai déjà dit. On Fy multiplie par fes
femences ; on ne doit pas l’y femer avant le mois
de Mai : lorfqu’ôn y fème fes graines plutôt, on efl
fen grand rifque de voir,les plantes qui en proviennent
détruites par le froid auquel elles font
extrêmement fenfibles. Les premiers froids de
FAutomne y détruifent aufli ees plantes : on a
foin d’en faire-Ia récoke.avant ees premiers froids.
Il tombe fous le fens qu'on doit choifir pour la
femer- en ees pays les lieux les plus chaudement
©xpofés,. & les mieux abrités des vents froids.
Dans le climat de Paris, cette efpèce fe multiplie
& fe cultive exactement de la même manière
que Fefpèce précédente , n.° 23. Si l'on hâte fes
progrès au Printems, elle fleurira en Juillet, &
Fon en obtiendra de bonnes femences.
La Caffe biflore, n.° 25 , fe multiplie & fe
traite dans îe climat de Paris comme l’e fpèce, ■
n.° 20 > en terre pareille à celle indiquée pour :
la culture de l’efpèce , n.° 23 ..
La Caffe à feuilles obtufes, n.° 28, fe multiplie
& fe cultive dans le climat de Paris comme
îesefpèces, n.0418 & ro. Suivant Miller, on peut ;
en obtenir de bonnes femences.
Dans le. même climat, la Caffe cotronneute, :
h.° 3-0 T fe multiplie & fe cultive- comme Fefpèce, i
n.°' 2o , dans une terre pareille à celle indiquée
pour Fefpèce n." 23.
La Caffe1 à gonfles' ailées:, n.° 3 1, efl, fuivant
Ruinphius ,.cultivée dans les Indes orientales à
caufe.d'efès’vertus. Elle nevirpas, dit—i l ,.au-delà .
de.dçux ans : ou l'y multiplie par fes. femences..
Dans 'le climat 'de Paris elle fe multiplie.& efl ,
cultivée comme l’efpèce, n.° 2.0 , dans une terre 1'
pareillç à celle indiquée-pour la culture diei
l’slpèçe , n.* 15 ; & elle eA au moins aufli délicate
que l’efpèce , n." zo. Suivant ..Miller, elle
; ne vit guère que deux ans. Il faur lui donner très.
; peu d’eau pendant l’Hiver t elle fleurir la fécondé
année;mais.il eft rare qu’elle produife des femences.
La Caffe de Maryland, n.° j z , eft la feule
efpèce de ce genre qui.puiffe fubfifter en plein®
terre & en plein air pendant l’Hiver dans te climat
de Paris. Elle demande.dit Miller, un ter-
rein fec & une expofirion .chaude. On la multiplie
par le moyen de fes femences q,u’ü faut
tirer de fqn pays natal. On les fème, pendant le
mois d’Avril, :en terre meuble bien préparée éç
en bonne e-xpoflrion. On arrofe le femis légèrement
tous lies jours }ufqu*à ce qu’il foit levé,
Lorfoue les.plantes paroiffent,. on modère les
arrplemens, on farcie & on éçlaircit convenablij
ment; lprfque les plantes ont trois ou quatre
pouces de hauteur, on éclaircit une, feço,nde fois5
c’eft-à-dire, qu’on ne laifle que les plus-fortes,
en place, à environ huit pouces, ou un pied d.c
diflance : les unes des- autres; on arrache les autres
avec foinpouries repiquer fur-le-qhamp à la
même diflanceréciproqne,.enterrepareiile& bien,
préparée ; pendant qette opération on confervè'
le plus que l’on peut lès raciaes.de çes.dqrnièreé^
.& on ne -laifliè ces racines à l’air que le moins
long-tenls poûible;. cette, opération doit le faire
pendant un rems brumeux ; ces plantes nouvellement
repiquées doivent être tenues k l ’abri du
foleil, & arroféesjuiqu’à ce qu’ellesaienr potilfê
de nouvelles racines. Enfuite toutes ces jeunes
plantes n’exjgent.f .jnfqu’i i^utomne,. d’autres,
foins que d’être fardées au bèfoin, & arrolèes-
pendant les.çbaleurs. Au mois; :dé Septembre ftu-
vant, on peut Ips tranfplanterà demeure dans,
la place qui leur .eft.dielfinée, eti terre bien préparée,
pendant un tems brumeux, foit en n to t t i
ce qui eft le mieux, foit fans mottes,, maïs erc
çqnfervant autant que l’on peut toutes leurs racines,
qu’on ne laiflè èxpofées k l ’air que le
moins long-iems que l’on peurr après cette tranf-
plantation ,, on les abrite du foleil, & on.fes. arrofe
jufqu’i .c e quelles aient pouffé de nouvelles,
racines. Enfuite elles ne demandent d’autres, culture
que desjarclage’s. Elles vivent plufieurs années-
fi les Hivers ne; font pas. trop rigoureux, & fr elles,
font.en terre lèche, chaudemenr expofée. Il eff prudent
de les couvrir avec .de la paille longue pendant’
les fortes gelées. Elles fteuriflent chaque-
année,.mais elles ne produifent pasde femejsees.
dans, le dimat. de Paris.
La Caflèide Java ,n.° 59 . efl cultivée dans les.
Indes orientales è caufe de fon ttfage pour l'amii-
fement.des vieillards, dit Eumpbius. Sa culture.
y .eft auffi. facile, & la même que celte de l’ e f-
pèçe, n.“ Z0,.J1 paroît quelle fe pljaît auflï (fefls.
les terrés fortes ; car Rumphius aohfervé un »rand
nombre d’arbres de cetre efpèce i Amhoine dans.
-le.qjiaruer.de iliitoêjtQti t les, terres fpnt. atgilfpjife, "