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mais il fera cependant mile, d'arrôfer chaque !
plante , au moins line fois ou deux, allez co- :
pieûfement pour lier la terre d’autour de la
motte avec celle de cette motte ; mais il eil
indifpenfable, à l’égard de toutes celles dont
la motte aura été brifée pendant l’opération de
la ira (plantation, de les arrofer afliduement, &
de les abriter du foleil par des paillaffons jul-
qu’à reprife parfaite. Pour arroler les Câpriers
plantés dans les trous de murs, on lait dans la
terre d’au-dcffus de leurs racines, eh la perçant
avec un plantoir, des trous inclinés en del-
eendanr depuis le mur, dans.lelquels on introduit
l’eau peu-à-peu avec un arrol’oir à
goulot.
Après que les Câpriers planté» à demeure,
font bien repris ; voici les foins qu’exigent ceux
plantés dans & contre les murs : en premier
lieu , il ell à-propos de palilîer leurs branches,
eb les diftribuant également fur la furfàeè de
ces murs, & les attachant, foit avec de J a paille,,
foit avec du jonc,,qui efl plus commode & plus
propre, qu’à des clous piqués dans le mur. Cette
forte d’efpalicr préfente un beau Ipeélacle pendant
tout l’Eté. Quand on ne les paliffe pas,
ils font beaucoup moins agréables à voir ; &
de plus leurs nombreufes branches tombent
les unes fur les autres, fe privent réciproque—
quemenr de l’air & du foleil, & fleuriffent
beaucoup moins abondamment.
En fécond lieu, il faut prendre les précautions
nécessaires pour les empêcher d’être détruits
par les gelées.' Dans le climat de Paris,
quelque précaution qu’on prenne, on réuflit
rarement à con fer ver toutes leurs brandies d’une
année à l’autre , la gelée en détruit prefque
toujours une partie : elle les détruit même quelquefois
toutes jufques contre la fouche, ou
jufqu’à fleur de terre ; mais , lorfqu’on prend les
précautions néceffaires , elle épargne ordinairement
les plus groffes branches, elle endommage
rarement lafouche ou les racine*, & au Prin-
tems fuivant, la plante pouffe nombre de branches
nouvelles qui naiffent de fes greffes branches
ou de fa louché, & produisent beaucoup
de fleurs. Pour garantir les Câpriers de la gelée,
le plus qu’il poffible, dans ce climat, on
met au pied de phacun de ceux qui font en
pleine terre & Air la terre qui l’environne, jufqu’à
la diflanee d’un couple de pieds, environ
fix à huit pouces d’épajflèur de paille longue , &.
l'on couvre joutes les branches avec des pail-
laffons, en enmetrantplufieurslesnns fur les autres
pendant les grands froids. Mais beaucoup
de'Jardiniers évitent la plus grandç partie de cef
embarras, & ont l’habitude dans les çlimatsde Pars,
de renonce à conferver pendant l’Hiver les
figés & branches des Câpriers plantés en plein
ajr. Ils les coupent toutes à la fin de Septembre,
à fept oij huit pouces de la fouphe, oji
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même plus près d’elle ; puis, à l’égard des Câpriers
plàntés en-pleine terre aux pieds des murs I
ils couvrent la fouche & les bouts de branches!
ou chicots qu’ils y ont laiffés ; tantôt avec
de la paille longue, tantôt avec de la terre
dont ils font une hutte afl’ea haute pour
que le chicot le plus élevé en foit-couvert
de trois à quatre, travers de doigts; tantôt
par cés deux moyens réunis. Les couvertures!
doivent être plus épaiftés pendant les premiers
Hivers que pendant les fuivans, parce que les
jeunes plantes font plus délicates que celles qui
font plus âgées. Quant aux Câpriers’plantés dans J
dts trous de murs-, ils rempliffènt le vuicle des :
trous avec de la paille, & pendent de petits
paillaffons devant la fouche & les chicots laif-J
lés à chacun.
A là fin d’Avril, lorfqu’il n’y a plus de gelées à
craindre, on découvre peu-à-peu les Câpriers,
on défait peu-à- peu, les b ut tes faites pour Iesga->J
rantir du froid, & on égalife le terrein.
En troifiètr.e fieu fi l'on veut avoir un grandi
nombre de fleurs . il faut avoir grand foin de]
cueillir tous les fruits à mdure qu’il en noue.
Ils abforbent la fève. Il efl rare qu’une branchel
donne plus d’un, ou deux, ou trois fruits ; mais, j
des qu’ils y font noués, il efl d’expérience conf-
tante que prefque toute fa fève efl employée à
leur accroiffement & à leur perfection, qu’elle
s’aîonge beaucoup moins, quelle produit donc
beaucoup moins de feuilles, & par conféquentj
beaucoup moins de fleurs, puilqu’il naît une]
fleur de l’ai (Telle de chaque feuille : ajoutez qu’a-l
près une abondante .fructification , les plantes fe-|
roient beaucoup affoiblies, & en végéteroient j
beaucoup moins vigoureufement Tannée fui van te. j
Il efl fuj>erflu de dire qu’il convient de labourerl
un couple de fois par an au pied des Câpriers
plantés en pleine terre ; il n’efl perfonne qui n’enl
lente Tùtiliré. -
QuantauxCapriersadultes cultivés en pots ou en
caiffes , il efl aulfi à propos de paliffer leurs tiges
& branches ; on les attache fur un treillage léger,,
bâti pour chacun avec des baguettes minces, &
qu’on foutiendra contre lui en l’attachant à deux!
échalas planrés ju(qu’au fond du vafe dans lequel
il efl contenu. Si Ton fe contentoitd’attacher
tcures les tiges & branches , en un paquet, à un
feul échalas planté dans le milieu du vale, elles
fe dérobe roient réciproquement l’air & le (oh'l
& la plupart de leurs fleurs étant çaehées dans
ce paquet, on ne jouiroit pas de leur fperiacle*
Si on laiffoit les tiges .& branches fans les fou-
tenir, elles fe couchcrqiervt toutautour du
pot fur la terre & fur les plantes voifines ; ce fl1!1
feroitgênant, défagrëable à la vue, & étouffer^
les plantes voifines ainfi que ces tiges & brancb#
elles-mêmes qui y cacheroient leurs fleurs.
Quelque foit l’âge des Câpriers cultivés en
pots ou caiffes » ils demandent les mêmes f l
r ' f
*a e j’ai indiqués _pour ces plantes mifes en pots
pendant la première année de . leur exiflence ,
après être provenues de femences, c’efl-à-dire,
| qu’il faut avoir foin de les arrofer à proportion
de leur force & de la chaleur de.la faifon, qu’il
faut leur donner beaucoup d’eau pendant les
grandes chaleurs, modérer beaucoup les arrofe-
! mens pendant le mois de Septembre , qu’il faut
rentrer à la fin de Septembre ces pots ou caiffes
dans l’Orangerie où ils doivent être pofés
auprès des croifées ; que le meilleur moyen de
les conferver pendant l’Hiver, efl de les placer
! fous un chaffis de vitrage fec & aëré , où on
les faffe jouir de l’air & du foleil chaque fois
que le tems efl doux ; que, pendant l’Hiver, ils
doivent être très-peu arrofés, ne recevoir que
très-peu d’eau à-la-fois avec Tarrofoirà goulot,
& n’en recevoir que lorfque la furface de la
terre- des pots efl fèche jufqu’à un pouce de
profondeur ; qu’il ne faut les mettre en plein air
au Printcms que vers la fin d’Avril, &c. Chaque
fois que les racines des Câpriers font parvenues
à remplir entièrement la capacité des vafes où
elles font contenues, il ne faut pas négliger de
leur donner des vafes plus grands, ou un demi-
change fuivant la grandeur des plantes. ( V ° y e \
Rempotage & demi- change. )
Le moyen le plus en ufage pour multiplier
le Câprier ordinaire dans le climat de Paris, efl
celui des marcottes. C’eft celui qui y efl le plus
facile & le plus prompt. Pour le mettre en pratique,
on efl dans Tufage de faire des mères, c’efl-
à-dire, de récéper en Automne jufqu’à fleur de
la fouche toutes les tiges & branches d’un ou
plufieurs Câpriers plantés en pleine terre. En
Juillet fuivant, lorfque les branches nombreufes
qui font nées de la fouche ont acquis quelque
grandeur, on élève autour de cette fouche &
au-deffus d’elle, une butte de terre affez haute
pour que la bafe de toutes cés branches nouvelles
y foit enterrée à environ fix ou huit pouces
[ de profondeur. Quand on n’a pas befoin d’un
grand nombre de marcottes, il n’efl pas befoin
jde faire des mères: il naît fouvent, fans ce ré-
cépage ,< fur la fouche de chaque Câprier, des
branches d’une belle venue dont on enterre la
bafe par le moyen d’une butte, ainfi que je viens
: de l’expofer. Otf arrofe afliduement ces buttes ,
pendant le refle de l'Eté & de l’Automne. La
jbafe des branches ainfi enterrées & arrofées,
| s enracine facilement, & ce» marcottes ont quelquefois
affez de racines au Printems fuivant pour ,
Ipouvoir être fevrées : mais il efl plus avantageux
[de ne les fevrer que lorfqu’elles ont l’âge de deux i
I ans; alors elles font ordinairement pourvues de 1
peines vigoureufes, & elles ont acquis une force I
qune c.onfiflance qui les rendent beaucoup plus i
capables d’être tranfplantées avec fucCès. On con- i
tëoit que pendant l’Hiver que ces marcottes paf-
ent far leur mère avant d’être tranfplantées , il
A g r icu ltu r e . T om e J J ,
convient de ne négliger aucune précaution pour
tâcher de les préferver de la gélée. On les fèvre au
Printems, à la fin d’Avril, lorfque les gelées ne font
plus à craindre;on ne fevre que celles qui font
affez fortes, & on laiffe les autres fe fortifier fur
Ja mère jnfqu’à Tannée fuivante. On les fèvre
par un tems brumeux autant qu’il efl poffible ;
on les enlève avec toutes leurs racines, & on,
les plante fur-le-champ à demeure, en ayant
foin de ne laiffer leurs racines expofées à l’air
que pendant le tems le plus court qu’il efl poffible.
On les arrofe afliduement deux fois par
jour, & on les abrite du foleil depuis le moment
quelles font tranfplantées julqu’à reprife par-i
faite, puis on ôte les abris par degrés : enfin on
les traite enfuite comme les plantes de pareille
force provenues de femences. Chaque mère peut
produire ainfi des bonnes marcottes pendant
nombre d’années confécutives.
On fait encore des marcottes en couchant en
terre de la manière ordinaire, les branches les
plus baffes & d’une belle venue : ' on couche
pendant le moôs de Mai les branches de l’année,
précédente : on enterre à fix ou huit pouces de
profondeur la partie de chacune qu’ôn veut faire
^enraciner : M. deTfchoudi confeille de faire à cette
partie une petite en taille, comme on fait aux marcottes,
d’oeillet ; mais cette entaille n’efl pas nécef-
faire:on arrofe afliduementla terre où ces branches
font enterrées ; elles s’enracinent auffi facilement
que les marcottes faites fur des mères comme,
j’ai dit, & on les traite de même.
On profite encore, pour multiplier cette efpèce,
des rejettons enracinés qui naiffent à quelque distance
du pied des Câpriers plantés en pleine terre.
On les arrache Iorfqu’ils font affez vigoureux,
à la fin d’Avril ou au commencement de Mai,
lorfque les gelées ne font plus à craindre, en
leur confervant autant de racines qu’il efl poffible
: s’ils font fuffifamment pourvus de racines,
on peut les planter fur-Ie-champ à demeure ;
s’ils n’ont qu’un petit nombre de foibles racines ,
il convient de les planter en pépinière, en bonné
expofition, à un pied de diflanee les uns des
autres, où on I$s arrofe afliduement, & où on.
les tient à l’abri du fol-eil jufqu’à ce que leur
végétation annonce qu’ils ont pouffé ae nouvelles
racines; alors on ôte les abris par degrés;
mais on continue de les arrofer afliduement jufqu’à
la fin de Tannée. Au Printems fuivant, ils
font fuffifammtnt enracinés pour être tranf-
plantés à demeure', & on les traite comme des
marcottes enracinées.
Enfin, on multiplie encore le Câprier ordinaire
par boutures dans le climat de Paris ; mais ce
moyen y réuflit beaucoup plus difficilement en
pleine terre que dans les pays chauds. Dans le
climat de Paris, le plus fûr efl de les planter fur
couche. Pour cela, vers le commencement de
Mai> on choifit des branches < de Tannée prêté-
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