
le propage d'elle-même par fes fera en ces tombées,
& elleçroît naturellement çà & là dans
les jardins, dans les places publiques peu fréquentées
, dans les endroits fur - tout où la terre
çft légère, & dans ceux où l’on eft dans l’habitude de
jetter toutes fortes d’ordures. Dans ces derniers endroits,
elle végète plus vigoureufement & devient
plus haute qu’ailleurs, Çette plante répand une
odeur forte de bouc & qui fait mal à la tête. Sa faveur
eft meilleure, & approche de celle delà rave.
Suivant Rumphius, le nom de Gallinaire (Gallina-
ria ) , c’eft-à-dire , Herbe aux poules , que l’on
donne à cette plante, lui vient de ce qu’elle eft
employée utilement contre les maladies de ces
«ileaux, & encore, félon quçlqùes-uns, de ce.
u elle eft utile contre l’épilepfie, que les Iniens
nomment la maladie des poules. A Ceylan,
on la nomme Mahatora ; dans|le Malab'ar, Pon-
nhm - Tàgera, Ponna-Virem : lçs Brames la nomment
Arpuli : d’autres, Sopkera, &c.
57. Çasse ( à goufles étroites ) à feuilles de
dix paires de folioles ovales-oblongues, pointues
, barbues ; à glande pédiculée entre la
pairp inférieure ; à goulfes étroites & comprimées.
M. Lu Marck.G'eiï un joli arbrifteau quia,
félon Plumier, le port d’un baguenaudier ; mais
il a un afpeét plus agréable, à caufe de la grandeur
& de Ja beauté de fes fleurs. Ses feuilles
ont fôuvent onze paires de folioles ; celles des
rameaux qui portent les fleurs, n’en ont que^
cinq paires. Les fleurs font jaunes, grandes &
difpofées en longues grappes rameufes. Les goufles
font longues dé trois à cinq pouces fur trois à
quatre lignes de largeur.
** Feuilles de plus de dix paires de folioles.
$S. C asse ( à oreillettes ) à feuilles de douze
paires de folioles obtufes, pointues ; à plufteurs
glandes en alêne-, à flipules reniformes barbues..
Linnxus. Cette efpèce paroît, à M. de La Marck,
former un arbriffeau aiiffi joli que le précédent.
Elle fe diftingue aifément des autres efpèces par
jfès ftipules-^n forme d’oreiileftes. Les fleurs font
fort grandes i d’un jauhe orangé , & viennent
trois à cinq enfemble en bouquets courts &
terminaux. Les goufles font applaties, de la Ion-
gUéur du doigt, & de plus d’un pouce de Iqr-
gfeur.
' 39. Casse ( de Java ) à feuilles de douze ou
quinze paires de folioles ovales, obtufes, glabres;
à goufles prefque cylindriques, très-longues.
M. La Marck. Suivant M.La Marck,cette
efpèce efl fort différente de la Caffe du Bréfii,
n.° 40 ci-après, avec laquelle Linnæus l’a mal-
à-propos confondue.
Suivant Rumphiu?, c’eft un arbre élevé, dont
la tête ou cime efl étroite. Son écorce eft glabre
& unie ; celle de fon tronc eft de couleur cendrée
; celle des rameaux eft d’un brun noirâtre.
Ses feuilles font longues, ont douze à dix-fept
»atres dé fpbotes oppoféçs , longues de deux
pouces ou deux pouces & demi , & larges de
près d’un pouce. Les fleurs font difpofées en
grappes axillaires, multiflores & Amples ; elles
font beaucoup plus petites que celles de la Cafle
des boutiques : elles pendent, chacune , à un
pédoncule propre fort long : il y. a deux variétés
de cette efpèce, quant à la couleur des fleurs ;
celles d’une variété font d’un rouge gai ; & celles
de l’autre font jaunâtres. Il vient plufteurs goufles
fur chaque grappe : ces goufles, qui reffemblent
beaucoup à celles de la Cafle aes boutiques,
n.° 1 0 , en diffèrent principalement , en ce
qu’elles font un peu plus minceè, beaucoup plus
longues & moins liffes; dans leur maturité, elles
font extérieurement de couleur cendrée-noirâtre,
marquées d'autant de lignes fines, proéminentes
& tranfverfalês ou annulaires, qu’il y a de clôt-
fôns dans l’intérieur : fa capacité eft auffi divifée
dàns toute fa longueur en un grand nombre de
loges par autant de cloifons tranfverfales, orbi-
culaires, ligneufes & fort minces; mais ces loges
ne contiennent pas de pulpe noirâtre & fuccu-
lente çomme celles de la Cafle des boutiques ;
elles contiennent, au lieu de cette pulpe, une
matière fèche, blanchârre, fouple & fongueufe
ou fppngîeufe, qui remplit toute leur capacité,
& couvre une femence arrondie, applatie, dure,
luifante, de couleur fafranée où d’un beau brun.
Le bois eft compofê de groffes fibres, jaunâtre
lorfqu’il eft verd, plus pâle lQrfqu’il eft fec: il
eft difficile à travailler, à moins qu’il ne vienne
d’arbres très*-vieux. Rumpbius allure que Celui
de {a variété à fleurs rouges eft meilleur , plus
folide, plus dur, & d’un jaune plus foncé que
celui de la variété â fleurs jaunâtres/, qui eft
prefque blanc & fpongieux. A Amboine, cet
arbre eft chargé de fruits mûrs en .Mai : il ne
porte alors aucune fleur. Dans cette Ifle,
les Indiens, du quartier de Loehoen, nomment
cette plante Barns ; ceux du quartier de Hitoë
la nomment HahayMuly & Hea-Muli ; ce qui
lignifie quelque chofe avec quoi l’on bat le uos
de quelqu'un , comme le nom P appe-P auna,
donné à la Cafle des boutiques dans le même
quartier ; car le langage de Hitoë varie fuivant
les différens villages : la variéré à fleurs, jaunâtres
fe nomme Hahya- Mulippal ou Hahay—Mulippalf
c’eft-à-dire que cette variéré a l’épithète de fpon-
gieul’e. Dans l’ifle de Java on nomme cette e£
pèce Caju Backat. Commelin a reçu, en 1688,
la femence de cette efpèce , qui lui a été enr
.voyée de Java fous le nom de Tang-Goeliwangwane.
Cet arbre croit naturellement dans les forêts de
Java & des Ifles Moiuques ; il eft abondant dans
l’ifle de Célèbes, dans la petite Ifle de Ççram
$r. dans plufiëurs autres Ifles : il éft moins commun
dans celle d'Amboine,.
4®. Casse (du Bréfii) à feuilles de quinze
ou vingt paires de folioles oblongues, obtufes,
jmbefeentes ; (à goufles très-grandes, comprimées,
épaifles, en forme de fabre. M. La Marck. Suivant
pifon , Marcgrave & Breynius, c’eft un arbre
remarquable pour fa hauteur & fon étendue
confidérables, & pour fa beauté. Son écorce eft
liffe & de couleifr cendrée blanchâtre.^ Ses branches
font nombreufes & s’étendent conftdérable-
ir.em au large de tous côtés.. Le pétiole des
feuilles eft long d’environ neuf pouces. Ses folioles
, très-sgréables. à vo ir , font exnélenieut
oppofées, d’une forme très-régulière elliptique-
alongée à bords latéraux parallèles, obtufes aux
deux bouts, d’un verd clair, traversées dans leur
milieu , fuivant leur* longueur, par une nervure
rougeâtre, de laquelle lortent obliquement des
veines nombreufes, oppofées, droites, parallèles,
également diftanres les unes des autres,"qui s’étendent
vers les bords , proche defqueis leur
extrémité fe courbe régulièrement. Les .fleurs
raillent des aiffelles des feuilles fur des grappes
Amples, courbées, penchées, qui-, fuivant
Breynius, ont environ douze pouces de longueur
; elles, pendenr chacune à un pédoncule
propre, long d’un pouce; elles font moins larges
que. celles de la Caffe des boutiques, n.° 2 o ;
mais ellçs font d’une couleur incarnate, très-
belle & très-éclatanre, qui fe voit de très - loin.
Les gonfle, lorfqu’elles font mûres, font pendantes,
extérieurement brunes ou noires : chacune
eft longue d’environ deux pieds ; de cinq
travers de doigt de groffeur, fuivant Pifon &
Marcgrave ; large au moins de trois pouces,
fuivant M. La Marck; cylindrique, un peu comprimée
de manière que l’aire de fa coupe trànf-
verfale repréfente une ellipfe & non un cercle,
un peu courbée en façon de fabre Polonois,
ayant d’un côté Une proéminence longitudinale
double, qui s’étend d’un bout à l’aùtre, & de
l’autre une proéminence fimple; qui reffemble
à une corde qui jferoit collée d’un bout à l’aurre
fous l’épiderme. Les parois de ces goufles font
très-dures, & ne peuvent être rompues qu’en
les frappant avec un marteau. La capacité de
chaque gouffe eft divifée dans fa longueur en un
grand nombre de loges par des cloifons tranfverfales.
Chaque loge a deux ou trois lignes de
hauteur, & 'contient une femence dont l’enveloppe
propre eft de la grandeur & de la figure,
à-peu-près, d’une amande, eft blanche-jaunâtre,
luifante, poly£\ dure, divifée d’un côté fuivant
fa longueur par une ligne rouffâtre ; la fubflance
contenue dans cettç envelqppe propre eft blanche
& reffemble à de la corne. Chaque loge contient,
outre cette femence, une pulpe glutineufe » noirâtre,
femblableà.celle de la Caffe des boutiques ,
n.8 10, mais d’une faveur amère & défagréable,
qui eft aftringente avant , mais non après la
maturité. Les Brafiliens nomment cette plante
îLapyracoaynhna. Suivant Aublet, les Colons de
l’ifle dé Cayenne , où cet arbre croît auffi ,
*9mment fes gouffes Cajf* de Para.
41. C asse (cfêtellc) à feuilles multîjuguées
ou rie beaucoup de paires de folioles; à glande
périolaire-pédiculée ; à flipules en forme d’épées.
Lirmoeus. C ’eft une plante annuelle. Ses racine»
font menues & blanchâtres. Sa tige actjuiert la
hauteur de deux pieds & eft rameufe dans fa
partie inférieure. Les pétioles communs de»
feuilles.ont environ trots pouces de longueur.
Les folioles font au nombre de quinze à dix-
huit ou thème vingt paires fur chaque feuille:
elles font lancéolées & longues de fix lignes. Le»
. fleurs naiflent dans les aiffelles des feuilles, uné
ou quelquefois deux dans chaque airtelie : elles
font portées chacune fur un pédoncule long de
fix lignes : elles font jaunes , belles, larges de
quinze lignes ; les deux- pétales fupérieurs ont
chacun une. tache pourpre vers Jenr bafe. Les
gouffes font longues de deux pouces, noirâtres j
applaties, un peu renflées â l’endroit de chaqué
femence. Les .femences font arrondies, pointues’
luifanres & noirâtres.
41, Casse ( glanduleufe ) à feuilles multiju-
guées, à beaucoup de glandes ; à flipules en
alêne. Linnceus. C’eft une plante haute cfun pied.
Les pétioles communs des feuilles ont une.glandê
pédiculée entre chaque paire de folioles. 11 vient
deux pédoncules umflores dans l’aiffelle dé cha-.
que feuille. Les goufles reffemblent à celles de
l’orohe.
43. Casse à feuilles de Senfitive. Caffe (m i-
mofoïde ) à feuilles mulrijugitées, linéaires • à
.glande peu apparente fur la bafe des pétioles;
à flipules, fétacéés. Linnæus. Il vient dans chaque
aiffelle des feuilles deux pédoncules auffi ton»
quelles , & chargés chacun d’une fleur affez
grande. C’eft un arbriffeau de deux pieds de
hauteur.
^4- Casse ( flexueufe ) à feuilles multijttguées;
à flipules en demi-coeur. Linnæus. Suivant Breynius
, c’e.ft une très-jolie plante annuelle. Sa tige
eft fléchie en zig-zag. Ses feuilles, longues de
huit pouces, ont environ trente-deux à trente-
fix paires de folioles, longues de trois lignes fur
deux tiers de lignes de largeur. Ces feuilles fe
cohtraélent & fe ferment chaque nuit de la m êtne
manière que celles du plus grand nombre des
efpèces de ce genre. Les fleurs viennent folitaires
dans les aiffelles des feuilles. Elles font rougeâtres
& agréables à voir ; leurs pétales font pointus.
Les.gouffes font, jolies, très-noires, longues
d’un pouce & demi à deux pouces fur une ligne
& demie de largeur. Elle croît naturellement
dans les champs & fur les collines fleuries du
Bréfii.
44. Casse à feuilles étroites. Caffe ( très-
étroite ) à feuilles multijuguées, à folioles très-
petites , barhues ; à flipules Iancéolato-fétacées-
à pédoncules géminés ou divifés en deux ; à tige
veine. M. La Marché C ’eft une plante annuelle
qui reffemble beaucoup â la précédente, & s’en