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Efpèces.
I. Broussonet à papier/
B rovSSqxt.t ia papyri/era. L ’Hér. Morus pa-
pyrifera. L. T) de la Chine, du Japon & des Ifles
«le la Société.
2. Broussonet bois jaune, ( i) ,
B r o v s so n ÈriA tinSoria, L ’Hér. jMorus tinc-
toria. Linn. ïy de la Jamaïque, du Bréfil,
i . Broussonet à papier. Cet arbre forme une
affez belle tête arrondie', qui s’élève rarement
plus haut de quinze à vingt pieds, & refie ordinairement
au-deffous ; fon écorce eft grife &
prefque toujours gercée. Ses rameaux font alternes,
couverts de verrues dans, leur jeuncffe, &
un peu laiteux.. Ses feuilles font rudes en-deffus
& cotonneufes en-deffous : leur forme varie
beaucoup, tantôt elles font en coeur entières fur
les bords, d’autres fois elles font divifées en trois
ou cinq Lobes profonds , fépârés par dès golfes
arrondis r d’autres fois enfin, -un dés côtés, de la
feuille eft entier, tandis que l’autre efl divifé en
lobes. Ces variations fe trouvent fur le même
individu & fur la même branche. Les fleurs pa-
roificnt au Printemps ; mais ôn en trouve juf-
qn’au mois d’A oùr, en même-téms que les fruits,
elles naifl’ent à la bafe des jeunes bourgeons. Les
fruits font compofés de réceptacles, en forme
de maffue, implantés fur le réceptacle ou chatons
communs : ces fruits font longs, aefix à dix lignes,
épais d’une ligne , pulpeux, mais d’iine faveur
fade, & d’une belle couleur rouge : ils portent
au fommer la graine qui eft arrondie, Comprimée
& de couleur fauve:
. Ufage. Ce Brouffonet plus connu fous le nom
de Mûrier h Papier, eft d’un ufage général à la
Chine, au Japon, &. dans lès Ifles dé la Mer du
Sud. On le cultive pour la filafle que fon éçofçe
donne, qui dans les premiers de ces pays, ferr £
faire du papier pu dès étoffes gfoffières, & fert
dans les lues de la fociété, pour la fabrication des
étoffes, dont les Habitaps fe couvrent.
Par les relations que nous avons du Japon,
on y fait buiffonner cet arbre, & on le tond chaque
année , les jeunes branches étant les feujes
dont l’écorce puiffe fournir une filaffç un peu
fouple. Ils eftipiènt les pouffes fans branches
droites, & couvertes d-une écôrçe vive ; & ont
foin d’ébqurgeonner ces pouffes popr lçs fairp.
croître par-le haut , de empêphçr ïa naiffapce
fies branches latérales. 0 ri cultivé Japon le
Brouffonet fur ies collipçs, & en général fur (es
terrains irréguliers., comme on l’arrête toujours,
U ne fleurit pas, mais on le multiplie au moyen
C i ) Le nojn de Brouffonet des Teinturiers feroit
vicieux j car aucun Teinturier ne le conpôît fous
jee nom y ie préfère de le nommer Brouffonet bois
jaune, parce que fon bôjs çfi connu fqus 9e pôn>
(|ans le Commerce,
S R O
des drageons, qui fortent en abondance
cines. :
Aux Ifles de la Société, on choifir les m-■
leures terres pour y cultiver le Brouffonet J i
pier : on efpaceles jeunes plantes de deux
dans des filions parallèles. Dès que les foJJL
un pouce d’épaiffeur, on les arrache, on J f
l’écorce en Bandelettes, que l’on met’ dans«*
: ruiffeau,, fous une planche fixée au moyen4
pierres d’une certaine groffeur, l’eau féparèl
partie filamenteufe,
: Au rapport de Kempfer, les Japonois cuifej
les tiges dans des chaudières pleine d’eau avj
une certaine quantité de cendres. Ce procédé«
fépare la filafle en peu d’heures. ^
Il eft affez fîngulier que deux peuples éloigi
aien t adopté la même planté , & la1 même ni
nière de la cultiver ; car MM. Forfter ont obi
fervé iemême foin d’ébourgeonner les jeunes tigeT
pour les empêcher de pouffer des branches qua
Kempfer dit exifter au Japon. ■
M. rHéritier avoir, confacré les pouffes d’nL
année à.faire du papier, les commencemens d l
l’expérience annonçoient beaucoup de fuccèsM
mais l’accident furvenu à M. Réveillon, q«f
s’étoit chargé des détails de la manipulation. J
fait perdre ces effais qui ont été brûlés avec lel
autres propriétés de cette dernière viéfime dé]
l’ancien Gouvernement.
Clôture. L e 1 Brouffonet à papier fupporte très
bien les Hivers de notre climat , & pourrait étil
cultivé comme plante, économique, fansnéanl
moins abandonner les plantes à filafle, tell J
que le chanvre & le lin , qui feront toujoufl
préférables.- On le multiplie dans les Jardins difl
Drageons enracinés, & de marcottés. Les grainff
n’ont pas encore levé en Europe -, mais comml
ori peut multiplier cct arbre d’une manière plitfl
prompte, çelle-la ne fera jamais fort ufitée.lel
Brouffonet réuflit dans tous les terrains, il paroîB
cependant qu’une.terre profonde & légère, lui
convient mieux qu’aucune autre, à caufedefej
racines qui tendent à s’étendre au loin,
effayé de nourrir des vers à foie avec fes feuille!
mais on n’a pas eu beaucoup de fuçcès; leil
épaifieur déplaît à ces infeéles, J
Les boutures doivent être faites de brandis]
de l’année préçpdente , avec un noeud de bois*
leur extrémité. 11 faut les mettre, vers la fin^T
Mars, dans une terre légère, couverte demoulw
pour .leur çonfervêr une humidité plus dgal®
Lorfqu’on les couvre dp chaflis, on accélère If
formation de§ racines. Au bout de quatre L
arbres nés de ces boutures , font affez forts p°*l
ètrç plantés à demeure, On marcotte cet arb^B
en anujétiffant des vafes pleins d’une terre!
gère, à la hauteur des branches qu’on
marcotter ; au bout de l’année, elles font a .9
fortes pour être féparées de la mère-plan^, J
2. Brçjjssqnet, bois jaune. Çet arbre.s^.J
B R O
1/ i'k la hauteur de foixantè pieds, dans les
KfU de la Jamaïque, où il croît fauvage. Son
J ! brune, fillonnée; mais celle des branches
K L muleur blanche. Les feuilles font en coeur
B R U m
Bn: peuu alon^ées, mais obliqué^; c’e ft-à-d ire,
^côte n étant pas dans le milieu, elles pa-
Iffént comme polées de côté fur la branche ;
B furface efl rude, comme celles de la £re-
■ ère elpèce. Quelquefois elles font partagées en
JLS pur leur contour*, mais fans aucune régu-
Iriié plus l’arbre croît dans un terrain fubftan-
gl & plus il porte de feuilles lobées. Les cha-
Ms font plus petits que ceux deT'efpècc précé-
Kre mais de la même forme : ils différent en
pe que les chatons fphériques portent des fleurs
Mes fertiles, tandis que celles de la première
Bpèce avortent toujours; Cet arbre eft cpiel-
■ lefois épineux , d’autres fois il eft fans épines ;
piler fur ce caractère, a voit diftingué deux
Kèces, que les obfervations faites fu r ie s lieux,
Éar M. Richard , forcent à réunir.
mU/agf- On coupe ce Brouffonet dans les bois
■ e la Jamaïque, pour le bois qui eft compacte-,
^ès-dur, & fournit une couleur jaune : il eft
|)nnu dans le commerce fous le' nom de bois
june.
\Culture. On élève cet arbre de graines venues
j de la Jamaïque. On les féme fur une couche
Ihaude , & dès que les jeunes plantes peuvent
j e enlevées, on les met dans des pots que Ron
jonge dans la tannée. A mefure que l’arbre
loflit, on le met dans des pots plus grands ;
jais fans le fortir de la ferre-chaude & du tan.
Imrles détails de la culture, il exige les mêmes
Bns que les autres arbres du-même climat. Le
Jrouffonet bois jaune n’a pas encore fruélifié
In Europe. ( M. Re ywier. )
( BROUSURE. On donne ce nom à la carie du
roment, dans les environs de Lille-enFlandres.
Ity q Carie. ( M . V J b b é Tessier. )
■ BROUTER. Ancien terme de jardinage dont
In fe fervoit pour exprimer une forte de taille,
■ ui confiftoit à retrancher avec les doigjs l’extré-
fcté des petits rameaux qui croiffent fur les
■ ges des jeunes arbres, afin d’amufer la fève, &
pie faire prendre du corps aux arbres. Voye\ le
Jiot Pincer. ( Af. Thovin. )
HgROYE, Brovoïre , ou Broyoire. (Econ.
ï». ) machine qui fert à brifer le chanvre pour
l n féparer les chenevottes. C’eft une forte de
B?]|e d’un feul foliveau de 5 à 6 pouces
Méquarriffage, fur fept à huit pieds de longueur,
L ‘outpnu par quatre jambes ou pieds, à hauteur
Wppui. Ce foliveau eft percé dans toute fa lon-
3 eur, de deux grandes mortoifes d’un pou©e
■ JarSe * qui rraverfent toute fon épaiffeur. On
r ' e p? couteau lés trois parties que les deux
r r'<»fa ont féparées. V
L UI cptfe pièce on en ajufle une autre, qui
■ a emblée à charniète fur le banc par une de
culture. Tome JZ.
.fes extrémités; l’autre efl terminée par une poignée
capable d’être faifie par la main du Broyeur.
Cett® pièce qu’on appelle mâchoirejupérieure ,
porte idans toute fa longueur deux languettes
taillées en couteau, qui doivent entrer dans les
mortoifes de la mâchoire inférieure., Voye\ les
mots B r o y e r & Ch a n v r e . ( Ane. Enc. ) ( M.
T v o u jv .)
BROYER. C’eft l’aélion de brifer le chanvre
entre les deux mâchoires de la broyé après qu’il
a été roui, pour en féparer les chenevottes ou
la moelle qui n’eft d’aucune utilité pour le travail
des corderies. Pour cet effet, le broyeur prend
de fa main gauche unegroffe poignée de chanvre,
de l ’autre la poignée de la mâchoire fupérieure
de la broyé ; il engage le chanvre entre les deux
mâchoires, & en levant & abaiffant à plufieurs
reprifes, & fortement la mâchoire fupérieure,
il brife les chenevottes qu’il fépare du chanvre",
en tirant contre les deux mâchoires, en forte
qu’il ne refte que la filafle. Quand la poignée efl
ainfi broyée à moitié, il la prend par le bout
brôyé, pour donner la même préparation àgcelui
qu’il tenoit dans la main.
Quand il y a environ deux livres de filaffe bien
broyée, on ïa ploie en deux ; on tord groffière—
ment lés deux bouts l’un fur l’autre ; c’eft ce
qu’on appelle des queues de chanvre'; ou de lk
filafle brute.
Il y à une autre maniéré de féparer le chanvre
qu’on appelle teiller. Voyei ce' mot & l’articlè
C h a n v r e . ( Aric< Enc. ) ( -M . T h o v i n . )
BROYEUR.Oifvrier qui broie le Chanvre pour
en féparer la filaffe dès chenevottes! (AL TKo vin.')
BROYON. Piège pour les bêtes puantes & autres
animaux malfaifans, tels que les fouines, renards,
& c * ( M. P Abbé T essier.")
B R U C É , B r u c e a.
Nouveau genre établi en l’honneur de M. Ja-
mes Bruce, «élèbre Voyageur Ecoffois, qui l’a trouvé
en Abyflinie, & l’a le premier rapporté en
Europe. Il fait partie de la famille des Terébin-
tin acées fuivantM.deJuflïeu, & n’eft encore com-
pofé que d’une feule efpèce bien déterminée.
C’eft un bel arbriffeau dont M. l’Héritier a publié
une excellente figure dans fon*Ouvrage.
B#r u cé anti-difientërique.
B r u c e anti-diffentfrica. J. F. Miller. *
Brucea Ferruginea, l’Héritier flirp. iiov. Tab. 10,
ï> d’Àhyffmie.
Defcript. Le Brucé eft un arbriffeau qui ne
paroît pas devoir s’élever au-deffus de fïx ou
huit pieds ; fa tige eft droite , épaiflïe vers la racine
& comme tubéreufe ; elle eft de couleur
cendrée & garnie de branches, vers le fommet.
Ses- feuilles font prefque femblàbles à celles du
noyer par la difpofirion &. la forme , mais elles
font garnies d’un 'duvet rouffâtre qui leur donne
une couleur fçrrugineufe , & d’ailleurs elles fonî P i