
avec foin foui le moifi que les plantes auroient
pu contrarier elles-mêmes, & on faupoudrera
les endroits qui en auroient été tachés avec de
la craie en poudre, puis on placera les pots
le plus féchement que poflible, & on les arrofera
par la fuite avec beaucoup plus de modération
qu’auparavant.
Le tems le plus convenable pour fortir ces
plantés de la ferre, pour les expofer en plein
a ir , e ft, vers la fin d’A vril, après les pluies
du Printems ; on choifit pour cela un jour
chaud & fec.
Au moyen de cette méthode & de ces foins,
ces fix efpèces réuffiront fort bien. Celles n.os
5 & 4 , fleuriront chaque année ; celle n.° 3,
fera de très-grands progrès, & deviendra, en
peu de tems, d’une hauteur & d’une étendue
considérable.
J ’ai déjà dit que la Cacalie papillaire, n.° 1 ,
n’a jamais fleuri en France ni en Angleterre,
malgré les foins des plus célèbres Jardiniers,
6 qu’il en eft prefque de même de la Cacalie
Anteupharbe, n,° 2 » je penfe qu’il conviendrait
d’eflayer de faire fleurir ces efpèces d’ar-
brifleaux, en faifant, fur les plus forts d’entre ceux
qui font adultes, à la baie de quelques-unes de
leurs plus fortes branches, l’enlèvement d’un
annçau entier d’écorce de la même -manière,
& avec les mêmes précautions que j’ai indiquées
cLdeffus, en confeillant cette opération pour
parvenir à faire enraciner plus facilement les
boutures de l’efpèce n.° 1. 11 me paroît très-
probable que, par cette opération, on parvien-
droi.t à faire fleurir ces efpèces. Peut-être réuf-
firo:t-on aufli par la même opération, à faire
mûrir les femences des efpèces n.as 3 & 4 , qui
jufqu’à préfent, ne font jamais parvenues à
maturité dans le climat de Paris, ( Voye\ l’article
B ourrelets.^ On ne rifqueroit rien en faifant
ces eflais ; & , en ce cas de réufliie, on
auront un moyen très-aîfé & très-prompt de
faciliter la multiplication & de maîtrifer la
végétation d<? ces efpèces.
Il y auroît encore un autre moyen à tenter
pour faire fleurir ces efpèces, n."s 1 & 2 ; ce
feroit d’en rifquer quelques pieds en pleine
terre, en bonne expofition, en lieu très-fec,
& en terrein très-léger, maigre & .nullement
fumé. Miller penfe que ces efpèces réfifteroient
aifément à la rigueur de nos Hivers ; avec la
feule précaution de les, couvrir pendant cette
faifon, par un chaftis de vitrage, qu’on fernpe
«xaélement ^ pendant les gélées, & de les faire
jouir de l ’air & du foleil, chaque fois que le
tems feroit doux. Pendant les très-fortes gélées,
©n pourroît couvrir de tels chaftis par un ou
plufiéurs paillaffons, ou par de la paille longue.
jLinnæus, qui eft du même avis, que Miller, a
de plus obfervé que les plantes d’Afrique fleu-
»flent tf ès-difficikmem t tant qu’on Içs couferve
dans des pots ou caiffes ; & qu’elles
riflent très-facilement, lorfqu’on les ®ultive'
pleine terre, pourvu que les Hivers ne jL ^
pas d’une rigueur extraordinaire.
La Cacalie rempante, n.° 5 , que l’on pofJ
fède au Jardin des Plantes de Paris, deniandl
la même culture que les fix efpèces dont je vie3
de traiter; mais comme elle a. des racines rem!
pantes, 1 ,° cette particularité exige un foin J
plus; c’eftde ne biffer croître qu’une très-peti|
quantité de drageons autour de chaque plan J
afin de ne pas affamer la touffe principale mj
fans ce foin, tomberoit bientôt dans la langueîl
2. S II réfui te de la même particularité, J
; moyen de plus démultiplier cette efpèce. p0J
cela, on enlève les drageons enracinés qi?
ces racines produifent, lorfqu’ils font d’un)
■ force fuffifante. On les enlève par un tenl
fec & chaud. On les expofe en lieu fec, & j
l’air, pendant cinq ou fix jours, pour que 1*
plaies faites à leurs racines, en les féparanj
fe defféchent extérieurement; puis on Ieseultivj
d’ailleurs exaélement de la même manière qr
les boutures des efpèces précédentes. Ces dra^
geons traités de cette manière, réufliffent beau*
coup plus aifément & plus promptement qui
ces boutures. On peut féparer & planter c
drageons pendant toute l’année : mais le ten
le plus favorable eft le mois de Juin ou celj
de Juillet. Ceux qui font plantés en cesmoiï
pouffent plus promptement de nouvelles racine^
& ont le tems de fe fortifier affez, avant l’Hiver^
pour réfifter à la rigueur de cette faifon.
La Cacalie porophylle, N.° 14, & la Caca
lie à feuilles de laîtron, N.* 15 , fe mulriplieal
par leurs femences. On en fait ordînairemenj
le femis au Prîntems : mais ces femences gerl
meront plus certainement, on obtiendra depk
belles plantes, & des graines plus mûres &
mieux conditionnées à tous égards, fi l’on me*
les femences en terre en Automne, aufli-ttil
après leur maturité, <5t fi l’on place, au mômel
inftant, dans la couche de tan de la ferre ehaul
de, les pots dans lefquels on aura mis ces fel
menees. Mais, fi l’on n’a pas cette facilité, oa
les feme, dès le commencement de Mars, efl
pleine couche, ou mieux , dans des pots,
une couche chaude, couverte d’un chaftis- 0«
arrofe légèrement, jufqu’à ce que les phn^l
paroiflent. Alors on arrofe plus inodérémenJ
On prend les précautions ufîrées, pour préfer|
ver les jeunes plantes du froid, de l’étiolemeM
& de là pourriture^ Ainfi , on couvre les eWj
avec des paîllaftons , pendant les tems froidsll
on fait jouir les plantes du foleil & de 1^1
lorfque le tems le permet. Lorfque les p»BI3
ont acquis affez de force, c’eft-à-dire, 1°F1
qu’elles ont deux ou trois pouces de ^aurel! j
on choifit un tems brumeux, pour lesarFaf j
avec toutes leurs racines, & les tramp*111!
Ces efpèces croilfent vigoureufettient dans tou-*
tes fortes de terreins. 11 paroît cependant qu’elles
fe plaifent de préférence dans line terre légère
& fubftantielle., telle que peut être une bonne
terre à potager, mêlée d’une égale quantité de
terreau de couche.
Les efpèces,. N.°s 18, 19, 20, 2 1 , 22 5c
24, font des herbes vivaces, très-dures & très-
ruftiques, qui fe plaifent en plein air, & en
pleine terre, dans le climat de Paris. Elles pror-
firent dans prefque toutes fortes de terreins. Mais
l’efpèce, n.° 18, devient plus vigoureufe à tous
égards dans une bonne terre à potager. Les espèces,
n0*. i 9, 20, 2 1 ,2 2 , fe plaifent le plus
dans un terrein humide & arrofé. Les efpèces %
n.°s 22 & 24, demandent de préférence un terrein
marneux & ombragé. On peut les multiplier
de graines & d’oeilletons enracinés. Cette
dernière voie étant beaucoup plus aifée, plus
expéditive, & procurant une jouiflance beaucoup
plus prompte eft la plus généralement
adoptée. On la pratique à l’Automne ou auPrin-
tems. Cette dernière époque eft la plus fûre ,
dans le climat de Paris, & la plus avantageufe.
Pour cela, l’on arrache, par un tems brumeux ,
avec toutes fes racines, chaque forte touffe de
ces plantes. On fecoue la terre qui adhère aux
racines. On fépa*e les uns des autres les oeillet
tons qui compofent la touffe, en ayant l’attention
de laifler la plus grande, quantité qu’il efl
poflible de racines faines & vigoureufes ad hé-
rentes à chaque oeilleton. Lorfque l’on n’a pas
befoin d’une grande quantité de plants, on fera
bien de laifler deux ou trois, ou même quatre
oeilletons des plus forts, adhérens enfemble,
pourvu qu’ils foient bien fains & munis de racines
bien faines & bien vigoureufes, en quantité
correfpondante au nombre de ces oeilletons.
P a rce dernier procédé, on a un plant plus
fort &. dont on obtiendra une jouinance plus
prompte. Dans le même cas où l’on n’a befoin
que d’une petite quantité de plantes de chaque
efpèce, on ne choifit pour planter, que les oeilletons
les plus forts, les plus fains, & qui font
munis des racines les plus faines & les plus vigoureufes
, & l’on rejette les plus foibles, & ceux
qui ne font point du tout ou pas affez garnis de
bonnes racines. Mais, dans le cas où l’on auroit
befoin d’une plus grande quantité de plant, on
peut conferver aufli ces oeilletons foibles & peu
ou point enracinés, pour les repiquer en pépinière
; & la plupart réuffiront & ne différeront de
ceux plus forts & mieux conditionnés, que parce
que les plantes qui proviendront de ces derniers
acquerront, dès la première année, l’étendue &
la force que les autres n’auront qu’un an plus
tard. Quantà ces oeilletons d’élite, on a foin
que leurs racines relient le moins long-tems p offible
expôféçs, à l’air ; on les plante au plutôt,
fuit eu place, à U diflance de deux ou trois
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