
e x em p le d e manière & afin q u e , iitôt que ce's
jeunes verront,le jour, ils puiftent fe répandre
fur cetre plante pour s’y fixer, s’y nourrir ,&
y prendre: leur accroiflement.
J ’ai déjà dit qu’il ne convient de mettre la
cochenille fur les Caéliers que lorfqu’il ont atteint
l’âge de dix-huit mois jjîai dit aufli que l’on
peut femer de la cochenille filvefire pendant
toute l’année. Mais comme les-, récoltes des cochenilles
filveflres élevées pendant lafécheref-
fé , font beaucoup plus avantageuses que les récoltes
des mêmes cochenilles élevées pendant les
pluies -il faut, autant qu’on peut, femer au commencement
de la faifon des fecs, afin de pouvoir
profiter de cette faifon toute entière, fur-tout au
Port-au-Prince, comme à Guaxaca, où cette
faifon durant fix mois, fi l’on ne feme pas dès le
commencement ,;on ne pourra faire que deux
récoltes de cochenilles élevées entièrement pendant
la féchereffe, au lieu que fi l’on feme, dès le
commencement, on en pourra faire trois, ce qui
fera fort avantageux ; j ’ai encore dit que le commencement
de la faifon des fecs eft au Port-au-
Prince & à Guaxaca en Oélobre,.& au Cap-François
en Avril & Mai. Àufii-tôt donc qu’au Port-
au-Prince , par exemple les pluies d’Automne
auront ceffé, & que l’on pourra regarder comme
fur qu’il n’y a plus de pluies à craindre, ce qui arrive
vers le quinze Oélobre,on femera la cochenille
filvefire. Thiéry Confeille de femer, autant
qu’on le peut fans inconvénient, en pleine lune ;
il ne dit pas fur quoi il fonde ce précepte. Lors
donc que les pluies font.finies, fi le moment de la
pleine lune eft proche, il convient, dit-il, d'attendre
ce moment pour fémer -, mais, s’il y avoït
plus de huit jours à attendre , il ne faudroit pas,
continue-t-il , perdre un temps aufli précieux
que celui de la féchereffe.
La femenee, c’efl-à-dire les mères cochenilles
à femer , fi l’on n’a.pas de Caéliers, à foi appartenant,,
qui en foienr chargés, fe trouvent dans
la province de Guaxaca au marché, où l’on efi
dans l’ufage habituel de porter de cette femenee
à vendre. Au Port-au-Prince,on pourra s’en procurer
fans peine chez ceux qui ont déjà commencé
à entreprendre cette culture, linon on ira
en chercher dans la campagne fur le Caélier
Patte-de-Tortue, n.° 34, où cet infeéle habite
naturellement. ( Voye% ci-deffus la dèfcription
de ce Caélier. ) On enoifira pour femer ou bien
les mères qui mettent basleurs petits, ce dont on
fera certain lorfqu’on verra un ou deux petits
prendre à leur abdomen, ou bien les mères qui
font prêtes à mettre bas ce dont on juge par leur
extrême gro fleur. Il efi cependant plus sûr de
ne prendre pour femer que celles à l’abdomen
defquelles on voit des petits, afin d’être certain
de n’en pas femer qui n’aient pas été fécondées.
Ji efi à propos de choifir les plus groffes, car il
•de ces nids, qui feront ainfi répartis le plus également
poflible. Suivant Thiéry chaque nid doit
être polé fur le Caélier ,-du côté de i’Eft, de manière
que l’extérieur d'u fond du nid foit expofé
aux rayons du foleil levant, qu’il eft important
que les jeunes cochenilles reçoivent aufli-tôt
qu’elles font écloles, & aufli de manière que les
ouvertures du nid foient le plus près qu’il efi
poflible de la furface du Nopal, afin que les jeunes
puiffent facilement atteindre cette furface -, fui-
vant le même , on fixe chaque nid fur le Cac-
tier,. foit en l’inférant avec affez de force dans
l’aiffelle de chaque bifurcation, foit en le clouant
avec une ou deux épines enfoncées dans la fubf-
tance du Caélier. L e cercle des Phihdelphes*
craint que ce dernier procédé ne produife la
maladie de la gomme ; c’eft pourquoi-il préfère,
d’après les expériences de M. Arthaud , l’un des-
Membres de ce Cercle | de fufpendre les nids
avec des fils de coton. II. eft important de placer
les nids près des endroits du Nopal qui étoienr les-
moins chargés de cochenilles lors de la dernière
récolte, & de les éloigner de ceux qui en étoient
chargés confidérablement, & font parconféqnent
dans,.un état d’épuifement cônfidérablè ; ces derniers
endroits font ordinairement déprimés &
jaunes, fi on les charge alors autant qu’ils l’é -
toiént, on les met en rifque de pourrir avant la-
récolte. Thiéry confeille de ne placer aucun nid
plus bas qu’à un pied & demi au-deffus de terre ;
apparemment à caufe de la dureté des articulations
inférieure. Il faut, s’il eft poflible, que la
nopalerie entière foit femée dans l’efpaee d’u n , .
ou deux, ou trois jours , afin que la récolte entière
puiffe fe faire dans un efpace de temps au
moins aufli court ; ce qui eft fort important pour
éviter des-pertes de temps en répétitions inutiles
des mêmes opérations ; car i f eft bon de favoir
qu’il n’en coûte pas plus de temps & de foins'
pour préparer & fécher cent livres de cochenil--
les récoltées que pour une livre.-
Il peut cependant être utile de femer quelques;
pieds de Nopals , plufieurs jours plus tard que les-
autres : en voici la raifon ; il eft indubitable que,
pour avoir toujours debonnes récoltes; il faut tou-'
jours femer la cochenille & qu’il eft domina--
geable de là laiffer Te- ferner d;elle -même. Par
conféquent, chaqu'e fois qu’on feme, il eft né—'
ceffaire que les Caéliers feierit entièrement né-
toyés de toutes les cochenilles de la femaille précédente
, & qu’il n’y en refie- plus une feule
mais alors où trouver lès mères cochenilles propres
à faire là deuxième femaille, fi toutescelles
provenues de la première font récoltées? Les cultivateurs
du Mexique fe tirent de cet embarras en-)
mettant, la veille de la première récolte, le nombre-«
fuffifantde m,ères cochenillesprêtes à mettre bas*,
dans les nids; qui fe trouvent ainfi dès-lors tous prêts-
à-être placés fur les Nopals après la récolte^pouç..