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Lorfquê chacun de ces rameaux a acquis huit
à douze pouces de longueur, on le retranche,
pour en faire une bouture / dont on obtient
bientôt une nouvelle plante 3 en le traitant comme
je viens de dire. Chaque plante peut produire
iùccetiivement un- grand nombre de tels rameaux.
Ori ne peut conferver pendant 1 Hiver les el-
pècies d'e Caétiers 3 îl.os 6 3 y t o , n 3 1 1 v 1 -
& 17 j nue dans une ferre fèche 3 dont la çna-,
leur habiruéllè fôit de dix à quatenrze. degrés
félon le ‘ thermomètre de Réaumuir. On a foin
eue, les jeunes plantes qui font plus délicates que,
les vieilles fé trouvent placées dans les endrarts
de la ferre les plus chauds & les plus fées. Il ne
faut' les arrofer que très-rarement pendant le premier
& le fécond Hiver de leur à’gé; & tors feulement
qu’on voit à l’état de leur verdeur ^ que
la fëcherelfe de la ferre'les1 Eut'un 'peu louffrir :
& alors on ne leiif dôrine à - la - fois que. tres-
peu d’eau. Il fuffit que la terre des .vafes qui
les Contiennent foit mouillée par cet arrofement,
jufqu’ à la profondeur d’un Ou deux pouces feule-,
ment. Pour adminiftrer cet arrofement , on choi-
fit un tems fereiïi, & l’ on fe fert d’un arrofoir
à goulot, afin de ne pas mouiller les tiges & branches
dé ces pl'antéS. Lorfque ces plantes font
âgées de deux ou trois ans, on ne les arrofe j
prefque plus pendant l ’Hiver , a moins qu on •
ne voie a leur couleur qu elles fouffrent trop
de la féchereffe.
Au Primtems,.fi l’ on voit i la. verdeur, de quelques
unes de ces plantes, quelles aient confi-
dérablement fouffiert pendant l’H ive r, oh pourra
les placer pendant quelque tems dans une couche
de t a n j u f q u ’ à ce qu’elles aient récupéré leur
verdeur ordinaire. Aucune de ces plantes ne uô'it
jamais être expofée en plein air, dans le climat
de Paris, même pendant les plus grandes chaleurs
de. l’Eté, L’endroit où il convient le mieux
qu’elles foient placées pendant l’E té , eft une
terre feehe ,.vitrée, bien couverte, placée.a le x -
pofition du midi , qu’ on ne manque pas Rouvrir
chaque fois que le tems eft chaud & fec,
& qu’on ferme foigneufement lorfqu’il eft froid
& humide.
On voit à la vérité des plantés dé çes efpèces,
d'ans les écoles dè Botanique, placées à leur
rang, en plein air, pendant l’Eté. Mais elles fe
portent toujours beaucoup moins bien, fleurif-
Fent beaucoup plus rarement & moins abondamment
, & fe confervent plus difficilement que
celles qu’on tient teujours a couvert. Lorfqu eb-
les font ainfi en plein a ir , il ne. faut^ pas les
arrofer, fmon extrêmement rarement, même pendant
les plus grandes Chaleurs de l’ Eté. Elles trouvent
ordinairement dans l’atmofphere , & fur-
tout pendant la; nuit, une humidité plus que
fuffifante qu’elles abforbent avec force.^ Il faut
au contraire avoir foin, lors des pluies, de placer
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dés morceaux de verre fur les vafes qui les contiennent:
, .'pour empêcher, autant qu’ il eft poflîble,
l’eau de ces pluies de mouiller fenfibkment
la terre de ces vafes $ & lors des humidités de
longue durée, il faut rentrer ces plantes dans
quelque ferre fèche vitrée, ou lès couvrir d’un
ehaffis de vitrage portatif. Ces précautions font:
néceflaires, fi l’on ne veut voir ces plantes être:
immanquablement attaquées de pourriture, peu.,
dant l’Hiver fuivant.
A l’égard de celles que l’on tient à couvert
pendant toute l’année, fi l’on négligeoit de les]
faire jouir de l’ air & du foleil toutes les- fois que
• l’air eft chaud & fe c , leurs pouffes s’alongeroient
confidérablement, s’ étioler oient, s’attendriroientj
!& ces plantes fèroient très-difficiles à conferver
pendant l’Hiver fuivant. Pendant les chaleurs de,
• l’Eté , on lés arrofe très-modérément, une fois en]
huit jours, par un tems chaud 8c fec, a 1 heure
g de midi, lorfque le foleil 'donne fur ces plan-j
tes ; & on leur donne très-peu d’eau à-la-fois J
ên-fe fervant dè l'ar-rofoir à goulot , 8c en ayant
l’attention de ne pas mouiller leurs tiges 8a
' branches. Cellës de • ces efpèces que l’on voudra]
tenir dans une couche de tan , pendant tait
l’E té , y feront de plus belles productions, &]|
fleuriront plus sûrement 8c plus abondamment!
Mais tant quelles feront .dans cette couche, ij
faudra les arrofer encore plus rarement & plu
modérément que fi elles n’y étaient pas. Peut]
être réuffiroit-on à faire fleurir lefpèce, n. 71
en ôtant à mefure qu’ils paroiffent, les nomj
breux rejettons qu’elle produit infceflamnient,cj
éiîne lui laiffant qu’une feule tige.
Le Cartier dé Surinam, n.° 9 , 8c leCadift
du Pérou, n,.9 13 , font beaucoup moins de j
cats que lés autres plantes de cette feétion. i
vivent tous les deux,, pendant un grand nonibl
d’années, 8c font d’autant moins délicats f i
font plus âgés. Pendant leur jeunefle, il convie«
de les placer en Hiver' dans' une ferre .ecnei
dont la chaleur habituelle foit de fix a dix TJ
grés. Mais quand ils font adultes , il l£Ur lLT
d’être dans une ferre fèche, où la gelee nepj
. netr-e point. Ils peuvent même fupporter. J >
température , au degré de la: congélation, 1 ,
qu’ ils font âgés-. Miller affure que le' Cafiü« .
Surinam peut être confervé en Angleterre, P|
dant l’Hiver , fans chaleur artificielle'. >e g'-j
CaCfcier du Pérou, qui eft au Jardin des r i
- res de Paris, - eft placé avec quatre autres j
une ferre faite exprès pour lu i, qui fert de | j
bule à une ferre chaude. Il gèle f o ^ ^ J
.ce veftibule. Et dans l’Hiver de J 700 » -J
le thermomètre de ftéaumur y eft defçenou ^
. degrés a>u-défions du terme de b .congelant) > j
que ces Cahiers aient fouffert. LoE^*®r pJ
que les plantes de ces deux efpèces Pulll-^ J J
dre librement tout- l’aceroifeaent dont J
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ufcaptibles dans le climat de Paris, il eft né-
2 que la ferre de vitrage, dans laquelle on
à l’abri des injures de l’a ir, foit élevée,
hiiefure quelles croiffent, jufqu’à la hauteur
I trente ou quarante pieds au-defliis de la fur-
| e du fol dans lequel ces plantes ont leurs
3 ines. Lorfque cette ferre n’a pas l’élévation
effaire, on eft forcé, ou de coucher les plan-
Joie
011 de borner leur élévation’, en coupant
leurs tfces à la hauteur du fommet de la ferre,
■' avee une ferpette bien tranchante, foit avec
0fer rouge. On préfère ce dernier procédé,
tarce que ,1a plaie qu’il forme eft moins fu-
fette à être attaquée dè pourriture-, qui, lorf-
■ u’ellè a lieu, peut gagner de proche en proche
& faire un grand dommage à la plante qui
jn eft attaquée. Tant qu’on n’a pas touché au
fommet des tiges du Caélier de Surinam, n.° 9,
llles ne produifent aucune ramification, & ne
Ment dé continuer de s’élever jufqu’à ce quelles
■ bienf parvenues à la hauteur de trente ou quarante
pieds. Ces tiges ne fe Tamifient, que lorf-
lu’on a retranché leur fommet pour airrêter leur
lévation ; ou lorfqu’on a fait à ces tiges quelque
plaie tranfverfe, un peu large, qui pénè-
&e depuis le fommet de fes angles faillans, jjjif-
^ues fur le bois. Dans ces deux cas, la tige
“roduit bien-tôt après plufieurs branches, qui
ortent du fommet de fes angles faillans, immédiatement
au-deffous de la plaie, & quelque-
plufieurs autres au-deflous des premières,
fces branches s’élèvent dans Une direction ver-
licale, comme la tige principale, fi la hauteur
de la ferre le permet, & font d’autant plus min-
ïes qu’elles font plus nombreufès. Lorfqu’on a
arrêté i’accroiffement en hauteur du Caélier du
[Pérou, n.b 13 3 il pouffe .un plus grand nombre
[de branches qu’auparavant. Ges deux efpèces,
059 & 13 , doivent être traitées d’ailleurs comme
Ses fept autres caétiers droits en forme de cierge,
* 6 ,7 , j o , 1 1 ,1 2 , 16 & 17, excepté la çha*
leur plus grande qu’exigent ces derniers, pour
|tre confervés pendant l’Haver, ainfi que je
l’ai dit.
Ces mêmes deux efpèces exigent tout auffi peu
Tarrofement que ces fept autres ; elles en exigent,
à proportion de leur grandeur, d’autant
Nins qu’elles deviennent plus volum-ineufes. Le
grand Caélier du Pérou du jardin des plantes
de Paris, qui y végète très-vigoureufement depuis
l’an iyco, ne reçoit que cinq ou fix arrofejnens
podérés pendant les plus grandes chaleurs de
paque Eté, & n’eft prefque jamais arrofé pen-
P nt tout le refte de l’année.
Ce grand pied de Caélier du Pérou fournit
pn exemple de la petite quantité de terre qui
P nécefiaire aux plantes de ce genre. J’ai déjà
P plus haut, qu’en 1716, le vafe dansjequel
f étoit planté, -n’avoit pas plus d’un pied &
dÿriculturc% Tante II.
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demi de diamètre, fur autant de profondeur, quoique
ce pied eût déjà acquis alors, depuis deux
ans, vingt-trois pieds de hauteur, fur fept pouces
de diamètre, mefuré vers le bas de la tige. Les
dimenfions du même vafe, dans lequel il exifte,
encore à préfent, font changées feulement à pro- .
portion de l’accroifiement énorme qu’il a .pris
depuis ce tems; & en raifon de ce que ce- vafe
contient encore quatre aurres pieds de Caèlier
de ia même elpèce, dont un eft âgé d’environ
une cinquantaine d’années , & a environ vingt-
cinq pieds de hauteur & un'a fiez grand nombre
de rameaux qui forment une maffe & un vo-’
hune très-conlidérables, quoiqu’au moins deux
fois moindres que ceux du Caélier planté en 1700,.'
dont les nombreux rameaux s’élèvent non-leu-:
lement jufqu’au faîte de la ferre de vitrage, haute
de trente pieds, & confiruite exprès pour lui,
où il eft renfermé ; mais fe recourbent en dif—'
férens fens contre le plafond de cette ferre, faute-
de pouvoir s’élever davantage. Cette ferre a fur
cette hauteur de trente pieds; huit pieds fte long
& quatre pieds & demi de large. Ainfi, fa ca-<
pacité eft de, mille quatre-vingt pieds cubes. Le'
tiers ou au moins Te quart de cette grande capacité
paroifient remplis par les tiges 8c rameaux
de ces cinq pieds de Caétier du Pérou, qui font
tous contenus dans un vafe qui ne contient pas-
plus de terre qu’un couple de caifles d’orangers
ordinaires; la capacité n’étant que d’environ
quarante-fix pieds cubes r puifqu’il n’a que trois-
pieds fie profondeur, fur huit pieds de longueur,
dont un tiers, au milieu , eft large de deux pieds
trois pouces, & dont chacun des deux autre*
tiers, à chaque bout, eft d’une largeur qui, du
côté du tiers du milieu, eft égale à celle de ce
tiers, '& va en diminuant depuis ce dernier, en
droite ligne, jufqu’au'côté oppofé, c’eft-à-dire,
jufqu’au bout, où elle eft de fix pouces neuf lignes
feulement. Ces dimenfions font expofées uiî
peu autrement ci-deflus, page 462, col. 29;.mais
c’eft une erreür qui s’eft gliffée dans cet endroit,
à caufe de la promptitude avec laquelle il a été
imprimé, & qui doit être reéiifiée fuivant ce que
je viens de dire. Une circonfiance bien remarquable,
que je ne dois pas omettre, c’eft que le
diamètre du bas de la tige de ce grand Caélieç
n’a pris aucun accroiflement depuis l’année 171 <5,
Car fuivant le Mémoire lu par un des célèbres,
de Juflieu à l’Académie des Sciences, le 14 Août
de cette année. 1716, ce diamètre étoit de fept
pouces de longueur; & il eft exactement de la
même longueur aujourd’hui. On n’en doit pas
conclure pour cela qu’il ne fe foit formé aucune
fubflance ligneufe depuis ce tems fur cette bafe
du tronc, car les angles de cette bafe font beaucoup
plus effacés que ceux de la bafe du tronc
de l’autre grand Caétier, planté dans le même
vafe, laquelle bafe eft d’un diamètre égal, quoique
ce dernier Caétier foit plus jeune que 1»
Y W