
lavée d'un rouge brun. Sa chair efî fondante ;
elle mûrit en Février. - .
7 Bergamotte d’hiver. Elle efl verte, piquetée
de gris, quelquefois lavée d'un peu de roux.
Elle mûrit en Mars ; on la nomme aùlfi Berga-
motte de Pâques. ■
8. Berg-amotte de Hollande ou d Alençon.
Elle eft verte , délavée de jaune ; fa chair demi-
caffante eft d’un goût agréable femblable iieclui
du bon chrétien. Voyei Poirier dans le Diéhon-
naire des arbres & arbuftes. (n f. fia yn ie r .)
BERGE. Petite élévation de terre , efearpée.
On dit la Berge d’un fojje , pour déftgner le talus
que forme la terre qu on a jettée du folié
fur le bord. ........
Pour donner de la fohdite aux Berges, on
en bâties terres à mefure qu’on les élève ou
qu'on les tire des folles, & on les couvre de
gazon. Sur la crête de ces Berges on plante
une haie d’aube-épines ou d’autres arbnffeaux
branchus, & chaque année on tond ces arbnffeaux
pour qu’ils deviennent touffus & le garnirent du
pied. {M. T moviu- )
b e r g e r .
Homme qui foigne & garde les bêtes à laine.
On l’appelle auffi P afteur ou Pâtre. Il y a des
pays où le nom de Pâtre fe donne au Berger, en
fécond on a l’aide Berger. Le plus fouvent
on l’emploie pour déftgner le gardien des bêtes
à cornes. De Berger on a formé Bergerie
Beu où couchent les bêtes a laine. Pafteur &
Pâtre font dérivés de paître, pâture Sl pâturage.
On ne s'attend point fans doute qqe je décrive
ici les charmes de la vie paftorale ; que je peigne
ces anciens Bergers, dont il eft fait mention dans
les livres faims & dans les ouvrages de poëlie ;
mie je faffe fentir combien ceux' de Theocrite,
de Virgile, de Gefner^difFèrent des nôtres , ou
plutôt, combien l’imagination des poètes s eft plu
à élever l’état de Berger au-deffus de ce qu il
a toujours été*. Cette manière de le considérer
ne peut jamais me regarder. Le Berger eft pour
moi un ferviteur utile, dont les foins vigilans
doivent concourir à la fortune de ceux qui lui
confient un troupeau.
Combien de fortes ie Bergers.
On peut divifer les Bergers en deux claffes
principales. L ’une eft celle des Bergers qui
gardent en hiver les troupeaux dans les plaines
& dans les vallons & qui les condmfent au
Printèms fur les montagnes, où ils rêftent jul-
qu’en Automne. Tels font des Bergers en Elpa-
gne, en Corfe & dans les pays méridionaux de
la France; on les nomme Bergers voyageurs ou
ambulans. L’autre clafle comprend ceux qui
ne changent pas de1 pays ou qui s en écartent
pêu dans l'Eté; ce font des Bergers que j'appelle
fèdentaires. Il y en a de cette clafle dans
les cantons même où des Bergers voyageurs
paffent l’hiver. Le plus grand nombre fe trouve
dans les Provinces éloignées des montagnes.
Des fortes de Bergers fèdentaires.
Les Bergers fèdentaires peuvent être fubdivifés
en trois ordres.Les uns gardent les troupeaux des
communes; les autres veillent fur de petites
troupes de huit à dix brebis, qui leur appartiennent
& qu’ils entretiennent, afin de fe procurer
la laine,'dont ils ont befoin pour fe faire
des habits; les Bergers du.troifième .ordre font
ceux qui mènent paître les troupeaux des fermiers
ou métaïers, étant à leurs gages, ou ayant,
au lieu de gages, la liberté de poffèderen propriété
un certain nombre de bêtes à laine. S il I
finit deux hommes pour la garde d’un troupeau,
le premier, s’appelle, dansquelquesProvinces,le
Berger, & l’autre le Pâtre oupilliard.Oa donne auffi
le nom de vagant, au jeune ferviteur que le Berger
prend en fegond, dans les tems où le trou-,
peau e£ plus difficile à conduire ; ou celui de1
T r a în a r d , parce qu’il fuit, tandis que le Berger
va devant; ou bien on dit feulement le grand
& le petit Berger. .
Quand les bêtes, qui compofent un troupeau,
font en grand nombre, comme en Efpagne, on a
plufieurs Bergers. Leur Chef fe nomme Mayoral
& chacun des Bergers Z agal. Dans Ce Royaume,
où les bêtes à laine font une partie de la richeffe
de l’Etat, le Gouvernement a fait des loix polir
la conduite des troupeaux ; il a établi des Tribunaux
confacrés à juger les différends qui naif-
fent entre les Bergers ; cesdernicrs ont des- régies à
fuivre dans les montagnes, dans les plaines, à
la tonte.,, au lavage des laines, &c. Le code, qui
les régi’f eft un code à part. Ce qui prouve que l
le Gouvernement met beaucoup d’importance à
la multiplication des bêtes à laine , & que la I
profeflion de Pafteur ou de Berger jouit en
Efpagne d’une forte dé confidération. Aucun I
autre pays de l’Europe n’imite en cela lesEfpa- I
gnols, quoiqu’on s’Occuppe par-tout depuis quel-1
ques tems de l’amélioration des laines.
. Il y a des pays, où la garde des troüpeaitl I
efl confiée à de jeunes filles ou à de jeunes gar-1
çons , ou à des vieillards infirmes. On ne fauroit |
blâmer cet ufage , fi le troupeau n’eft formé que I
de quelques bêtes, eomme j’en ai vu en Tour-1
raine & en Anjou ;» le prix d’un Berger de pro- 1
feflion excéderoit la valeur du troupeau. Mais |
on a to r t, lorfque le nombre des animaux ell 1
au moins de . cent bêtes & que la qualité de la I
laine eft précieufe. C’eft en quoi je n’ai pu ni cm-1
pêcher de blâmer les métaïérs de Sologne ; ■
pour éviter les gages d’un Berger , qui 1“ I
dédoromaeeroit au-delà de ce qu’il leur en eu s- 1
' teroibI
W o it , ils laifient périr leurs bêtes à laine , en les
laifan-t conduire par des enfans incapables de
Joins Si fans intelligence.
Des Bergers voyageurs.
B Les Bergers. voyageurs, ou ambulans, ont des
fondions communes avec les Bergers fèdentaires.
|k en ont de particulières, dépendantes du genre
de vie qu’ils mènent & qu’ils font mener à leurs
troupeaux. Les propriétaires prennent des précautions
pour que loin de leurs yeux, pendant
une partie de l’année, leur bétail foit bien foi-
gné. Ces Bergers ont un avantage, dont la plupart
des autres font fouvent privés. En E té , l’herbe
fine des montagnes, en Hiver, celle des plaintes
ou des provifions de foin & de feuillages,
tiourriflent abondamment leurs troupaux.
■ Un Obfervateur diftingué , qui ne voit rien
fans réfléchir, comparant la vie des Bergers ambu-
jjpis à celle des vachers, trouve que les premiers
font plus errans, & il allègue pour raifon
que les moutons paiffant, par préférence, une
herbe courte, on ne les mène que dans des
pâturages fecs, qu’ils ont en peu de tems épuifé.
I l . faut qu’ils aillent chercher leur vie ail-
leurs & fouvent très-loin. Une deuxième raifon ,
qui lui a échappé , c’eft.que li les moutons, dans
les pays chauds, n’alioient pas en Eté dans les
montagnes, il en périroit beaucoup.
M Berger de Communes ou de Communautés.
®Le fort d’un Berger de Communes eft en gé—
JB^ral doux. II annonce avec un inftrumenrfait
la corne d’une vache ou d’un boeuf, le moment
ou il part pour les champs; à ce lignai,
chacun fait fortir de chez foi ce qu’il a de bêtes à
j j ne auxquelles on joint quelquefois des cochons
c^ vres- tous ces animaux rafîemblés,
il le forme un grand troupeau, qui va au pâturage.
Au retour, les animaux reconnoiflent leurs maifons,
«s s y rendent, & bientôt tout eft diftribué. S’il
iwf des particuliers , dont les habitations foient
de manière que le Berger ne puifle pas
sy transporter, ils s’impofent l’obligation de faire
rendre leurs bêtes à un endroit marqué ; le Ber-
W les prend en paflant ; le fo ir , il les ramène
c l rn \ e endr.0*c' ^a feule attention du Berger
r. i te a ne point menerfon troupeauaux champs
l f fnd Ie fems eft défavorable, à ne lui biffer
® re5 ue des herbes qui lui conviennent, à le
irfti t ConF e *es *0UPS > à foigner les brebis ,
& aèlent & à rendre à chaque particulier les
Mrr £Xi • ui appartiennent. Les frais du
DÉont-î^ ils de &arc^e , fe partagent entré les
: Sn banE 4 4 ProPortiondu
JPour
Bergers de petites troupes.
% tZ „" Ï ÏmVïlhuk P" dix
long des haïes, fur les foliés, dans des brouflail-
les, &ç. il ne faut ni l’intelligence, ni la force,
ni la vigilance du Berger d’un troupeau confi-
clérable. Aufli n’occuppe-t-on pour les garder
que des enfans, qui ne pourroient point encore
être employés à des travaux lucratifs.
Je n infifterai pas fur ces premières efpèces de
Bergers. Mais j e développerai les fonctions de
celui qui feroit au fervice d’un fermier ou d’un
métaïer, dans un pays, où chaque année, les
deux tiers au moins des Champs font enfemen-
cés, où on élève des agneaux & où le parcago
eft en ufage. C’eft réunir toutes les circonftances
où les talens d’un Berger font mis à la plus forte
épreuve. On voit aifément qu’il s’agit ici des Ber- i
gers de Picardie, de la Champagne, de i’Ifle-de-
France, de l’Orléanois , &c.
Berger de Ferme ou de Métairie.
En fubdiyifant les Bergers fèdentaires, j’ai dit
qu’il y en avoir auxquels on ne donnoit pas de
gages, mais feulement la permiffion d’entretenir
dans lé troupeau, aux dépens du maître en hiver,
un certain nombre de têtes de bétail. Cette per-
million a de grands mcowwémens, la plupart faciles
à deviner. Il ne faut jamais mettre .les hommes
dans le cas de tromper avec facilité & impunément.
Tout ce qui appartient au Berger dans.,
fon troupeau eft toujours dans le meilleur état.
Les chiens, qui connoiffent fes brebis, fes agneaux ,
fes moutons, les laiflent manger dans le pâturage
le plus nourriflant & même dans les terres
en rapport. Lui-même leur porte du pain aux
champs & les pourvoitabondammentà la Bergerie.
Aufli fes animaux ont-ils plus de laine & la laine
la plus fine ; fes agneaux font les plus forts &
toujours des mâles. Jamais ou rarement la mort
ne frappe la propriété du Berger. Beaucoup de
fermiers ayant reconnu combien cet ufage étoït
nüifible à l’amélioration de leurs troupeaux l’ont
abandonné, & ont préféré de donner des gage»
à leurs Bergers, avec une gratification, à la vente
des agneaux, des moutons & dès laines. Cette gratification
eft proportionnée au nombre des bêtes
& à la qualité des laines. Il faut efpérer, pour
l’intérêt des autres, qu’ils ouvriront les yeux &
qu’ils fuivront un exemple , qui leur eft offert.
Un bon Berger, dans quelques cantons de la
Beauçe, gagne de 160 à 180 livres de gages;'
on lui donne, inclépendament de fa nourriture &
de celle de fes chiens, 6 livres à la tonte & un fol
par bête qu’on vend.
Puifqu’ii eft ici queftion d’abus, je dois dire
que jamais le maître d’un troupeau,, s’il eft fage.
ne permettra à fon Berger de tuer une feule
bête, fans fon ordre & en fon abfence. En cas
d’épizootie, il ne lui abandonnera pas lès peaux
des bêtes m o r t e s , . à plus forte raifon, il ne
R