
différentes, tontes originaires d’Afriqtlê, & de
nature ligneufe. Ce font des arbuftes qui croilfent
dans les terreins fablonneux du cap de Bonne-
Êfpérance, & quelques-uns dans l’Ethiopie; Quoi-
que leurs feuilles foient fimples comme celles
des genêts, avec lefquels- ils ont beaucoup' de
rapport, ils s’en diflinguent néanmoins par les
dents du calice de leurs fleurs, qui font plus
longues, plus pointues, 6c prefque épineufes. Ils
diffèrent aulfi des afpalats, avec lefquels ils'ent
beaucoup de reflemblànée, par leurs feuilles ,
qui ne font point réunies en paquets, comme
dans les efpèces de ce dernier genre. Lems
ffeurs font petites, mais comme elles font râ-
maffées plulïeurs enlemble, elles ne laiffent pas
eue de produire un effet agréable. Ces fleurs
donnent naiffance à des goufles courtes, qui
renferment quelques lemençes réniformes. ■' Ces
arbufies feconfen'ent en Europe, pendant 1 Hiver,
fous des, chaflis, ou dans des ferres tempérées,
leur délicateffe, & la difficulté de les
irmlnpber, les a rendus fort rares, jufqu’à présent,
dans nos jardins.
Efpèces.
i . B orbo ne à feuilles de bruyère.
Borbovia ericifolia. L. ï) du Cap de Bonne-
Efpérance. * „
ir Borbone à feuilles hues.
Borbovia loevigata. L. du Cap de Bonne-
Efpérance. 7
3. Borbone à feuilles étroites.
’ Borbovia anguftifolia. La M. Diél. an Bob-
BoviA trinervia. L. ? ï) du Cap de Bonne-
Efpérance.
4. Borbone barbue.
Borbovia barbata. La M. Di6L du- Cap
de Bonne-Efpérance.
s;. Borbone à fèuilles en coeur.
Borbovia cordifolia. La M. Diél. Bob.bo—
v ia lanceoîata. L. d’Ethiopie & du Cap.
6. Borbone crénelée.
Borbovia crenata. L. ï) du Cap de Bonne-
Efpérance.
7. B orbone à petites fleurs.
Borbovia parv flora>. La.. M.. Diél.. T) du
Cap de Bonne-Bfpérance.
8. Borbone perfoîiée.
Borbovia perfoüata. La M. Diél.
,B. Borbone perfoîiée a deux fleurs.
Borbovia perfoliata bïfiora. du Cap de
Bonne-Efpérance.
9. Borbone à fleurs en tête.
Borbovia fpharica_ La M. Diél- Bip aria,
jpkærica. L. b> du -Cap de Bonne-Efpérance.
10. Borbone à feuilles- graminées..
Bobbovi A .gram.’ni folia.. La M. Di 61. Bip aria
graminifoHa. L. ï> du Cap de Bonne-Efpérance.
11. Borbone eotonneufe..
EoRSÔTflA tomcntofi. Berg. Cap. Icjd;
B. Borbone eotonneufe argentée.
B o r b o v i a tomentofa argente a. ïj du Gap éj
Bonne-Efpérance.
• 12. Borbone fo)*eufe.
B o r b o v i a fericea. La M. Diéb an Liparin
fericea. L. ? X) du Cap de Bonne-Efpérance,,
12. Borbone axillaire.
B o r b o v i a axillaris. La M. Diél.
B. Borbone axillaire luifante.
B o r b o v i a axillaris nitida„ an Crotalaria im,
bricata. L. ? ïy du Cap de Bonne-Efpérance..
Defcription du port des Efpèces.
Comme toutes les efpèces dé ce genre ont
beaucoup de reffemblance les: unes avec les.
autres, 6c que, pour les diftinguer parfaitement,
il faîtdroir faire -de longues deferi prions, qé
font plus du reffort du Diélionnaire de Botanique,
que de celui d Agriculture, nous nous
contenterons de donner une idée générale du port
: dè ce genre.
Les Borbones.- ont des racines pivotantes,;
• longues , filandreufes, coriaces, & prefque dé-!
nuées, de chevelu. Elles pouffent de leur collet
• plufieurs branches, qui, dans quelques efpèces J
• s’élèvent jufqu’à douze pieds de haut, dans leur
I pays natal. Mais, en Europe, elles ne forment
que des arbuftes , ou des fous arbriffeaux, depuisun
pied jufqu’à cinq pieds dehaut..Leurs tiges & leurs
branches font en tout tems garnies de. petites
feuilles, nuées de différentes teintes de verdure,)
: depuis le verd foncé, jufqu’au verd pâle ,1e plus
approchant du blanc.- -
Ces arbuftes flemiffent vers- la fin de 1 Eté;,
& dans le courant de L’Automne. Leurs fleurs
font jaunes, violettes, rouges, ou purpurines.
Le plus ordinairement, elles font raffembléei
en petits épis ou en tête, à 1 extrémité des
rameaux-, & produifent un affez joli effet. U-
• les font fuiviesde petites gouffcsyun peu courbées
en femelles., & qui renferment une oit
plufieurs femences arrondies. Il eft très-rare
quelles viennent en mâturité: dans notre climat..
Culture des Efpèces.
Les Borbones fe multiplient de graines,
quefois de marcottes , rarement de lacincs (
prefque jamais de boutures. ^ "B
Les graines peuvent être tirées du
Bonne-Efpérance, par la voie de la HollaM
Les meilleures font celles qui p ro v ie n n e « ]
la dernière récolte, & qui tont encore 1
fermées dans, leurs, goufles. , J
Quoique l’Automne foit la faifon la P““
vorable pour les femer, cependant il ne.
.pas différer de les mettre en terre 9“
’elles arrivent. Ôn les fème dans des terrines
des pots remplis de terreau de bruyère au
Ibncl (lefquels on a mis l’épaiflèur de deux doigts
-, terre franche. On place enfuite ces yafes
Ions des chaflis, échauffés par une couche tiède,
fi., 1« arrofe de teins à autre, dans les beaux
- • m i tn n r /-ru’vl ort n i f f t f l'n ir a fours ;mais feulement autant qu’il efl néceffaire
|our entretenir une légère humidité, fans exciter
la nioififfure. Pendant les - gelées, on les
»ouvre de paillaffons & de paille.en quantité,
■ ulfifante, non-feulement pour empêcher le
Toid d’entrer , mais même pour maintenir le
Ihermoinètre- à trois ou quatre degrés âu-deffus
|u terme de la glace. Si les couvertures ne fuf-
jfent pas pour produire cet effet, on y fup-
Jée par des réchauds , que l’on fait à la cou-
lie. Mais comme il s’agit moins de faire lever
les graines fur-le-champ, que de les difpofer à
germer, 8c à fortir de terre au. Printems, il faut
Ivoirfoin, toutes les fois que le tems efl doux,
le donner de l’air, fous les chaflis, afin d’em-
ïcher que celui qui s’y trouve renfermé ne fe
lorrompe, & que la chaleur ne s’élève au-deffus
le dix degrés. Vers la fin de Février, on ne
pique rien de tranfporter lès fémis fur des çou-
Ihes chaudes, & de les baffiner plus fouvent,
afin d’exciter leur germination. Mais aulfi-tôt
lue les plantules.commencent à fortir de terre,
[il faut modérer les arrofemens, aérer plus
fréquemment les jeunes plantes , & les couvrir de
paillaffons à lozanges, îorlqiie le foleil vient à
acquérir plus-de force.
I Dès que le jeune plant a un pouce & demi
»deux pouces de haut, on peut l’enlever en
petites mottes, avec la pointe d’un couteau, &
|hnter chaque pied féparément dans des pots
I balîlic, remplis d’une terre compoféc aux
p°is quarts de terreau de bruyère, & d’un quart
le terre franche douce. On les place enfuite
iir une couche tiède, où ils font garantis du
aoleil, jufqu’à ce qu’ils foient repris ; après
iu°i on les laifle à l’air libre, & à Texpofi-
|on du levant, pendant le refte de la belle
l i i
I. l'on s’apperçoit à l’Autompe que les râpes
des jeunes, Borbones aient paffé à travers
B trous des vqfes qui les renferment, il faut
|es ^ fortir, & les mettre dans des pots plus
|ranùs> ayec toute leur motte, fans couper, ni
Bprcher aucune racine. On les placera enfuite
■ .la couche, où elles doivent paffer l’Hiver,
j,.|s on ne les couvrira de leur chaflis qu’à
KPproche des gelées. A défaut de chaflis, on
jfflllla les mettre fur les appuis des çroifées
p0^e oonne orangerie ; cependant les chaflis
»lar l3r^^rables pour la culture de ces jeunes
BF,eV pendant les trois on quatre premières
l|"ées dc leur âge, parce qc’il ne leur faut
* 1^1« fe - Valeur, & qu’elles■ exigent beau-.
& fur-H de lumièi tout un air fouvent
rencravellé. Mais lorfque leurs branches feront
devenues ligneufes, elles s’accommoderont très-
bien de l’orangerie, & perdront beaucoup d@
leur délicateffe.
A cette, époque*, la culture des Borbones-;
varie un peu; il leur faut une terre plus fub-»
flancielle, des arrofemens plus fréquens, mais
toujours légers, c’eft-à-dire, qu’il faut fe contenter.
d’humeéler, tous les jours, pendant la
belle faifon , la furface de la terre, fans la
noyer, & de mettre Amplement} à la fortie des-
ferres, les plantes avec leurs pots, dans une
plate-j^ande, à l’expofition du levant-.
Les marcottes fe font vers le commencement
de l’Automne, faifon qui répond au Printems
du pays où croiffent naturellemenr cés arbrif—
féaux, & où ils entrent en fève. On choifît les
branches les plus inférieures, on.les incife à la
manière des oeillets, on les courbe & on les
enfonce à trois ou quatre pouces de profondeur,
dans la terre voifine ,. enfuite on- redreîîe, 6c
l’on tient dans une pofleion verticale, la partie
de la branche qui le trouve hors de terre. Ces
marcottes reflent fouvent deux ans avant de
-pouffer allez de racines pour être féparées; c’eft
pourquoi il efl toujours à propos de les. vifirer
auparavant que de les fevrer. Si on Les trouve
affez fortes, alors on pourra les tranlplanter
dans des pots particuliers , 6c les. cultiver
comme les jeunes pieds,
La voie de multiplication, par les racines ÿ,
n’eft praticable qu’autant que l’on a déjà de
gros pieds de Borbonnes, mais lors même qu’on
peut en faire ufage, elle efl dangereufe pour
le fujet qui la fournit, parce qu’il faut que
les racines, par le moyen defquelles on veuf
multiplier la plante, foient au moins de la grof—
feur d’un tuyau de plume, 6c comme ces
arbuftes ne produifent pas plus de racines
qu’ils n’en ont.befoin pour exifier,, il efl toujours
à craindre que l’individu ne périffe de ce
.retranchement. Cependant, quand on efl réduit
à ce moyen, il y a deux manières de le mettre
en pratique. La première efl de couper fur
un pied vigoureux , dans le milieu de LEté y
une de fes racines, de l’écarter dè la fonclie,,
feulement de quelques pouces, 6c fans la trop
ébranler, de la déchauffer un peu au-deffous
du niveau de. la terre, 6c'de-la laiffer dans
cette pofltion jufqu’à ce qu’elle commence à
pouffer quelques bourgeons. La fécondé eff
d’enlever une racine, de la couper par tron-*-
çons de fix à fept pouces de long,, 6c de les
planter, un peu obliquement, dans un vafe,,
rerhpli de terreau-de bruyère, en laiffant fortir
un peu îa partie fnpérieure, & en n’enfonçant
l’autre , dans la terre, que de cinq pouces tout
au plus. "Si l’on a foin enfuite de mettre ces'
racines fur une couche tiède, 'de les couvrir
d’une cloche,/ 6c de les arrofer de tenis e»