
par une enveloppe cellulaire fortie des pores
de ce bois dénudé, & par un nouveau bois &
une nouvelle écorce ; qui fe font aufti promptement
formés fur toute cette étendue par le
moyen de Fexiftence de cette enveloppe | &
qui, parle même moyen, fe font unis & incorporés
avec ce bois dénudé par la plaie. L intervalle
d’entre ce nouveau bois & cette nouvelle
écorce ne communique que latéralement,
& non fupérieurement ni inférieurement, avec
l’intervalle d’entre le bois & l’écorce du relie
de l’arbre. Les deux lambeaux d’écorce, fépa-
rée du bois par la plaie, fe font defféchés, excepté
dans un efpace long de trois lignes depuis
l’extrémité adhérente de chacun ; lequel
efpace ell recouvert, dans toute fa largeur,
fur fa furface interne , par un Bourrelet fort
épais, forti d’entre le bois & l’écorce, qui font
immédiatement au — deffus du lambeau fupérieur
& immédiatement au-deffous du lambeau inférieur.
Ce^deux Bourrelets font compofés exactement
dr même que le Bourrelet fupérieur des
plaies, N.oS 6 & 7. ; .
Plaie N.° 9. Cette plaie ell îemblable à la
précédente, excepté qu’elle a près de quatre
pouces de longueur & neuf lignes de -largeur.
Aufli-tôt après avoir fait cette plaie, j’ai réappliqué
les deux pièces d’écorce lur le bois dont
je venois de les féparer v & préalablement à
cette réapplication, j’ai inféré entr’elles & ce
boisun feuillet de papier blanc. Puis je les ai
maintenues en cet état de réapplieation par plusieurs
circonvolutions de fil qui les envelop-
poient en même—tems que la tige.-Un mois après ,
j’ai ôté ce fil, & j’ai vu ce qui fuit : 11 eft
forti un Bourrelet d’une ligne d’entre le bois 8c
l ’écorce de chaque bord latéral de la plaie : le
furplus du bois dépouillé , eft- totalement recouvert
, excepté un efpace de l’étendue tout au
plus de deux lignes qüarrées fi nié' à l’endroit
■ de la feélion tranfverfaie îaquelle avoir partagé
en deux pièces l’écorce féparée du; bois,
par une enveloppe cellulaire fortie des pores
de bois, & par un nouveau bois & une nouvelle
écorce, qui ont été aufti promptement
formés fur toute cette étendue par le moyen
de cette enveloppe ; & qui, par le même moyen,
fe font parfaitement unis & incorporés avec ce
bois dépouillé par la plaie. L’intervalle d’entre
ce nouveau bois & cette nouvelle écorce ne
communique que,latéralement , & non fupérieurement
ni inférieurement, avec l’intervalle
d’entre le bois & l’écorce du refie de l’arbre.
Quant aux deux lambeaux d’écorce féparés de
ce bois, un efpace,long d’environ cinq lignes
depuis l’extrémité fupérieure du lambeau inférieur
, qui eft long de deux pouces une ligne,
eft defféché : le furplus de la furface interne
de chacun de ces deux lambeaux eft totalement
recouvert par une nouvelle écorce parfaitement''
femblable à celle qui recouvre le bois dépouillai
la plaie, & par un feuillet ligneux, très-diflj
ment vifible par le moyen de ^ la diffeélion ; lequel J
jufqu’à un tiers de ligne d’épaiffeur, & elt fij
entre cette écorce nouvelle.& l’ancienne; j '
laquelle il eft adhérant & incorporé aufli H
faitement qu’avec la nouvelle. L’un de ■
feuillets eft très - vifiblement une cominiiatio!
de la couche ligneufe, formée au-deflus de J
plaie depuis que cette plaie à été opérée: 1
l’autre feuillet eft , aufti très-vifiblement, llnJ
continuation de la couche ligneufe formée ■
deflbus depuis le même tems.
Ce nouveau bois & cette nouvelle écorcl
produits fur ce lambeau d’écorce inférieur jnfi
qu’à la hauteur de vingt lignes au-deflus de ïo|
adhérence avec le refte de Fécorce, peut fourl
nir , contre l’opinion de ceux qui admettcii*
l’exifience d’une fève defeendante entre le 1
& l’écorce , une objection encore plus fpécieull
que celles que j’ai mentionnées plus baur. Mai
je crois que la réponfe que j’ai faite à cesderl
nières, fuftit aufti pour lever celle - là ; & quf
la fève defeend , entre le bois: & l’é'cora
ce lambeau inférieur , comme elle defeend entra
le bois & l’écorce du Bourrelet inférieur de];
plaie annulaire ; 8c comme: elle defeend H
l’intervalle qui eft entre les fibres ligneufes conl
tinüées dans chaque nervure des feuilles & le]
fibres corticales- continuées dans chaque mêin]
nervure. Mais- il y a ici une circonfiance re4
marquable c’eft que voici trois écorces pou]
une fur l’étendue, de cette plaie. Il paroît naj
turel de demander ici comment s’eft formé ccttl
écorce nouvelle fur la furface intérieure de cl
lambeau inférieur d’écorce ancienne , & corçl
ment s’eft formé le feuillet ligneux d’entre 1
deux écorces. Je crois qu’on peut répondre affej
plaufiblement à cette queftion, en difant que!
d’après ce qui s-’eft paffé fur la furface du bois
dépouillé par cette plaie & par les précédent«!
& d’après la parfaite reffemblanee de l’écorci
nouvelle qui recouvre ce bois dépouillé ave#
l’écorce de la furface interne de ee lambeau I
l’analogie aurorife à croire qu’il eft-forti deceitj
furface interne par les mailles du rezèau nbreul
cortical, une enveloppe cellulaire; & que > fi
le moyen dè^l’exiftence de cette enveloppe, j
fève defeendante a été introduite & aprisfoncciij
entre cette enveloppe & F écorce ancienne par |
même c'aiife quelconque qui l’introduit & J1
marcherdansiesfeuiiles.il me paroît au relte j j
de doute que le bois & Fécorce nouvelle,
recouvrent l’étendue de la furface uitein J
lambeau fupérieur, n’ont été produits en r|
de tems fur toute l’étendue de cefte,
que , par le' moyen de l’exiftence préalable ^
enveloppe cellulaire fortie de cette fui ac 1
terne par les mailles du rezeau fibre«*
lambeau d’écorce.
• fai fous les yeux, & j’ai mis fous les yeux
fe la fociété d’Agriculture, le z Octobre de la
léfente anné 1790, cette tige d’ormeau dont
| parle, fur laquelle on peut voir eps neuf
laies & leur rémltats difféqués de manière à
Sire appercevoir très-diftinétement tout ce que
f viens d’annoncer.
I On conçoit, fans qu’il foit befoin de le dire,
1,’il y a à tirer de ces réfultats quelques , pré-
Iptes de pratique pour contribuer à la guéri-
jjn des plaies des arbres. Par exemple; tout bois
lénudé de fon écorce devra être mis aufli-tôt,
II eft poflible , à l’abri de l’aélion des agens
Ifféchans : toute écorce détachée de fon bois,
Iadhérente encore au refte de Fécorce de l’ar-
, devra, s’il eft poflible, être réappliquée
iifli-tôt en fa place.
H A P I T R E T R O I S I EM E.
Des Bourrelets par ligatures.
f Les Bourrelets par ligatures ont beaucoup de
apports avec les Boprrelets des plaies annulaires,
ken diffèrent cependant très-confidérablement
g plufieurs égards. En faifant pendant la fève
ju Printems, une ou plufieurs circonvolutions
; fil de fer ,• ou de ficelle, ou d’autre .„lien
%z folide , autour de la circonférence d’un
Indroit quelconque d’une tige ou branche d’ar-
Vre ou d’autre plante ; de manière à appuyer
Irmement toute la portion d’écorce que ce
]en recouvre , contre la portion du corps
igneux qui eft revêtue par elle; il tombe fous
I fens que Fon porte obftacle au cours de la
jp© defeendante marchant entre eette portion
fécorce & cette portion du corps ligneux. Mais
jne ligature quelconque arrête le cours de cette
Ive beaucoup moins puiffamment, au moins
pendant la première année de la plaie annuaire.
La plaie annulaire arrête le cours de cette
Jve entièrement & tout-à-coup : la ligarure
jarrête ce cours d’abord que très-peu , & non
Mifilement;ella ne l’arrête notablement qu’à la
|ngue, & par degrés infenfibles, à rnefure
lie la branche groflit à l’endroit de la ligature.
IC eft ce que prouve furabondamment & très-
Jeti l'expérience fuivantc. Au commencement
Jii Printems de cette même année 1790 , j’ai
lit avec du fil de fer une ligature, ferme, formée
v deux circonvolutions , fur, une branche de
Pgne de deux ans ayant fept lignes de diamètre
Ç endroit de cette ligature : & àja diftance de
é0IS %nes au-deflous de cette ligature j’ai enlevé
|n aiLneau d’écorce. Cette opération a produit
«eux Bourrelets ; l’un immédiatement au-deflus de
ligature, lequel avoit, le dix-neuf Août de la
&-3Vann^e> Rei(f lignes de diamètre; & l’autre
li cette ligature, forti d’entre le
. 1 écorce de la lèvre fupérieure de la
I e) lequel avoit, le même jour, onze lignes
de diamètre, & fept lignes de longueur ; c’eft-à*-
dire , étoit à-peu-p rès auffi gros que fi la ligature
n’eût pas exifté. J’ai mis ce Bourrelet le
même jour fous les yeux de la Société, d’Agriculture.
Cette expérience me paroît fort inté-
reflanté': elle prouve de plus & furabondamment,
non-feulement qu’il exifte une fève defeendante
entre le bois & Fécorce, mais encore
que c’eft une force très-puiffante qui fait descendre
cette fève. D’après cette expérience, il
me paroît donc hors de doute que la ligature
n’arrête que très-imparfaitement le cours de la
fève defeendante pendant la première année.,
Il eft d’ailleurs ai’fé* de concevoir que dans
les premiers tems qui fuivent le moment auquel
une telle ligature annulaire a été opérée,
cette fève defeendante, qui eft portée de haut
en bas.par une force aufti grande que lé prouve
cette expérience que je. viens de rapporter, ne
peut être d’abord que très-peu ralentie dans
fon cours par la préfence de telle ligature. Mais
comme il fe forme inceffamment de nouvelles
fibres entre le bois & Fécorce environnés» par
un tel lien, l’augmentation de grofleur qui en
réfulte rétrécit à rnefure le chemin de: cette
fève en cet endroit ; ralentit fon cours à me-
fure, & toujours de plus en plus ; de manière
qu’à la longue ce cours fe trouve enfin totalement
intercepté: ce qui doit arriver 8c arrive
en effet après un tems plus ou moins long,
fuivant l’efpèee de plante-, fuivant l’âge & la
rapidité de la végétation de la tige ou branche
entourée d’une telle ligature. J’ai dit qu’on a
aufti nommé Bourrelet le gonflement qu’une
telle ligature occafionne fur la circonférence
ordinairement totale de l’endroit qui eft immédiatement
-au-deflus d’elle. Un Bourrelet de cette
forte doit donc être, & eft effeélivement beaucoup
plus lent à fe former 8c à croître que le
Bourrelet fupérieur des plaies annulaires. 11 doit
aufti être 8c eft d’une ftraéhire différente , tant
que la., fève defeendante qui le produit , ffeft
pas totalement arrêtée dans fon cours. Jufqu’à
cette époque ce Bourrelet fe. forme entre le
: bois & l’écorce immédiatement au-deffus de la
ligature : mais il ne commence à fordr d’entre
ce bois & cette écorce, par quelque point, que
lorfque ce cours fe trouve totalement intercepté
par ce point comprimé enfin à un degré fuf-
fifant par la ligature. C’eft feulement lorfque ce
dernier degré de compreflion a lieu fur toute
la circonférence couverte par la ligature, que
ce Bourrelet fort d’entre le bois & l’écorce de
tous les points de cette circonférence. Depuis
cette époque feulement, la ligature opère fur
ce Bourrelet les mêmes effets que la plaie annulaire.
D’après mes expériences, cette époque
arrive rarement avant le quatrième ou cinquième
' mois, qui fuivent l’opération de la ligature ;
1 lorfqu’elle a été faite fur un bourgeon de Fannie