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Ces plantes peuvent fnbfifter plufieurs années en
les confervant dans la couche de tan de la lerre
chaude, car elles font trop délicates, pour pouvoir,
dans nos climats, refier expofées à lair libre.
On doit cependant leur donner, beaucoup d air
frais, pendant les chaleurs de l’Eté.
L’efpèce, n." a , efl moins délicate. On peut fe
contenter de tranfplanter les jeunes plantes iur
une nouvelle couche chaude, à quatre pouces
de diflance. Lorfqu’elles font devenues allez
fortes pour fe toucher, on les met avec loin
clans des pots qu’il fuffit de placer dans la lerre,
ou ' dans une couche , fous un chants vu ré.
Avec ces fimples précautions, elles neurtnent
très-bien, & perfeétionnenj leurs femences.
Ufagcs. Ces plantes ne paroiffent pas mérjter
beaucoup l’attention des Curieux ; elles n’ont
rien qui puiffe dédommager des foins & des
frais qu’exige leur éducation. Mais il feroit bon
de les avoir dans- les Jardins de Botanique.
(Af. Daupbihot. y
' CALEBASSE. Ce nom défigne tout à-la-fois,
& les plantes qui -eompofent la première divi-
Con, établie par M. Duchefne, dans le genre
des Cou r g ïs , diviiions qui ont été adoptées
par M. de Lamarck; & la première efpèce de
cette divifion. Cucwbiui leucantha. Course à
fleurs blanches. C’efi la Cucurbita lagenaria.
X,. {M. Davphisot.^
CALEBASSES. Les Jardiniers donnent ce nom
aux prunes qui groffiffont .excefiivement, deviennent
blanchâtres, ât s’excavent à 1 intérieur:
■ ces fruits tombent avant leur maturité, ou fe
deflèchent. Cette efpèce de coulure me paroît
dûe à la picquure de petits moucherons, qui
.déterminent la fève à fe porter dans les fruits,
comme dans les galies. Il, efl certain que je n’ai
jamais trouvé des prunes calebaffes., fans vers
ou moucherons à l’intérieur. Les pruniers
font toujours plus ou moins- fujets à cet accident
; mais il efl rare que tous les fruits deviennent
calebaffes. Comme elles ne font produites
que par . la piquure d’un infeéle, leur
nombre dépend de la multiplication de eet
• jnfefte. {m. Remit* J
CALEBASSIER. Cxmscmbtia.
Ce genre, do.nt la famille ne paroît pas encore
bien déterminée, a des rapports avec celle des
Solanées & des Borraginées ; cependant il s’en
éloigne par différens caraélères. Peut-être doit-il
conftitutm une famille particulière avec les
Brunsfel & les daphnot. Quoi qa’il en foit, fon
caraélère confifte. en, un calice raonophile, di-
vifé en deux parties, une corole monop étale,
à cinq découpures, quatre étamines, dont deux
JSIus courtes que. les autres, un ovaire fupé-
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rieur, furmouté d’un ftile, terminé par «n|
ftkmate charnu. Son fruit efl très-gros, rem. I
pli d’une chair molle, dans laquelle fe trou-l
vent plongées un grand nombre de femences J
deux loges, & en forme de coeur. Toutes les!
cfpèces de ce genre font étrangères à l’Europe;!
elles croiffent dans les pays les plus chauds, &|
forment des arbres plus ou moins élevés. Leurs!
fruits fervent à différens ufages économiques&|
médicinaux.. Ces efpèces font encore rares en!
Europe, où on les cultive dans les ferres chaudes!
Elles y font çonnues fous les noms fuivans:
Efpèces.
1. C alebassier à feuilles longues, oulecouil
CressevtiA cujete, L. f
B. C a l e b a s s i e r à feuilles longues ou arrondie^
ou le Cohyne.
CressestiA cujete fubrotunda.
C alebassier à feuilles longues & à petits fruits!
CressentiA cujete fruâu minimo ï> deslûej
des Antilles;
2. Calebassier à feuilles larges.
CressetttiA latifolia. La M. Diéb
Sant-Domingue. . .
3. Calebassier à fleur de jalmm.
Crescevtia Jafminoides. La M. Dift.
Ifles de Bahama.
Defciiption du port des Efpèces.
I. Le Calehaflier à longues. feuilles efl
arbre de moyenne hauteur qui a le port de ni
pommiers ; fon tr-onc , dans l’âge parlait, a L
groffeur d’un homme. Il efl ordinairement botte»
tortueux & recouvert d’une écorce blanc \ 1
& ridée. Il s’élève environ à trente pieds et j
divife à fon fommet en branches qui sétenoej-
horizontalement de tous côtés,^ & forment
groffe tête régulière & applâtie par la p l
fupéricure. Les feuilles naiffent le plus fou J
huit ou dix enfemble, fur les rameaux ou m
rément fur les jeunes bourgeons. Elles on «i
à feuit*pouces de long fur environ un pouc f
large. Leur verdure eft luifante & agj L
l’oeil; les fleurs font folitaircs, placées lur 9
de l’arbre & fur les plus greffes branches. t |
font-d’une couleur peu apparente & . n ■ r
défagréable. Il leur fnccède des frulfs
différens individus, varient pour Ja S ,(1
depuis un pouce jufqu’à un pied de ■ J
Ils ne varient pas ïnoins quant à la tor • j P
uns font ronds , d’autres applatis, ‘ 1
ovales. En général, ils renferment une en. n
peufe, blanche, pleine de fuc, du”
grelet, & qui contient une grande <ïUd^ujtJ
femences applaties. L’enveloppe vde ce
verte, unie, dure & prefque hgnêal •
La variété B., qui pourroit bien $trc
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Iclpèee particulière , diffère par fes feuilles moins
■ longues, moins étroites & arrondies en forme
■ de spatule par leur extrémité. Ses fruirs font
K)IonJs & d une groffeur différente, mais fouir
e n t pins gros que la tête d’un homme.
I La variété C. fe diflingue aifément par la peri-
leffedc fa Harare & de fes feuilles qui reffemblent,
■ pour la forme , à. celles de l’olivier, & fur-tout
Ipar la petiteffe de fes fruits qui ne font pas plus
Bros quun oeuf de pigeon , ou tout au plus qu’un
lesuf de poule. Cet arbre, examiné avec attention,
■ pourrait bien être une efpece diflinéle.
2. Calehaflier à large* feuilles. Cette efpèce,
■ qui avoit été regardée par plufieurs Botaniftès
■ comme une des variétés de la précédente , en
■ diffère effentiellement par fon tronc plus gros Si
■ plus élevé, par fes branches plus garnies de feuilles ,
■ plus longues & plus nombreufes , & par fon
Ecorce qui eft d’un gris rougeâtre. Ses feuilles ne
■ viennent point par paquets comme dans la pre-
Imière efpèce ; elles font folitaires , alternes ,
■ difpofées le long des branches & allez femblables
là celles du citronnier. Les fleurs font blanches
|&produifent des fruits qui ont à-peu-près la
■ forme d’un citron,maisplusgrbs. Leur enveloppe
|efl min ce, fragile & renferme une pulpeblanchâtre
■ dans laqu’elle font plongées des femences plates
■ delà largeut d’une pièce de fix fols. Ces femences
■ font brunes, divifées en deux loges, & renferment
| une amande d’un goût amer.
j. Le Calebaliier à fleur de jafmin eft un ar-.
Ibrifleau qui s’élève à fix ou fept pieds de haut %
|& dont la tige principale n’eft pas plus groffe
■ que le poignet. Ses feuilles font roides, coriaces,
|& à-peu-près de la grandeur de celles du laurier
Ides Poètes. Les fleurs viennent par bouquets à
■ l’extrémité des branches & reifemblent, par leur
I grandeur & par leur forme , à celles du Jafmin
■ blanc ordinaire.' Leur corolle efl blanche, mêlée
■ d’un peu de rouge ; le fruit eft pendant , ovale
|&d’un vert mêlé de jaune. Lorfqu’il eft mûr ,
I il n’a pas plüs de côhflftancè qu’une poire molle,
I& contient, dans une pulpe aflez femblable à
Ne la caffè par fon goût & fa couleur , dés
■ femences noirâtres, petites & ovales. Cetarbrif-
Ifeau a de grands rapports avec les Calébafliers
Ipar fes fruits ; mais .il paroît s’en écarter par fés
■ fleurs. Peut-être conviendroit-il d’en former un
■ genre particulier ? . '
Culture.
. Les Calebafliers, étant tous originaires des pays
Icbauds, doivent être cultivés en Europe dans des
■ vafes que l’on tient dans la ferre chaude & dans
Iles couches de tan un® grande partie de 1 année.
|fl$ ne craignenj: pas le s plu*,grandes, chaleurs,
I ^ veulent être àrrofés tant qu’ils font en yégéta-
I ûon; mais, lörfl^u une fois leurs feuilles commen-
ISntà tomberai faut modérer les arrofemens,&
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les fupprimer entièrement, quand ils font dans leuf
état de repos. La terre, qui leur efl la plus convenable,
efl celle qui eft compofée de terre franche
, de terreau de feuilles & de fable de.
bru /ère , mélangée à-peu-près par égales parties
& bien mêlée. On les multiplie de graines, de
marcottes & quelquefois de boutures.
On ne peut fe procurer des graines de eeè-
arbres que dans leur pays natal , parce qu’ils
n’en procluifent jamais dans nôtre climat , où
jufqu’à préfent ils n’ont point encore fleuri. Mais
comme ces femences vieilliffent promptement, lorfi
qu’elles fontféparées de leur pulpe, il efl bon de les
faire venir dans leurs fruits entiers & de tâcher
de les obtenir au commencement du Printemps. '
Après les avoir féparées de leur pulpe, ori les
feme vers la mi-Mars , dans des pots , avec une
terre légère , & on les place fous une couche
chaude , couv&rre d’un chaflis.- Lorfque Tes
graines font bonnes , elles lèvent pour l'ordinaire
au bout de fix femaines, & le jeune plant
eft propre à être féparë un mois après. On peut
le repiquer , foit féparément dans des pots à
bafilic , foit en mettant cinq pieds emembl&,
dans des plots à oeillets.Les plants repiqués;doivent
être mis fur une couche tiède & garantis dir
folèil '& du vent, jufqu’à ce qu’ils foient biea.
repris. Enfuite on les placé fous une bâche.à
ananas dans une couche de tan., où ils peuvent
refter , jufqu’à l’époque où les tannées des ferre*
chaudes étant renouvellées, on puiffe les y dé—
pofer ptrnr paffer l’Hiver. Pendant cette faifon ,
les jeunes Calebaffiers n’ont befoin que d’arro—
femens foibles& très-éloignés les uns des autres,
& feulement pour empêcher la terre de fe trop
deffécber. II.convient anfli de les viliter fouvent,
pour écarter les pucerons verts, ks galles-infeéle»
& les fourmis qui font attirées par le fuc de ce*
arbres Si leur font beaucoup de tort. Au Printemps,
on rempote les individus dont ks racine*
font trop gênées dans leurs vafes ; on fiépare
ceux qui avoient été repiqués en péphdère &
on les place fous des bâches, fis peuvent rrfter
dans cette pofition pendant toute la belle faifon,
& n’ont befoin que d’être aérés dans les jours
chauds 5c arrofés deux ou trois fois par f.mainc.
P a r cette méthode’ les Calebafliers croîtront
affez:rapidement & pourront avoir atteint deux
piedsde baut à lafinde cette-féconde année, Alors,
il fera bon de les tranfvafer dans des pots plus
grands & de les replacer dans la tannée de la.
ferre chaude pour.paffer le fécond Hiver.. Ce
changement de place des ferres , fous les bâches,
doit avoir lieu chaque année, jufqu’à ce que les,
individus, étant devenus trop grands, ne puiffent
p lu s .être, contenus fôiis cette.,'efpèce de chaflis.
Alors pn. ledaiffera toute l’année dans la ferre
chaude, en'obfervant fenlèment de leiir donner1
beaucoup d’air pendant les grandes clîaleurs, dé
fes baMùer de téms en ' rems | & dé les laver
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