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deffous du Bourrelet de la lèvre fupérieure de
telle. plaie • & que les racines exilantes au-def-
fons de ce point , ne -s’accroiflent plus, ni en
nombre, ni en groffeur, ni en longueur - linon
par le moyen, & à proportion du nombre & de
l’étendue des ramifications, lorsqu'il en exifte,
qui foient au-deffous de ce point, je veux dire,
qui aient leur bois & leur écorce continuées
iàns interruption juiqu’au-deffous de ce point;
excepté le cas où il fe produit, une très-petite
quantité de çes fibres, par le moyen d’un petit
Bourrelet qui naît quelquefois de la lèvre inférieurede'tefte
plaie.
8:° Apprennent- qu’au moins fur les plantes
dont le canal médullaire eft d’une ampleur con-
fidérable, là plaie annulaire en arrêtant ainfi lè
cours de la lève descendante, arrête:, fimulta-
nément, & rrès-fenfiblement, l’élargiffement de
Ja partie de ce canal qui eft au-deffous du point
d’ariêt-, ainfi que l’accroiflement de la mafle médullaire
que contient cette partie.
ç},° Apprennent qu’une autre fuite de l’arrêt
4M cours de la fève defcendante, eft une production
plus, abondante de gomme, & probablement
de tout autre fuc propre, au-deffus du
point d’arrêt ; & que c’eft probablement au moins
en partie, par le moyen de cette production plus
abondante, que cet arrêt avance la maturité des
fruits & augmente leur groffeur.
10. ° Apprennent que le fuC propre de la
vigne eft une gomme femblable à celle des arbres
fruitiers à noyau : que cette gomme abonde plus
dans la variété de vigne qui porte le raifin mufcat
que dans les autres variétés dont le fruit eft moins
fucré ; ce qui, joint au n.° précédent, confirme
Surabondamment ce qu’on dit de l'analogie exif-
tante entre la gomme & le fucre, & de la fermentation
fucrée que cette gomme éprouve dans
les végétaux , Iorfque s’opère la maturité des
fruits.
11. * Apprennent que la caufe pourquoi il fe
produit & s’extravafe tant, de gomme fur les
vieux arbres fruitiers à noyau , c’eft que la dureté
& l’épaiffeur que leur écorce a acquifes à
cet âge, fait que cette écorce comprime de toutes
parts le. corps ligneux jufqu’à un tel degré qu’elle
forme un obftacle très-puiffànt à la liberté du
«ours de la fève defcendante.
11,° Apprennent qu’au moins une des caufes
delà mo/t des plante? annuelles, & bifannuelles,
& des tjges des plantes vivaces, après leur fructification
, c’eft quç„naturel!ement la fève fe porte
fi abondamment fur leurs fleurs-& leurs fruits,
qu’elle abandonne alors toute^leurs autres parties :
Ü que la même caufe contribue certainement à
la mort qui furprend quelquefois les branches
de. pêcher. & même d’â,utres arbres après une
abondante frunification.
l$.° Appiennent que.Iorfque les plaies quelconques
des. végétaux , par léfquelles réèorce
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feule eft entamée & féparée du bois dans »«,
fon épaiffeur, fe trouvent dans des circonlk
favorables, dont la principale eft une ]ulng
fuffifante ; il fort des mailles du rézèau
du corps ligneux mis à nud, une nouvelle y
veloppe cellulaire, par le moyen de laquelle1
furface de ce corps ligneux eft entretenue i
vante, & par le moyen de cette vie, efltfj
promptement recouverte par de nouvelles fibre
tant ligneufes que corticales ; qui par le mk
moyen de la vie de cette furface, le réuniffej
adhèrent , & s’incorporent parfaitement %
elle : & par-là fe trouve rectifiée l’erreur è
laquelle font tombés les Boraniftes Phyfic
aflurant, comme régie générale, que le
potullé de fon écorce n’adhère jamais, ne sii
corpore jamais avec le bois nouveau qui lgl
couvre après .cette dénudation.
14. ° Nous apprennent que lors de pareil
plaies, dans le cas où l’écorce féparée du r
adhère encore par quelqu’endroit dans tô
fon épaiffeur au refte de l’écorce de l’arbre,
l’on réapplique aufli-tôt cette écorce en fa pial
cette réapplication fuffit fouvent pour J
tretenir en vie la furface du bois dépouillé,
la furface interne de cette écorce ; & que par
moyen de cette vie -, il fe forme bien-tôt, emi
ces deux furfaces, une couche de fibres M
qui adhèrent & s incorporent , par le
moyen , avec le bois dépouillé & fimu
ment, une couche de fibres corticales,
encore par le même moyen, adhèrent & si
porent avec l’écorce féparée du bois par la ^
tout cela de manière qu’il ne refte entre le boi
& l’écorce , féparés par la plaie , aucune trac
1 de cette réparation î , ce qui. reCtifie encore l'eii
reur dont j’ai parlé dans le n.° précèdent.
15. * Apprennent & prouvent que la natu
forme l’enveloppe cellulaire, en prolongeant'!
; épanouiffant au-dehors les productions méduï
i laires- , qui rempliffent lès mailles du réze
; fibreux, ou pour mieux dire, qui remplirent
| canaux médullaires horizontaux qui traverfed
| l’épaiffeur du bois & . de l’écorce.
16.0 Apprennent qu’en certains,cas, il le ^
me fur la furface interne de l’écorce féparée (
bois , & encore adhérente „ par quelqu’enn«
dans toute fon épaiffeur, au refle de l’écorcel
une nouvelle, enveloppe cellcilaire-; qui eft,
dans ce cas, la prolongation & ' l’épanouiffetnefl
des productions médullaires, contenues, dans
mailles du rézeau fibreux de cette écorce
par lé moyen de cette enveloppe, cette fiirlacj
interne eft entretenue vivante ; que cette vieptjj
met à la fêve defcendante de prendre fon coup
entre cette, enveloppe & cette furface interne-
& d’y former une nouvelle couche ligneuie ;.
une : nouvelle cpuche corticale de chaque M
de cette nouvelle'couche ligneufe.
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J, > Apprennent que la caufe qui rend les
I^eom herbacés de la vigne & de beaucaup
■ L plantes plus fragiles à 1 endroit des yeux
' ' Heurs & qui pr0(îult gonflement fou-
liconfid'érabie, qui exifte naturellement à l’en-
Ji de chaque oeil de ees plantes ; c’eft que le
^_rrs de la fève defcendante eft naturellement Kl,; arrêté en partie , à cet endroit, par
f e n il de l’oeil & de la feuille ; & que de'
c arrêt réfulte néceffairement ce gonflement,
lune imperfection dans les fibres de cet endroit :
B cette imperfection contribue encore au phé-
Bnène defirutfeur, connu fous le nom dcCham-
\ rt ■ que c’efi cette même caufe qui occafion-
1 formation des tumeurs, qui font à la bafe
les pétioles communs ou propres des feuilles &
ioïes, principalement des arbres qui fe dépouil-
U chaque année; & occafionne dans les fibres
I cette bafe, une imperfection & une fragilité
■ contribuent au phénomène naturel de la
■ e des feuilles.
m.° La découverte, qu a faite Buffon , que
■ même arrêt du cours de la fève defcendante,
■ un moyen fur de mettre promptement à fruit
Arbres fruitiers à pépins, me femble appren-
lUue la caufe par laquelle ces arbres ne de-,
■ ment naturellement féconds , qu’après un
Kbre quelquefois très-confidérable -d’années de
R c’efi que les feules branches de ces arbres
■ produifent des boutons à fruits, font celles
K léfquelles le cours de la fève defcendante
| modéré jufqu’à un certain degré ; & que ce
Ré n’a lieu naturellement dans toute f étendue
■ ces arbres, & de beaucoup d’autres plantes
nâicantes, que Iorfque leur écorce à acquis ,
»ar-l’âge, affez d’épailTeur & de dureté, pour
Stre capable de réfifter fuffifamment à l’effort
me fait continuellement fur elle pour la diften-
îre le corps ligneux toujours grofiiffant, & d’o-
pérer ainfi, fur toute l’étendue de ce corps li-
|ux , une- comprelîion comparable , jufqu’à
Icertain point, à l’effet d’une ligature qui
iroit pratiquée autour de toute l’étendue du
ponc & dès branches, &c. &c. &c.
O b s e r v a t i o n .
J y a encore beaucoup à defirer pour compléter
l’explication phyfique de tous les faits végétaux
détaillés en ce préfent article; foit ceux qui
■ ncernent direélement la production , là forme,
r ftmfture interne & externe des Bourrelets
■ afionnés par. les plaies & par les ligatures ,
P°it qui accompagnent cette production, &
J^[font une fuite. J ai cru devoir m’abftenir
■ ^reprendre d’efquiffer aucune explication
wuique de plufieurs de ces faits ; parce que; je
^pouvoir affurer que-tout ce que l’on a
yr*uné jufqu’à préfent fur la phyfique végé-
Kfibl P0lir mettre en étal d’expliquer
Element quels moyens emploie la nature
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pour les opérer : & je penfe que pour trouver ,
à cet égard , quelque ehofe de fatisfaifant, il
faudra tâcher de s’élever, peut-être de beaucoup »
au-deffus du niveau aCtuel de la fcience de la
phyfique végétale. Je ne pourrors éffayer d’ex-
pofer ici aucune des idées que je puis avoir conçues
au-delà du contenu, au préfent article, fans
me jetter dans des difcaflïons'fort étendues, &
qui exigeraient un rems beaucoup plus long que
celui que j’y pourrais employer en ce moment.
D’ailleurs ces difeuflrons feront peut-être mieux
placées dans un traité pks étendu que je médité
fur la végétation , & que je me 'propofe de publier
aufli-tôt que j’aurai le loifir fufhfant. Eft
attendant, l’expofition détaillée , que j’ai faite
dans cet article, dé tous les faits que m’ont pré-
fentés les réfultats de mes expériences relatives à
ces Bourrelets, ne peut être dénuée d’utilité,
même en ce qui concernerait ceux de ces faits
qui paraîtraient les plus inexplicables ; puifqu’il
eft bien reconnu qu’un des meilleurs moyens'de
contribuer efficacement à l’avancement des difj-
férentes parties de la phyfique , eft de recueillir
conftater, configner, publier le plus grand nombre
qu’ii eft poftibie de faits nouveaux & de leurs
circonftances. C’eft en partie la tâche que j’aien-
treprife dans cet article. ( M. Lavcry. )
BOURRACHE, B o r a g o L.
Genre de plante de la famille des Borragi-
nées , dont le caraélère diftinélif eft d’avoir une
corolle en roue, dont le limbe porte à fa
naiffance cinq écailles qui recouvrent l’orifice
du tube. Les cinq étamines ont leurs anthères
appliquées les unes; contre les autres, & font
proéminantes en-dehors de la corolle. Il fuc j
cède à ces fleurs quatre femences nues , dont
la furface eft chagrinée dans la plupart de*
efpèces.
Efpèces & Variétés.
1. Bourrache commune.
B o r a g o officimlts. L. Q dans les jardins &
les lieux cultivés à Bourrache à fleur roüge,
B. Bourrache à fleur blanche.
1. Bourrache des Indes.
B o r a g o indicà. L. 0 des Indes Orientales-
3. Bourrache d’Afrique.
B o r a g o Africitna. L. © d’Ethiopie.
4. Bourrache dé Ceylan.
B o r a g o Zcylanica. L. 0 dés Indes Orientales.
• 5. Bourrache du Levant.
B o r a g o Orïentalis. L. des environs d'e
Conflantinople.
1. Bourrache commune. Cette plante fi
commune actuellement dans tous les jardins,
eft au nombre de celles qui fe font acclimatées
en Europe ^ après-avoir été cultivée comme
objet de curiofité. Il eft à-peu-près fûr, qu’a-
Aaa ij