
Le Carthame n." 8, eft un petit arbufle vivace,
qui dans fon pays natal, s’‘élève à la hauteur de
quelques pieds; il s’élève beaucoup moins dans
nos jardins, où on ne le cultive qu'en, po.t, pour
pouvoir le rentrer à l’orangerie avant l’Hiver ;
les. fleurs font jaunes , allez groflës, & d’une
odeur agréable,au rapport des Naturaliftes du pays.
Culture. On ne l’a jamais lùivie au Jardin
des Plantes de Paris; Miller dit : que les graines
de ce Carîhame ne nrùriffent pas , qu’on le
multiplie de boutures au Printems. Ces boutures
doivent être mifes dans des petits pots,
pleins d’une terre fablonneufe, que l’on plonge
dans la tannée d’an.e ferre tiède ; on les ombrage
jufqu’au moment où elles ont pouffé des racines,
alors on les habitue infenfiblement a l ’a i r ,&
lorfque les nouvelles-plantes ont acquis un peu
de force, -on les expofe à l’a ir, on peut même
les conferver.dans des pofitions abritées, mais
pour plus de fureté, on doit en conferver quelques
-pieds dans l’orangerie.
Ufage. Lorfque la température du pays permet
de cultiver cette plante en -plein air, on
peut en.décorer les bofquets, fur-tout les bords
où l’on appevco'iî les détails. Ses fleurs jaunes
contraftent avec la couleur, du feuillage, &
comme on a peu d’arbuftes de cette famille de
plantes;, il ajouter oit à la variété. Mais i l ne
1er oit, je penfe, poflible de multiplier ce Carthame,
pour la décoration, qu’au midi de la
France, .d’oùil avancerait graduellement vers le
norcL
Le Carfhame taché,- n.” 9 , eft une plante annuelle,
qui fe. reproduit d’clle-même dans~les
lieux cultivés; fa culture & fes ufages, dans les
jardins, pouvant être comparés à ceux des Chardons
, nous croyons devoir y renvoyer.
Les Carthame3,n.*s 10 & n , fe cultivent parfaitement,
comme ceux n.os 5 , 6 '& 7. Mais
leur* forme eft différente, ce font des plantes
ramèufes, dont chaque branché porte des paquets
de petites fleurs, d’un bleu purpurin lavé,
dans la première efpèce. Elles peuvent fervir
aux mêmes ufages, pour la décoration, que
les Car.lin.es a Corymbe, &c. .
Le Carthame , n.° 12, n exige pas de culture
différente que 'le Carthame , n.° 2 , [fi ce n’eft
pn peu plus de chaleur; au Printems, il eft né-
ceffaire de le femer fous.couche, d’attendre,
pour lé replanter, à l’air libre, que l ’air foit
un peu échauffé ; il faut de mime avoir foin
que la racine ait un peu de tene, qui y refte
adhérente, lors de la tranfplantat'ion, pour faciliter
fa reprife.' Que les graines foient mûres
■ ou non, il faut couper les têtes avant les pluies
de l’Automne, épogue,où elles ppnrriroient fi
on ne prévenoit l’in 1ertion de Peau dans le calic
e ; lorfque la graine eft parfaite , elle s’aoûte
■ étant fufpendue dans un lieu fec
Lês autres -Carrharaes n’ont pas encore été
cultivés dans les jardins de fEurope; ceuxeja*
lés ont reçus 'ayant négligé de les multiplier ,
ou r i ont/ pas eu de liiccès, & ont négligé de
noui-tranfmcttre les foins qu’ ils ont donné la
première année. £ M . R e y n i e r .)
" C a r t h a m e . Carthamus ûnBorius L. Carthnmus
offici narum flore croceo, Tour. Safranon, Safra-
num ou Safran bâtard. Voyeç S a t r a n o n . (M.
F Abbé T e s s i e r . )
CARTILAGINEUX. Les Botariifies donnent ce
nom aux parties sèches & comme cornées des
végétaux, telles que les cloifons de quelques cap-
fules, les goùfles de quelques -légumineufes, les
écailles des calices de quelques fleurs composées,
& enfin les bords quelques feuilles telles que ceux
de la Saxifraga ••cotylédon L . , &-c. Ce mot eft
peu en ufage dans le jardinage.' {M . R e y n i e r . )
CARTON, mefure de grains -en ufage à Ma-
ruje en Gévaudan. C’eft la"8ü partie du fetier;
qui contient 8'boiffeaux. Un Carton rempli
du beau fromênt pèfe jufqu’ù 34 livres, poids
de la Province; rempli du meilleur feigle, il
pèfe 32 livres, de la meilleure avoine, 20 livres
& de l’avoine pied de poule appellée Peluche
dans le pays, 3 ou .4 livres de moins,.
A Uffel, en Limoufin, le Carton fe divife en
deux cartes; quatre cartes ou deux Cartons
font le.fetien LeCarton, compofé de 4 poupes,
eft auflï la 8e -partie du fetier. Dans ce pays,
un Carton de froment pèfe dix-huit livrés &
un Carton de feigle, dix^-fept .livres. ÇM. l’Abbé
T e s s i e r . )
CARTOUCHE £ jardinage. ) C’eft un ornement'
régulier en forme de tableau, avec des
enrotilemens qui fe répètent fouyent aux deux
côtés dç aux quatre coins d’un parterre; le milieu
fe remplit d’une coquille de gazon ou d’un
fleuron de broderie. £ Ancienne Encyclopédie. )
Çes ornemens 4 e mauvais goût ne font plus
plus admis dans les parterres, ils neügurent plus
que fur quelques plateaux de deflert., où l’on
pourrait mettre quelque chofe de plus agréable.
( M. Thovin.)
CARVT. Plante ufuelle des plus connues ,
que l’on cultive même dans beaucoup de jardins.
M. Lamàrck l’a réunie au genre des
Scfcli avec lefquels elle a en effet beaucoup
de rapports. Voyez S e s e l i . ( M. R e y n i e r . )
CARVOCAR, C a r y o c a r .
Genre dont la famille n’eft point encore connue
& qui ne renferme qu’une feule .efpèce
CARYOCAR porte-noix.
C a r y o c a r nudifemnj. L. T) de l'Amérique
Méridionale.
C ’eft un grand arbre dont les feuilles font
•compofées" de trois folioles & dont les fleurs
font de couleur pourpre. Son fruit qui vient
de la groffeur de la tête d’un - homme, eft rond,
charnu & renferme ordinairement quatre noyaux
©vales-triangulaires qui contiennent des amandes.
La fnbflance renfermée dans les noyaux des
fruits de cet arbre eft bonne à manger ; elle a
la faveur & la confiftance de nos amandes douces.
Le Caryocar croît naturellement fur les bords
des rivières'de la Berbice & de l’Effequebé. Juf-
qu’à préfent il n’a point été cultivé en Europe. ( M. Tiïo vin. )
CAR1 0PH1LLÉES. (Plantes) Nom'donnéàune
claffe de végétaux qui ont des rapports plus ou
moins marqués avec.le genre des OEillets nommés
anciennement Caryophillus. M. de Lamarck, pour
plus de précifion, a divifé cette clafle en deux
familles qu’il nomme les Sablines & les OEillets.
Voyez ces mots. (M. T hovin.)
CARYOTE* Car yo ta .>
Suivant M. de Juflieu, crefî un genre dé plantes
de la claffe des ünilobéesy à étamines perigy-
nes ou inférées à la partie qui entoure- le piftib
c’eft-à-dire au calyce, & de la famille, des Palmiers.
Ce genre, 1.,0 a,, comme les autres de cette
claffe, le calice d’une feule feuille, point de corolle,
& Tembryon petit dans un grand périf-
perme de fubflance cornée, z .° a , comme les
autres de cette famille, le calice partagé en fix
divifions; le germe fupérieur au'calice ; la tige
fimple ; Tes feuilles terminales,, rapprochées les
unes des autres,. &c. 3 .0 Se diftingue des autres
genres de la même famille par les caractères fui-?
vants : il eft monoïque fur un même régime,
c’eft-à-dire qu’il porte fur un même régime des
fleurs mâles & des fleurs femelles ; ce régime eft
enveloppé,, avant d’être épanoui, d’une fparhe
eompofée de plufieurs feuilles; chaque fleur mâle
a des étamines noinbrenfes ,£fuivant Linnæus;
; chaque fleur femelle a un germe, un ftyie,, un
ftigmate; le fruit eft une. baie arrondie, à une
loge, à deuxfemences, fuîvant Rumphius-; les fe-
mences lbirt oblongues ; les feuilles font bipinnées
ou deux fois ailées, à pinnules munies d appendices
à la bafe, & à folioles triangulaires. O11
ne connoît, jufqu’à préfent, qu’une feule efpèce
de ce genre .
Il y a. des Auteurs qui expofent différemment
plufieurs caractères de ce Palmier : par exemple,
Rumphius fou tient, que c’eft à tort que Rhé'ede
a dit que les fleurs mâles naiffoient furie même
régime.que les femelles, & il affure air contraire,
ainfî que M. Adanfon, que lfes fleurs mâles font
portées fur un régime féparé, de celui qui porte
les fleurs femelles.. M.la Marck dît que-chaque :
fleur a un calice court, entier dans les fleurs
mâles, déchiré dans les fleurs femelles, & trois
pétales;ta'ndis que fuivant M. de Juflieu & M.
Adanfon, ce calice eft à,trois divifions-, & ne
f c nie avecces tr° ls pétales,, qu’un calice,dune
%ule feuille à fix divifions^ ,donj lçs fççjs exté-
^ures. font plus petites^tv
Efpèce unique. .
Caryote a fruits brûlans. Caryota ùrens Lin.
: Schunda-Pana. Rhdcde. i .p . 15 , t. u.Saguafler
major. Rumph.. 1, p. 64, t. 14. Birala. EncycL
X) de la côte- de Malabar & des Ifles Moluques»
Port & principales particularités de cette efpèce.
Linnæus définit cette plante; Caryote f brûlante.)
à feuilles bipinnées; à folioles en forme
de coin, obliquement mordues,.. Ce palmier très-
remarquable, eft un grand arbre dont le tronc
droit & uni parvient a.la hauteur de trente-cinq
ou quarante pieds, fur trois pieds & davantage
, de diamètre : le bois le plus extérieur de ce tronc
: eft le plus dur, eft roux dans les- jeunes arbres
& clans les vieux arbres eft noir,, très-dur & d’une
■ confiftance de corne y compofé de greffes fibres
entremêlées de veines blanchâtres; le bois inté—
: rieur eft tendre & blanchâtre, il eft d’autantplus>
. f bx} & Piu-s fpongieux, qu’il eft plus intérieur,
■ d& forte que celui, cjui eft le plus proche de la
moelle^ efl friable & farineux. a in i î c e tronc a
. fon bois parfait a 1 extérieur, & ion aubier à l ’in-
- térieür ce qui eft le-contraire cje-ce qui a lieu
. dans les arbres d’Europe. Ce tronc contient dan*
. fon centre une moelle abondante fpongieufe &
molle il n a point d’écorce proprement, dite &
& n’a d’autre enveloppe que l ’épiderme qui eft
glabre r*de couleur cendrée.. Cet épiderme pa—
: ro't a ï °ir quelque propriété eaufiique;. car,.lorsqu'on
eflaye.de monter le long, dit tronc de l’ar-
. i r e ,[tandis qu’il èflhumeélé par les pluies, les en-
, droits de la peau qui L’ont, touché éprouvent en-
fuite des démangéaifons douloureufes. Ce tronc.
. efl.couronné.parune tête ou cimehémifphérique
ample, une fois plus large q.ue longue,.qui n’eft
eompofée que de cinq ou. lix feuilles gigantel’ques*
■ dont les plus grandes font à-peu-prés, suffi-ïon-
. gués que le tronc, font épanouies de manière
quelles font avec lui ou avec l’horison un angle
de quarante-cinq, degrés environ., &.font-difpo-
lees de telle forte, q.u elles, femblent au premier
coup-d’oeil être oppol'ées deux à deux, une paire
çroifant 1 autre. Chaque feuille eft bipinnée, eompofée
d’un pétiole universel, femblable à une
très-longue, perche,le long duquel font.difpoteés.
fur deux rangs oppofés.donze à quinze pattes de
pinnules ou pétioles fecondaires oppofés qui
font, chacun desplus grands, une fois moins long*
que le pétiole uniyerièl; quifont tous avec lui un
angle de cinquante àfoixan te degrés; quifont tou*
ailés avec impaire; portent chacun fur deux rangs,
oppofés quatre à douze paircs.de folioles ou plutôt
neuf à vingt-cinq folioles, d’une confiftance
ferme, glabres des deux côtés, d’un verd brun
luifantes, longues de huit à neuf pouces frm-Ü
rées, en coin, ou plutôt inégalement triangulaires’
de manière que fe côté on bord, ijui fmme îè
fonunçt çft oblique, fait un angle aigu avec le t