
deux tubes appliqués l’un1 contre l’autre. Les fe-
niences font arrondies^, glabres, à cicatrice proé-
minente. Selon Burmann , tette efpèce fleurit
rarement en Europe. La plante dont Miller fait
mention fous le nom de Cafte bicapfulairë fleurit
en Juillet, donne les femences mûres en Octobre,
& péritbien-tôt après. Eft-elle de la même
efpèce que la plante mentionnée par Burmann
& par Plumier?
11. C asse à feuilles échancrées. Cafte (échan-
crée ) à feuilles trijuguées , ovées , arrondies,
échancrées, égales. Linnceus. Cette efpèce pouffe
plufieurs tiges droites de la grofiëur du petit doigt
& de la hauteur de cinq ou fix pieds. Ses feuilles
font d’un verd jaunâtre, & d’une odeur défa-
gréable. Ses fleurs font jaunes. Ses goufles font
longues d’un pouce & demi ou davantage, de
couleur brune pâle, font remplies d’une pulpe
brune & douceâtre, dans laquelle font enveloppées
des femences brunes & comprimées. Cette
efpèce croît naturellement dans les buiffons.
12. C asse ( à feuilles obtufes),' triiugées,
avales. Linnceus. C’eft une herbe annuelle dont
la tige, grofleà fa bafe comme le petit doigt, eft
d’un ou deux pieds de hauteur. Elle eft rameufe
dès le bas. Ses feuilles, ainfi que les fommités des
rameaux & de la tige, font couvertes d’un duvet
très-fin. Le pétiole commun dés feuilles a deux
pouces & demi & davantage de long ; les folioles
font longues d’environ vingt lignes, & ont
un pouce de large. Les fleurs font axillaires &
terminales, jaunes, & ont cinq lignes de dià-
- mètre. Les tiges, branches & feuilles répandent
une odeur forte & délagréable, fur-tout lorsqu'on
lès touche. Elle ne fleurit en Europe que
vers le mois de Novembre, dans la ferre chaude,
& elle n’y'produit point de femènqes mûres.
- 1 $. C asse ( à corynibe ) à- feuilles trijuguées,
lancéolées, un peu en faulx, glabres, munies
d’une glande entre les deux folioles inférieures ;
à coryinbes pédoncnlés , axillaires ; à gouffes cylindriques.
M. La Marck. C’eft un arbriffeau d’un
afpeél agréable qui a environ fix pieds de hau-
téur -, fes fleufs font d’un beau jaune. Cette efpèce
fleurit en. Automne dans le climat de Paris*
14. Casse ( à gouffes longues ) à feuilles qua-
drijuguées, à,folioles du fompiét lancéolées ; à
glandes en'alêne entre les plus hautes & au-
déflbus des plus bâfles. Linnceus ,fils. Suivant le
Doéieur Brown , c’eft une plante arborefeente,
diffufe : fes goulfes font quadrangülaires, comprimées,
hériffées & accourcies. Le fommeil de cette
efpèce différé de celui de la plupart des autres
de ce genre; la nuit' fes feuilles ont lé pétiole
commun redre ffé& les folioles pendantes, ^
15 .C asseà feuilles en faulx. Caffe (.en.faulx,) à
feuilles quadrijuguées, bvales-lançéolé’es^, recourbées
en arrière en. faulx, à glande jÇqr la bà-fe
des pétioles. Linnceus.. C’eft une herbe annuelle.
16 . C assé (de la Chine) à feuilles quintejnguées
ou de cinq paires de folioles ovées, pu«
befeentes à la marge ; à pédoncules axillaires,
Courts, prefque triflores; à grandes fleurs. M . La.
Marck. Suivant M. La Marck, cette efpèce paroi
t devoir s’élever dans le climat de Paris en
arbufte à la hauteur de deux ou trois pieds. Suivant
Rumphius, elle s’élève dans l’Inde à la hauteur
d’un grand arbriffeau. Ses folioles font d’un
verd gai ; longues de trois pouces, larges d’un
pouce & demi, d’une odeur forte & défagréable,
d’une faveur qui ne déplaît pas, & qui approche
de celle des pois. On voit entré les folioles inférieures
, Une glande feflile & globuleufe , placée
fur le pétiole commun. Ses feuilles fe contractent
pendant la nuit de la même manière que celles
du plus grand nombre des efpèces de Caffe. Les
fleurs,'fuivant la figure de Rumphius, ont jul-
qu’à trente—trois lignes de largeur, font à pétales
prefque égaux dont le plus ample a dix-huit
lignes de longueur & onze lignés de largeur:
elles font fans odeur & d’un beau jaune veiné de
verd. Les gonfles font noirâtres-, dans leur maturité
, l’ont longues de fix à fept pouces, larges
d’un pouce , & épaiffes d’une ligne & demie :
elles font beaucoup plus minces dans les intervalles
qui féparent les femences les unes des autres
, de forte qu’elles font marquées extérieurement
d’autant de côtes faillantes & tranfverfales
quelles contiennent de femences : les femences
l'ont au nombre de vingt - quatre ou trente
dans chaque gouffe, noirâtres, luifantes, alon-
gées , étroites & prefque de la. forme des femences
de concombre,' Le bois .dé la tige eft
blanc, fragile & inutile. C’eft une très-belle plante
que l’on cultive dans les Mes Moluques &~dans
celles de la Sonde à caufe de fa beauté. Mais
fon afpeCL eft trifte à Amboine , dans les mois
pluvieux, c’eft'- à-dire, de Septembre en Février,
prefque toutes fes feuilles étant alors, tombées,
& les autres étant per.tèes & rongées par les infectes.
Cette plante ne croît pas naturellement
dans les Mes dont je viens de parler : èlle ne
s’y- trouve que dans les jardins & autour des
maifons où on l’a plantée : elle n’eft .pas très-,
tommune à Amboine : elle eft beaucoup plus
commune à Java & à Baléya. Suivant M. d.e
La Marck, on dit qu’elle eft originaire de la Chine.
Le nom de Fleur jaune, que lui donne Rumphius,
rèpréfente fon nom en langage Malais , Cambang
Cuning, qui défigné, dit-il, une fleiir jaune amplement
étendue.
• 17. C a s se ( ornithopoïde ) , à feuilles quadrijliguées,
à foliples ovales-cunéiformes, pointues,
poilues-ferrugineufes ; à gouffes linéaires, articulées,
droites, cotonneufes , terminées par une
pointe'recoiirbçe. M. La Marck. Cette plante eft
j'velùe dans prefque routes fes parties, "
18. C a s se puante. Caffe (occidentale), à fcuil-
: les. quinte-juguées ou.de cinq paires de folioles,
à folioles ovales - lancéolées, rudes à la marge"
dontdont
celles extérieures ou du foninietde cliaquè:1
feuille font les plus grandes ; à glande fur la halé
des pétioles. Linnceus. Cette efpèce s’élève ordinairement
à la hauteur de trois pieds. Lin-
Bæus àffure que fes feuilles ne font quinte-ju-
guées que pendant fa jeuneffe , & qu elles font /
feulement trijuguées lorfque la plante eft adulte.
Elle Avarie un1 peu par la grandeur & la forme
de fes feuilles & de fes gouffes. Le plus ordi-:
nairement fes folioles ont un pouce ou un pouce'
& demi de longueur. Elles font très - fétides &
d’une faveur défagréable. Les fleurs, naiffent
dans les âiflelles dés feuilles & à l’extrémité des
rameaux : elles font jaunes & d’environ vingt
lignes de largeur. Les gouffes, ordinairement
longues de quatre ou cinq pouces, font de: la
groffeur d’une pluriîe d’oie, cylindriques:, un
péu- plates , Un peu 'articulées ou renflées à
l’endfoit de chaque femence, de couleur brune.
Les femences font brunes, oblongùes & luifantes.
Suivant Miller cette efpèce flèufit'en Europe
vers le mois .4’A oû t, & lorfqu’elle eft foîgnée
comenabbment,, elle porte 'des femences en
OCtobre. Cominelin àffure que fi elle eft bien
cultivée fuivant fa naturç y elle fleurât quelquefois
pendant tout l’Eté en. Europe. Suivant Fi-
fon ; en Amérique-, eiléi fleurit pendant toute
l’année, & porte, des femehcesmûr.es continuellement.
Elle croît naturellement dans pontes fortes
de terreins , mais principalement dans lès terres
fablonnenfes-& fur les rivages. Elle eft très - commune
dans les Antilles, au Bréfil& dans les autres
côntréesde f Amérique méridionale, A Saint Do-
mingue, on la rencontre très-fréquemment le long
des haies dans les favanes ou prairiesjncultes; Comr
melin dit que «cette plante eft vivace*,,&-Ni-
côlfcn àffure :que fa racine eft traçante,. ce qui
n’appartient qu’aux plantes vivaces. Au Bréfil,
lés Indiens nomment cette plante Bai-ominoFa.
Les Portugais la nommen t Herva do. bjeho-y le'hom
de Pois puant, efteelni que lui donnent vulgai-
remenr les François dans les Antilles..'
19. C asse (à gouffes plaies ) a feuilles quinte
- juguées , .ovales r lancéolées , glabres’;
à glande.fur. la bafe des pétioles. Linnceus. C’eft
v.n arbre de la grandeur d’un noyer moyen; J
fon bois eft blanc & ferme ; fon écorcéi eft
noirâtre.1 Ses folioles font longues de près ;de
trois pouces , & larges de quinzeàfeize lignes.
Les fleurs'font jaunes, larges.d’un pouce Si demi,
& viennent fur des grappes affez garnies aux extrémités
des. rameaux. Les gonflés fon t" longues
d’un pied, larges de fix a fept lignes , très-
plates, 'renflées à l’endroit da chaque femence*
L’arbre porte un très*- grand nombre de ccs longues
& larges gouffes, pendatitesftes unes contre
les autres-, ce qui lui donne-un afpeéf très -
extraordinaire^
10. C asse des boutiques ou C asse folutiye.
Cafté( Fiftttlé ) à feuilles quinte-juguées, ovéesj *
Agriculture. Tome JI.
poiijitU.es, glabres , à;j),étiohs fans glandes. Lin- .
noeas,.'Cette efpèce, la plus imérqffar.tc, & au,
moins une des plus belles de cè beau genre, :
forme un grand arbre qui parvient à la hauteur
de cinquante pieds &. davantage, fur un tronc
près de deux pieds. de diamètre.'Cet arbre ref-
fëinble, par fon port, au noyer commun ; Maia.
fa forme eft plus ample , fuivant Rumphius, Soti;
écorce eft plus unie , de couleur cendrée - pâle/
en - dehors, & de couleur de chair intérieure:-
ment. La couleur extérieure de Eécorce de fes
jeunes rameaux eft verte. Ses feuilles ont le plus
ordinairement cinq -, mais quelquefois fix à fept
paires de folioles oppofées : elles font grandes j
leur pétiole commun a, fuivant Plumier , un
pied & 'demi environ de longueur. Les folioles
ont, trois, quatre & le plus fouyenr, cinq pouces
de longueur , & deux pouces de largeur : elles.
font d’abord d’un verd gai, & deviennent enfuitQ
d’un verd noirâtre. Les fleurs font,.larges da
deux ppuces , d’un beau jaune, à pétales veinés^
elles pendent chacune à un pédoncule.propre
long de . deux pouces, & fon t dipofées fur des
grappes un peu lâches, pendantes, qui, fuîvam;
Plumier , naiffent trois pu quatre enfemble dans,
chaque aiffelfe des feuilles, &. ont plus d’un pied
- de longneUr.Çes.grappes, longues & nombreufes,
font chargées chacune d’un grand nombre de
ces. grandes fleurs brillantes, ce. qui décore cet
arbre .magnifiquement & très,-, agréablement.
Çes fleurs, ont une odeur foible'', mais qui .eft
cependant agréable, fu r -to u t le matin. Suivant
M. La Marck, les grappes de fleurs ont feivle-
ment huit a dix pouces de longueur ; fuivant
Rhéede, elles font longues de feize pouces. Le
piflil de chaque fleur, d’abord recourbé, en forme
de faucille fe redreffe à mefure qu’il-grandir,
& devient enfin,une goufië droite, pendante ,
Cylindrique j d’un pouce de ■ diamètre,. longue
d’un pied & ; demi deux.pieds& .même, de
trois pieds; fuivant Profper Alpin,-Cette gouffe
eft extérieurement de couleur brune de châtaigne,
ou mém-e noirâtre dans fa maturité, de çonfif-
tance Jigneufe & diire, & fillonnée çle rides
fines & tranfverfçs ;■ elle eft intérieurement partagée
dans toute fa longueur, en un grand nombre
de logés , par des cloifons minces,, 'tranfverfales
,.parallèlës yprbiculaires Sdigneufes, Chaque
loge contient une pulpe noiEe ou rougeâtre, molle,
d’une l’aveur douce', un peu fuçrée, nauféeufe,
& une-, femence dure 'comprimée, arrondie.
en eoeur , & d’un faune rouffâtre ou de couleur
dé'châtaigne, Chaque arbre porte un très-grand
nombre de ces longues gouffes pendantes , en
forme de bâtons noirâtres , qui lui donnent un
afpeél très-extraordinaire & très -pittorefque.
-Ces gonflés reftent long - terns fur les arbres après
leur maturité parfaite , &."après leur entier def-
'fècliement. Dans'les pays où ces . arbres font
abondans, comme dans les vaftes:forêts des An-
F f f f f