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'lcrreins, fur lefquels doivent paîïrd leï* bètèî à
laine', a faudroït favtiir Tl les autrcv'paitiÈsde
d’Efpagne, qui né font pas àuffi'wordbleiirent
placées‘poiir l’ëdùcatiôn & la' niulfipiicatioij de
ces animaux , font entièrerrïepi ’cultivées. Si cl
iië l’étoient pas-j;il fèrdîrïifn^dnàiit'''dé.CjSta-j'
mencer. par leur,, culture, de'Ve'VXoali^
deux produits' atvlïeu’ d’ffri: O u 'tic fç deiuuii-
xoit de celui des' b êtes h' laine qu autant qu on
trouverôiî des avantagés ' rébïs'p^ùr la |>rpfpénté'
du Royaume. Il faut avoir' ég)jrÏÏ h'|6'uteà 'ces
■ côrifidérâtions j 1 quand ‘ i ï à g i i de'.ftt^ér ' une
nation qui connoît -niieux"' qùé nous1 les véritables
intérêts. 41 'n’eft p * ï i^eèfiaifê mtÉ^tdus
les Peuples ibiëpt ' agricuffëüh:; lé s Ef^^iols
peuvent préférer ê.la 'vie-^jàïli3?aléy..BÉ écHajto*
leurs laines contre les • çbjefts? dènt( ns fbntpfi^
véS. Si la France parvient à améliorer îeyTjen^-
nes; comme on a lieu de l’e^pérér, &-à h avoir plus
befoin de reeourir à fes vôifins, d autres nations
achèteront ce qu’elle en achetait. Enfin, au moment
, ou rEfpàgtté verra diminuer lé-prix: de
fes laines , 1 elle diminuera Faffs dcmte: lé .noth-
bre de fes troupëaùx &.'-ç6p^ertfrà fes'p âtit^^
d’Hivér en terres îabouràblbsb Jffi<|uës-]:â je de :
crô'is pas. qu’il foiff permis' de iblâméf fans réif j
triéhon les ëncoüragemens qu ëllë^ .dénhe à cettg
branche rV'économie. Je ne prétends p^é cependant
qu’bn doive l’approuver, & encore moins
l imiter, fur-tout en France, où il vaudroit én^
core mieux cultîver-beaucoup de b le d A c h e ter
les' lainë.S t^ui manqueraient. B / s’eft gfiffé
beaucoup' d’abus- daùs l’adminilbàtiori'dès trouj-
peaiïx en Efpagrfë.1 Par-tout où il y adeshom-
m e s ': on voit les abus nakfè, fe propager & fè
multiplier. Il délirer que F E f p a ^ ’ lës
corrige./ en conciliant; les‘ véritables intérêts de
l’Etat, autant qu’il fera pôffible , avec ceux dés
•particuliers. . .
Troupeaux cC-Anglèterre.
Les Anglois font remonter très-haut 1 o r i gine
de leurs belles' branches de Bêtes" à laine'•;
mais on prétend qu’ils les doivent à l’Efpagne'.
Le Roi Édouard quatre1, qui régnoit après le
milieu du quinzième fiècle, témoin dès progrès
des'• Efpagnols, voulut rëridre férvice à fa nation
; ^ il obtint du Roi de Caftille, de‘faite enlever
dans fes États un certain nombrè de Béliers
& de brebis. Henri huit & Eîifàbeth , en
tirèrent encore du ' même Royaume. Depuis, ces
deux importations , la race Angloife ’• n’a pas dégénéré
à caufe des foins quon a pris de l’ën^
tretenir. y ’J
Le Gouvernement Anglois â fait des'loiX prohibitives
três-févères pour défendre l'exportation
des laines ,: & fur-tout. celtes dés bêtes à laine.
" Ces loix, quelquefois tombées en défùétùde,/ont
diê rçnouYellées de teins en teins. Elles; n’ont
B E T
férvi qu’à favotifer une branche de contre? I
bande," ; '
La manière de conduire les troupeaux ,.en Angleterre
, diffère/ eflentiellement cle. celle d’Efi
pagne. Cette différence, tient au climat , à l’état
du pays & .à .ï’induftrie des, liabitans. En Ef-
p.agne,, la natùre fait tout -, il ne s agit que de
mettre, à" profit fes bienfaits. Les montagnes &
les plaines, dont la culrnre eft moins néceC.
faire- qu’en. Angleterre, offrent aux Bêtes à laine
tout. ce. qu’il leur' faut pour * vivre , fans qu’on
fort .obligé ./de:,- rien femer. En^ngletçrre, le
nombre de çes'ânimaux ferpit moins êçiïfid&.
rablq qu’il n’eft , s’ils , ne vivoient qùe de ce
qiiiils trouveroient. Les cultivateurs', popr avoir
de. plus /grands tro u p e au x ff nt dès ' prairies artificielles
, cultivent des îégùlries,, dont les fanes
& les. racines fervent à ’ nourrir lè bétail -, le b|
î foin y appelle lé fecours de fart & 1 Anglois
j calculateur , parce, qu’il eff ' cqnimerçant, fait
ffife des, avances St dés iacrifices eii culture,
affiné, de ,’Jés rentrées .&,/de ; fes profits./par la
venté des bëfiïaux ou des prodüifS dés befiiaux.
!, : Les bbê^es. à faine AngloifeS .font prefque,
toute-- l’apné^ , en plein air •, elles, ne voyagent
point. Plufieiirsproprîétaires, |^.r de fin?piesappeiN
tis tes garantiflent des neiges ^ 'des pluies continues
de l’Hiver - quelquesT-uns leur, refufent
même;ces, abris'.-, '
Les lots des. propriétaires font partagés dans
les prairies & dans ; les- pâturages ■, par des fol-
fés & des: haies. viveaJf épaiffes & élevées , oui
arrêtent l’impétuofité des vents & prèftrvent!s
,Bêtës!à/laine; dès injures do l’air,. .
| D’après un eflht fur l’état du. . commerce d’Àp?
• gleterre-, imprime1 ën 1755 , cette, ïfle nQurrif
; foie alOrs'one> quantité de BqtëS' à laine. Rm"-
| jneymarsh . , contrée ..d’environ de Ion*
:, -giteur', fur lasxxsiàsi. largeur.,: fouÿüj^it. 141,1?
toifèns ; du poids'totàl .de .6 0 ^ lô: livres,. ùjtrpis
■ -moutons ou brebis par acre de, teire: , non cof
! ,pris les.agneaux.Lacontréesco'ntenoit 47,1103®
i • Voyei l’fétendue. É Ê m M Anglois g aumot^f«!-
: Du r: côté ! dès Dunes méridionales , n J
a un : pays .plat., qui .s’étend de Bourn ei
Suffex r,. jufqtïe .près de Chichefter & de} Pon-
! Doum.en Hampshire-.. Sa longueur comprejn
' -foixante-cinq. milles,- & ' fa largeur cinq gu %
: cGe terreirr efl.-entièrement couvert de troiipeaui
[ de moutons, de la petite taille a la vérité,!11
1 chargés de là plus belle laine-. On compte qu
occupent 70,060 acres. 1- . ■
La-'quantité ’de befiiaux ; qui paiffent dans J
plaines de Salisbury , eff innombrable. Ces pi '
nés vont dé Wincheftér aux Divizes , à;1/ ,
à i’Oueft , '# d’Andover, t fur les fronneres
Bërsk-irë à t r a v e l‘les ^Comtés de Wdtz &■
DOrfet; iûfqü’à Weymouth proche, la iBër>
embraffent- le pays de Southampton^
B E T
I r cs montagnes de Cotfwould les plaines
Affines dans les Comtés de Worcefter & d’Ox-
f rd nourriffent auffi une infinité de moutons.
■ Le Comté de Surrey en éiève encore une
Érande quantité du côté des-fDunes & dans les
fades bruyères, qui font à l’Oueft de cette
Kntrée vers Farnham, Guilford & la monta-
|ne de Hindhead, qu’on voit fur le chemin de
Krtfinouth.
B « Mais les Comtés de Lincoln & de Leicefter
-effacent toutes ces Provinces. C’eft dans ces deux
fccjmtés que l’on trouve les moutons de la grande
îjfpèce dont on amène un fi grand nombre aux.
boucheries de Londres. Il mangent peu- & en-
IrailTent plutôt que les 'autres. Mais il eft clifii-
file de.les contenir dans- leurs, parcs. Ils font fu-
jets à renverfer les claies qui les enferment &
| fe difperfer. »
B u Les bruyères de Newmarket & les Dunes
4 e cèdent guères fur cet article aux'’Comtés de
■ Lincoln & de Leicefter. Les bruyères qui touillent
aux Comtés de Suff olk & de Norfolk , qui
lontiennent depuis Bourn-Bridge du côté d’Efl’ex
|ufqu’à Thatford au Nord-Efi , depuis Brandon
lufqu’à Lynn au Nord-Ouefi, & du Oôté du Nord
fufqu’à la mer -, ces bruyères, dis-je , font éga-’
lement remplies de troupeaùx. Les moutons-de
les contrées ont cela de particulier , qué leur
Éête eft noire, quoique le refte du corps foit re-
Bêtu d’une laine très-blanche, n
v u Je ne dois pas oublier les montagnes de la
|irincipàmé de Galles, ni la belle laine de Léo-
wiinfter ou Lëmfter en Hereford-Shire. Je dois
ÉiiÜV faire mention des1 Woulds ou Dunes dans
la fubdivifion Orientale de la Province- d’Y orck ,
pu blanc de Tees dans l’Evêché de Durham. On
iroiive, dans cet endroit, lgs plus grands moutons
fie toute l’Iilq fans en excepter ceux deLeicefier-
^hirç, ou de Rumney-fVIarsh.Ces - animaux ont
/tellement multiplié dans le Northumberland &
»ans le Cumberland, que les habitans de ces Provinces
font obligés d’en envoyer, tous les ans, hors
ipe chez eux. Leurs bergers en viennent vendre
«ufques dans les environs de Londres. Il n’y a
§>as long-tems que l’on s’eft adonné dans cette
fiartie de l’Angleterre à élever de ce bétail auffi
âiniverfellement. »
p “ joindre aux contrées que je viens de
' Ëon™er la Province de Warwick, l’ïfle d’Efy,
»uckîngham, Hertford. On effime les; laines de
.Buckingham-Shire. Celles d’Hertford-Shire feur.
inférieures.'Les moutons' des montagnes de
#-otlwould & desplaines de Salisbury portent une
p ne très~bolle mais leur toifôn eft peu garnie.
e ^ulané“ Sliire ont une laine rougeâtre.
B - t a u e r s q u i d em e u re n t e n tr e E n fo rff de
B E T ' 1 9 7
Warniinfter en Wilt-Shire gardent les troupeau*
•les plus nombeux de toute l ’Angleterre, n
1 « Outre la quantité infinie de befiiaux que
tant de Provinces fourniffent, on amène tous
les ans dEcoffe, en Angleterre, cent vingt—mille
moutons. C eft auffi dans ce dernier Royaume que
s’apportent toutes les toifons qu’on abat dans
le Gallowai, l’A ir , le Nithfdale, le Tiviodale
& autres contrées de l’Ecoflê. »
et. A l ’occafion d’une gageure, on dreffa un état
des moutons qui fe trouvent aux environs de
Dorchèfter en Dorfet-Shiré à fix milles à la ronde
(ce fut au -mois de J u in ) ; il monta à fix cens,
mille. » *■
. « Dans la même année- il fe vendit quatre
cens mille moutons à la foire de Wey-Hill &
fix cens mille à . celle de Burfcrd en Dorfet-
Shire. »
u Pour achever de donner au Leélcur quelque
idée de la multitude furprenantë & indéterminable
des troupeaux de Bêtes à laine que l ’on
élève dans la Grande-Bretagne, j’ajouterai ici ce que
rapporte un Auteur Anglois (M. Daniel de Foc )
qui paroît fort infiruit des chofes de fon pays. 11
affureque les fix'ccnt cinq mille cinq cent vingt,
livres de laine que l’on tire de Rumney-Marsh, ne
forment pas la-deux centième partie de celle que
fournit l’Angleterre. »
Je regrette que les détails qui précèdent fur les
troupeaux* d’Angleterre, ne . foient pas récens.
L ’ouvrage,' dans lequel je les ai puifés, imprimé
en 1755, rend compte de, l’état des choies, à
cette époque. Vraifemblablemcnt il y a eu depuis
ce tems-lâ des chà-ngemcns en amélioration, des
augmentations dans un pays, & des diminutions
dans d’autres. Quelques cantons, qui n’élevoient
pas ou qui élevoient très-peu de Bêtes à laine ,
voyant fes profits qu’ib y avoit à faire, à caufe
de la valeur des laines perfedHonnées, fe feront
déterminés à en élever ou à en élever davantage.
Les laines Angloifes moins fines que les laines
Efpagnoles, mais pourtant affez fines, ont fur
elles l’avantage d’être, très-longues' & très-blanches
& de -pouvoir être employées à des ouvrages
particuliers. Si plus infiruit, j’avois pu fouiller
d^ns dès Auteurs modernes Anglois, j’aurois rendu-
un compte plus étendu de leurs troupeaux, des
profits qu’on en tire & de leurs rapports avec les
troupeaux d’Efpagne, & 4e France,
Troupeaux de France.
Cblumelle , qui vivoit dans le premier fiècle
de l’ère Chrétienne, après avoir parlé du cas que
les Anciens faifoient des Bêtes à laine de Milet T
de la Calabre, de la Pouïlle & plus encore de-
Tarente, à caufe de leurs belles toifons, ajoute :
« préfentement les moutons de la Gaule l’eiir