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Les colons débarquent à Rangui-Hou.
Le lundi matin , avant de quitter le navire, j ’avais recommandé
aux colons et à leurs familles de débarquer avec tous
leurs effets dès que le bâtiment serait prêt pour les recevoir. A
mon retour, je trouvai M. Kendall et toute sa famille à terre,
et tous les préparatifs faits pour que MM. Hall et King pussent
les suivre.
Comme je me proposais de faire voile pour Wangaroa ou
pour la rivière Tamise aussitôt que VActive serait débarrassé,
j ’allai à terre afin de faire les dispositions nécessaires pour
mon départ.
Quand je débarquai, on m’informa qu’un cbef nommé Ware,
neveu de feu Tepabi, était furieux contre sa femme et l’avait
battue, pour avoir trouvé un clou en sa possession. Le clou
avait excité la jalousie de Ware , et il avait voulu savoir comment
elle se l’était procuré. Elle répondit qu’un bomme de
VActive le lui avait donné en présent. Ware ne put s’imaginer
qu’aucun bomme eût voulu faire à sa femme un cadeau
d’un aussi grand prix, si sa conduite n’avait été reprébensible.
Je craignis que cette désagréable affaire n’eût des conséquences
sérieuses, si l ’esprit du chef n’était rassuré sur la chasteté
de sa femme. Je fis demander Doua-Tara , et me consultai
avec lui : il fut arrêté que nous ferions appeler l’homme
qui passait pour avoir donné le clou à la femme du chef, et que
s’il était convaincu d’une action malhonnête, il serait rais au
cachot à bord. Une enquête publique eut lieu à ce sujet, en
présence des cbefs et de plusieurs babitans, sur la plage où
ils ont coutume d’exécuter leurs danses et leurs exercices guerriers.
La femme de Ware et l’Européen accu.sé furent confrontés;
la femme se défendit avec beaucoup de chaleur; elle
avoua qu’elle ne pouvait prouver l’identité de l’homme qui
lui avait donné le clou, mais qu’elle l’avait reçu en pur présent.
Après un long examen, elle fut acquittée d’une voix
unanime par les chefs, à la satisfaction de toutes les parties.
Je saisis cette occasion pour les assurer que si quelqu’un de
l ’Active les insultait ou les maltraitait, il serait puni.
Quand cette affaire fut terminée, M. et madame Hall furent
débarqués, ainsi que le reste des provisions. Le matin
suivant {vendredi i 3 ), M. et madame K ing descendirent aussi
à terre, puis le navire fit de l’eau et du bois pour reprendre
aussitôt la mer.
On fa it voile pour la riviere Tamise.
Fendredi i 3 janvier i 8 i 5. Vers trois heures du soir, nous
fîmes voile pour sortir de la baie. J’avais pour escorte Doua-
Tara, Koro-Koro , et vingt-cinq autres Nouveaux-Zélandais ;
c’étaient de fort beaux jeunes gens, sur lesquels on pouvait
compter; plusieurs d’entre eux étaient les fils des principaux
chefs des deux côtés de la baie.
Nous suspendons le récit de M. Marsden, pour donner
ici la revue de l’équipage de VActive au moment de son
départ pour la rivière Tamise, telle que nous l’a donnée
M. Nicholas. « Peut-être, ainsi qu’il le remarque, n’eut-on
jamais l’occasion d’en voir une aussi singulière. »
Revue de l équipage du Irick l’.Active, lorsqu’ il quitta la haie
des lies pour la rivière Tamise, le 12 janvier i 8i 5.
Thomas Hakson, maître. Anglais.
Alexander Ross , contre-maître, Écossais.
P a t r i c k S c h a f fe r y , matelot. Irlandais.
Thomas Hamilton, fifm.
John Hunter , charpentier, né de parens anglais à la
Nouvelle-Galles du Sud.
Rev. s . Marsden, passager. Anglais.
John Liddiard Nicholas , idem.