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V O Y A G E D E MM. K E N D A L L E T H A L L A L A N O U V E L L E - Z E L A N D E .
(Extrait du Journal de M. Kendall.)
Lundi 23 mai i 8i 4 . — L ’Active appareilla de la rivière
Derwent pour la baie des Iles. Après un beureux passage,
nous mîmes à l’ancre près Tepouna le vendredi lo juin.
Doua-Tara se trouvait à sa campagne; mais, apprenant
qu’un navire était dans la baie, il vint à Tepouna, et nous
rendit visite. Nous lui remîmes une lettre de M. Marsden
qui lui causa la plus vive satisfaction , et il fut enchanté de
l’arrivée des armes qu’on lui avait promises. M. Hall et moi
l’accompagnâmes à son principal pâ ( ou ville ) appelé
Rangui-Hou. Il consistait en plusieurs cabanes d’environ
cinq pieds de haut, sept de large et buit à dix de long. Nous
fûmes aussitôt entourés de plusieurs naturels, hommes,
femmes et enfans, qui se comportèrent à notre égard de la manière
la plus amicale; et leur amitié augmenta de plus en
plus par les visites que nous leur renouvelâmes. Les tohunga-
rakau (ouvriers du bois ou charpentiers) curent de grands
égards pour M. Hall. Les enfans qui avaient d’abord peur de
m’approcher, aussitôt que j’eus gagné leur confiance, accouraient
après moi pour me toucher la main.
Dans les magasins de Doua-Tara furent déposés le rhum,
le thé, le sucre, la farine , le fromage et deux caisses de vêtemens
européens. Un de ces endroits n’avait point de serrure,'
et bien que l’habitation de Doua-Tara en fût distante de seize
milles , tous ces objets restèrent parfaitement intacts.
Dans plusieurs petits enclos entourés de palissades à Rangui-
Hou et autres lieux, nous découvrîmes plusieurs cochons qui
paissaient. Cet animal est très-uboiidant ici. Une bacbe ou un
bon morceau de fer suffira pour acheter un et quelquefois deux
cochons d’une belle taille. Le sol est très-bon près Tepouna,
nonobstant la nature montucuse du pays. Les terres cultivées
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produisent des patates, des choux, des navets, des carottes,
des oignons, etc. Les parties qui ne sont pas cultivées sont généralement
couvertes de fougères......
i 3 juin i 8t 4 . — Nous fîmes une promenade avec Doua-
Tara pour visiter sa campagne. En passant près d’un pâ appelé
Tepouke, quelques-uns des babitans nous touchèrent
amicalement les mains, et nous invitèrent à manger avec eux.
Après avoir causé quelque temps, nous continuâmes notre
route au travers de marais et de coteaux très-élcvés. Aux environs
nous ne remarquâmes aucun bois de quelque grandeur.
Les sommets des coteaux étaient généralement fertiles. Quantité
de bonne eau se trouve en tous lieux. Enfin nous arrivâmes
à la métairie do Doua-Tara. Dans un enclos il avait
semé du froment qui s’élevait déjà à cinq ou six pouces au-
dessus de la terre. Ses gens étaient fort occupés à défricher
d’aulrcs terres, pour planter des patates et semer deux boisseaux
de froment que nous lui avions remis au nom de
M. Marsden.
Doua-Tara est cbef de quatre districts ; son territoire est
étendu. Il a quatre cents guerriers sous ses ordres; un de ses
amis, nommé AVa'i, €li a deux cents; son oncle Kangaroa
trois cents, et son oncle Sbongui six cents. Sbongui est un
guerrier, mais de dispositions très-douces, et n’a que très-peu
de chose du sauvage. Il commande à dix-sept tribus ; son intelligence
est remarquable, et il désire vivement s’instruire dans
les arts des Européens. II nous a montre un mousquet qu’il
a lui-même garni et monté ; et ce travail lui fait d’autant plus
d’honneur qu’il n’a eu personne pour le guider. Il possède plusieurs
de ces armes. Les naturels sc procurent ces armes meurtrières,
ainsi que le plomb et la poudre, par les navires qui
touchent sur leurs eôtes.
iSjuin i 8i 4 . — Le hrick James-Haye entra dans la baie__
Nous lûmes bientôt visités par le vieux chef Tara suivi de
sa femme et d’un serviteur. Je lui remis une lettre de M. Marsden.
Tara pria b; capitaine de conduire le navire à Kororak
!