momens il semblait occupé à prier Dieu de toute son ame.
» Le matin suivant, il parut un moment un peu ranimé : il
était tranquille, résigné et content. Il avait éprouvé à la lettre
une sueur de sang, mais elle s’était beaucoup apaisée. Deux
personnes étaient près de lu i , et baignaient souvent son visage
avec du vinaigre, ce qui semblait le rafraîchir.
» Vers cinq heures du matin, un de ses assistans lut auprès
de lui les prières du service pour la visitation des malades. Il
semblait écouter avec attention et fut tout-à-fait absorbé dans
la prière; mais la nature était presque épuisée. Il resta dans cet
état jusqu’à sept heures et demie environ , puis la mort ferma
ses yeux, le 28 décembre 1816.
» Je n’ai qu’une observation à ajouter, qui m’a beaucoup
surpris ainsi que mes amis. L ’opinion de Mawi était que les
Nouveaux-Zélandais n’ont point d’idée d’un Être-Suprême ;
qu’ils ne rendent aucun culte religieux aux figures grotesques
qu’on trouve en leur possession, et que ces figures bizarres et
difformes n’ont aucun rapport à une idée religieuse. Je l’ai
sondé souvent à ce sujet ; et tout ce que j’ai pu découvrir, est
qu’ils croient en un mauvais cspi'it, nommé Atoua, qui les
tourmentait beaucoup en embrouillant leurs filets et chavirant
leurs pirogues.»
Basil W oodd.
(^Missionnary Register,fév, 1817 , pag. 71.)
EXTRAITS DU JOURNAL DE M. KENDALL
Depuis le mois de mars 18 15 jusqu’en janvier i 8i 6.
23 mars i 8i 5. Temangai et Koura-Koura, deux chefs de
Wangaroa, nous ont rendu une visite avec leurs gens. J’avais
envie de retourner avec eux à Wangaroa pour faire des observations
sur la place et sa population; je m’étais disposé à ce
voyage et j’avais préparé mes provisions et mes effets; mais
mes amis de Tepouna m’en empêchèrent et me supplièrent ins-
■: , I i! T
tammcnt do rester .avec eux. Pour motif principal de leur résistance
à mes projets, ils rappelèrent que quand le Boyd fut
capturé, Tepahi, leur dernier chef, fut traité comme chef du
complot; les capitaines et les équipages des baleiniers tuèrent
plusieurs de leurs gens et détruisirent leur île ; que si je
venais à être tué à Wangaroa, ils en souffriraient encore le
reproche et la punition, quoique innoccns, comme il était
arrivé à Tepahi. Je ne pouvais que me rendre à un raisonnement
aussi fondé; car je suis plus que jamais convaincu que
Tepabi, loin d’avoir trempé dans l’affaire du Boyd, quant au
meurtre de l’équipage, jcua alors un rôle très-bonorable et
digne d’éloges. Il fit descendre les malheureux marins du gréement
avec l’intention de les sauver, et il eût réussi dans ce
projet, s’il n’en eût été empêché par Tepoubi et Taara, qui les
lui arrachèrent par force. Les naturels de Wangaroa, tout eu
avouant leur propre cruauté, affirment tous que quand ils
massacrèrent les marins, Tepahi se couvrit les yeux avec la
main et versa des larmes. Il ne se joignit point à eux dans leur
horrible festin.
J ai donné ces détails pour faire voir que le peu que Tepabi
connaissait de la civilisation lui avait été néanmoins très-utile
dans un moment si critique.
Le peuple de Tepouna désire vivement voir son innocence
reconnue aux yeux de la nation anglaise.
Mardi 3i . Une pirogue est revenue de la rivière Tamise ; son
équipage a tué et mangé trois bommes et fait prisonnières une
femme et cinq jeunes filles, qu’ils comptent garder comme e.s-
claves. La tête d’une des malheureuses victimes a etc exposée
dans notre établissement. Elle avait été préparée par les
naturels jaloux de la montrer.! leur retour à leurs amis, comme
un trophée de la victoire qu’ils avaient remportée sur leurs ennemis.
Les colons ont prié les naturels de l’emporter et de l’en-
tcrrcr.
8 avril. J’ai assisté à une cérémonie de deuil. Les parens de
finq naturels qui étaient morts depuis quelque temps, mais