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P IE C E S JU S T IF IC A T IV E S .
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D E M. D U P E R R E Y .
Le lieutenant de vaisseau Duperrey, de la marine
française, commandant la corvette la Coquille, parut
à la baie des Iles le 4 avril 1824, et y passa quinze jours
au mouillage. Durant cette relâche, il y eut des rapports
continuels et de la nature la plus amicale entre
les Français et les naturels, et plusieurs officiers firent
une excursion intéressante jusqu’à Kidi-Kidi, station
principale des missionnaires anglais sur ce point. Sans
doute M. Duperrey a réuni de curieuses observations
sur les Nouveaux-Zélandals , et il nous en fera peut-
être part dans la publication de son Voyage.Par malheur
cette publication n’est pas três-avancée, et tout
annonce que la partie relative à la Nouvelle-Zélande
sera encore long-temps attendue. J ’ai donc été con-
traintde renoncer à citer au nombre de mes Pièces ju s tificatives
les observations de M. Duperrey, comme
je l’ai été pour celles de M. Freycinet à l’égard de la
Nouvelle-Hollande, défaisais partie de l’expédition de
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la Coquille, et à cette même époque je m’occupai sans
relâche de recueillir des documens sur les moeurs des
Nouveaux-Zèlandais. Le chef Touai, qui parlait assez
couramment l’anglais, et qui m’était sincèrement attaché,
me fut alors d’une grande utilité, et passa souvent
des journées entières renfermé seul avec moi dans
ma cabane pour répondre à mes questions, avec
une extrême complaisance et une intelligence remarquable.
J e dois aussi des renseignemens utiles à
M. Kendall, le seul des missionnaires qui se soit occupé
de recherches scientifiques. Ce sont ces divers
matériaux, vérifiés pour la plupart dans mon voyage.
de 1827, que je donne en partie dans ce volume sous
le titre N Observations personnelles, et que l’on a déjà
trouvés en substance dans mon Essai sur la Nouvelle
Zélande.
Observations personnelles.
Les tours que les Européens ont si souvent joués aux Nouveaux
Zélandais , la manière honteuse dont la bonne foi de
ces bommes a été cent fois surprise par les baleiniers, les ont
rendus singulièrement défians dans leurs marchés. Avant de
conclure un échange de quelque importance, ils examinent
long-temps les objets qu’on leur présente ; la moindre marque
dans une b acbe , quelque différence de couleur et de grosseur
dans le grain de la poudre et dans les armes suffisent pour les
leur faire refuser. Jamais ils ne voulurent prendre en échange
les mousquetons de la Coquille à cause des capucines q u i ,
disaient-ils, les empêchaient de viser juste. Parmi les duperies
piquantes que ces naturels avaient éprouvées de la part des
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