OUVRAGE
N E W - Z E A L A N D E R S .
Les matériaux de ce recueil sur la Nouvelle-Zélande
étaient prêts depuis un an environ, mais leur impression
a été retardée par des circonstances indépendantes
de ma volonté. Sur ces entrefaites, j’appris qu’un ouvrage
venait de paraître en Angleterre sur ce même
objet et sous le titre de New-Zealander s , London,
Charles Knigth, P a ll m ail East. 1830. J e réussis à
me le procurer à Portsmouth, dans le voyage que je fis
en Angleterre pour y conduire le roi Charles X et sa
famille. Un examen rapide de cet intéressant ouvrage
m’eut bientôt convaincu que je venais d’être devancé
dans le travail que je projetais sur ces îles australes.
Seulement, au lieu de présenter, comme je le fais, un
tableau des moeurs et des coutumes des Nouveaux-
Zèlandais, et de réunir ensuite en un volume, par
extraits détachés, tous les matériaux qui existent sur
ces peuplades ; l’auteur anglais a fondu ces divers
documens dans le cours de son ouvrage dont le corps
est principalement formé par le récit d’un Anglais
nommé Rutherford, qui est resté long-temps prisonnier
chez les sauvages. J e ne discuterai point ici
à laquelle de ces deux méthodes on doit donner la
préférence, mais je reconnaîtrai que l’ouvrage anglais
m’a paru excellent sous tous les rapports; il est aussi
complet qu’on peut le désirer, et l’auteur a puisé aux
meilleures sources. Si j ’avais eu connaissance de ce
travail avant de commencer le mien, je me serais probablement
contenté d’y a.jouter mes propres observations.
Mais ayant terminé mes recherches, et la
marche que j’ai adoptée pouvant avoir son utilité, j ’ai
cru devoir poursuivre mon premier jdan; d’autant
plus qu’il répondait mieux au titre sous lequel je l’ai
annoncé, de Pièces justificatives ou de Collection des
Chroniques de la Nouvelle-Zélande. D ’ailleurs on y
trouvera textuellement le récit des intéressantes excursions
de M. Marsden dont on ne rencontre que des
extraits fort succincts dans le New-Zealanders. J ’ai
extrait, au reste, de ce dernier ouvrage deux épisodes
remarquables, savoir ; la captivité de Rutherford dans
la Nouvelle-Zélande et le voyage de Toupe-Koupa en
Angleterre, et j ’en donne ici la traduction pour compléter
la série de mes Pièces justificatives.
Histoire de Rutherford.
■Rulherford, suivant son propre récit, était né à Manclies-
ter vers Tan 1796. 11 prit la mer, à ce qu’il assure, ayant à