tilcs, des bois de construction, et de nombreux babitans sur
ses bords et dans son voisinage. Lorsque j ’étais k la Nouvelle-
Zélande, en 1819, j’avais l’intention de visiter cette rivière;
mais mon congé d’absence étant limité, je n’eus pas le temps
de satisfaire mon désir. A mon arrivée en août dernier,
j’appris de MM. Kendall et King qu’ils'avaient visité
le Sbouki-Anga, quinze jours environ auparavant, et qu’ils
avaient trouvé le rapport de Doua-Tara exact. J’avais questionné
plusieurs naturels de la Nouvelle-Zélande, à Parramatta,
au sujet du bâvre, pour savoir si un vaisseau aurait moyen
d y entrer. Ils furent tous d’avis que pas un navire ne pourrait
y pénétrer, à cause d’une barre qui se trouve devant l’embou-
cbure, et sur laquelle le ressac brise avec une grande violence.
MM. Kendall et King n’avaient pas les moyens de décider la
question quand ils allèrent visiter la rivière. C’est pourquoi
je résolus de mettre à exécution mes anciens projets,
de visiter le Sbouki-Anga et d’explorer l’entrée du bâvre, afin
de m’assurer jusqu’à quel point il serait intéressant, à l’avenir,
d établir une station de missionnaires sur les bords de
cette rivière.
M. William Puckey, que j’avais loué à Port-Jackson, et
amené avec moi pour m’aider à construire les bâtimens nécessaires
au nouvel établissement, avait commandé un navire
durant plusieurs années, et s’entendait beaucoup mieux
dans la connaissance de la navigation que toute autre personne
de la Nouvelle-Zélande. Ainsi je me déterminai à le
prendre avec moi pour examiner l’entrée de la rivière et du
bâvre, afin de constater si l’entrée était praticable pour les
navires, et si le mouillage était bon dans la rivière; je priai
M. Kendall de nous accompagner, car il était connu de plusieurs
cbefs et pouvait parler la langue des naturels.
Voyage à Shouki-Anga.
28 septembre 1819. En conséquence, nous fîmes la traversée
par eau jusqu’à Kidi-Kidi, avec le R. Jobn Butler, MM. Francis
et William H a ll, et les cbarpentiers et cultivateurs qui se
rendaient au nouvel établissement pour bâter la construction
des bâtimens, et préparer le sol pour semer les grains et planter
les arbres à fruit que nous avions apportés de Port-Jackson.
Nous arrivâmes à Kidi-Kidi vers une heure après midi;
sur-le-champ nous commençâmes notre voyage, accompagnés
de trois cbefs, savoir le fils de Shongui, Ware-Porka de Rangui
Hou, et Rodi de la rivière Shouki-Anga, avec six naturels
pour porter nos bagages; un plus grand nombre nous accompagnait
de bonne volonté , si bien que toute notre escorte de
naturels montait à dix-sept personnes.
A quatre milles environ de K id i-K id i, nous nous arrêtâmes
pour prendre quelques rafraîchissemens. L à , nous rencontrâmes
la fille du frère de Sbongui et son mari, avec deux serviteurs
chargés de patates. Aussitôt ils firent mettre bas les
corbeilles, et nous en offrirent une portion pournous-mêmes,
et une autre pour les serviteurs qui nous accompagnaient, en
nous pressant de les recevoir. Ces deux personnes furent enchantées
de nous rencontrer, et nous donnèrent toutes les marques
possibles de bienveillance.
Vers quatre heures, nous reprîmes notre route. Le jour
avait été très-beau, mais les nuages venaient de se condenser
et menaçaient d’une forte pluie.
Nous avons traversé quatre milles d’un très-beau terrain,
propre à être cultivé dès que la fougère et les broussailles seraient
coupées et brûlées. Il n’y a pas un seul arbre sur plusieurs
milliers d’acres de bonne terre, à droite et à gauche du
chemin; en général, le pays est très-uni.
A un mille plus loin, nous arrivâmes à un marais situé sur
un terrain qui s’élève un peu. Ce marais avait un mille de large
environ, et notre route le traversait en entier : il était couvert
d’épaisses broussailles et de plantes aquatiques , et la profondeur
de l’eau était généralement d’un à trois pieds. Les
cbefs nous proposèrent de nous porter sur leurs épaules; mais
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