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M
Ces cannibales sont extrêmement voraces. Naguinoui désirait
non-seulement tout ce qu’on lui offrait, mais il allait encore
auprès des matelots, sollicitait et mendiait les restes de leurs
vivres. Il paraissait cependant regretter sa nourriture primitive,
la racine de fougère : on a remarqué qu’il avait les dents très-
petites , et qu’il éprouvait une grande difficulté à rendre le son
de l’r.
( yoyage aux Indes orientales, e tc ., par
Rochon, lèo'j, pag. 38a et siiiv.)
VO Y A G E
DU C A P I T A IN E M A R IO N .
M. l’abbc Rochon donna en 1783 la relation détaillée
du voyage du capitaine Marion, d’après le journal
du lieutenant Crozet qui prit le commandement du
Mascarin après la mort de M. Marion. C’est de cette
relation que nous allons extraire tout ce qui a rapport
au séjour de cet infortuné navigateur sur les côtes de
la Nouvelle-Zélande, ainsi que les observations qui
furent alors recueillies sur les productions de ce pays
et les moeurs de ses habitans. On verra qu’elles avaient
été faites avec beaucoup de discernement et d’exactitude
, encore que l’expédition commandée par Marion
fût presque uniquement commerciale.
Le capitaine Marion commandant les vaisseaux le Mascarin
et le Castries venait de la terre de Van-Diéinen , quand il se
dirigea sur les côtes de la Nouvelle-Zélande. Ce fut le a4 mars
1772 qu’il atterrit à la hauteur du mont Egmont de Cook, qui
lui parut aussi élevé que le pic des Açorcs et près duquel il vit
des hommes et plusieurs feux.